
par l’évaluation de plus de 31 000 cas en provenance de
la base de données « Surveillance, Epidemiology and End
Results »9, comme moyen de lier le stade au pronostic.
La survie des patients diminue progressivement pour les
stades plus avancés, à partir d’une médiane de 59 mois
pour le stade IA à une de quatre mois pour le stade IV. Les
chances de récupération lors de maladie avancée sont
minimales. Ainsi, le traitement, qui peut comprendre la
chimiothérapie, vise la palliation.
Le tableau VI10 énumère les stades de la classification
TNM. D’autres facteurs cliniques au moment du diagnostic
peuvent être associés à une survie réduite indépendam-
ment du stade. Ils incluent un pauvre état fonctionnel,
une diminution de l’appétit et une perte de poids. Certains
paramètres biochimiques, tels que la leucocytose, l’hyper-
calcémie chez les personnes atteintes de la forme non à
petites cellules ainsi que l’hypoalbuminémie, se sont aussi
révélés de faibles marqueurs pronostiques11. Tous ces
facteurs reflètent la gravité ou le fardeau de la maladie.
L’échelle « Eastern Cooperative Oncology Group (ECOG)
performance status scale » est une mesure de fonction-
nement général couramment utilisée pour le cancer du
poumon12. En règle générale, la chimiothérapie, même en
mode palliatif, n’apporte aucun bienfait quand le patient est
incapable de prendre soin de lui ou ne peut rester debout
plus de la moitié des heures d’éveil13. L’âge biologique n’est
pas en soi un facteur pronostique.
Pour le cancer à petites cellules, la plupart des médecins
emploient un système qui divise la maladie en stade loca-
lisé ou généralisé. Le stade localisé fait référence à un
cancer avec ou sans atteinte ganglionnaire, confinée à une
aire suffisamment petite pour offrir un traitement de radio-
thérapie à l’aide d’un seul champ de radiation. Le stade
généralisé s’applique à un cancer s’étant propagé aux pou-
mons ou aux ganglions du côté controlatéral ou encore à
la présence de métastases à distance ou d’un épanche-
ment pleural. Quelque 30 % des patients en seront au stade
localisé au moment du diagnostic14. Cette division per-
met de séparer les personnes qui bénéficieraient d’un
traitement plus vigoureux aux stades localisés, c’est-à-
dire d'une chimiothérapie combinée à une radiothérapie,
et ceux chez qui une chimiothérapie seule serait préfé-
rable (maladie généralisée). Le déterminant principal de
la survie en cas de cancer à petites cellules est le degré
de dissémination au moment du diagnostic. Au stade
localisé, la survie médiane est de 16 à 24 mois (14 % après
cinq ans14) contre de 8 à 13 mois (1 % – 2 % après cinq ans)
pour la maladie généralisée14.
EST-CE QUE LE BILAN INITIAL ET SON RETARD
INFLUENT SUR LE PRONOSTIC VITAL
DU PATIENT ?
Plusieurs facteurs peuvent causer un retard diagnostique.
Par exemple, une radiographie pulmonaire faussement
négative y contribue substantiellement. Les médecins
doivent donc être attentifs à la faible sensibilité de la
TABLEAU VI CLASSIFICATION TNM
DU CANCER DU POUMON
Tumeur
T1 Tumeur < 3 cm
T1a Tumeur < 2 cm
T1b Tumeur . 2 cm, mais < 3 cm
T2a Tumeur de . 3 cm, mais < 5 cm
T2b Tumeur de . 5 cm, mais < 7 cm
T3 Tumeur . 7 cm ou invasion de la paroi
thoracique, moins de 2 cm de la carène
ou . 1 nodule dans un même lobe
T4 Envahissement du médiastin, du cœur,
des gros vaisseaux, de la trachée, du nerf
récurrent laryngé, de l’œsophage, du corps
vertébral, de la carène ou nodules dans
diérents lobes ipsilatéraux
Ganglions
N0 Pas de ganglion
N1 Atteinte des ganglions près du hile ipsilatéral
N2 Ganglions du médiastin ipsilatéral
N3 Atteinte ganglionnaire controlatérale
Métastases
M0 Pas de métastases
M1a Épanchement pleural ou péricardique
ou encore nodule métastatique sur le lobe
controlatéral
M1b Métastase ganglionnaire distante
Stades
Stade Ia T1a-1bN0M0
Stade Ib T2aN0M0
Stade IIa T1a-2aN1M0 ou T2bN0M0
Stade IIb T2bN1M0 ou T3N0M0
Stade IIIa T3N1M0 ou T1a-3N2M0 ou T4N0-1M0
Stade IIIb T4N2M0 ou T1a-4N3M0
Stade IV T N M1a-1b
Source : Edge SB, Byrd DR, Compton CC et coll., rédacteurs. AJCC Cancer
Staging Manual (chapitre : Lung cancer) 7e éd. Chicago : Springer ; 2010.
Repro duction autorisée par l’American Joint Committee on Cancer (AJCC),
Chicago, Illinois.
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Le Médecin du Québec, volume 49, numéro 11, novembre 2014