Remerciements
L’idée
que des biens spoliés
à
des
Juifs
auraient pu ne pas être
restitués
est
apparue publiquement en
juillet
1995.
La
presse
a
alors
fait
état du rapport de
Maurice
Kiffer,
fonctionnaire de
la
préfecture, qui
signalait
que de
l’argent
laissé
derrière eux par les déportés internés au
camp de Drancy avait été consigné à
la
caisse des dépôts et consigna-
tions.
C’est
donc par l’étude du devenir de ces biens qu’ont débuté les
travaux proprement historiques de
la
Mission.
Les
résultats de cestravaux
ont été présentés dans les deux rapports d’étape.
Le
travail
sur les avoirs des internés
s’est
apparenté à un
véri-
table
jeu
de dépistage des archives, largement couronné de succès.
Sans attendre
la
création de
la
Mission,
le
Service
des archives et
du musée de
la
préfecture de Police,
dirigé
par Claude
Charlot,
avait
entrepris d’inventorier tous les dossiers concernant
la
comptabilité des
internés, conservés dans des boîtes en bois datant de l’époque même des
faits.
Ces dossiersnous ont permis de comprendre comment fonctionnait
la
comptabilité de
Maurice
Kiffer,
commis-caissier du camp de Drancy.
Ils
nous ont aussi permis de constater que manquait dans ces archives
l’ensemble des pièces comptables : livres de comptes et fichiers. Nous
avons pensé que, conformément à une circulaire prise dans
le
cadre du
rétablissement de
la
légalité
républicaine, qui préconisait
la
destruction
desdocuments portant desmentions raciales, ces fichiers avaient été pas-
sés au pilon.
C’est
en recherchant
la
preuve de leur destruction dans
le
rapport de
la
commission présidée par René Rémond,
Le
« fichier juif »,
notamment dans
le
rapport de l’inspecteur général des Services daté du
24
août
1950
concernant
« la
destruction des
dossiers
constitués pendant
l’Occupation sur des
israélites»
que nous avons eu
la
conviction que
la
totalité des pièces comptables avaient été conservée. Nous avons
fait
part
de notre sentiment
à
Claude Charlot qui procéda sur
le
champ
à
leur
recherche.
Qu’il
soit, avec Isabelle Astruc et tout le personnel des archi-
ves, que les chercheurs et les vacataires de
la
Mission
ont beaucoup
solli-
cités, chaleureusement remercié. Tout a été
fait
pour faciliter notre
travail.
Nous avons alors mis sur pied un groupe de
travail
composé de
représentants de
la
Caisse
des dépôts et consignations, du Centre de
documentation
juive
contemporaine, du ministère de
l’Économie,
des
Finances et de
l’Industrie,
du Service des archives et du musée de
la
pré-
fecture de Police.
Ce
groupe de
travail
a
permis
d’éclairer l’ensemble
des
procédures et, surtout, de comprendre
qu’il
y avaitdeux périodes dans
le
La documentation Française :
Les biens des internés des camps de Drancy, Pithiviers et Beaune-la-Rolande / Mission d,étude sur la spoliation des Juifs
de France ; présidée par Jean Mattéoli ; rapport rédigé par Annette Wieviorka.