22 Avril 1915 : La guerre chimique s’invite au cœur de la Grande Guerre LES GUERRES CHIMIQUES Armand LATTES Professeur émérite à l’Université Paul Sabatier Des hommes se roulaient à terre, convulsés, toussant, vomissant, crachant le sang. La panique était extrême. Nous étouffions dans un brouillard de chlore. D’un bout à l’autre de l’horizon, le ciel était opaque, d’un vert étrange et sinistre. 22 Avril 1915 . Dr.Octave Belliard Médecin de bataillon du 66ème régiment d’infanterie Plan SCHLIEFFEN : 1905 (Alfred Graf Von Schlieffen) Plan Schlieffen-Moltke 1914 ( Helmuth Von Moltke) Généraux JOFFRE et GALLIENI Après la bataille de la Marne et l’échec de Von Moltke, le général Erich Von Falkenhayn, déjà ministre de la guerre de Prusse est nommé à sa place chef de l’état major général. A la fois chef administratif militaire et à la tête de l’Etat Major, il se montra très intéressé par les travaux sur l’utilisation militaire de substances chimiques. Le 18 décembre 1914 il conseilla au célèbre chimiste Emil Fischer d’orienter ses recherches vers un gaz capable d’ « incapaciter » de manière définitive (!) les ennemis. Emil Fischer répondit que c’était une tâche délicate et longue !! Mais un autre chimiste, Fritz Jacob Haber, proposa une méthode par diffusion des gaz : très écouté par les militaires il fut autorisé à effectuer des tests. MAIS QUI A COMMENCE ? LES ALLIES OU LES ALLEMANDS ? Une initiative française ? note française du 21/02/2015 : instructions relatives à l’emploi de grenades et cartouches suffocantes (accusation allemande) avant 1914 élaboration de « cartouches suffocantes » au bromacétate d’éthyle (lacrymogène puissant) ; utilisées dès les premiers jours de la guerre.( ne pouvaient causer la mort) avant février 1915 : grenades suffocantes ; objectif : rendre intenables les abords de l’endroit où elles explosent. Avril 1915 : grenades à main à la chloracétone : faible efficacité février 1916 : l’acroléine remplace la chloracétone. Juillet 1915, la France reconnait publiquement l’existence de ces armes, mais… « les vapeurs répandues par les engins suffocants ne sont pas délétère et leur effet n’est que momentané » souci humanitaire côté Français ; pas de souci analogue côté allemand Et les britanniques ? début octobre 1914 le sous comité « chimie » de la Royal Society proposa d’utiliser des substances chimiques dans les munitions d’artillerie (acroléine proposé par sir William Ramsay) printemps 1914 l’iodacétate d’éthyle, le chlorure de benzyle et la chloracétone sont testés à l’Imperial college (obus de petit calibre). Faible efficacité et craintes des représailles allemandes janvier 1915 démonstration de pilonnage à l’iodacétate d’éthyle : essais jugés concluants, commande importante. Mais après le 22 avril 1915 les britanniques se lancèrent ! Et l’Allemagne ? L’Allemagne, au début de la grande guerre et pendant toute la durée de celle-ci, possédait la plus grande et la plus puissante industrie chimique mondiale !! Mais, avant 1914 elle n’avait fait aucun préparatif spécifique en vue d’employer les toxiques ! Ce n’est qu’après la bataille de la Marne qu’elle imagina faire appel aux armes chimiques pour débloquer la situation. * en octobre 1914, les allemands utilisèrent des obus contenant du chlorosulfate de dianisidine, sternutatoire notable ! •fin 1914, représailles françaises par des grenades lacrymogènes •* le 31 janvier 1915, attaque allemande de grande envergure contre la Russie à BOLIMOV (5O km au sud de Varsovie) en tirant 18 000 obus chargés en bromure de Xylyle (puissant lacrymogène). Résultats très mauvais en raison de la très basse température et les allemands furent repoussés avec des pertes sévère •* en mars 1915, même agent sur le front de l’Ouest … Historique des armes chimiques et des traités les interdisant Aussi anciennes que l’histoire des guerres ! au début difficile de faire la distinction entre chimique, biologique et incendiaire ! Ces armes découlent du concept de poison : « substances qui détruisent ou altèrent les fonctions vitales » de l’antiquité au Moyen Age : en Grèce, empoisonnement des puits par l’ergot de seigle, du fleuve Pleistos avec des racines d’élébore ; à Sparte émission de mélanges sulfureux et arsénicaux au siège de Platée. Contre les romains, au siège d’Ambracie, pour rompre le siége, fumées toxiques utilisées par les assiégés. Feu grégeois, au 3ème siècle de notre ère et jusqu’au XVI éme , pâte incendiaire + nitrates +goudrons. Améliorations pendant la Renaissance : Arsenic, mercure, essence de térebenthine, et substances végétales vénéneuses (aconit et jusquiame) Les temps modernes Léonard de Vinci (1452-1519), Glauber (chimiste allemand, 1604-1668) et Semienowitz (artilleur polonais), imaginèrent de telles armes. Au XVIIème siècle Leibniz mit au point un « pot puant » utilisé pendant la guerre de 30 ans. Sous Louis XIV les dragons se servirent de fumées toxiques pour déloger les protestants dans les grottes du Languedoc. Idem pour les troupes de l’évêque de Munster au siège de Groningue. En 1726, Flemming, homme de guerre allemand réalisa des engins complexes à base d’arsenic, de plomb, etc..+ plantes toxiques et venins. Tout cela avait des applications « restreintes » car il s’agissait « d’armes odieuses, déloyales et perfides » Au XIXème siècle, les batailles ont lieu en rase campagne : l’artillerie surclassa l’usage des toxiques avec quelques exceptions : la guerre de Crimée et la guerre de Sécession. Traités et conventions d’interdictions 26 août 1675, 1er traité de « Maîtrise des armements », concerne les armes empoisonnées. Convention signée à Strasbourg entre français et allemands : l’article 57 stipule « qu’aucune des 2 parties n’utiliserait contre l’autre des projectiles empoisonnés ». En 1868, 20 pays signent la déclaration finale de St Petersbourg qui interdisait « l’utilisation d’armes qui aggraveraient inutilement les souffrances des hommes mis hors de combat et rendraient leur mort inévitable » En 1874, l’article XIII de l’accord de la conférence de Bruxelles sur la mise hors la loi des poisons et des armes empoisonnées.. Fin XIXème et début XXème : les deux conférences de La Haye LES DEUX CONFERENCES DE LA HAYE 1ère Conférence en 1899 aboutit à une « déclaration » : « les puissances contractantes s’interdisent l’emploi de projectiles qui ont pour seul but la mise en œuvre des gaz asphyxiants ou délétères » 2ème Conférence en 1907, ou « Convention de La Haye » objet : codifier certaines lois de la guerre, l’emploi d’armes chimiques n’étant pas réellement à l’ordre du jour, mais la déclaration finale ajoutait à toutes les prohibitions en vigueur, celle de « l’usage des poisons et armes empoisonnées ». Nombre restreint de signataires !!! * pour les USA : la guerre chimique n’était pas plus cruelle qu’une autre. *pour le pharmacien allemand Hanslian , « il n’y a aucune raison de considérer la guerre chimique comme non chevaleresque » * Sterling Seagrave « vaut-il mieux revenir de la guerre ayant perdu une jambe plutôt qu’un poumon » FRITZ HABER « The Damned Scientist » Organisation de la réplique alliée Le 23 Avril 1915: « C’est l’organisation de l’assassinat, et demain, pour nous défendre, n’allons-nous pas être forcés d’employer hélas les mêmes moyens? » R.POINCARE Président de la République Française Le général FOCH chargea le Dr.A.KLING, Directeur du Laboratoire Municipal de Paris, de mettre en place une structure avec comme objectifs : 1° mettre en œuvre les moyens pour préserver les combattants 2° mettre en place une organisation pour identifier les agents chimiques employés par l’ennemi Pour compléter le dispositif mise en place de 2 commissions: - La Commission des Etudes Chimiques de guerre chargée de « l’utilisation offensive des gaz » - Une Commission de production et d’exécution Le 4 Mai 1915 : 1er essai expérimental français de nappe gazeuse au chlore Aspects industriels et coopération interalliée La production industrielle des usines chimiques françaises était très faible, trop faible pour pouvoir utiliser la technique allemande des nuages chlorés dérivants. Les premiers besoins en chlore furent couverts par des importations d’Italie et surtout de Grande Bretagne ( 50T par semaine) 25 septembre 1915 :1ère véritable offensive chimique alliée par la Grande Bretagne près de LOOS : demi échec car fluctuations du vent !! Février 1916 : première véritable offensive française à Verdun par obus au phosgène Juillet 1916 : obus à base d’acide cyanhydrique lors de la bataille de la Somme Les chimistes français en raison de la faiblesse de l’industrie chimique nationale avaient dû se tourner vers de nouveaux produits et d’autres techniques de dissémination des gaz Victor Grignard Charles Moureu Laboratoire de Charles MOUREU au Collège de France (1914-1918) Efficacité Il devint rapidement évident que les hommes qui restaient sur place souffraient moins que ceux qui s'enfuyaient, car tout mouvement aggrave les effets du gaz. De même, le gaz étant souvent plus dense que l'air, les hommes se tenant debout sur les parapets étaient moins touchés que ceux qui s'allongeaient au fond de la tranchée. Le chlore fut également une arme moins efficace que ne l'avaient espéré les Allemands, en particulier lorsque de simples contre-mesures furent mises en place. Le gaz produisait un nuage verdâtre clairement visible tout en ayant une forte odeur le rendant facilement décelable. Il était soluble dans l'eau donc un simple tissu humide réduisait les effets du gaz. Il fut découvert que ce tissu était encore plus efficace lorsqu'il était imbibé d'urine car l'urée réagissait avec le chlore pour former des produits moins volatils donc moins agressifs pour les muqueuses. Le chlore nécessite une concentration de 1 000 ppm pour être fatale, détruisant les tissus pulmonaires, principalement en formant de l'acide chlorhydrique à partir de l'eau contenue dans les poumons . Malgré ses limitations, le chlore était une arme psychologique ; La vue du nuage de gaz était une source de panique pour l’infanterie. Les contre-mesures furent rapidement introduites pour lutter contre le chlore. Les Allemands équipèrent leurs unités avec des petits tampons de coton et des bouteilles d'une solution de bicarbonate de sodium pour imbiber les tampons. Immédiatement après l'utilisation de chlore par les Allemands, des instructions furent transmises à destination des troupes alliées pour placer les mouchoirs ou les vêtements sur la bouche. De simples tampons similaires à ceux utilisés par les Allemands furent rapidement proposés par le lieutenantcolonel N.C. Ferguson de la 28e division britannique. Ces tampons ne furent pas distribués en temps et en ordre et les unités du front commencèrent à construire des tampons artisanaux à base de mousseline, de flanelle et de gaze. Des tampons respiratoires furent envoyés avec les rations aux troupes britanniques au front dès le 24 avril. En Grande-Bretagne, le Daily Mail encouragea les femmes à fabriquer des tampons en coton et en moins d'un mois, une grande variété de tampons étaient disponibles ainsi que des lunettes pour protéger les yeux. Malheureusement, le design des tampons du Daily Mail se révélait inutile lorsqu'il était sec et empêchait de respirer lorsqu'il était humide. Dès le 6 juillet 1915, l'ensemble de l'armée britannique était équipée du très efficace « hypo helmet » conçus par le major Cluny MacPherson du Royal Newfoundland Regiment qui se composait d'un sac de flanelle équipée d'une visière en celluloïd qui recouvrait entièrement la tête. Les deux camps se livrèrent à une guerre acharnée pour développer de nouveaux composés toxiques avant que des mesures de protection ne soient disponibles. PHOSGENE Les défauts du chlore furent surmontés avec l'introduction du phosgène, qui fut utilisé pour la première fois en 1915. Incolore et possédant une odeur semblable au « foin moisi », il était difficilement décelable ce qui faisait de lui une arme plus efficace. Bien qu'il fût parfois utilisé seul, il était plus souvent associé à un volume égal de chlore qui aidait le phosgène plus dense à se répandre. Les Alliés appelèrent cette combinaison « Étoile blanche » d'après le marquage peint sur les fûts contenant le mélange. Le phosgène était un puissant agent, plus mortel que le chlore. Son principal inconvénient était que les symptômes ne se développaient qu'après 24 heures. Cela signifiait que les victimes restaient capables de combattre pendant une courte durée. Cela signifiait également que des soldats apparemment en forme seraient neutralisés dans les jours suivant. Lors de la première utilisation du mélange chlore/phosgène par les allemands contre les troupes britanniques près d’Ypres le 19 décembre 1915, 88 tonnes de gaz furent utilisées causant 1 069 pertes dont 69 mort. Le masque à gaz P britannique déployé à ce moment, imprégné de phénol fut moyennement efficace contre le phosgène. Le masque à gaz PH (en) imprégné de méthénamine pour améliorer la protection contre le phosgène fut disponible à partir de janvier 1916. Environ 36 600 tonnes de phosgène furent produites au cours de la guerre sur un total de 190 000 tonnes d'armes chimiques, faisant de lui le second composé le plus produit après le chlore (93 800 tonnes). • Allemagne : 18 100 tonnes • France : 15 700 tonnes • Royaume-Uni : 1 400 tonnes (il utilisa également les stocks français) • États-Unis : 1 400 tonnes (ils utilisèrent également les stocks français) Bien que le phosgène soit moins connu que le gaz moutarde, il fut responsable de 85 % des tués par arme chimique au cours de la Première Guerre mondiale. 1917 : le gaz moutarde Le gaz le plus connu et peut-être le plus efficace de l’arme chimique au cours de la Première Guerre mondiale.fut le gaz moutarde, un agent vésicant, introduit par l'Allemagne en juillet 1917 juste avant la bataille de Passchendaele. Les Allemands identifiaient les fûts de gaz moutarde par la couleur jaune et les fûts de phosgène et de chlore étaient marqués de vert, ils nommèrent donc le nouveau gaz, « croix jaune ». Les Français l'appelèrent ypérite (d'après la ville d'Ypres). Le gaz moutarde n'était pas un agent réellement mortel (bien qu'à hautes doses, il le soit) mais il était utilisé pour handicaper l'ennemi tout en polluant le champ de bataille . Etant plus lourd que l’air, il stagnait au niveau du sol comme un liquide huileux de couleur jaunâtre. Une fois dans le sol , il restait actif pendant des jours, des semaines voire des mois selon les conditions météorologique. La peau des victimes se couvrait de cloques, leurs yeux étaient irrités et elles commençaient à vomir Le gaz causait des hémorragies externes et internes et détruisait les tissus pulmonaires. Cela causait des douleurs abominables aux soldats qui se noyaient littéralement du fait des liquides présents dans les bronches. Les patients mettaient généralement quatre à cinq semaines pour mourir Pertes La contribution des armes chimiques fut relativement faible. Les documents britanniques rapportent que seuls 3 % des soldats touchés mouraient, 2 % devenaient invalides et 70 % était prêts à retourner au combat en moins de six semaines. Toutes les victimes des gaz ont été psychologiquement marquées et le gaz est resté l'une des peurs majeures des soldats de première ligne Le gaz moutarde fut le gaz qui causa le plus de pertes par gaz sur le Front de l'Ouest, bien qu'il n'ait été produit qu'en plus faibles quantités que les autres agents chimiques. Il causa 90 % des pertes britanniques dues aux armes chimiques et 14 % des pertes totales. Le gaz moutarde contrairement au chlore et au phosgène n'avait pas besoin d'être inhalé, une simple exposition cutanée suffisait. Celle-ci provoquait d'énormes cloques. Les muqueuses et les zones moites comme les yeux, le nez, les aisselles ou l'aine étaient particulièrement sensibles. Une exposition provoquait un gonflement de la conjonctive et des paupières les forçant à se fermer, rendant la victime temporairement aveugle. Les autres symptômes incluaient de violentes migraines, un pouls élevé, de la fièvre et une pneumonie causée par les liquides présents dans les poumons. Pertes dues aux gaz Nation Empire russe Morts Blessés 56 000 419 340 Allemagne 9 000 200 000 France 8 000 190 000 Empire britannique (Canada inclus) 8 109 188 706 Autriche-Hongrie 3 000 100 000 États-Unis 1 462 72 807 Italie 4 627 60 000 Total 88 498 1 240 853 Les gaz et la 1ère Guerre Mondiale Bilan humain Total de la guerre : ‘ (question très discutée) 8,5 millions de morts 23 millions de blessés ! Attaque du 22 Avril 1915 Officiellement : 5.000 morts 10.000 blessés En fait : entre 800 et 1400 morts pour 2 à 3000 intoxiqués (Olivier LE PICK) Bilan de la Guerre chimique * 17195 morts (0,5% des morts du front occidental) (dont 6100 en France) * 496200 morts et simplement gazés (dont 130000 en France) 3% du total des victimes de la Guerre Mais …80% des victimes françaises le furent lors des onze derniers mois de la Guerre. Bilan mitigé… mais gros impact psychologique En temps de paix, un scientifique appartient au monde, mais en temps de guerre il appartient à son pays DES PESTICIDES AUX AGENTS NEUROTOXIQUES 1ère étape: le Zyklon B Dès 1890 les entomologistes pensaient qu'il était nécessaire, pour le traitement de forêts et de terres en culture, de considérer la masse des insectes et non pas les insectes pris individuellement Fritz Haber a établi une relation entre la masse des insecte et des groupes humains à combattre: la Première Guerre mondiale a été une très bonne base expérimentale et le milieu, un bon laboratoire! Avec Albert HASE, ils développé un insecticide à base de cyanure: le Zyklon B capable de tuer en masse des insectes (ou des groupes humains). 2ème étape: Les agents neurotoxiques 1934 SCHRADER (IG Farben): synthèse des composés organiques du phosphore: insecticides mais ... forte toxicité pour l'homme! En 1939-1945 les Allemands avaient préparé 15000-30000 tonnes de tabun Ils avaient des installations capables de préparer 7000 T / an de sarin LES TOXINES : A L'INTERFACE DES ARMES CHIMIQUES ET BIOLOGIQUES TOXINE : poison produit par un organisme vivant et qui est toxiques en l'absence de cet organisme. Exemple : La Tétrodotoxine du "puffer fish" LD50 = 0.005 mg/kg de mammifère. Dose létale pour un adulte mâle de 70 kg 0.35mg, soit un peu plus de 1/3000 g. ou 1/150 goutte. 1g tuerait 2500 personnes. La Ricine des "castors beans" ou Ricin LD50 = 0.00002 mg/kg 1g tuerait 600.000 personnes. La toxine tétanique LD50 = 0.00000010 mg/kg 1g tuerait 140 millions de personnes La toxine botulique (la plus toxique) LD50 = la moitié de la toxine tétanique 1g tuerait 280 millions d'individus AUTRES EVENEMENTS DE LA GUERRE CHIMIQUE 1920 1925 1935-1936 1937-1943 During the Civil War in Russia Spanish troops used Yperite in Morocco Abyssinia War : Italy against Ethiopia Italian have used yperite 7 years before they have signed the prohibition of C.W. Japanese have killed chinese people with Yperite and Lewisite during the 50’s Cuba, against « guerrilleros » China, in the civil war 1962-1967 Egypt allegedly used riot-control agents, phosgene and mustard gas, during its intervention in the civil war in Yemen 1967 The U.S. has been accused of using C.W. during the Vietnam war (Agent Orange) 1979-1983 They are reports that Soviet forces may have used C.W. in Afghanistan. 1975-1983 Viet Nam had used toxics and toxins against rebels in Laos and Cambodia (gassing of the HMONGS of Laos) 1982-1988 IRAK a) IRAN-IRAK war (Yperite, tabun, cyanide) b) chemical weapons attack by Iraqi forces on Kurdish Villagers Protocole de Genève et convention sur l’interdiction des armes chimiques - Après la guerre de 1914-1918, le Traité de Versailles a interdit à l'Allemagne d'importer ou de développer des armes chimiques. C'est finalement en 1925 lors de la Conférence sur le contrôle du commerce international des armes et des munitions que la France a proposé un Protocole interdisant l'utilisation des armes chimiques. Le texte a été élargi aux armes biologiques sur proposition de la Pologne. - Le Protocole concernant la prohibition d'emploi à la guerre de gaz asphyxiants, toxiques ou similaires et de moyens bactériologiques (aussi appelé Protocole de Genève) est le premier texte international à interdire l'utilisation des armes chimiques et des armes biologiques. Le Protocole a été ouvert à la signature le 17 juin 1925 à Genève et est entré en vigueur le 8 février 1928. - La Convention sur l'interdiction des armes chimiques (CIAC), officiellement Convention sur l'interdiction de la mise au point, de la fabrication, du stockage et de l'usage des armes chimiques et sur leur destruction, interdit la mise au point, la fabrication, le stockage et l'usage des armes chimiques. La Convention a été signée le 13 janvier 1993 à Paris et est entrée en vigueur le 29 avril 1997 General Accounting Office (GAO) analysis of information provided by Departments of Defense and State, OPCW and C.W. possessors states. Six States have declared chemical weapons stockpiles (only the most dangerous C.W.) Amount declared (metric tons) Amount destroyed as of september 2003 Projected date for complete destruction RUSSIA 40.000 1% 2027(a) U.S. 27.771 24% 2014(a) 0 2007 ALBANIA na (not available) INDIA na 39% 2007 South Corea (b) na 29% 2007 LIBYA 23 Note 0 unknown Projected data based on declared stockpiles and destruction facilities currently in operation or under construction. (b) A state party : nation that has ratified the treaty. na : not available ; considered confidential by OPCW (organization for the Prohibition of C.W.) and for official use only by U.S. government. (a) France AND CHEMICAL WEAPONS France has approximatively 300 to 400 tons of C.W. munitions Essentially yperite from world war I Till 1994 they were destroyed by explosion in « Baie de Somme » Now a destruction facility was built in Mailly (Aube) B2 – NAMOUS Till 1978 France had the most vast experimentation center in the world (except USSR) It was a hundred kilometers long and sixty kilometers wide quadrilateral at the North Sahara-near Beni-Wenif in Algeria STATE SECRET ! 1935 – Opening of the site 1962 – End of Algerian war : Evian Agreement with a secret clause : France has been allowed to go on with its experimentation for 5 years 1967, 1972… the agreement was renewed. 1978 the site was destroyed and returned to Algerian. Comme la guerre froide, la guerre contre le terrorisme sera gagnée autant en laboratoire que sur le champ de bataille. Like the cold war, the war on terrorism will be won as much in the laboratory as on the battlefield. S.L. BOEHLERT Chairman of the science committee.