information sur les caractéristiques physiques d'une personne.
En 2008, les scientifiques avaient simplement trouvé que l'homme des glace ne semblait pas
avoir de descendance aujourd'hui. La nouvelle étude a pour sa part réussi à décoder l'ADN du
noyau, et donne donc des informations uniques sur la constitution d'Ötzi, comme la couleur de
ses yeux et son groupe sanguin.
D'après Albert Zink, le directeur de l'Institut des momies et de l'homme des glaces à Bolzano
qui a mené l'étude, l'intolérance au lactose d'Ötzi est peut être dû au fait que l'élevage de bétail
n'était pas encore très répandu en Europe, et que la capacité de digérer le lait n'était pas
encore un avantage génétique pour l'espèce humaine.
En comparant l'ADN d'Ötzi avec 1300 Européens actuels, les chercheurs ont trouvé que les
populations qui lui sont le plus proches génétiquement vivent en Corse et en Sardaigne. Une
vraie surprise pour un habitant du chalcolithique qui est mort dans les Alpes, près de la frontière
actuelle entre l'Autriche et l'Italie.
«Il y a en fait deux hypothèses, explique le Dr Jacques Chiaroni, l'un des auteurs de l'étude,
chercheur à l'unité mixte Anthropologie Bioculturelle à l'Université de la Méditerranée à
Marseille (UMR 7268). Soit l'homme des glaces est une sorte de touriste qui serait arrivé de
Corse ou de Sardaigne, ou alors la mutation génétique que l'on observe dans son chromosome
Y était plus fréquente au néolithique qu'aujourd'hui et a été diluée dans l'ensemble de l'Europe
par d'autres populations, et on ne la retrouve plus que dans ce deux îles un peu préservées, la
Corse et la Sardaigne.»
«A côté de l'ADN humain nous avons aussi retrouvé de l'ADN de bactéries qui semblent être
des pathogènes qui circulaient dans le sang d'Ötzi», raconte Frank Maixner. «Certaines sont du
genre Borrellia et sont des traces possibles de la maladie de Lyme.»
Ces recherches génétiques, qui vont se poursuivre, viennent se rajouter à une masse
considérables d'informations recueillies au cours de plus de 20 années d'études scientifiques
sur cette momie exceptionnelle. On sait notamment que cet homme était frèle, 1,59 m pour une
cinquantaine de kilos, et est mort à 45 ans d'une hémorragie provoquée par une flèche reçue
dans l'épaule gauche. La raison de sa présence, aussi haut dans les Alpes, à 3200 m d'altitude
reste en revanche un mystère.
Source : Le Figaro
Illustration : la dernière reconstitution de l'homme des glaces, au musée d'archéologie du Tyrol du Sud en Italie.
Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)
2 / 2