Mastère Forêts Nature et Société Mémoire de fin d`études

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Mastère Forêts Nature et Société
Mémoire de fin d’études
PEUCH Médéric
VAMS 2006 - 2007
Maître de stage : Mathieu Bonhomme
Chargé de mission
Soutenu le 3 décembre 2007
Mastère Forêts Nature et Société
Mémoire de fin d’études
PEUCH Médéric
VAMS 2006 - 2007
Maître de stage : Mathieu Bonhomme
Chargé de mission
Soutenu le 3 décembre 2007
FICHE SIGNALÉTIQUE D’UN TRAVAIL D’ÉLÈVE DE MASTÈRE
TRAVAUX
D’ÉLÈVES
Formation de Mastère spécialisé « Forêt, Nature et Société », option
tempéré d’AgroParisTech-ENGREF
TITRE : Préservation des forêts de pente des gorges de la Dordogne Mots clés : gorges de la
Dordogne,
multifonctionnalité,
et de ses affluents : Un objectif de gestion durable et multifonctionnelle
préservation de la
gestion forestière
AUTEUR(S) : Médéric PEUCH
biodiversité,
Promotion : 2006/2007
Caractéristiques : 1 volume ; 149 pages ; 8 annexes ; 23 cartes ; bibliographie.
CADRE DU TRAVAIL
ORGANISME PILOTE OU CONTRACTANT : Conservatoire des Espaces naturels du Limousin
Nom du responsable : Mathieu BONHOMME
Fonction : Chargé de mission
Nom du correspondant ENGREF (pour un stage long) : Damien MARAGE
Tronc commun
Option
D. d’approfondissement
⌧ Stage en entreprise
Stage à l’étranger
Stage fin d’études
Autre
⌧
Date de remise : 20/11/07
Contrat avec Gref Services Nancy
OUI
⌧ NON
SUITE À DONNER (réservé au service des études)
Consultable et diffusable
Confidentiel de façon permanente
Confidentiel jusqu’au
/
/
, puis diffusable
Résumé : La rivière Dordogne et ses affluents forment des gorges à
fortes pentes qui sont, actuellement, essentiellement occupés par des
peuplements feuillus. Ces boisements représentent, en Limousin, les
derniers massifs fonctionnels et abritent une faune et une flore
extrêmement riche (chiroptères, rapaces,…).
Dans un objectif de multifonctionnalité et donc de maintien et de suivi
de la biodiversité dans les forêts, l’objectif de ce rapport est de
procurer des outils de préservation de ce site et de mettre en place une
collaboration avec les différents acteurs du territoire. Ce mémoire
propose un état des lieux de ce territoire ainsi que des actions,
adaptées aux attentes du conservatoire, qui concilie réglementation,
aménagement du territoire, gestion forestière, connaissance
écologique et naturaliste, ainsi que communication et formation
dévolus à une gestion durable des peuplements feuillus.
Mots clés : gorges de la Dordogne, multifonctionnalité, préservation
de la biodiversité, gestion forestière.
Abstract: The Dordogne River and its affluent form throats with steep
slopes which are currently occupied by stands. These timberings
represent, in the Limousin, the last functional home to a flora and
extremely rich wildlife (chiropteras, raptors).
In a policy of multifonctionnality and thus of maintainance and
monitoring of biodiversity in the forests, the purpose of this report is
to provide tools for the preservation of the site and set up a
collaboration with the various players in the territory. The
memorandum proposes actions adapted to the expectations of the
association of environmental management, which re-establish
regulation, land use planning, forest management, environmental
knowledge and naturalist, as well as communication and training for
sustainable management of stands.
Keywords: deep valley of the Dordogne River, multifonctionnality,
biodiversity conservation, forest management.
Remerciements
Je tiens à remercier tout d’abord le Directeur, Pierre SELLIQUER, du Conservatoire des
Espaces Naturels du Limousin pour m’avoir accueilli au sein de son équipe.
Un merci tout particulier à Mathieu BONHOMME, mon maître de stage, pour son
encadrement, ses conseils pertinents, sa patience, sa disponibilité et surtout pour sa bonne
humeur.
Merci aussi à toute l’équipe du CREN pour cette bonne ambiance et cette disponibilité :
merci à Erwan, Gui, Pierre, Joël, Delphine, Sandrine, Sandra, Aurélie, Frédéric, Philippe,
Fabienne, Cathy, Nathalie, pour leur écoute, leur bonne humeur, et leur conseil.
Merci à Damien MARAGE, mon tuteur de stage.
Un grand merci aussi aux acteurs du territoire qui ont accepté de me rencontrer, avec qui
les échanges furent aussi divers qu’enrichissants, et sans qui l’étude n’aurait pas pu aboutir.
Enfin, un merci particulier pour l’aide scientifique et technique que m’a apporté : M.
RIVAL, M. KREUSLER, M. REYNARD, M. BARRATAUD, M. GRIMONPREZ, M.
ROUAUD, M. GILG, M. CHABROL, M. GRUGIER et Mme CACOT.
Finalement, je tiens à remercier tout le personnel du Conservatoire ainsi que les autres
stagiaires qui m’ont permis de m’intégrer au sein de l’équipe et avec lesquels, la bonne humeur
était quotidienne.
Et merci à FANNY pour son calme et sa patience, lors de la rédaction du mémoire et pour
sa relecture
TABLE DES MATIERES ET DES ANNEXES
REMERCIEMENTS
Introduction
1/ Démarche et méthode
1.1/ Le Conservatoire des Espaces Naturels du Limousin
1.1.1/ Présentation de la structure
1.1.2/ Sa logique d’action général
1.1.3/ Sa méthode de travail dans les gorges
1.1.4/ Son bilan dans les gorges
1.2/ La commande
1.3/ Méthodologie
1.3.1/ La recherche bibliographique
1.3.2/ Prise de contact avec les différents acteurs du territoire
2/ État des lieux et caractéristiques des gorges de la Dordogne et de ses affluents
2.1/ Caractéristiques du milieu
2.1.1/ Présentation de la zone d’étude
2.1.2/ Hydrographie et aménagements
2.1.3/ Relief et géomorphologie
2.1.4/ Géologie
2.1.5/ Pédologie
2.1.6/ Climatologie
2.1.7/ Végétation
2.2/ Historique
2.2.1/ Le retour de la forêt en Limousin
2.2.2/ L’évolution des gorges
2.3/ Contexte socio-économiques du territoire
2.3.1/ Contexte économique
2.3.2/ La défriche et l’intensification agricole
2.3.3/ L’évolution du tourisme
2.4/ Les outils en faveur de la préservation du site
2.4.1/ Généralités
2.4.2/ 21 615 ha en ZNIEFF
2.4.3/ 45 841 ha en ZICO
2.4.4/ 16 518 ha en sites Inscrits et 96 ha en sites Classés
2.4.5/ 30 km de linéaire en Arrêtés Préfectoraux de Protection de Biotope
2.4.6/ 193 ha en Réserves Naturelles Régionales
2.4.7/ 45 889 ha en ZPS et 7 620 ha en ZSC
2.4.8/ 2 habitats d’intérêt communautaires
2.4.9/ Le SDAGE Dordogne
3/ Les enjeux économiques
3.1/ Généralités
3.2/ La ressource et la disponibilité forestière
3.3/ Organisation économique de la forêt privée
3.4/ Les conditions d’exploitation
3.5/ L’ONF et la forêt soumise au régime forestier
3.6/ Les infrastructures
3.7/ Pratiques forestières sur les gorges de la Dordogne et ses affluents
4/ Propositions d’action
4.1/ La protection contractuelle et réglementaire des milieux
4.2/ L’aménagement du territoire
4.3/ La gestion forestière
4.4/ Connaissance écologique et naturaliste
4.5/ Communication et formation
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4.6/ Analyse des actions du CREN
5/ Limites et contraintes de l’étude
5.1/ Limites de ce travail
5.2/ Les différentes contraintes du sujet
Conclusion
BIBLIOGRAPHIE
LISTE DES CONTACTS
INDEX ALPHABETIQUE DES SIGLES
GLOSSAIRE
ANNEXES
Annexe n° 1 : Fiches actions
Annexe n° 2 : Synthèse des différents entretiens
Annexe n° 3 : Comparatif des certifications PEFC et FSC
Annexe n° 4 : La politique forestière du Conservatoire
Annexe n° 5 : Critères pour l’acquisition : liste des espèces forestières
Annexe n° 6 : Règles d’intervention pour les sites des gorge de la Dordogne
Annexe n° 7 : Liste des espèces protégées dans les gorges de la Dordogne
Annexe n° 8 : Dépliant de gestion en milieu forestier
Annexe n° 9 : Les interventions des organismes publics et associatifs relatives
espaces boisées des gorges de la Dordogne
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Introduction
La dégradation des milieux naturels et par conséquent de la biodiversité s’est traduite,
depuis plusieurs années, par la signature de nombreux accords internationaux visant, à protéger
ces espaces : les directives « Oiseaux » et « Habitats-Faune-Flore », la convention sur la diversité
biologique, la stratégie paneuropéenne pour la diversité biologique et paysagère qui ont pour
objectif commun de préserver le patrimoine naturel pour les générations futures. La conférence
des Nations Unies sur l’environnement et le développement (Sommet de la Terre, Rio, 1992)
déboucha sur une prise de conscience généralisée de l’importance de la biodiversité.
La gestion durable est devenue prépondérante en France comme en Limousin. Le
Conservatoire Régional des Espaces Naturels du Limousin (CRENL) souhaite pérenniser les
habitats forestiers par une gestion multifonctionnelle des forêts dans les gorges de la Dordogne.
La rivière Dordogne et ses affluents forment des gorges à fortes pentes qui sont,
actuellement, essentiellement occupées par des peuplements feuillus. Les gorges sont
répertoriées en tant que zone de protection spéciale, reconnue comme étant l’un des treize plus
importants couloirs de migration de rapaces en France. La rédaction du document d’objectifs de
ce site « Natura 2000 » est à venir.
Depuis 10 ans, le CRENL s'intéresse aux forêts feuillues dans les pentes des gorges de la
Dordogne. Il possède, actuellement 110 hectares de forêts de pente répartis sur six sites. Les
enjeux environnementaux autour des gorges de la Dordogne sont en train d’évoluer (schéma de
massif, développement de l’énergie bois, du tourisme nature, mise en place du réseau « Natura
2000 »). C’est pour cela que l’ambition du conservatoire est de réaffirmer sa politique
d’intervention sur les bois de pentes des gorges et affluents de la Dordogne. L’objectif est bien
de proposer une gestion durable du territoire.
Avec l’enrésinement important des plateaux et de la montagne Limousine, les massifs
forestiers feuillus fonctionnels semblent se cantonner aux gorges, et c’est pour cela que des
enjeux environnementaux importants se sont dessinés ces dernières années sur les forêts de pente
dans cette région. De plus avec la mise en place petit à petit d’une filière bois (depuis la tempête
de 1999), la progression de plus en plus importante du bois énergie, et la construction d’usine à
chaleur biomasse, les forêts de feuillus des gorges vont être soumis à des pressions importantes
qu’il est primordial de connaître et de devancer pour préserver ce patrimoine et cette biodiversité
exceptionnelle que sont ces forêts.
L’histoire nous montre bien que la déforestation a conduit ce territoire en un paysage de
lande. Ce contexte forestier récent n’est donc pas forcement durable. Il est important de
connaître ce passé pour anticiper l’avenir. Les demandes en énergie renouvelable peuvent
conduire aux mêmes risques de surexploitation que par le passé. L’importance de ces gorges
pour la Corrèze et le Limousin doit aboutir en une réflexion globale pour que les erreurs du passé
ne se reproduisent pas.
Depuis sa création, Le CRENL est principalement gestionnaire de milieux ouverts
(tourbières, landes, zones humides, prairies). Le domaine forestier est donc un habitat nouveau à
gérer, malgré tout, il parait légitime de la part du CREN, de proposer ses services de gestionnaire
sur ces milieux. De plus, cette étude s’inscrit dans un principe d’anticipation. Effectivement, des
pressions grandissantes apparaissent ça et là dans les gorges et ne sont pas encore alarmantes,
mais le CRENL veut se donner les moyens de réagir rapidement.
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La démarche a été tout d’abord de connaître le territoire, les activités et les différents
acteurs. Pour faire cet état des lieux, une rencontre avec tous les acteurs du territoire fut
nécessaire. En même temps, une synthèse des références bibliographiques connues a été réalisée
afin de cerner les enjeux écologiques, économiques et sociaux du territoire.
Un portrait de ce massif a été dressé ; une synthèse des enjeux environnementaux des
gorges (paysage, patrimoine naturel, ressource en eau) ainsi que les pratiques sur le territoire ont
été réalisées.
Une fois le bilan réalisé et la méthode adoptée, la stratégie et la politique du CRENL
seront présentées. En effet, leur position vis-à-vis de ce territoire et du jeu d’acteurs qui le
composent mérite réflexion.
Enfin, des perspectives seront proposées suite à cette étude : Quelle est la future stratégie
du CRENL en matière de préservation des forêts des pentes des gorges de la Dordogne et de ses
affluents ? En terme d’assistance technique, que peut proposer un conservatoire pour une gestion
alternative afin de préserver la biodiversité existante, ou l’améliorer ? Et pourquoi une gestion
durable des gorges doit passer par la mise en place de partenariats forts avec le maximum
d’acteurs du territoire ?
L’amélioration de la biodiversité demande à la fois d’innover et de mobiliser des
initiatives de nature très diverses, ce qui demandera du temps pour élaborer un ensemble
cohérent de plans d’actions. Il s’agit d’assurer la cohérence de l’action avec la démarche, de
proposer des alternatives et d’avoir une réflexion globale pour être en mesure de préserver ce
territoire.
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1/ Démarche et méthode :
1.1/ Le Conservatoire des Espaces Naturels du Limousin :
1.1.1/ Présentation de la structure :
Les sites et les paysages français les plus prestigieux se banalisent progressivement et
insidieusement. Des animaux et des plantes, autrefois communs, disparaissent ou sont en danger.
Ces dangers ont conduit à la création de nouveaux outils performants pour sauvegarder et gérer
les espaces naturels et les paysages ; ce sont les Conservatoires Régionaux d’Espaces Naturels,
réunis au sein d’une fédération nationale, les Espaces Naturels de France.
Créé en 1992, le Conservatoire Régional des Espaces Naturels du Limousin (CRENL),
association Loi 1901 à but non lucratif, non militante, et strictement apolitique, a pour mission
d’entretenir, de mettre en valeur, d’assurer la préservation et la gestion des espaces naturels
remarquables en concertation avec les usagers locaux. Il contribue à la sauvegarde de la
biodiversité par la conservation des espaces naturels remarquables (tourbières, marais, landes
sèches et humides, forêts,…) et poursuit ainsi un but d’intérêt général.
L’association Espaces Naturels du Limousin (ENL) est composée :
- D’un conseil d’administration, chargé de définir la politique du conservatoire et de
choisir les dossiers à traiter en priorité. Il est composé de 25 membres regroupant des
représentants d’associations naturalistes, des chasseurs, des pêcheurs, des agriculteurs,
des forestiers, de membres du conseil régional et des différents conseils généraux, ainsi
que d’élus communaux, de membres individuels des salariés du CRENL et du conseil
scientifique.
- D’un conseil scientifique, composé de 25 bénévoles choisis pour leurs compétences dans
le domaine des sciences de la nature (botanique, ornithologie, mammalogie,
batrachologie, entomologie, géologie, gestion des milieux naturels, cynégétiques,
halieutiques,…). Il est chargé d’examiner et de suivre des projets ainsi que de valider les
décisions faisant appel à ses compétences.
- D’une équipe actuellement de 24 salariés satisfaisant la charge de travail inhérente aux
objectifs de la structure.
- De plus de 500 adhérents individuels soutenant et prenant part aux actions et animations
menées par le conservatoire.
1.1.2/ Sa logique d’action générale :
L’action du CRENL s’appuie sur la maîtrise foncière ou la maîtrise d’usage par location ou
convention de gestion des espaces naturels remarquables à conserver, en concertation avec les
propriétaires et les usagers. Le CRENL ne peut ni exproprier, ni préempter, son action étant
dictée par la volonté des propriétaires.
Depuis plus de 10 ans, le CRENL a énormément contribué à la préservation et à la
restauration des landes et tourbières. Voilà quelques années, qu’en plus de ses compétences en
matière de milieu ouvert, le conservatoire veut utiliser son savoir faire à la préservation des
forêts feuillues et porte une réflexion sur la mise en place de gestion sylvicole douce dans les
forêts de pente et veut restreindre la conversion ou la destruction de forêt à fort enjeux
environnementaux. Le conservatoire cherche ainsi à apporter son expérience dans la gestion des
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milieux naturels aux forestiers et aux acteurs du territoire afin de contribuer à une gestion
durable et multifonctionnelle de la forêt limousine.
Extrait de l'article 1 des statuts : « L’association Espaces Naturels du Limousin, fondée
en février 1992, a pour but la gestion et la conservation des richesses biologiques et esthétique
des sites, milieux et paysages limousins ». L'association a donc bien vocation à gérer tous les
types de milieux naturels remarquables, milieux forestiers compris.
1.1.3/ Sa méthode de travail dans les gorges :
En 1998, le CRENL a commencé à acquérir quelques parcelles forestières recelant un
intérêt biologique fort. Ces acquisitions ont été motivées sur la base de critères issus de
réflexions menées au sein du conseil scientifique (annexe n° 4). Une hiérarchisation des intérêts
d'intervention a été réalisée, selon des critères biologiques, structurels et géographiques.
L'évaluation de l'intérêt d'une parcelle se fait lors d'une ou de plusieurs expertises sur le terrain,
qui permettent d'apprécier les qualités structurelles du peuplement, et sa richesse biologique ; à
cet effet, une liste d'espèces déterminantes et prioritaires a été établie (annexe n° 5).
Sur un site de très grande étendue comme un ensemble de forêts de pente le long d'un
complexe valléen, la méthodologie retenue a été la suivante :
- établissement de la liste disponible des stations hébergeant des espèces prioritaires et
déterminantes ;
- sélection des stations accueillant des espèces dont la présence est jugée particulièrement
intéressante dans ce contexte géographique précis (en fonction de leur statut régional et
national, et des enjeux de conservation) : au final seule une liste restreinte (mais
évolutive) d'espèces, et donc de sites, est retenue ;
- cartographie des sites à espèces prioritaires, et détermination de périmètres d'intervention
(correspondant au domaine vital minimal) en fonction du statut et de la biologie des
espèces concernées (annexe n° 6) ;
- par la suite les opportunités d'acquisition situées dans un des périmètres d'intervention
feront l'objet d'une simple visite de contrôle de l'état de la parcelle, mais l'argumentaire
sur sa valeur écologique est déjà établi, de même que les axes de la future gestion
(conformément aux exigences des espèces présentes).
Les règles d’intervention, ciblant les sites prioritaires pour l’acquisition proposées par le
conseil scientifique, sont basées sur la présence d’espèces végétales et animales (vertébrés :
oiseaux et chiroptères notamment, ou invertébrés) rares ou menacées, et des critères liés à la
nature et à la structure des parcelles forestières.
L’objectif est la conservation des populations d'espèces rares et menacés, jugées prioritaires ou
déterminantes selon les espèces citées en annexe n° 5, à travers la gestion optimale de leurs sites
de reproduction et/ou d'hivernage et d'une surface minimale de leurs habitats de nourrissage.
- Pour les rapaces (Aigle botté, Autour des palombes, Circaète Jean le Blanc, Milan royal), les
zones d’intervention se situe au niveau de l’aire de nidification et dans un rayon de 100 m autour
du nid (soit une surface à acquérir d’environ 30 ha).
- Pour les chiroptères, les zones d’intervention sont les gîtes de reproduction ou d'hibernation
occupés depuis moins de 5 ans et une zone tampon de 1 à 10 km autour de ce gîte. Pour la zone
tampon, la surface d’acquisition doit être d’au moins 10 % de la zone, et les acquisitions doivent
être réparties en taches de 3 à 5 ha pour assurer à long terme aux individus de la colonie un
ensemble de terrain de chasse optimal sur leur aire d'activité minimale.
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Figure n° 1 : Bilan foncier du CREN Limousin
CREN, 2005
1.1.4/ Son bilan dans les gorges :
Le CRENL gère à l'heure actuelle 1815 ha sur 91 sites (Figure n° 1).
- 471,78 ha en acquisition.
- 402,10 ha en location.
- 941,66 ha en convention de gestion.
Les espaces forestiers représentent 360 ha (chiffre au 31/01/2007), (dont 150 ha en acquisition),
c'est à dire 20 % de la surface totale gérée, et 32 % des acquisitions sur la base des chiffres de
janvier 2007 (CREN, bilan foncier, 2007). Ces forêts sont en grande majorité des bois de pentes
(vallée de la Dordogne et affluents, vallée de la Vienne) dont l'intérêt biologique a été évalué
selon les critères définis par le conseil scientifique. Des plans de gestion ont été rédigés pour
chacun des sites, qui selon les superficies concernées et les espèces prioritaires présentes, sont
considérés comme des entités "autosuffisantes", ou des pôles à agrandir en fonction des
opportunités d'acquisition.
Selon les cas il est pratiqué une gestion "active" (récolte des arbres mûrs, replantation ou
régénération naturelle, sélection des essences ...), ou une gestion "passive" (mise en
vieillissement volontaire des peuplements, en surveillant leur évolution) ; dans les deux options
il s'agit bien d'une action de gestion dans la mesure où elle est le résultat d'une réflexion
concertée et argumentée scientifiquement.
Les acquisitions dans les gorges de la Dordogne et ses affluents (110 ha) représentent
23 % des acquisitions du CRENL et 6 % de la surface totale gérée.
Le Conservatoire des Espaces Naturels du Limousin va acquérir prochainement 9 ha autour de
deux de leurs propriétés dans les gorges de la Luzège et du Vianon et 10 ha sur les gorges de la
Triouzoune. Pour l’année 2008, le CRENL a soumis au conseil régional du Limousin, une
demande de subvention pour l’acquisition de 30 ha dans le massif des gorges de la Dordogne et
de ses affluents. Actuellement, il a été réalisé des études écologiques sur toutes les parcelles
acquises, et le choix de gestion privilégié est celui de la non intervention (Figure n° 2).
1.2/ La commande :
Dès 1996, le CRENL s'intéresse aux forêts de pente des Gorges de la Dordogne. Celles-ci
comptent en Limousin parmi les derniers massifs feuillus fonctionnels, et abritent une faune et
une flore riches (chiroptères, grands rapaces.).
Le CRENL se pose la question de sa légitimité dans la gestion d’habitat forestier en
convention de gestion. Le conservatoire, depuis sa création, a été axé vers des milieux ouverts
(tourbières, landes, zones humides, prairies), milieux qui sans action de l’homme retourneraient
à l’état boisé. Cette pratique interventionniste et « le pas de temps » pour la gestion sont
complètement différents en forêt. Malgré tout, il parait légitime de la part du CRENL, de
proposer ses services de gestionnaire sur des habitats forestiers prioritaires, tel que les forêts de
ravins, hêtraies à houx, et sur les massifs encore fonctionnels tels que ceux des gorges. De plus,
cette étude s’inscrit dans un principe d’anticipation. Effectivement, des pressions grandissantes
apparaissent ça et là dans les gorges et ne sont pas encore importantes. Agir par anticipation
implique une démarche plus active, faite d’expériences, qui doit conduire à agir de manière à ce
qu’un phénomène donné ne puisse plus se reproduire. Un simple rappel historique montre que le
Limousin a été, il y a très longtemps, une région forestière ; qu’une gestion non durable a été
pratiquée par l’homme sur ce territoire conduisant à une extinction de la forêt (5 % de surface
boisée à la fin du XIXe siècle), et que cela ne doit pas se reproduire. Aujourd’hui, la forêt
limousine résulte pour partie de l’exode rural du vingtième siècle et de l’aide apportée par le
5
Le Moulin de Blédou
La Vieille Église
Le Viaduc des Rochers Noirs
Le Ravin
L’Echamel
Les Impuestous
®
Source Scan 25 , IGN 1998
Figure n° 2 : Site du Conservatoire des Espaces Naturels du Limousin
Fond Forestier National (FFN), et sa structuration foncière reflète celle de l’agriculture des
années 1950 (la surface moyenne par propriétaire est de 3,5 ha et un tiers du territoire est boisé).
Cette forêt est issue de reboisements (principalement en résineux) et d’accrus naturels feuillus.
Ces peuplements feuillus n’ont pas ou très peu été gérés, surtout dans les gorges, et sont
aujourd’hui soumis à diverses pressions. La mise en place de gestions alternatives douces sur ces
peuplements feuillus, avec des propriétaires convaincus, doit servir d’exemple à l’ensemble des
forestiers du Limousin.
Cette étude a été réalisée suite à la demande du conservatoire de préciser sa politique
d’intervention sur les peuplements des gorges et affluents de la Dordogne. Pour cela, un bilan
des activités et des enjeux sur ce territoire essentiellement forestier a été nécessaire :
-
Établir des contacts avec les acteurs locaux agissant sur la forêt.
Synthétiser les pratiques forestières actuelles et à venir sur ce secteur.
Synthétiser les enjeux environnementaux des gorges.
Réaliser un bilan des actions du CRENL dans les gorges de la Dordogne.
Proposer des mesures de soutien durable des forêts de gorges.
Proposer les différents types d’actions à mener par le CRENL et les périmètres
d’interventions pour les futures acquisitions.
Le CRENL a souhaité, au travers de ce mémoire, déterminer les choix à promouvoir en
matière de protection des forêts, afin de jouer efficacement son rôle moteur dans la gestion du
patrimoine naturel. L’étude consiste à élaborer un diagnostic, regroupant dans un seul document,
les richesses patrimoniales, les faiblesses et les enjeux du territoire en matière d’environnement.
Elle fournit aussi quelques éléments de compréhension des contraintes réglementaires liées à la
protection de l’environnement (Directive « Oiseaux », Directive « Habitats »,…). La finalité
pour le CREN est de proposer une aide aux acteurs du territoire (forestiers, collectivités, agence
de l’eau,…) pour une démarche de gestion durable.
1.3/ Méthodologie :
1.3.1/ La recherche bibliographique :
Les sources bibliographiques se répartissent en trois grands ensembles. Elles sont
constituées par les études, projets ou schémas directeurs déjà réalisés sur le territoire par le
CREN du Limousin. Elles proviennent de la DIREN, du CRPF, de l’ONF, des Communautés de
communes, d’EPIDOR, des associations… Elles comprennent aussi des sources extérieures qui
concernent des expériences similaires sur d’autres territoires et enfin, elles rassemblent des
ouvrages plus théoriques sur la biodiversité forestière, les concepts de naturalité et de
développement durable. Des informations ont également été collectées sur Internet, notamment
des données concernant des chiffres clés (forêt, tourisme,…) et des données institutionnelles
(lois, directives,…).
1.3.2/ Prise de contacts avec les différents acteurs du territoire :
Divers contacts ont été établis (la plupart en entretien, mais aussi par téléphone ou par
mail, ou lors de réunion) avec des professionnels impliqués dans la gestion du territoire et la
préservation de la biodiversité, afin de partager leurs expériences et connaissances. Dans un
souci de simplicité, un tableau (Tableau n° 1) a été dressé, permettant, de cibler les principaux
acteurs. Bien que les contacts aient été plus nombreux, seuls les professionnels les plus
6
Tableau 1 : Contacts principaux :
Contact
BARRATAUD Michel
Structure et statut
Interférence avec le sujet
Président conseil scientifique du CREN
Chiroptérologue
Ecologie des Chiroptères
CACOT Dominique
Ingénieur forestier CRPF Limousin
COUILLARD Jean
Adjoint au Directeur de l'ONF Limousin
Coordinatrice des plans de développement de
massif
Présence et fonctionnement de l'ONF en
Limousin et sur les gorges de la Dordogne
Directeur du GMHL (Groupement Herpétologique
et Mammalogique du Limousin)
Base de données chiroptères
Inventaire faune
KREUSLER Hans
Expert forestier indépendant
Membre du conseil scientifique du CREN
Gestion forestière, plan simple de gestion
MOINOT Frédéric
Chargé de mission EPIDOR
Politiques et lois sur l'eau
Gestion et maîtrise de l'eau
QUEYREL Alexis
Chargé de mission FNE
réseau forêt
Pratiques forestières et concept de naturalité
REYNART Philippe
Président de l'association Pic noir
Membre du conseil scientifique du CREN
Ecologie de l'Avifaune
Connaissance fine du territoire
RIGONDAUD Pierre
Adjoint au chef du SAPN, DIREN Limousin
Cadre législatif de l'environnement
GRUGIER Yvan
RIVAL Michel
Technicien CRPF Limousin
ROGER Jérome
Directeur de la SEPOL (Société d'Etudes et de
Protection des Oiseaux du Limousin)
Animateur du plan de développement du massif
gorges de la Haute Dordogne
Base de données rapaces
Inventaire avifaune
Exploitant forestier
Responsable d'une scierie
Acteur du territoire
Pratiques forestières sur les gorges
SOUBRANNES J.P.
impliqués ont été répertoriés dans ce tableau, la synthèse des entretiens avec l’ensemble des
contacts se trouvant en annexe n° 2. La suite des contacts s’est fait au fil des questions qui ont
été soulevées à la lecture des documents et de la connaissance du territoire (voir liste de
contacts).
-
Les acteurs du monde forestier :
Afin de cerner les pratiques et enjeux forestiers sur ce territoire, des entretiens ont été
réalisés avec :
• Les ingénieurs et techniciens forestiers du Centre Régional de la Propriété Forestière
(CRPF) du Limousin concernés par cette étude
• Les ingénieurs, techniciens et agents techniques de l’Office National des Forêts (ONF)
sur ce site.
• Le chargé de politique forestière à la Direction Régionale de l’Agriculture et de la Forêt
(DRAF) du Limousin.
• Un expert forestier indépendant.
• Un exploitant forestier, ayant une très bonne connaissance des pratiques d’exploitation
dans les gorges.
• Des associations de regroupement de propriétaires forestiers.
• Les agences (FSC et PEFC Limousin) de certification forestières (annexe n° 3).
• L’aide de personnalités extérieures ayant une réflexion globale sur la gestion forestière.
• Des propriétaires soucieux de leurs patrimoines naturels.
• Des forestiers oeuvrant pour une sylviculture différente en Limousin.
- Les acteurs du monde environnemental :
Afin de cerner les enjeux environnementaux et les attentes naturalistes sur ce territoire, des
entretiens ont été réalisés avec :
• L’adjoint au directeur du service SAPN de la Direction Régionale de l’Environnement
(DIREN) du Limousin.
• Le service environnement du Conseil Général de la Corrèze.
• Le chargé environnement à la Direction Régionale de l'Industrie, de la Recherche et de
l'Environnement (DRIRE) du Limousin.
• Le directeur de l’Agence De l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie (ADEME) du
Limousin.
• Un chargé de mission de la fédération des chasseurs de la Corrèze.
• L’association France Nature Environnement (FNE).
• L’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS) de la Corrèze.
• L’association Pic Noir.
• La Société d’Études et de Protection des Oiseaux du Limousin (SEPOL).
• Le Groupe Mammalogique et Herpétologique du Limousin (GMHL).
• Le Conservatoire Botanique National du Massif Central (CBNMC).
• Le Conservatoires des Espaces Protégés d’Auvergne (CEPA).
• Le Conservatoire des Espaces Naturels du Limousin (CRENL).
• Des naturalistes, ornithologues et chiroptérologues bénévoles.
- Les acteurs du monde de l’eau :
La gestion de la qualité et de la quantité de l’eau passe par une gestion adéquate du bassin
versant. Les gorges de la Dordogne étant principalement boisée, une bonne gestion de l’eau
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passe par des pratiques sylvicoles en accord avec cette gestion. C’est pour cela que des entretiens
ont été réalisés avec :
• L’agence de l’eau Adour Garonne.
• L’Établissement Public Territorial du Bassin de la Dordogne (EPIDOR).
• L’Office National de l'Eau et des Milieux Aquatiques (ONEMA).
• Les techniciens de rivière des communautés de communes concernés par cette étude.
- Les acteurs des collectivités et du territoire :
La préservation des gorges de la Dordogne et de ses affluents passe par une concertation
avec les collectivités territoriales. Pour cela, des entretiens ont été réalisés avec :
• Les communes concernées par l’étude.
• Les communautés de communes du territoire.
• Le pays d’Égletons.
• Le Conseil général de la Corrèze.
• Le conseil régional du Limousin.
• La Société d’Aménagement Foncier et d’Établissement Rural (SAFER) du Limousin.
- Les acteurs de la communication et de la formation :
Un des buts de cette étude était de proposer aux écoles concernées par la préservation de
la nature, un partenariat avec le CREN pour des études scientifiques et pédagogiques sur les
propriétés boisées d’ENL. Pour cela, des entretiens ont été réalisés avec :
• L’Université de Limoges.
• Le BTSA de gestion et protection de la nature de Neuvic.
• Le BTSA de gestion forestière de Meymac.
Le Conservatoire des Espaces Naturels du Limousin :
- association à but non lucratif, non militante et strictement apolitique ayant
pour mission d’entretenir, de mettre en valeur, d’assurer la préservation et la
gestion des espaces naturels en concertation avec les autres usagers locaux.
- son action s’appuie sur la maîtrise foncière ou la maîtrise d’usage par location
ou convention de gestion.
- sa méthode de travail a privilégié l’acquisition, au sein des périmètres de
ZNIEFF des gorges de la Dordogne et de ses affluents, de parcelles forestières
à haute valeur écologique, c'est-à-dire des sites de nidification de grands
rapaces et des sites de reproduction ou d’hivernage de chiroptères rares ou
menacés.
- propriétaire de 110 ha dans les gorges, il souhaite continuer leur action en
faisant évoluer leur stratégie en fonction des perturbations grandissantes de ce
site.
- leur choix de gestion sur ces parcelles est la non intervention, laissant la forêt
évoluer de façon naturelle.
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www.natura2000.fr
Figure n° 3 : Localisation des gorges de la Dordogne
2/ État des lieux des caractéristiques des gorges de la Dordogne et de ses
affluents :
2.1/ Caractéristiques du milieu :
2.1.1/ Présentation de la zone d’étude (Figure n° 3) :
La région limousine comprend trois départements : la Haute-Vienne, la Creuse et la
Corrèze. Cette région se situe en limite en nord-ouest du Massif Central. Elle appartient au vieux
socle hercynien, s’avançant comme un promontoire entre le Bassin Aquitain et les plaines du sud
du Bassin Parisien (Pays de la Loire). Elle est aussi séparée du Massif Armoricain, de nature
géologique semblable par le seuil du Poitou (Chaumeil, 2006).
Cette région occupe une surface de 16 942 kilomètres carrés, soit 3 % de la France pour
une population de 712 500 habitants, la densité se situe autour de 42 habitants/km2, nettement
inférieure à la moyenne nationale de 111 habitants/km2 (www.insee.fr).
La Corrèze a une superficie de 5 886 km². Le mont Bessou situé sur le plateau de
Millevaches culmine à 980 m. La Corrèze comprend 3 arrondissements, 37 cantons, et 286
communes. Sa population est de 244 260 habitants, la densité se situe autour de 39 habitants/km2
(INSEE, 2006).
Les gorges de la Dordogne et ses affluents se situent dans le plateau Est Corrézien ou
plateau Limousin 3 (IFN, 2003). Cette zone a la densité démographique la plus faible du
département (moins de 20 habitants/ km2). Le territoire de l’étude est constitué de ce que l’on
appelle la « France des villages ». La majorité des communes se trouvent classées en « milieu
rural isolé » ou « sous faible influence urbaine » (INSEE, 2001). Leur « richesse fiscale »
ponctuelle est principalement liée aux retenues de barrages sur la Dordogne et leurs affluents, et
à la taxe professionnelle qui leur est liée.
2.1.2/ Hydrographie et aménagements :
La Dordogne, rivière du Massif Central et de l’Aquitaine qui se jette dans la Garonne, est
formée par deux torrents, la Dore et la Dogne, qui ont leurs sources dans les Monts Dore, au pied
du Puy de Sancy, à 1 700 m d’altitude. Le Bassin versant de la Dordogne a une surface de
24 500 km2 et la longueur total de ses affluents est de plus de 20 000 km. Ce bassin versant
concerne 5 régions (l'Aquitaine, l'Auvergne, le Limousin, le Midi Pyrénées, le Poitou-Charentes)
et 11 départements (la Dordogne, la Gironde, le Cantal, le Puy de Dôme, la Corrèze, la Creuse, la
Haute-Vienne, le Lot, le Lot-et-Garonne, la Charente et la Charente-Maritime). Longue de
490 km, elle reçoit de nombreuses rivières dans le département de la Corrèze : en rive droite : le
Chavanon, la Diège, la Triouzoune, la Luzège (et son affluent, le Vianon) et le Doustre ; en rive
gauche, la Rhue, la Sumène, la Maronne et la Cère. La rivière Dordogne a son régime pondéré
par la fonte des neiges, alors que ses affluents ont leur régime dépendant seulement des
précipitations.
Du coté des aménagements, la rivière en a subi de nombreux : Cette vallée dans la partie
corrézienne se caractérise en zone amont par l’implantation d’un chapelet de lacs de retenues qui
assurent l’essentiel de la production hydroélectrique limousine. Les constructions successives de
ces barrages (barrage de Bort les Orgues, de Marèges, de l’Aigle, du Chastang et des Sabliers)
ont eu pour conséquences de modifier le fonctionnement de cette rivière. De plus, avec son profil
en long, on remarque facilement l’escalier à cinq marches constitué par les grands barrages. Ses
affluents sont aussi soumis à des aménagements : barrage sur la Triouzoune, sur la Luzège et le
Doustre.
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Zone d’étude
Source EPIDOR, 2007
Figure n° 4 : Chronologie des principaux aménagements hydroélectriques du bassin de la Dordogne
L’Établissement Public Territorial du Bassin de la Dordogne (EPIDOR) a pour mission
d'assurer un développement coordonné et harmonieux de cette vallée en vue d’assurer la
protection et la restauration de son environnement, d’améliorer la ressource en eau, d’assurer un
développement cohérent des activités économiques liées à la rivière, et d’assurer la promotion
touristique en développant le label "Dordogne" (Figure n° 4).
2.1.3/ Relief et géomorphologie :
Les vallées constituent un des traits essentiels du Limousin où les formes en creux
dominent dans le paysage. Ces vallées qui entaillent les plateaux ont un profil en « V » ayant une
origine fluviatile qui génère des vallées très profondes, localement en gorges étroites.
On peut remarquer que le relief de la vallée dépend de sa position par rapport à la source. En
aval comme c’est le cas dans le bassin d’Argentat (sud-ouest de la Corrèze), elle est
généralement assez élargie, surtout si les roches sont suffisamment tendres.
Dans la partie médiane du profil (en cours moyen), si la roche est dure, le lit s’enfonce
car il y a peu d’érosion latérale, la vallée prend alors une forme de gorge quelquefois très
profonde (le plateau se trouve à 500 m d’altitude environ et la rivière à 200 m), sans lit majeur.
Dans le cours supérieur, près des sources, le creusement quaternaire est à peine commencé, la
vallée prend alors une forme sénile.
On peut observer la profondeur importante des gorges. La Dordogne, lorsque son cours
n’a pas été transformé en retenue hydroélectrique, coule au fond d’une vallée encaissée, à près de
300 m plus bas que le plateau environnant. Le fond de la vallée se trouve à 410 m environ à Bort
les Orgues, limite amont du territoire (le plateau environnant dépasse souvent les 650 et 700 m).
A peu près au centre des gorges de la Dordogne, l’altitude minimale est de 265 m à Spontour,
alors que le plateau est à 550-600 m. Un peu avant Argentat, limite aval du territoire, l’altitude
est un peu inférieure à 200 m et le plateau à 480-500 m.
D’un point de vue géomorphologique, l’encaissement des vallées s’est réalisé selon
différentes étapes. Les changements climatiques de la fin du tertiaire, début quaternaire,
s’ajoutant au bombement tardif, provoquent l’encaissement des rivières dans les vallées au tracé
maintenant définitif. Cet encaissement est ponctué de niveaux de replats et de terrasses (celles-ci
étant toutefois très localisées), difficiles à dater, mais qui constituent les témoins des différentes
périodes glaciaires de l’ère Quaternaire :
-
-
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On peut retrouver, dans quelques endroits favorables, un premier enfoncement
marqué par l’existence dans les alluvions de galets de quartz. Ce niveau de galets de
quartz, correspondait à une période où le cours d’eau possédait encore un chenal large
et un écoulement divaguant.
Une seconde phase se repère localement par la présence d’une terrasse moyenne, avec
des matériaux altérés, mais encore reconnaissable. Cette phase se placerait au
quaternaire ancien ou moyen. C’est aussi à cette époque que se sont formées et
dégagées au fond, des alvéoles granitiques.
Enfin, une dernière phase correspond à la mise en place des alluvions actuelles, au
quaternaire supérieur et dans lesquels les matériaux sont peu altérés.
2.1.4/ Géologie :
La Dordogne ainsi que ses affluents, de part sa situation géographique traversent différents
terrains de nature géologique différente. Je vais ici évoquer les plus importants en taille de
l’amont vers l’aval dans la partie corrézienne.
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Figure n° 5 : Relief du Limousin
Figure n° 6 : Climatologie de la Corrèze
-
-
Dans sa partie amont, proche de Bort les Orgues, celle-ci se trouve dans des granites à
biotites (granite à deux micas noir). Ces granites sont des roches grises, à grain
moyen, homogènes, souvent utilisées pour les constructions. En descendant, la
Dordogne traverse une roche riche en gneiss de type paragneiss : roche assez sombre
de composition chimique identique à des dépôts volcano-sédimentaires de type tufs
volcano-clastiques ou de grauwacke (mélange d’apport continental et volcanique). Ce
gneiss est riche en mica et s’altère facilement.
Plus au sud, la Dordogne va traverser avant de sortir du Limousin des granites à deux
micas (leucogranites à 2 micas) largement grenus, plus clairs, très répandus et dont les
limites sont plus nettes. Enfin, on peut rencontrer des micaschistes qui sont des
métaux riches en mica. Ces roches ont pour origine la transformation de formations
exogènes sédimentaires. En Limousin, les zones de micaschistes se rencontrent
essentiellement en Haute Vienne et en Corrèze, les gneiss et les schistes étant des
roches métamorphiques.
2.1.5/ Pédologie :
Il y a essentiellement deux types de sol dans les gorges et aux abords du plateau, les rankers et
les sols bruns acides (Fauriot, 1999).
-
-
les rankers sont des sols de type AC qui ne sont pas rares en Limousin surtout sur
granite. Ils n’occupent cependant que de faibles étendues étant donné leur localisation
particulière sur les sommets, les rebords de croupes, où la roche mère est relativement
proche de la surface.
Les sols bruns acides, dit brunifiés sont les plus répandus du Limousin, leur profil est
de type A (B) C ou ABC. Ils constituent le plus souvent le sol zonal de la région,
notamment en milieu forestier, sauf aux altitudes les plus élevées.
On retrouve aussi des sols à nu dans les zones de très forte pente (pente ≥ 50%).
2.1.6/ Climatologie :
Le Massif Central constitue le premier contrefort situé à moins de 200 km du littoral
atlantique. Les plateaux limousins ont donc un climat pluvieux et frais marqué par une double
influence : celle de l’océan et celle du relief. Ce climat est donc océanique, abondamment arrosé,
relativement tempéré mais dégradé par l’altitude. On parle de climat océanique altéré par la
montagne ou de climat de montagne à tendance océanique très humide (Figure n° 5).
Le dénominateur commun à ces définitions est une pluviométrie abondante. Cette
bordure ouest du Massif Central est en effet le premier obstacle majeur rencontré par les nuages
depuis l’océan. On ne note pas de gradient nord sud, par contre il existe un léger gradient est
ouest (Figure n° 6).
La pluviométrie est relativement bien répartie y compris pendant la saison de végétation
(5 à 7 mois sur la zone). On note cependant des mois pluvieux (décembre, janvier puis mai et
juin) en constante augmentation ces 20 dernières années.
La pluviométrie se situe en moyenne entre 1000 et 1200 mm avec pour Argentat
1137 mm (limite aval) et pour Bort les Orgues 1125 mm par an (limite amont). Concernant la
Luzège, affluent de la Dordogne, la pluviométrie est de 1150 à 1200 mm. Il pleut environ
170 jours par an dont 140 j avec P≥ 1 mm et 30 j avec P≥ 10 mm (CRPF, 2004).
Le nombre de jours de gelée est important dans la région. Dans la vallée de la Dordogne,
qui représente une surface non négligeable (plus de 45 000 ha), il y a environ 60 jours de gelée
par an. Ce nombre est croissant vers l’amont. Les chutes de neiges (environ 25 jours par an), sont
11
assez fréquentes de même que les brouillards (environ 50 jours par an, dus aux masses d’eau que
constituent les lacs et les barrages).
La température moyenne en 2003 à Bort les Orgues est de 9,8°C, elle est plus faible qu’à
Argentat où on a 12,2°C. La température entre ses deux villes augmente progressivement
d’amont vers aval. Par exemple, la température de Neuvic, ville au bord d’un des affluents de la
Dordogne, la Triouzoune, enregistre une température annuelle moyenne de 10,5°C. Le caractère
montagnard est aussi confirmé par des températures basses voire très basses (minima absolu de
-24°C le 09/01/1985 à Neuvic) et des gelées nombreuses (www.meteofrance.com).
Quelques effets microclimatiques sont à mentionner plus particulièrement dans les gorges
en versant sud, où la saison de végétation est plus longue de plus d’un mois. La zone est aussi
caractérisée par une instabilité et une variabilité de climat : sécheresses de 1976, 1985, 1986,
canicule de 2003, grands froids (hiver 1956, 1984 et 1985), gelées tardives (mai 1995 et 1997),
enfin il faut signaler aussi, qu’au cours de ces 20 dernières années, deux tempêtes importantes
(novembre 1982 et décembre 1999), ont eu un réel impact sur le massif (CRPF, 2004).
2.1.7/ Végétation :
Le Limousin est une région où la déprise agricole est forte. L’abandon des terres a
favorisé le reboisement. Son taux moyen dépasse aujourd’hui les 30 % voire atteint 50 % dans
certains secteurs. C’est surtout en Corrèze sur le plateau de Millevaches que l’on remarque un
enrésinement massif. Cependant, la forêt limousine est encore constituée pour les 2/3 d’essences
feuillues. Ces grands ensembles forestiers feuillus se situent donc sur les plateaux périphériques
des gorges, sur les rebords de la montagne limousine, mais surtout sur les pentes des grandes
vallées d’accès difficile telles que les gorges de la Dordogne, et constitue une grande richesse
biologique à l’heure actuelle.
Les pentes des gorges de la Dordogne sont escarpées et boisées pour l’essentiel en
feuillus avec des pentes vertigineuses. Les zones rocheuses sont nombreuses. On y rencontre
aussi des formations de landes, de friches et de pelouses xériques.
Les gorges sont situées principalement dans l’étage atlantique, série du chêne pédonculé
correspondant à un climat humide et à des températures peu contrastées, des sols frais plus ou
moins acides. Cette série exprime le potentiel climacique ou climax global du territoire. On
notera cependant de légères variantes locales liées :
•
A l’altitude (au dessus de 650 m et/ou sur les puys en général) : étage montagnard et série
du hêtre, correspondant à des situations plus fraîches (altitudes, versant nord, fond de
vallée étroites).
• A des conditions climatiques plus sèches : étage collinéen et série du chêne sessile
correspondant à des conditions moins humides en versant sud et aussi présent dans les
zones où l’exploitation est difficile.
En pratique, on notera qu’il existe de très fréquentes zones de transition entre le chêne pédonculé
et le hêtre notamment. On les trouve fréquemment à l’état de taillis vieilli ou de futaie avec une
évolution dynamique vers le hêtre marquée (CRPF, 2004).
Les gorges de la Dordogne et ses affluents constituent un réseau de corridors naturels. La
notion de corridor naturel ou biologique est un ensemble d'éléments de territoires, de milieux
et/ou du vivant qui relient fonctionnellement entre eux les habitats essentiels de la flore, les sites
de reproduction, de nourrissage, de repos et de migration de la faune. Ce sont de fait des
continuums biologiques ou physiques, matériels ou non, réellement continus. Ils jouent le rôle de
couloir de dispersion pour plusieurs espèces végétales ; d’une part les espèces d’affinités
12
Carte de répartition régionale (CREN, base de donnée FNAT)
Cardamine heptaphylla (Vill.) O.E. Schulz
Cardamine heptaphylla (Vill.) O.E. Schultz
Ranunculus aconitifolius L.
Figure n° 7 :
Figure n° 8 :
Doronicum austriacum Jacq.
Chaerophyllum hirsutum L.
Figure n° 9 :
Figure n° 10 :
Acer monspessulanum L.
Sedum hirsutum All.
Figure n° 11 :
Chrysosplenium oppositifolium L.
Figure n° 13 :
Figure n° 12 :
montagnardes qui se retrouvent en dessous de leurs aires de répartition en se servant des
conditions microclimatiques qu’offrent les gorges pour se disperser (Renoncule à feuilles
d'Aconit (Ranunculus aconitifolius L.), Dentaire pennée (Cardamine heptaphylla (Vill.) O.E.
Schulz), Doronic d’Autriche (Doronicum austriacum Jacq.), Cerfeuil hérissé (Chaerophyllum
hirsutum L.) (Figures n° 7, 8, 9 et 10)); à l’inverse des espèces végétales d’affinités méridionales
remontent le long de ses couloirs (Sédum hirsute (Sedum hirsutum All.), l’Erable de Montpellier
(Acer monspessulanum L.), (Figures n° 11 et 12)). Les gorges contiennent des habitats
particuliers où les espèces effectuent l'ensemble de leur cycle biologique et ne se retrouvent que
rarement dans d’autres milieux. On retrouve ces espèces sur l’ensemble du territoire régional,
mais inféodées aux zones de gorges (Dorine à feuilles opposées (Chrysosplenium oppositifolium
L.) (Figure n° 13) (Brugel et al., 2001). De plus les gorges peuvent jouer le rôle « d’habitatsource », lequel constitue un réservoir d'individus colonisateurs. Enfin, avec les changements
climatiques qui devraient s’opérer dans les années à venir, les zones de gorges vont représenter
une zone refuge pour de nombreuses espèces végétales en limite d’aire de répartition (Antonetti
et al., 2006).
Le Conservatoire qui a vocation à la préservation et la restauration des habitats naturels, a
aussi comme action complémentaire la préservation et la restauration du réseau de corridors
biologiques (stratégies de gestion restauratrice ou conservatrice pour de nombreuses espèces
menacées par la fragmentation des habitats et les changements climatiques).
Au sein des gorges de la Dordogne et de ses affluents :
- la densité démographique est la plus faible du département (- de
20 habitants/km2),
- de nombreux aménagements hydroélectriques ont été réalisés (5 sur la
Dordogne),
- le relief est très accidenté, le lit de la rivière se trouvant souvent 300 m en
dessous du plateau,
- les sols sont de type rankers sur les sommets et les rebords de croupe, de
type bruns acides dans les pentes et sont à nus dans les pentes les plus fortes,
- la pluviométrie est d’environ 1100 mm/an, avec 60 jours de gelée et 25 jours
de chute de neige par an, et des brouillards fréquents (plus de 50 jours par an),
- la température moyenne oscille entre 9°C en limite amont et 12°C en aval,
- la surface boisée représente plus de 60 % de la surface totale (hêtres en
altitude et dans les zones humides, chênes dans les parties plus sèches),
- il se constitue un réseau de corridors naturels.
13
Source Atlas du Limousin, 1994
Figure n° 14 : Occupation schématique des sols dans les gorges de la Dordogne
2.2/ Historique :
2.2.1/ Le retour de la forêt en Limousin :
Toute la région limousine a été conquise par l’homme et anthropisée, partout le territoire
a été lentement et fortement façonné par ses occupants. Ce n’est que depuis une cinquantaine
d’années, avec la forte déprise humaine qui marque les campagnes, que des espaces retrouvent
un processus s’orientant vers ce qu’elles seraient en dehors de toute action humaine.
Succédant aux steppes clairsemées à armoise et à genévrier de la fin de la période froide, une
forêt dense de feuillus s’est étendue progressivement sur tout le Limousin, accompagnant le
réchauffement climatique du début de l’Holocène. On assiste d’abord à l’arrivée des espèces
pionnières : le bouleau, puis le pin et le noisetier entraînent la disparition des espèces steppiques
et créent une première ambiance forestière. Le chêne devient alors dominant lors de la période
dite Atlantique (de 8000 à 5000 BP). Au chêne se mêlent des essences variées comme le frêne,
l’aulne, quelques pins et surtout le tilleul. A partir de 5000 BP, un léger refroidissement
climatique permet l’arrivée massive du hêtre qui domine dès lors le chêne. Il faut imaginer, en
ces temps là, un limousin couvert de forêts mixtes, chênes et hêtres mêlés, les premiers dominant
dans le bas, les seconds sur les hauteurs.
C’est à partir de l’Age du Fer et jusqu’à l’apogée démographique du XIXe siècle, que
l’occupation humaine s’accentue jusqu’à devenir totale. Les superficies forestières se réduisent
fortement, les champs deviennent fixes et l’érosion des sols s’accentue. La forêt disparaît sauf
dans les gorges et affluents de la Dordogne et dans le sud ouest (châtaigneraie). Partout ailleurs,
il ne subsiste plus que quelques bosquets et arbres isolés au milieu des landes. Les cadastres
napoléoniens de la première moitié du XIXe siècle rappellent que les forêts couvraient souvent
moins de 5 % des espaces communaux. Le recul du boisement n’a pas été régulier au cours du
temps : s’il a été croissant durant l’Antiquité et le haut Moyen Age, ce n’est qu’à partir des
Temps modernes que la réduction de la forêt s’est opérée de façon drastique. Le Limousin,
jusqu‘au début du XXe siècle, a été un pays de polyculture et de polyélevage (Figure n° 14).
L’omniprésence de la forêt n’est donc pas un phénomène ancien et naturel dans la région
Corrèze. En effet, au début du XXe siècle, Marius Vazeilles, conservateur des eaux et forêts,
signalait un taux de boisement de 11 % en Corrèze (avant 1914). Après la guerre de 14-18 et la
saignée démographique qui l’accompagne, Marius Vazeilles, prône le boisement des landes à
bruyère en vue de créer « un massif forestier apte à donner au plus tôt des produits marchands ».
C’est l’époque du « modèle Auvergnat » avec la plantation de semis de pins sylvestre auquel on
associera en sous étage le sapin pectiné. L’exode rural et agricole des années 50 et 60, verra la
plantation de propriétés agricoles entières principalement en épicéa. La fin des années 70 et la
politique d’intensification agricole (Loi Pisani de 1963) verront les terrains agricoles les moins
rentables se boiser ainsi que des parcelles d’accrus feuillus converties en plantation résineuse.
Aujourd’hui, la forêt marque fortement le paysage Limousin : Elle forme des boisement
très morcelés formant un massif hétérogène. La forêt limousine résulte pour partie de l’exode
rural du vingtième siècle, et sa structuration foncière reflète celle de l’agriculture des années
1950. Elle comprend : des forêts privées pour une surface d'environ 528 000 hectares répartis
entre 150 000 propriétaires environ. 80 000 d’entre eux possédant moins de un hectare de bois et
la surface moyenne est de 7 hectares pour les autres propriétaires. La principale source
d’évolution de la forêt réside dans sa structure et sa composition avec une avancée rapide de la
mécanisation et la transformation des boisements feuillus très peu souvent justifiée d’un point de
14
Source CREN 2001
Figure n° 15 : Évolution de parcelle dans les gorges (Lieu dit La vieille Église) entre 1837 et 2001
vue écologique. Le territoire et le paysage qui en découle sont donc bien le reflet direct de
l’activité humaine soit de façon active par le choix de l’homme, soit de façon passive par son
départ et l’abandon qui en résulte (ENL, 2000).
2.2.2/ L’évolution des gorges :
La Dordogne était tournée vers le transport fluvial jusqu’en 1936. Ce transport
s’effectuait à l’aide d’embarcation appelée « gabare ». Les gabariers convoyaient des cargaisons
de bois de châtaignier et de chêne, débités en échalas ou en piquets. Les versants des vallées de
la Dordogne et de ses affluents constituaient les principales aires d’abattages. Aux expéditions de
bois s’ajoutaient celles de fromages d’Auvergne, de porc gras, de châtaignes, de peaux, de
fourrages, puis de charbon de bois (on retrouve d’ailleurs de nombreuses aires de combustion
ainsi que du matériel pour fabriquer ce combustible). Le bois était exploité sous forme de taillis
et taillis sous futaie. Ce mode d’exploitation, à courtes révolutions dans les pentes pour la
fabrication de charbon, a appauvri fortement les sols. Conduisant à un épuisement des sols et à
de fortes érosions, de nombreuses parcelles ont été délaissées et se sont transformées en landes.
Grâce aux cartes de Cassini datant du XVIIIe siècle, on a pu constater que la forêt bien que peu
abondante, existait tout de même à l’état de bois et bosquet, et dont la toponymie actuelle nous
en rappelle l’existence en évoquant :
- La forêt ou le bois en général : Bois Viscomtal, Forêt Blanche, Forêt Noire, Bois la
Grange, Bois Grand, Bois Jeune, Ligniac, Liginiac.
- Les essences présentes : Chassagnol, Chassang, Chassagne (Chêne), Chastagnier
(châtaignier), Bessades (bouleau), Grafouillouse (houx), Espinasse, Espinassoux
(épine noire ou prunellier).
- Son impact paysager : Combe noire, Rochers noire, Charrière noire.
D’après les témoignages locaux, le reste des gorges de la Dordogne (la majorité) étaient
couvertes par des landes sur lesquelles pâturaient des brebis limousines jusque dans les années
1920. Il y avait même des prés de fauche sur les petites terrasses alluviales appelés « Prades ».
Aujourd’hui, avec la déprise agricole, ces milieux ont périclité pour laisser place à des forêts.
Une étude cartographique réalisée par le CREN Limousin montre bien l’évolution des sols entre
1837 et 2001 sur le lieu dit « La Vieille Église » (Figure n° 15).
2.3/ Caractéristiques socio-économiques du territoire :
2.3.1/ Contexte démographique :
Ce territoire rural a connu un pic de population dans les années 1850. En 150 ans, le
territoire a perdu plus des 2/3 de sa population. Le déclin amorcé à la fin du XIXe siècle
s’accélère avec la « saignée » de 1914-1918 et l’entre deux guerres. L’exode rural des années
1950 accentue encore ce phénomène. Au cours des années 1970 à 1990, une baisse, bien que
moins brutale, continue sous l’effet du vieillissement de la population. La perte progressive des
commerces et des services dans les communes les plus rurales accentue encore le phénomène.
Depuis les années 90, un apport important de population en Corrèze en général et sur le territoire
en particulier est perceptible. En effet, les flux migratoires sont de l’ordre de 33 % à 35 % entre
1990 et 1999 sur le territoire (la moyenne départementale est de 29 %). Un tiers de la population
a donc été renouvelé en 9 ans (www.insee.fr). Ces nouveaux arrivants sont en partie des retraités
de retour au pays, mais aussi des jeunes actifs. Cet afflux est en train d’opérer une recomposition
sociale du territoire et confirme l’attractivité de cette zone (qualité de vie, retour vers la nature,
plus faible imposition,…). Cette tendance n’est toutefois pas homogène, ciblant les zones les
plus urbanisées. Les zones bénéficiant d’un accès routier délicat sont encore délaissées.
15
Au vu de l’évolution démographique et du bilan des enjeux économiques, ce territoire
présente bien les caractéristiques d’espace rural fragile : Une faible densité de population (moins
de 20 habitants/km2), un vieillissement et un éloignement relatif des habitants à de nombreux
services essentiels et un secteur primaire prédominant. Malgré tout, ce territoire attire une
population nouvelle relativement importante, ce qui est un facteur de dynamisme important.
La forêt peut donc, sur le massif, être créatrice d’activités et donc d’emplois, aussi bien dans le
secteur multifonctionnel que productif. Seul une politique volontariste pourrait permettre à ces
évolutions de conserver un caractère durable.
2.3.2/ La défriche et l’intensification agricole :
L’agriculture du Limousin occupait 51 % du territoire régional en l’an 2000 (source recensement
général de l’agriculture). La surface moyenne des exploitations varie fortement selon les cantons.
Sur la zone d’étude, la superficie moyenne par exploitation varie de 40 à 80 ha. La production
agricole est axée principalement sur l’élevage bovin :
- Le broutard limousin, est la production dominante, en augmentation (extensification,
diminution de la main d’oeuvre,…).
- La production laitière (zone de collecte du St Nectaire).
- La production de veau de lait fermier, qui est une production traditionnelle labellisée mais à
forte demande en main d’œuvre.
Sur le territoire, on note de grande tendance d’évolutions du monde agricole entre 1988 et 2000 :
- Une faible variation de la SAU (-5 %) ;
- Une chute du nombre d’exploitations (-35 %) ;
- Une baisse importante du nombre d’exploitations professionnelles (- 24 %) ;
- Une augmentation exponentielle des surfaces par exploitations professionnelles (+ 65 %) ;
- Une augmentation forte des surfaces de fermages (+ 18 %) ;
- Une augmentation du cheptel bovin (+ 18 %) ;
- Un rajeunissement important de l’âge des exploitants.
Actuellement, la pression du monde agricole est de plus en plus grandissante sur les
opérations de restructuration foncière. On observe depuis 2000, une forte recrudescence des
opérations de défrichements. Cela est essentiellement lié aux phénomènes d’expansion des
structures encouragés par la Politique Agricole Commune (PAC). Les surfaces des bois et forêts
des exploitations agricoles ont pratiquement baissé de moitié par rapport à la surface globale des
exploitations. Il y a donc localement une "faim" de terres, ce qui explique aussi le
développement du fermage lors de ces dix dernières années. Cette forte demande peut aboutir à
des tensions locales, d’autant plus que l’évolution de l’habitat peut provoquer le gel de parcelles
qui pourraient être louées par les agriculteurs.
Dans le massif Vianon Luzège, il avait été jugé possible un retour à un usage agricole de
certaines parcelles après tempête (parcelles aux abords immédiats des villages et isolées en
milieu agricole). Ce qui était « possible » devient « régulier » y compris en milieu purement
forestier, et même aux abords des gorges. Des ajustements sont à mettre au point au risque
d’effet réactif du monde forestier (Rival, 2003).
On se retrouve dans une situation assez semblable tout au long des gorges de la Dordogne
et aussi le long des affluents. Aux abords des plateaux et dans les zones de plus faibles pentes, de
nombreuses parcelles sont défrichées et cultivées. Ces pratiques conduisent à une augmentation
de l’apport d’engrais (nitrate, phosphate) en contrebas, au niveau des retenues hydroélectriques.
L’eutrophisation observée sur les retenues de barrage et les plans d’eau n’a pas seulement une
composante domestique. La part la plus importante des apports en phosphore des retenues
16
provient des rejets de l’agriculture et de l’agroalimentaire (EPIDOR, 2004). Il est donc important
de préserver les forêts de pente pour une meilleure gestion de la qualité de l’eau et de limiter
l’extension de l’agriculture dans des zones peu rentables comme le haut des gorges.
2.3.3/ L’évolution du tourisme :
L’évolution grandissante du tourisme et des demandes de plus en plus diversifiées ont
conduit la Corrèze a devenir un lieu de tourisme de plus en plus important. La Corrèze pèse près
de 8 millions de nuitées touristiques, ce qui la situe parmi les destinations de tourisme vert les
plus prisées de France. Le département communique clairement sur la vallée de la Dordogne et
les gorges de la Dordogne et ses affluents :
• Un patrimoine naturel exceptionnel :
- Des paysages forestiers variés et préservés à la beauté reconnue « le petit canada » ;
- Des sites naturels remarquables (gorges, cascades, chaos rocheux, belvédères,…) ;
- Une prégnance de l’eau (étangs, ruisseaux, lacs, barrages, ruines de moulins,
cascades,…).
• Un patrimoine culturel important et diversifié :
- Châteaux, musées ;
- Petit patrimoine bâti (fournils, moulins, fontaines, lavoirs,…) ;
- Patrimoine religieux (églises, chapelles, croix,…) ;
- Le transcorrézien ;
- Des festivités thématiques (coq de pêche, festival de la Luzège,…).
• Des activités de nature sans limite :
- La pêche, ski nautique, aviron, voile, baignade, promenade en « gabare »,… ;
- La chasse, randonnée, équitation, course d’orientation, escalade, quad, 4*4, moto ;
- Le VTT, le golf, le cyclisme, les activités aériennes, la gastronomie, l’artisanat,…
La synthèse des enjeux économiques liée à la production de bois étant une partie
importante de cette étude, elle a été réalisée dans la partie qui suit.
L’évolution du territoire nous montre que :
- la forêt a été omniprésente en Limousin jusqu’au Moyen Age,
- la déforestation a été croissance à partir de cette période pour atteindre son
maximum au XIXe siècle (5 % de la surface était boisée),
- dans les années 1914, on signalait un taux de boisement de l’ordre de 11 %,
- l’exode rural et agricole, associé à une politique forte de reboisement a
transformé le Limousin en une région forestière (34 % de la surface est boisée
en 2003),
- les versants de la Dordogne et de ses affluents ont été exploités en taillis à
courte révolution pour la fabrication de charbons, d’échalas et de piquets,
- l’épuisement progressif des sols a transformé le paysage des gorges en un
milieu ouvert, couvert de landes,
- aujourd’hui, le couvert forestier des gorges est réapparu et seul une gestion
durable et raisonnée peut le préserver (plus de 60 % du massif des gorges de
la Dordogne est boisé),
- le défrichage est important et gagne de plus en plus le haut des gorges,
- la pression touristique augmente progressivement et doit être canalisée.
17
2.4/ Les outils en faveur de la préservation du site :
2.4.1/ Généralités :
En Corrèze, la Forêt couvre 267 180 hectares et donne cet aspect paysager de « petit
canada » (45,3 % de taux de boisement). Cependant, les peuplements feuillus relativement âgés
(plus de 80 ans) ne représentent que 18 %. Quant aux boisements de plus de 150 ans, ils ne
représentent que 2 % de la superficie, pour une superficie de 3300 ha en diminution rapide. Si on
répertorie des peuplements qui ont dépassé l’âge d’exploitabilité et qui peuvent être considérés
comme susceptibles de développer des phénomènes de surmortalité physiologique et de sénescence,
propices au développement d’éléments favorables à la biodiversité (cavités, branches mortes…), on
observe une surface assez faible. Le Limousin compte 2 940 ha de futaies régulières ayant dépassé
l’âge d’exploitabilité lors du quatrième cycle d’inventaire de l’IFN (IFN, 2003). La surface était de
3 980 ha lors du troisième inventaire. Il a été répertorié 120 ha de hêtre de plus de 180 ans, 700 ha de
châtaigniers de plus de 150 ans et 1750 ha de bouleaux de plus de 50 ans. Il n’a pas été inventorié
de chêne (pédonculé et sessile) de plus de 180 ans, ni de pin de plus de 200 ans La surface de forêts
de production très âgées, déjà extrêmement faible au 3e cycle d’inventaire, est en très forte
diminution, toutes essences confondues, ce qui montre, d’une façon générale, qu’il n’y a
vraisemblablement pas en Limousin de volonté particulière ou de tradition de conservation de
vieux peuplements sur âgés (LNE, 2007).
Or ce sont ces boisements qui présentent le plus grand intérêt biologique et paysager: En
effet seules les forêts mâtures (avec présence d'arbres morts ou sénescents) peuvent accueillir les
espèces forestières spécialisées. Ainsi, ces milieux jouent un rôle fondamental pour la
conservation de plusieurs espèces inscrites à l’annexe II de la Directive Habitat : c’est le cas par
exemple des espèces de chauve-souris (Barbastelle (Barbastella barbastellus), Grand Murin
(Myotis myotis),…) et d’insectes (Lucane cerf-volant (Lucanus cervus), Rosalie des alpes
(Rosalia alpina), Grand Capricorne (Cerambyx cerdo),…). Les peuplements forestiers âgés, ont
également un intérêt évident pour de multiples oiseaux (Pic noir (Dryocopus martius), Pic mar
(Dendrocopos medius), Grand Duc d’Europe (Bobo bubo), Aigle botté (Hieraaetus pennatus),
Grand Corbeau (Corvus corax),…).
L’ambiance montagnarde dominante est liée à la présence d’une forêt omniprésente :
plutôt feuillue dans la partie basse (Hêtres (Fagus sylvatica L.), Chênes (Quercus robur L.) et
même Châtaigniers (Castanea sativa Miller) en dessous de 600 mètres), plutôt mélangée de
multiples parcelles de résineux, de Hêtres (Fagus sylvatica L.) et de Bouleaux (Betula pendula
Roth.) dans la partie haute. Quant aux Saules (Salix sp.), Frênes (Fraxinus excelsior L.), Tilleuls
(Tilia sp.) et Aulnes (Alnus glutinosa (L.) Gaertn.), ils accompagnent les petits ruisseaux et les
filets d’eau dans les dépressions, marquées par des taches de Molinie (Molinia caerulea (L.)
Moench), qui trahit la présence de zones humides, ou par les Carex (Carex sp.) des sols
hydromorphes. Ces bois de pente présentent une forte valeur patrimoniale, liée notamment à la
présence de grands rapaces nicheurs tels que le Circaète Jean-le-Blanc (Circaetus gallicus),
l'Aigle botté (Hieraaetus pennatus), le Milan royal (Milvus milvus) ou l’Autour des Palombes
(Accipiter gentilis). Majoritairement couvertes de forêts feuillues, ces gorges constituent
également un habitat pour de nombreuses autres espèces animales (chiroptères et oiseaux en
particulier) et végétales. La faune du site comprend des espèces discrètes qui recherchent des
territoires tranquilles comme la Loutre (Lutra lutra) ou la Genette (Genetta genetta). Les
ruisseaux de ces gorges accueillent de belle population de Moules perlières (Margaritifera
margaritifera) ou d'Écrevisse à pattes blanches (Austropotamobius pallipes)).
18
Zone d’étude
Figure n° 16 : ZNIEFF du Limousin
2.4.2/ 21 615 ha en ZNIEFF :
L'inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF)
a été lancé en 1982 par le Ministère de l'Environnement. Il avait pour objectif de réaliser une
couverture des zones les plus intéressantes au plan écologique, essentiellement dans la
perspective d'améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux
différents décideurs un outil d'aide à la prise en compte de l'environnement dans l'aménagement
du territoire. (Figure n° 16). Lancé en 1995 dans la région Limousin, le deuxième inventaire
ZNIEFF a été réalisé par le Conservatoire Régional des Espaces Naturels avec de larges
contributions de nombreux autres organismes. Validé fin 1999 par le conseil scientifique
régional du patrimoine naturel, il a été évalué par le muséum national d'histoire naturelle à la fin
de l'année 2000. En Limousin, plus de 350 ZNIEFF couvrent plus de 120 000 hectares, dont
environ un tiers de forêts.
Ces zones sont classées en deux types :
- Les zones de type I, caractérisées par leur intérêt biologique remarquable, doivent faire
l'objet d'une attention toute particulière lors de l'élaboration de tout projet d'aménagement et de
gestion ;
- Les zones de type II constituées de grands ensembles naturels riches et peu modifiés,
doivent faire l'objet d'une prise en compte systématique dans les programmes de développement.
Gorge de la Dordogne et affluents
Libellé de la ZNIEFF (159 en Corrèze)
Landes et Vallon du Saut de la Saule
Orgues de Bort
Ruisseau du Pont Aubert
Vallée de la Diège à l'aval du pont Tabourg
Vallée de la Dordogne (secteur Corrèze)
Vallée de la Dordogne : Bois de Valette et Frétignes
Vallée de la Dordogne : Ruisseaux de Clémensac et des Ganottes
Vallée de la Luzège
Vallée de la Luzège : Ruisseau de Roussille
Vallée de la Luzège au Viaduc des Rochers Noirs
Vallée de la Maronne
Vallée de la Soudeillette
Vallée de la Triouzoune à l'amont du lac de Neuvic
Vallée de la Triouzoune à l'aval du barrage de Neuvic
Vallée du Chavanon (secteur Corrèze)
Vallée du Chavanon : Ruisseau de Labeille
Vallée du Dognon
Vallée du Doustre
TOTAL
Numéro
régional
Type
ZNIEFF
Surface
(ha)
496
498
490
491
494
500
495
485
487
499
545
460
426
492
431
432
467
501
1
1
1
2
2
1
1
2
1
1
2
2
2
2
2
1
2
2
80
183
448
766
7 466
(368)
(183)
4 762
(27)
(57)
1 501
847
1 909
486
1 521
(72)
357
1 289
21 615
(-) : Ce sont les ZNIEFF dont la surface est incorporée à d’autres ZNIEFF
19
Figure n° 17 : Zones Importantes pour la Conservation des Oiseaux (ZICO)
2.4.3/ 45 841 ha en ZICO :
Les Zones Importantes pour la Conservation des Oiseaux (ZICO) sont des surfaces qui abritent
des effectifs significatifs d'oiseaux, qu'il s'agisse d'espèces de passage, en halte migratoire,
d'hivernants ou de nicheurs. En Europe, ce réseau compte près de 4 000 sites majeurs, dont 285
sont situés en France métropolitaine.
La Corrèze en comprend deux : Les « Gorges de la Dordogne » (45 841 ha) et le
« Plateau de Millevaches et de Gentioux » (64 929 ha) (Figure n° 17).
2.4.4/ 16 518 ha en sites Inscrits et 96 ha en sites Classés :
Les dispositions de cette loi intégrées au Code de l’Environnement (L341-1 à 22)
s’appliquent aux monuments naturels et aux sites « dont la conservation ou la préservation
présente, au point de vue artistique, historique, scientifique, légendaire ou pittoresque, un intérêt
général ». Ainsi, sont concernés les rochers, cascades, sommets panoramiques, plans d’eau,
vallées, villages, centres urbains anciens, sites archéologiques… Cette loi a été utilisée jusqu’en
1976 (Loi de Protection de la Nature) pour protéger les sites naturels (souvent à titre ou dans un
but scientifique). Deux dispositifs de sauvegarde sont organisés par la Loi du 2 mai 1930,
l’inscription et le classement (Levy-Bruhl et Coquillard, 1998).
1/ Le classement (96 ha pour 3 sites) :
Le classement est une procédure plus forte que l’inscription, puisqu’il comporte une phase
d’enquête publique administrative. Le classement est prononcé par arrêté ministériel en cas
d’accord des propriétaires. A défaut, la décision est prise par décret en Conseil d’État. Tous les
travaux sont soumis à autorisation soit ministérielle soit préfectorale après avis de la
Commission Départementale des Sites et de Protection des Paysages (CDSPP).
2/ L’inscription (16 518 ha pour 9 sites) :
L’inscription sur la liste départementale des sites est prononcée par arrêté du Ministre de
l’écologie et du développement durable (ou Ministère de l’Environnement). Cette décision qui ne
requiert pas le consentement du propriétaire, est précédée de la consultation des conseils
municipaux intéressés ainsi que la commission départementale des sites. Tous les travaux sont
soumis à déclaration en Préfecture un mois avant le début des travaux avec l’avis de l’Architecte
des Bâtiments de France et de la DIREN en Commission Départementale des Sites et de
Protection des Paysages (CDSPP).
2.4.5/ 30 km de linéaire en Arrêtés Préfectoraux de Protection de Biotope :
Instauré par le décret n°77-1295 du 25 novembre 1977 pris en application de la Loi n°76629 du 10 juillet 1976 (art. R. 211-12 et suivants du Code rural), il permet au préfet de
département de fixer par arrêté les mesures nécessaires pour préserver des habitats nécessaires à
la survie d’espèces protégées.
Concrètement, les APPB fixent les mesures qui sont sensées permettre la conservation
des milieux. Il prévoit la réglementation de certaines activités et peut même en interdire certaines
qui sont jugées incompatibles avec l’objectif de conservation (ex : feux, camping…).
Cependant, un territoire bénéficiant d’un APPB ne bénéficie pas pour autant d’une gestion
appropriée car l’État n’y finance pas d’opérations de gestion spécifiques comme dans les
Réserves Naturelles. Il s’agit de la principale limite de cette mesure de protection.
L’État a mis en place 6 APPB dans le département soit une surface de 475 ha.
Actuellement, il existe un site en APPB sur la Dordogne, il se situe en aval de la limite de la
future ZPS et se limite à la rivière en elle-même sur 30 km, cette APPB ne concernant que la
préservation du Saumon atlantique (Salmo salar) (Conseil Général de la Corrèze, 2007).
20
http://diren.dev.e-services.fr
Figure n° 18 : Réserve Naturelle Régionale (RNR)
2.4.6/ 193 ha en Réserves Naturelles Régionales :
La loi sur la Démocratie de proximité de février 2002 a introduit un nouveau type de
protection des espaces naturels : la Réserve naturelle régionale (RNR). Elle remplace les
actuelles Réserves naturelles volontaires (RNV). Ces réserves naturelles sont classées par
délibération du Conseil Régional, de sa propre initiative ou à la demande du propriétaire. Les
RNV déjà existantes sont inclues dans ce nouveau dispositif. La Réserve Naturelle de Valette et
Frétignes, d’une surface de 193 ha, est gérée par l’ONF et se trouve à la confluence de la
Dordogne et de la Luzège (Figure n° 18). Pour chaque réserve naturelle est mis en place un
comité consultatif composé de tous les acteurs concernés : propriétaires, élus, représentants des
collectivités locales, représentants de la DIREN mais aussi chasseurs, pêcheurs ou agriculteurs,
naturalistes selon les cas. Ce comité est le lieu de concertation où se décident les actions
prioritaires à mener sur la réserve. La gestion de la réserve est confiée à un organisme local
(association, commune ou autre collectivité territoriale, établissement public) ou au propriétaire.
L’organisme gestionnaire doit élaborer un document de planification pour 5 ans : le plan de
gestion. Celui-ci prévoit les objectifs et les moyens à mettre en œuvre sur le terrain afin
d’entretenir ou de restaurer les milieux (Levy-Bruhl et Coquillard, 1998).
2.4.7/ 45 889 ha en ZPS et 7 620 ha en ZSC :
- Directive « Oiseaux » => ZPS Gorge de la Dordogne (FR 7412001) (Figure n° 19) :
La Directive « Oiseaux », directive européenne du 2 avril 1979 modifiée par la directive
du 8 juin 1994, concerne la protection et la conservation des oiseaux sauvages. L’Annexe I
énumère les espèces faisant l’objet de mesures spéciales de protection en particulier en ce qui
concerne leur habitat (Zones de Protection Spéciale ; ZPS) ; l’Annexe II cite les espèces pouvant
être chassées, et l’Annexe III les espèces pouvant être commercialisées.
Les principales espèces ayant justifié la création de cette zone sont : Aigle botté, Bondrée
apivore, Busard cendré, Busard Saint-Martin, Circaète Jean-le-Blanc, Faucon pèlerin, Hibou
grand-duc, Milan noir, Milan royal (Tourret et Roger, 2001). Toutes les espèces signalées dans
ces zones (espèces de la Directive Oiseaux) bénéficient d’une protection nationale par arrêté
ministériel (17 avril 1981). Elles sont également protégées par la Convention de Berne du 17
septembre 1979 (conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l’Europe) et, pour les
rapaces migrateurs, par la convention de Bonn du 23 juillet 1979 (conservation des espèces
migratrices appartenant à la faune sauvage).
- Directive « Habitats » => ZSC Vallée de la Dordogne sur l’ensemble de son cours et affluents
(FR 7401103) (Figure n° 20) :
Cette directive européenne du 21 mai 1992 concerne la préservation des habitats naturels
de la faune et de la flore sauvage et complète ainsi la directive Oiseaux. Les exigences de la
Convention de Berne (1979) ont servi de ligne de base pour la Directive « Habitat Faune Flore ».
En effet, elle reprend les grandes lignes de cette convention, les renforce et les amplifie sur le
territoire des États membres de la Communauté Européenne. Elle donne pour objectif aux États
membres la constitution d’un « réseau écologique européen cohérent de zones spéciales de
conservation (ZSC), dénommé « Natura 2000 ». Les ZSC ne constituent pas des réserves
intégrales d’où sont exclues toute activité économique mais bien plus souvent des zones au sein
desquelles il importe de garantir le maintien de processus biologiques ou des éléments
nécessaires à la conservation des types d’habitats ou des espèces pour lesquelles elles ont été
désignées.
21
Figure n° 19 : Zone de Protection Spéciale (ZPS)
La création du réseau Natura 2000 contribue en outre à la réalisation des objectifs de la
convention sur la diversité biologique adoptée au "Sommet de la Terre" de Rio de Janeiro en juin
1992. Il est composé de sites désignés spécialement par chacun des États membres en application
des directives européennes dites "Oiseaux" et "Habitats" de 1979 et 1992.
En Corrèze, on dénombre 15 sites relevant de la Directive Habitats et 2 sites de la
directive Oiseaux. L'ordonnance du 11 avril 2001 transpose en droit français les directives
"Oiseaux" (création de Zones de Protection Spéciale = ZPS) et "Habitats" (création de Zones
Spéciales de Conservation = ZSC) et donne un véritable cadre juridique à la gestion des sites
Natura 2000.
La mise en place du réseau « Natura 2000 »se réalise donc en deux étapes principales :
-
Directive « Oiseaux » : inventaire des Zones Importantes pour la Conservation des Oiseaux
(ZICO) => Zones de Protection Spéciale (ZPS) => réseau « Natura 2000 » ;
-
Directive « Habitats » (Annexe I, Types d’habitats, Annexe II, Espèces) : proposition de sites
=> Zones Spéciales de Conservation (ZSC) => réseau « Natura 2000 » (MNHN, 2001).
Surface
Opérateur désigné
Nom du site
(ha)
Directive Oiseaux en Limousin
111 164
Non désigné
Dont ZPS Gorges de la Dordogne 45 899
Corrèze (19)
20 700
Cantal (15)
13 100
Puy de Dôme (63)
12 099
Directive Habitats en Limousin
18 315
Dont ZSC Vallée de la Dordogne
Non désigné
sur l’ensemble de son cours et 7 620
affluents
Avancement de l'étude
du document d'objectif
Non commencé
Non commencé
2.4.8/ 2 habitats d’intérêt communautaires :
- Les Hêtraies à houx, (annexe I de la Directive Habitat, code corine 41.12), correspondent aux
peuplements forestiers les plus âgés que l'on puisse rencontrer en Corrèze. C'est un type d’habitat
forestier dont la répartition reste strictement limitée aux montagnes soumises aux fortes
précipitations atlantiques : Pays Basque, ouest du Massif Central, Bretagne…Son cortège
floristique, très proche de celui de la chênaie acidiphile s’enrichit d’espèces de l’étage
montagnard : Sorbier des oiseleurs (Sorbus aucuparia L.), Alisier blanc (Sorbus aria (L.)
Crantz), Myrtilles (Vaccinium myrtillus L.), Maïanthème à deux feuilles (Maianthemum bifolium
(L.) F.W. Schmidt), Mélampyre des bois (Melampyrum sylvaticum L.), Luzule blanche (Luzula
nivea (L.) DC.), etc.… La forte humidité atmosphérique permet par ailleurs le développement
parfois exubérant des lichens, mousses et fougères.
- Les forêts de ravins et les forêts d’éboulis (annexe I de la Directive Habitat, code corine
41.4). Il s’agit de forêts dominées par des essences nomades (Frênes communs (Fraxinus
excelsior L.), Tilleuls (Tilia cordata Mill.), Ormes des montagnes (Ulmus montana L.), érables
sycomore (Acer pseudoplatanus L.), Erables plane (Acer platanoides L.), Aulnes (Alnus sp.)),
installées sur de fortes pentes, sur des éboulis, sur les versants ou les fonds de ravins. Le sol est
souvent limité à de la terre fine entre les blocs. Cet habitat est de grande valeur patrimoniale en
Europe.
22
Figure n° 20 : ZSC Vallée de la Dordogne sur l’ensemble de son cours et affluents
http://diren.dev.e-services.fr
- Les autres peuplements feuillus constituant des sites de nourrissage pour des espèces d’intérêt
communautaire. D'anciennes parcelles agricoles (prairies, landes) ont évolué naturellement vers
des peuplements spontanés, le plus souvent à dominante feuillue. Les Pins sylvestre (Pinus
sylvestris L.) et les Bouleaux (Betula pendula Roth.), qui constituent la première étape de la
colonisation forestière, à laquelle s'ajoutent rapidement les Chênes (Quercus robur L.). Ces
peuplements évoluent alors progressivement vers des chênaies-hêtraies puis des hêtraies.
Certains de ces peuplements spontanés sont potentiellement des hêtraies à houx, si on laisse
opérer la dynamique naturelle. Leur difficulté d'exploitation par l'agriculture moderne fait que
ces parcelles ont souvent été abandonnées depuis plusieurs décennies. Un certain nombre d'entre
elles déjà boisées lors de la dernière guerre mondiale, ont été exploitées pour produire du
charbon de bois. Un exemple de cartographie d’habitat réalisé près de Bort-les-Orgues permet de
voir les différents habitats présents sur le territoire d’étude (Figure n° 21).
2.4.9/ Le SDAGE Dordogne :
Le SDAGE est issu de la loi sur l'eau du 3 Janvier 1992 dont l'un des fondements affirme
le principe selon lequel l'eau fait partie du patrimoine commun de la Nation. Sa protection, sa
mise en valeur et le développement de la ressource utilisable dans le respect des équilibres
naturels sont d'intérêt général. La solution proposée par la loi pour organiser la gestion équilibrée
repose sur l'organisation d'une concertation en vue d'établir une planification des usages de l'eau,
à deux niveaux :
c D’une part le Schéma Directeur d'Aménagement et de Gestion des Eaux, SDAGE, établi par
le comité de bassin pour les très grands bassins hydrographiques, qui fixe les objectifs à
atteindre, notamment par le moyen des SAGE,
d D’autre part, des Schémas d'Aménagement et de Gestion des Eaux, SAGE, compatibles avec
les recommandations et dispositions du SDAGE, qui peuvent être élaborés à l'échelon local d'un
bassin hydrographique ou d'un ensemble aquifère.
Dans le cadre de la Convention interrégionale Vallée de la Dordogne, l'État et les
Régions concernées ont identifié près de 9 millions d'Euros en faveur du bassin de la Dordogne.
Ils seront consacrés, à la mise en oeuvre d'un programme interrégional destiné à instaurer une
gestion équilibrée et globale de l'eau et des rivières au service du développement durable, et à
promouvoir un tourisme durable conciliant enjeux environnementaux et enjeux économiques. Ce
programme s'articule autour de cinq priorités :
- préserver les ressources en eau du bassin de la Dordogne,
- revivifier les rivières,
- préserver et valoriser le patrimoine remarquable de la vallée,
- développer un tourisme « vert » autour des « voies bleues », renforcer les solidarités
amont/aval.
Il existe un plan de gestion des étiages (PGE), pour la gestion quantitative des eaux du
bassin de la Dordogne et de la Vézère. Il existe aussi un Contrat de rivière Haute Dordogne, mais
celui-ci se trouve sur le territoire Auvergnat en limite amont du territoire d’étude.
En France, la mise en oeuvre de la Directive Cadre Européenne sur l’Eau (DCE) a été
confiée aux Agences de l’Eau. A partir de 2003, l’Agence de l’Eau Adour-Garonne a réalisé un
état des lieux pour chacun des huit bassins du district (Dordogne, Adour, Charente, Lot, TarnAveyron, Garonne, Littoral, Nappes profondes), en établissant les caractéristiques de la ressource
en eau, des incidences des activités humaines sur l’état des eaux et l’évolution probable de cet
23
Figure n° 21 : Cartographie d’Habitat dans les gorges de la Dordogne
état en 2015 par application d’un scénario tendanciel. La synthèse des huit documents constitue
l’état des lieux du bassin Adour-Garonne. De cet état des lieux découlent les questions
importantes, elles identifient géographiquement les problèmes principaux, devant être résolus
pour atteindre les objectifs de la DCE (bon état des masses d’eau, non détérioration, réduction
des substances prioritaires, zones protégées) et du SDAGE. Les réponses à ces questions
constitueront la base du SDAGE révisé. Il intégrera donc le programme de mesures de la DCE et
constituera le fondement des programmes d’intervention de l’Agence de l’Eau.
Le Bassin versant de la Dordogne a été découpé en cinq unités hydrographiques de
référence, la zone de cette étude correspond à l’unité hydrographique Dordogne amont (Figure
n° 22). Au sein de cette unité, une étude a mis en exergue les principaux enjeux de cette zone.
Un des enjeux est celui-ci :
« Une attention particulière doit être portée à l’exploitation forestière. L’extension des
plantations de résineux, quelquefois très proches des cours d’eau peut avoir localement des
impacts importants. Ce mode d’exploitation tendant à se développer, il devient une
préoccupation locale pour l’atteinte du bon état des cours d’eau » (EPIDOR, 2004).
Ce constat montre bien tout l’intérêt qui doit être porté à la préservation des forêts
feuillus des gorges et qui doit s’appuyer sur une réflexion globale.
En conclusion, Les gorges de la Dordogne et ses affluents ont été la cible de nombreux
inventaires. La constitution de ces listes représente une étape préalable indispensable à une
approche scientifique de la gestion et de la protection des milieux naturels. Il existe une vaste
palette de moyens, réglementaires ou contractuels, permettant de protéger les espaces naturels
remarquables. Ajoutons à cela une prise de conscience que la gestion de la qualité et de la
quantité des eaux passe par une gestion intégrée du bassin versant. Tous ces outils doivent
permettre une préservation du site, en tenant compte des attentes sociales ainsi que des enjeux
économiques.
24
Figure n° 22 : Directive Cadre Européenne sur l’Eau du sous bassin Dordogne amont
Bilan des différents outils en faveur de la préservation des gorges de la
Dordogne et ses affluents :
Les outils pour la Connaissance du patrimoine naturel :
Les ZNIEFF : 18 sites inventoriés pour une surface de 26 615 ha,
Les ZPS=>« Directive Oiseaux » :1 site inventorié pour une surface
de 45 899 ha,
Les ZSC => « Directive Habitat » :1 site inventorié pour une surface
de 7 620 ha.
Les outils de protection en faveur de la biodiversité :
Les outils réglementaires :
Les APPB : 1 site pour 30 km de linéaire de rivière,
Les RNR : 1 site pour une surface de 193 ha,
Les outils fonciers :
Le CELRL : 1 site pour une surface de 100 ha,
Le CRENL : 6 sites pour une surface de 110 ha
Les outils de protection des monuments et sites naturels :
Les sites classés : 3 sites pour une surface de 93 ha,
Les sites inscrits : 9 sites pour une surface de 16 918 ha.
Les outils de protection pour la qualité et la quantité des eaux :
La Directive Cadre sur l’Eau Dordogne :
Le SDAGE Dordogne :
Le Contrat de rivière Haute Dordogne,
Le Plan de Gestion des Étiages du bassin de la Dordogne.
25
3/ Synthèse des enjeux économiques sur les forêts de gorges :
3.1/ Généralités :
La France a pris des engagements internationaux en matière de gestion durable de la forêt
qui ont une influence directe sur la gestion forestière. C’est pour répondre aux demandes
formulées dans la loi d’orientation forestière du 9 juillet 2001, qui consacre l’existence d’enjeux
économiques, environnementaux et sociaux pour la forêt que le CRPF Limousin ─ dans le cadre
des articles L.222-1, R.222-1 à R.222-3.1 du Code Forestier ─ a rédigé un Schéma Régional de
Gestion Sylvicole (SRGS) en cohérence avec les Orientations Régionales Forestières (ORF). Il
tire pour cela les leçons de trente ans de travail, en tenant compte de l’évolution des
connaissances, des techniques et des besoins. Ne serait-ce que pour la partie économique, le
contexte a profondément évolué, avec la normalisation des produits issus de scierie, le
développement de la mécanisation pour les travaux forestiers d’entretien et d’exploitation et la
concentration des unités de transformation des produits. Le SRGS du Limousin a été approuvé
par le ministre de l’Agriculture et de la Pêche le 6 juillet 2006. Il précise les conditions de
gestion durable dans le cadre de la forêt privée. Sa consultation permet aux propriétaires
forestiers d’élaborer une stratégie raisonnée de mise en valeur de leur forêt, notamment lors de la
réalisation de Plan Simple de Gestion (PSG) ou lors de l’adhésion aux Codes de Bonnes
Pratiques Sylvicoles (CBPS). Il définit les objectifs possibles pour les forêts privées, ainsi que
les techniques forestières pouvant être utilisées dans cette région. Il remplace les Orientations
Régionales de Production qui dataient de 1992 et il sert désormais de document cadre pour
statuer sur un plan simple de gestion présenté à l’examen du conseil d’administration du CRPF.
Depuis 2001, le CRPF Limousin a mis en place une démarche de développement forestier
par massif, action pilote amenée à se généraliser sur la région. Il s’agit d’une véritable action
d’animation du territoire s’appuyant sur une approche globale de la forêt locale (consultation de
l’ensemble des acteurs de territoire, définition des enjeux locaux) en vue d’établir un plan de
développement de massif (PDM). Les objectifs du CRPF Limousin sont de permettre une gestion
cohérente des massifs forestiers qui tienne compte des attentes des propriétaires et autres acteurs,
d’encourager les propriétaires à travailler de façon concertée en utilisant tous les modes de
regroupement disponibles ou à créer, et de s’appuyer sur la forêt pour renforcer la dynamique de
développement
local
(aménagement
du
territoire,
développement
économique,
multifonctionnalité de la forêt). Cela permet le développement de la multifonctionnalité des
forêts, condition d’une économie durable, et l’intégration dans les territoires ruraux. L’approche
global de la gestion forestière dans des entités territoriales pertinentes (massif, bassin
d’approvisionnement, « pays »,…) sera possible par la négociation et la contractualisation. Cela
devrait favoriser la structuration des propriétaires forestiers et créer des conditions de confiance
pour une implication renforcée des acteurs. Ce programme est financé par le Conseil Régional du
Limousin, l’État et l’Europe à un taux d’aide maximum de 80 % (toutes aides publiques), le taux
fixe du FEOGA étant de 40 % (en % du coût total).
La forêt bénéficie d'une image d'abondance en Limousin ; il est vrai qu'elle couvre
actuellement 33 % du territoire régional, avec ses 560 000 ha. Le Limousin est actuellement la
sixième région française par son taux de boisement. Mais ce chiffre général masque une
complexité qui vient nuancer l'impression collective :
- Il convient tout d'abord de distinguer les termes "forêt" et "monoculture", car les implications
en termes de diversité et d'abondance biologiques sont alors très différentes. Sur les 531 000 ha
26
Source : A. PERPILLOU, 1940
Source : A. PERPILLOU, 1940
Source : C.R.P.F., 2001
Source CRPF 2001
Évolution de la part des landes et de la forêt sur
le territoire limousin en %
Figure n° 23 : Évolution du taux de boisement par commune et de la part de landes et de forêts
sur le territoire Limousin entre 1808 et 2001.
environ de surface boisée, 196 000 ha (35 %) sont des plantations de résineux en monoculture
(épicéas, douglas, pins sylvestre et mélèzes principalement) biologiquement très pauvres.
- La "forêt" limousine est jeune : au début du XXe siècle la surface boisée ne représentait que
188 000 ha (11 % du territoire régional). La déprise agricole de la seconde moitié du XXe siècle
(la surface agricole a diminué de 214 000 ha entre 1955 et 1970) a entraîné un reboisement
naturel ou artificiel d'une bonne partie des terres en friches. Une part importante de la forêt est
donc non mature, autrement dit peu accueillante pour les espèces forestières spécialisées. La
surface de la forêt régionale a ainsi triplé en un siècle (Figure n° 23).
- La surexploitation de nombreux taillis de châtaigniers notamment pour le charbon de bois au
début du XXe siècle, a épuisé les souches, et ces bois ont à l'heure actuelle un intérêt biologique
amoindri, surtout en l'absence de chênes de futaie associés.
- Le morcellement extrême de la propriété forestière, essentiellement privée en Limousin, a
généré une absence totale de tradition de gestion des peuplements feuillus autochtones pour le
bois d'oeuvre. L'arrivée récente d'essences importées à croissance rapide a donc conduit les
nouveaux gestionnaires forestiers à une conversion des peuplements feuillus non valorisés
économiquement. C'est ainsi que 56 000 ha de douglas se sont substitués ces dernières décennies
principalement aux futaies ou taillis sous futaie de peuplements autochtones, auxquels étaient
associées une flore et une faune diversifiées. La tempête de 1999 n'a fait qu'accentuer ce
phénomène, car de nombreuses parcelles de feuillus détruites seront converties en plantations
d'essences à croissance rapide.
3.2/ La ressource et la disponibilité forestière :
Le volume total sur pied de bois en Corrèze est de 42,5 millions de mètres cubes, dont
26 millions pour les feuillus. Cependant, ce bois n’est pas immédiatement mobilisable, soit de
par la volonté des propriétaires, soit parce que son exploitation n’est pas rentable, soit parce que
les massifs ne sont pas accessibles dans les conditions actuelles de desserte, soit du fait de
l’existence de réglementations particulières (IFN, 2003).
Sa production totale nette est de 2,3 millions de mètres cubes par an, dont 1,1 millions
pour les feuillus. Pour les résineux, environ 66 % de cette même production est utilisée par
l’industrie ; mais, environ 20 % de cette même production nette n’est pas récoltée pour des
raisons de rentabilité. La productivité est bonne, elle est même supérieure à la moyenne française
(6,8 m3/ha/an), ce qui confirme les bonnes potentialités départementales (IFN, 2003).
Les formations boisées de production couvrent en Corrèze 262 600 ha (98,3 % du total
des formations boisées). La forêt de production se répartit en forêts relevant du régime forestier
pour 4,7 % (13 340 ha) seulement de la superficie et en forêts privées pour 95,3 % (249 260 ha).
Les structures des peuplements en forêt de production se répartissent en futaie pour 56,3 % de la
superficie (55,8 % en futaie régulière), en taillis pour 18,6 % et en mélange de futaie et taillis
pour 22,3 %, plus 7 220 ha momentanément déboisés (2,7 %) (IFN, 2003).
Les derniers inventaires départementaux de l’IFN identifient quelques surfaces gérées en
irrégulier : 650 ha de forêts de feuillus et 615 ha de conifères pour la Corrèze, tous en forêt
privée, Par contre, dans son bilan patrimonial, l’ONF indique que sur 14 450 ha en gestion,
9,5 % (soit 1 372 ha) sont gérés en irrégulier et 17,5 % sont constitués d’un mélange de futaie et
taillis (soit 2 528 ha).
Sur les Plateaux Limousins 2 et 3, zone de l’étude, le taux de boisement est supérieur à
50 %. Les peuplements feuillus dominent avec 62 % du total, que ce soit sous forme de futaie, de
taillis ou de futaie sur taillis, avec en premier lieu le chêne pédonculé suivi du châtaignier, du
hêtre et, dans une moindre mesure, du bouleau. Les peuplements résineux sont pour la plupart
27
des plantations d’épicéas, de douglas, de mélèzes et de pins sylvestre. On retrouve aussi de
nombreux îlots subspontanés de pins sylvestre.
La filière bois était en 2000 la deuxième filière économique, derrière l’industrie
agroalimentaire, avec plus de 10 000 emplois. Elle est en développement, et elle constitue un
atout pour le département, tant par son dynamisme que par son implantation en milieu rural, pour
la majorité des activités qui en découlent. De plus, la filière résineuse - et plus particulièrement
celle du douglas - est en plein essor, la Corrèze commençant à bénéficier des résultats des efforts
constants menés depuis près de cinquante ans par l’ensemble des partenaires tant publics que
privés.
3.3/ Organisation économique de la forêt privée :
En Limousin, la propriété forestière est privée pour 94,9 % de la surface et la superficie
boisée est de 577 690 ha. Elle est répartie entre environ 150 000 propriétaires, avec des
indivisions, des groupements forestiers, et des démembrements entre la nue propriété et
l’usufruit. Sa structuration est l’héritage de celle du foncier agricole du XIXe siècle. La surface
boisée en Corrèze est 269 840 ha dont 95,3 % de la surface appartient à des propriétaires privés
(Agreste, 2006).
La forêt corrézienne ne produit pratiquement pas de bois de qualité supérieure destinés au
tranchage ou l’ébénisterie (0,7 % du volume sur pied). Les gros bois représentent 29,4 % du
volume sur pied pour les feuillus.
Le prélèvement annuel opéré par les coupes de bois est généralement apprécié à partir de
l'Enquête annuelle de Branche exploitation forestière et scierie (EAB EFS) du Ministère de
l'Agriculture qui fait référence en ce domaine.
Tableau n° 2 : La récolte de bois en 2005 (en m³rond)
Bois d'œuvre feuillus
dont chêne
dont châtaignier
Bois d'œuvre conifères
dont sapin, épicéa
dont douglas
Bois de trituration
dont feuillus
dont conifères
Autres bois d'industrie
Corrèze
57 500
34 500
6 300
495 200
247 700
146 300
337 400
170 900
166 500
21 600
Creuse
48 700
25 200
12 800
287 500
156 200
102 200
196 800
145 200
51 600
13 100
Haute-Vienne Limousin Limousin 1999
305 400
78 400
184 600
166 200
46 100
105 800
46 100
25 500
44 600
695 100
163 700
946 400
302 000
67 800
471 700
223 600
79 700
328 200
795 000
272 600
806 800
548 000
238 400
554 500
247 000
34 200
252 300
53 400
37 600
72 300
France
6 076 000
2 780 000
271 000
14 803 000
6 597 000
1 555 000
11 764 000
5 144 000
6 620 000
455 000
Source: Agreste - Enquête annuelle de branche "Exploitation forestière" 2005
Selon l'EAB EFS, en Corrèze, la moyenne annuelle des volumes de bois ronds (sur
écorce) récoltés au cours des 8 dernières années (1995-2002) a été de 907 390 m3 :
557 390 m3/an de conifères dont 407 870 m3/an en bois d’oeuvre (73,2 %) et 349 810 m3/an de
feuillus (coefficient écorce : 10 %) dont 90 900 m3/an de bois d’oeuvre (26 %).
L’autoconsommation en bois (essentiellement bois de chauffage) a été estimée entre 300 000 et
400 000 m3/an (IFN, 2003). La récolte de 2005 est de 911 700 m3 : 671 700 m3 de conifères et
240 000 m3 de feuillus (Agreste, 2005). L’autoconsommation en bois a été estimée pour l’année
2005 à 450 000 m3 (AFOCEL, 2005).
On peut donc estimer au total à 700 000 m3/an la récolte de bois de feuillus en Corrèze
(bois d’œuvre + bois de trituration + autre bois d’industrie + bois de chauffage), le volume total
étant constant ces dix dernières années. La récolte en bois de feuillu en Corrèze correspond à
28
63 % de la production totale nette théorique de la forêt corrézienne feuillue. D’un point de vue
forestier, cette comparaison permet de dire que la forêt feuillue est plutôt sous-exploitée.
Les mesures réalisées par l'Inventaire forestier national permettent de donner une autre
estimation du prélèvement annuel : on compare le volume obtenu au 4e inventaire au volume du
3e inventaire augmenté des accroissements et la différence est égale aux prélèvements totaux
entre les 2 inventaires, soit n fois le prélèvement annuel moyen P.
Avec :
V1 = volume au 3e inventaire ; V2 = volume au 4e inventaire
A1 = accroissement annuel calculé sur les 5 années précédent le 3e inventaire
A2 = accroissement annuel calculé sur les 5 années précédent le 4e inventaire
n = nombre d’années séparant les 2 inventaires
Le volume récolté non déclaré est obtenu par différence entre les prélèvements totaux et les
récoltes déclarées de l’EAB EFS.
Pour le département de la Corrèze, les volumes de bois ronds sur écorce, exploités annuellement
entre 1990 et 2002, sont ainsi estimés à 2 039 570 m3: 1 072 070 m3/an de conifères et
967 500 m3/an de feuillus.
Les écarts très importants entre les volumes coupés estimés par l'IFN et ceux produits par
l'enquête de l’EAB EFS peuvent s’expliquer par :
- Les chablis de 1999 (surestimation des prélèvements par la méthode du bilan IFN);
- Une sous-estimation des volumes de chablis exploités dans l’EAB EFS entre 2000 et 2002 ;
- L'autoconsommation, pour le chauffage essentiellement, en bois de feuillus (400 000 m3);
- Les pertes d'exploitations forestières (purges, abandons…) non prises en compte dans l'EAB
EFS et particulièrement importantes dans les exploitations de chablis ;
- La sous-estimation du volume sur pied lors du 3e inventaire (calcul par tarif) ;
- Une imprécision des déclarations des exploitants forestiers extérieurs au département quant à la
ventilation des volumes exploités entre départements voisins.
Bien que ces résultats portent à discussion, ce calcul effectué par l’IFN montre une
estimation (voir surestimation) qui permet d’appréhender ce que doit être la consommation en
bois de feuillus en Corrèze. Cela permet surtout de pouvoir estimer l’autoconsommation et le
développement de la filière bois énergie.
3.4/ Les conditions d’exploitation :
La forêt du Limousin est jeune puisque son implantation date du début du XXe siècle.
Cela se traduit par un manque de tradition et d'infrastructures forestières. C'est pourquoi, depuis
1985, l'État, grâce aux services forestiers de la DRAF, a engagé une politique d'envergure pour
équiper les massifs forestiers du Limousin. Ce sont plus de 314 Schémas Directeurs de Voirie et
d'Équipement Forestiers (SDVEF) qui ont été étudiés et ont conduit à la réalisation de plus de
1 500 km de routes forestières. Cette action est aujourd'hui complétée par la mise en place d'une
étude technique et d'une animation dans le cadre des Plans de Développement par Massif (PDM).
Ce programme prévoit, sur des territoires homogènes, de réfléchir à la desserte d'un point de vue
global. Ces deux programmes ont pour objectif la réalisation ou le renforcement des voies
d'accès aux massifs forestiers. La Corrèze a largement bénéficié des créations de dessertes
forestières depuis 20 ans. Les difficultés d’exploitation ne peuvent donc, dans la Corrèze,
constituer un handicap pour la mobilisation des bois.
En effet, la quasi-totalité des massifs est accessible sans qu’il n’y ait besoin de créer de
nouvelles pistes ou voies de débardage et 90 % des boisements de production se situent à moins
29
de 500 m d’une route accessible aux camions grumiers. Cependant 57 860 ha (22 % des forêts de
production) se situent sur des pentes à plus de 30 %, en général sur le versant des cours d’eau
très encaissés (CRPF, 2004). Ce sont généralement des mélanges de futaie et taillis (49 %) ou
des taillis (24 %). 3 545 700 m3 de bois de qualité 1 et 2 essentiellement en mélange de futaie de
feuillus ou conifères et taillis, soit seulement 8,3 % du volume sur pied, présentent des difficultés
d’exploitation sur des pentes supérieures à 30 % ou nécessitent pour leur débardage la création
de nouvelles infrastructures (Peeters, 2004).
On se retrouve donc dans une situation ou la pression sur les massifs feuillus va être de
plus en plus forte. Le regard se tourne alors vers les gorges abondantes en Corrèze. En effet, si la
demande en bois devient équivalente à la production annuelle de la forêt corrézienne (avec la
mise en place d’usine à chaleur biomasse) et que l’on dispose de 22 % de forêt de production en
pente, non disponible actuellement, on se retrouve dans une situation délicate (Cacot, 2001). Soit
on fait venir du bois d’autres départements, soit on va chercher la ressource dans les gorges. Or,
dans ce cas, avec les dispositions de préservation en cours sur ces gorges, un conflit parait
inévitable entre demandeurs de bois et protecteurs du patrimoine naturel présent dans ces gorges.
Il parait donc évident qu’une réflexion rapide doit intervenir entre forestiers et représentants de
la protection de la nature pour une gestion cohérente dans des zones où l’intérêt biologique est
primordial.
3.5/ ONF et la forêt soumise au régime forestier :
Dans la région, l'Office National des Forêts assure pour le compte de l'État et des
collectivités locales la gestion de forêts et d'espaces naturels d'une grande diversité. En
Limousin, la plupart des forêts étant privées, l'Agence Régionale de l'ONF n'assure la gestion
que de 35 000 ha de milieux forestiers et associés. L’ONF gère en Limousin 6 % de la surface
boisée (34 979 ha) et 4,7 % de la surface boisée en Corrèze (14 450 ha). Celle-ci est très
dispersée et constituée surtout de petites unités. D'autre part, 12 % des espaces gérés ne sont pas
des milieux forestiers mais des sites de landes ou encore des milieux tourbeux soumis au régime
forestier. En 2005, l’ONF a vendu (tous modes de ventes confondus) en Corrèze, 1912 m3 de
feuillus, 18 535 m3 de résineux et 2 338 m3 de houppiers, taillis soit un volume total de
22 785 m3. La recette de 2005 pour l’ONF a été de 251 941 euros, soit un prix unitaire moyen de
11,06 euros/m3. L’ONF note en Corrèze une sensible augmentation des lots vendus malgré un
taux d’invendus de près de 50 % en raison d’offres de lots non mécanisables.
Département
Forêts
domaniales (et
militaires)
Forêts
communales et
sectionales
Établissements
Forêts
publics
départementales
Gestion par
convention
Total géré
Corrèze
2209,1
9923,5
1976,5
160,1
181,2
14450,3
Creuse
7771,2
3987,7
3623,6
63,5
151,2
15597,2
Haute-Vienne
Limousin
466,4
3531,1
648,7
285,6
0,0
4931,8
10446,7
17442,3
6248,8
509,1
332,4
34979,3
Source : ONF Limousin, 2005
Note : Les surfaces sont exprimées en hectares
Au niveau des gorges de la Dordogne et de ses affluents, l’ONF est présent sur moins de
4% de la surface boisée. L’ONF ne gère pratiquement que des forêts sectionales (en Corrèze,
beaucoup de forêts sectionales sont assez pauvres, le reste des forêts appartenant anciennement
aux communes ayant été redistribué aux habitants).
Les forêts soumises au régime forestier ont été le plus souvent plantées en pin sylvestre et
sapin pectiné. Aujourd’hui, quand il y a possibilité de production, Les plantations sont réalisées
en douglas et en sapin de Nordmann.
30
Sur les bords de la Dordogne, l’ONF gère 99 ha de forêt autour du barrage de Bort les
Orgues, propriété du Conservatoire de l’Espace Littoral et des Zones Lacustres (l’aménagement
forestier est en train d’être réalisé en collaboration avec le CREN Limousin) et est responsable
de la Réserve Naturelle Régionale de Valette et Frétignes (propriété d’établissement public) près
de Laval sur Luzège, d’une superficie de 193 ha. L’ONF ne gère pas de réserve biologique en
Limousin.
Actuellement, la politique de l’Office sur ce territoire est de travailler sur la soumission
des terrains et la maîtrise foncière. L’objectif est d’étendre significativement la superficie des
forêts publiques dans des entités compatibles avec les contraintes de gestion par l’Office
National des Forêts et faciliter les restructurations foncières forestières (ONF, communication
personnelle). Après la tempête de décembre 1999, les acquisitions réalisées par les communes
afin de constituer un volant foncier facilitant les échanges ou aménagements fonciers ultérieurs
ont été subventionnées (état, région). Les surfaces boisées de production ont progressé de près de
14 % en forêt publique, bien que ces surfaces restent modestes, suite à une politique
d’acquisition de forêts.
Le taux de subvention appliqué est de 50 %, soit : 25 % par l’État, 25 % par la Région.
Une bonification de 5 % sur le taux de subvention de l’État et de la Région sera attribuée aux
acquisitions effectuées : par les groupements de communes, par les communes en vue de les
intégrer dans des groupements syndicaux forestiers, par les collectivités publiques situées dans le
périmètre d’un parc naturel régional, par les collectivités publiques pour les extensions de forêts
périurbaines au sens de l’INSEE (pôle urbain, couronne périurbaine), par les collectivités
publiques dans les zones « Natura 2000 », et dans les périmètres concernés par les sites classés
ou inscrits, par les collectivités publiques pour des terrains nécessaires à la protection d’un
captage d’eau potable. Ces aides peuvent être complétées, en particulier par les conseils
généraux, mais le taux global pour l’ensemble des aides publiques ne peut pas dépasser 80 % du
coût des investissements éligibles.
En conclusion, sur les terrains de gorges gérés par l’office, l’ONF a pour la forêt, un but
de production sur les zones de faible pente et desservies, un but de protection sur le reste des
propriétés en gérance. Un rôle d’accueil est aussi proposé aux communes sur les zones de
belvédères et à intérêt touristique. Par exemple, sur la forêt de Valette et Frétignes (193 ha),
ancienne Réserve Naturelle Volontaire (et peut être reconduit en Réserve Naturelle Régionale),
60 % de la forêt est en non gestion (dans les pentes, laissant ainsi une certaine quiétude pour le
couple d’Aigle botté (Hieraaetus pennatus) nicheur). Sur les zones à faible pente et autour des
dessertes, une gestion douce est pratiquée par l’Office.
3.6/ Les infrastructures :
Il n’y a pas d’infrastructures routières importantes sur les gorges de la Dordogne et ses
affluents, à part le passage au dessus des gorges du Chavanon de l’autoroute A89. Le reste des
gorges a été peu touchée par le développement de routes. Les axes principaux se situent aux
niveaux des principales villes (Bort les Orgues, Spontour et Argentat) et des retenues
hydroélectriques. Mais les communautés de communes dordogne Ventadour et gorges de la
Haute Dordogne et le Pays d’Égletons souhaitent développer un axe de communication avec le
Cantal et cela passe obligatoirement par une augmentation et/ou une amélioration des
infrastructures routières au niveau des gorges de la Luzège et de la Dordogne.
Au sein des gorges, de nombreux projets de dessertes forestières existent. Ces projets ont
été réalisés sans étude d’impact au préalable et nombreux sont ceux qui ne devraient pas être
construit sous peine de détériorer le patrimoine naturel. A l’aide du SIG, il a été répertorié plus
de 77 km de projets de pistes forestières dans les gorges de la Dordogne et ses affluents (8,4 %
des projets de piste en Corrèze). Au sein de la ZPS, c’est plus de 47 km de dessertes forestières
31
Gorges de la Triouzoune
Gorges de la Diège
Gorges de la Luzège
Gorges du Vianon
Gorges de la Dordogne
PDM gorges de la Haute Dordogne
ZPS gorge de la Dordogne
ZNIEFF
®
Source Scan 25 , IGN 1998
Figure n° 24 : Périmètre du Plan de Développement de Massif Gorges de la Haute Dordogne
qui ont été proposées (5,1 % des projets en Corrèze). Ces projets de pistes (certains ont déjà été
réalisés) vont sûrement générer de nouvelles tensions avec les protecteurs de l’environnement et
surtout les associations de protection des oiseaux qui voient ces projets comme une atteinte à la
quiétude des nombreux grands rapaces du site. De plus, ces projets doivent être réfléchis, sous
peine d’atteinte aux paysages (Guernigon, 2002).
En 2005, le ministère de l’Industrie a sélectionné, à la suite d’un appel d’offres, 14
projets de cogénération (production conjointe d’électricité et de chaleur) à partir de biomasse en
France dont 4 en Limousin (en réponse à l’appel à projets « électricité biomasse » de décembre
2003). Le projet d’International Paper à Saillat sur Vienne (87) devrait être bientôt réalisé : il
s’agit de l’agrandissement d’une installation déjà existante avec utilisation de déchets de
papeterie pour un volume de 600 000 t/an (Ce projet fonctionnera en autosuffisance).
Parmi ces 4 projets, 2 se trouvent en Corrèze et utiliseront des produits connexes de
scieries ou des plaquettes forestières pour un total estimé de 340 000 m3/an de bois (DRIRE,
ADEME, communication personnelle). La Soffibois à Ussel utilisera 200 000 t/an (dont 80 000 t
de déchets de scierie et 110 000 t de plaquettes forestières) (DRAF, communication personnelle).
La société Énergie Biomasse Valorisation (EBV) à Meymac utilisera 140 000 t. Ces projets
viennent en supplément d’une filière bois énergie en place qui compte en Limousin une
cinquantaine de chaufferies collectives et industrielles pour une consommation d’environ
200 000 m3/an. En Corrèze, la consommation des chaufferies collectives existantes est de
60 000 t/an et de nouveaux projets apparaissent. En outre, il existe une autoconsommation de
bois de feu sur le marché du chauffage domestique en 2006 qui est estimée à environ
470 000 m3/an (ADEME, communication personnelle).
Pour Pressicaud (l’écologie les verts, 2006), il y a dans ces projets l’affrontement entre 2
logiques : « Une logique industrielle, portée par le Ministère et les producteurs de bois, qui
considèrent que n’est digne d’attention que ce qui est gros et lourd. Une logique plus
écologique, portée par la Région Limousin, l’ADEME et les collectivités locales, qui considèrent
que la priorité doit être donnée aux unités à taille humaine, satisfaire les besoins de proximité
grâce à un approvisionnement local ».
La création de ces usines (à l’exception de celle de Saillat) ont été soumis à
enquête publique et ne sont pour l’instant que des projets. Mais la pression sur les forêts feuillues
en Corrèze est bien présente et même si les forêts de gorges ne sont pas celles qui vont être
sollicitées en premier, il faut porter une attention toute particulière à l’installation de ces
entreprises. C’est une des raisons qui renforcent le CRENL dans sa volonté d’acquisition
foncière et de convention de gestion avec des propriétaires forestiers privées dans les gorges de
la Dordogne et ses affluents.
3.7/ Pratiques forestières sur les gorges de la Dordogne et ses affluents :
Une partie des gorges de la Dordogne, de la Diège, de la Triouzoune, de la Luzège et du
Vianon font partie du territoire du Plan de Développement du Massif forestier (PDM) des gorges
de la Haute Dordogne (Figure n° 24). Ce plan a été présenté aux délégués communautaires en
juillet et août 2003, et a fait apparaître de très fortes corrélations avec les compétences de la
structure intercommunale des gorges de la haute Dordogne. Les objectifs de ce plan de
développement sont l’aménagement global du territoire, le développement local de la filière bois,
la mise en valeur rationnelle du potentiel forestier de production (itinéraires sylvicoles
prioritaires, gestion durable, certification forestière,…), la contribution à la protection et à la
valorisation du milieu (sites, cours d’eau,…), le développement de la desserte forestière et le
développement de la multifonctionnalité (accueil,…). Le CRPF a pour projet de réaliser de
nouveaux plans de développement de massif en Limousin pour la période 2007-2009. Une partie
des gorges de la Dordogne et de ses affluents vont être insérée dans les futurs PDM Pays de la
32
vallée de la Dordogne et Pays d’Égletons. Au sein de ce plan de développement de massif des
gorges de la Haute Dordogne, il a été réalisé un certain nombre de projets de dessertes
forestières. La cartographie de ces projets montre bien la volonté de desservir certaines parties
des gorges (CRPF, 2004), et ceci sans étude d’impact environnementale au préalable ou de
concertation avec les associations naturalistes du territoire.
Sur ce territoire des Gorges de la Haute Dordogne, le travail du CRPF avec les
propriétaires a permis de créer une association de développement et d'animation forestière
(ADAF) "Dordogne Ventadour" (regroupement de propriétaires forestiers) en novembre 2006.
Elle regroupe déjà 62 adhérents. Pour le CRPF c'est un formidable relais du travail d'animation
qu'il effectue. L’ADAF a pour objet de faire connaître et promouvoir le rôle de la forêt du
territoire sous tous ses aspects et de contribuer ainsi au développement local.
Il en découle que de nombreux propriétaires de ce territoire réalisent une gestion
forestière dynamique sur leurs parcelles forestières. Pourtant un contraste est présent entre les
forêts de plateaux et celles de gorges. Les propriétaires ont acquis de nombreuses compétences
dans la gestion forestière et les mettent en pratique sur les forêts de plateaux. Par contre, cette
gestion dynamique ne s’est pas diffusée sur les forêts de gorges (pourtant de nombreux
propriétaires possèdent à la fois des parcelles forestières sur les plateaux et dans les gorges). Ce
contraste s’explique en partie par le peu de dessertes forestières dans les gorges, d’une difficulté
de travail dans les pentes, d’une faible qualité des peuplements, du peu de plantations de
résineux, et d’une crainte de nombreux propriétaires de la mise en place de « Natura 2000 ».
On peut considérer qu’actuellement dans les zones des gorges, trois grands types de
pratiques sylvicoles existent :
1.
La non interventions, dans les zones de fortes pentes (≥ 30 %) et/ou à accès très difficile,
ainsi que sur les parcelles ou les propriétaires n’ont pas de projet, pas de possibilité de
payer d’interventions et/ou pour ceux qui considèrent la forêt dans ses pentes comme
patrimoine naturel à conserver en l’état (c’est la situation la plus fréquente actuellement,
mais de plus en plus de pression se font ressentir sur le terrain).
2.
Ce que l’on pourrait appeler l’intervention de type « cueillette » : c'est-à-dire, une
utilisation de la forêt pour le bois de chauffage et pour la fabrication de piquet, ainsi que la
récupération de quelques grumes de pin sylvestre, pratiquée le plus souvent par des
agriculteurs et les habitants de la commune.
3.
La coupe rase, initiée par le regroupement des propriétaires après démarchage par les
coopératives forestières. Ce dernier cas n’est pas forcement voulu par les propriétaires,
mais plutôt incité fortement par les organismes forestiers demandeurs de bois de feuillus.
Après la coupe, la parcelle est laissée en attente de régénération naturelle souvent difficile
dans ce contexte de forte pente (cette situation, bien que fortement disgracieuse au niveau
paysager, et toujours présente, voir même bien présente dans de nombreux secteurs des
gorges). De plus, les coupes rases pour exploitation totale avant replantation sont à
distinguer des coupes terminales de régénération qui se réalisent alors que le jeune semis
est en place. Les coupes rases entraînent des modifications plus importantes du milieu,
notamment par les changements microclimatiques qu’elles engendrent. Les modifications
du régime hydrique conduisent au développement d’espèces sociales herbacées
caractéristiques (molinie, par exemple). Des changements dans la composition du sol
(relargage de carbone) s’opèrent, entraînant l’envahissement par une végétation héliophile
33
et nitrophile. Les modifications des communautés de micro-organismes du sol sont tout
aussi importantes. Les champignons saprophytes lignicoles comme Megacollybia
platyphilla régressent. Les coupes à blanc entraînent aussi une réduction des communautés
mycorhiziennes, en particuliers lorsque les rémanents sont enlevés (Brustel, 2001).
Depuis 2002, en Limousin, un outil permet de faire respecter une gestion durable de la
forêt, c’est la certification forestière. La certification donne l’assurance qu’un produit, un
service, une procédure a été réalisée selon des standards définis. Elle permet de vérifier si la forêt
a été gérée selon ces standards. Elle vise l’amélioration de la gestion durable des forêts au travers
d’un processus volontaire d’amélioration continue.
La région compte 2 500 propriétaires pour 73 468 ha de forêts certifiés en mars 2007. 51
entreprises ont mis en place une chaîne de contrôle PEFC (www.crpf-limousin.com), dont la plus
importante est la papeterie International Paper à Saillat sur Vienne. Sur les gorges de la
Dordogne, 24 propriétaires sont certifiés, ce qui représentent 2 718 ha. Le Conseil régional du
Limousin soutient le certificateur PEFC Limousin. Jusqu’au 30 juin 2007, le Conseil Régional a
attribué une aide de 50 % du montant du premier audit pour les chaînes de contrôle.
Bien que cet outil soit là pour assurer une gestion durable de la forêt (priorité aux
essences locales, respect des sols, limitation des coupes à blanc,…), il existe encore de
nombreuses pratiques qui montrent le contraire (et même au sein de propriétés ou d’exploitants
certifiés). La partie suivante va être consacrée aux outils et enjeux de préservation.
Bilan des forêts du bassin versant des gorges de la Dordogne et de ses
affluents :
- une forêt jeune, extrêmement morcelée, ayant un caractère naturel assez
fort, et qui est encore peu exploitée, permettant la présence d’une faune et
d’une flore très riche,
- une forêt de qualité moyenne, composée principalement de hêtres, chênes,
structurée en taillis ou en taillis sous futaie, mais qui possède un certain
potentiel,
- des conditions d’exploitations difficiles, avec pourtant de nombreux projets de
dessertes forestières, qui peuvent grandement perturbées la quiétude de
nombreuses espèces sauvages,
- l’ONF qui est peu présent mais qui n’exprime pas le désir de s’investir plus dans
la protection de ce patrimoine naturel,
- une bonne communication de la part du CRPF pour une gestion forestière
durable, mais qui ne se répercute pas dans les gorges,
- une pratique de gestion par coupe rase peu importante mais grandissante avec
le développement de la filière bois énergie,
- une demande de rentabilité de la filière bois qui peut entraîner des coupes dans
ce type d’habitat,
- des projets d’usines à chaleur biomasse qui peuvent avoir des demandes en bois
très importantes.
34
4/ Propositions d’actions :
Les divers entretiens réalisés ont aboutis à des collaborations et la réflexion de
plusieurs actions possibles. La zone d’étude est vaste et les acteurs sont nombreux. La
préservation des gorges de la Dordogne et de ses affluents passe par une action concertée et une
coopération de tous les différents acteurs du territoire. Cela a conduit à la rédaction de fiches
actions (annexe n° 1). Voici les différents thèmes étudiés et les propositions qui en découlent :
4.1/ La protection contractuelle et réglementaire des milieux :
La retenue hydroélectrique de Bort les Orgues, d’une superficie supérieure à
1 000 hectares est soumise à la Loi Littoral. A ce titre, le Conservatoire du littoral a en charge,
sur l’ensemble des communes riveraines, la question de la politique foncière de préservation des
sites naturels remarquables. Il est aussi propriétaire de 100 hectares de terrain sur les communes
de Monestier-Port-Dieu et de Confolens-Port-Dieu, en Corrèze. Ce barrage (plus de 1 200 ha) se
trouve à la limite entre le Puy de Dôme, le Cantal et la Corrèze. La gestion a été proposée à
l’ONF et un plan d’aménagement est en train d’être réalisé (fin 2007). Pour cet aménagement, le
CELRL (Conservatoire de l’Espace Littoral et des Rivages Lacustres) a souhaité faire collaborer
le CREN à l’ONF pour une description écologique des habitats présents sur sa propriété. Ce sont
essentiellement des habitats forestiers, préservés de toute exploitation. Le CREN a réalisé une
étude écologique montrant l’intérêt patrimonial de ce site et la présence de nombreuses espèces
rares et menacées en Limousin. De plus, le CELRL ne cherche pas à rentabiliser ses acquisitions,
sa priorité est avant tout la préservation de la biodiversité. En Limousin, il n’existe aucune
réserve biologique, que se soit des réserves biologiques domaniales, sur terrains de l’État, ou
bien de réserves biologiques forestières, sur des terrains soumis au régime forestier mais non
domanial (appartenant aux communes, aux départements, aux régions ou aux établissements
publics). Il est donc envisageable une mise en place de réserve biologique intégrale ou dirigé sur
ce site. Cela permettrait un respect des espèces animales et végétales présentes, un suivi du
caractère naturel de ces forêts et serait une première en Limousin, ce qui est fortement
valorisable par le CELRL et par l’ONF. Cette proposition ne semble pas vraiment intéresser le
technicien forestier chargé de l’aménagement. Pourtant, la politique du CELRL, avec la création
d’une délégation « Lacs de France » pousse vers un investissement beaucoup plus important du
Conservatoire du littoral envers la préservation des rivages lacustres. Le délégué « Lacs grand
Est et Massif Central », Monsieur Deslandes, lors d’une réunion de l’état d’avancement de
l’aménagement forestier, a bien souligné le désir du CELRL de s’investir beaucoup plus dans
l’acquisition et dans le suivi de gestion autour de Bort les Orgues. Le CREN du Limousin se
propose donc pour un suivi scientifique sur ces parcelles, en relation étroite avec l’ONF (annexe
n° 1, fiche 1-1).
Lors des entretiens réalisés avec les administrations forestières régionales (ONF, CRPF,
DRAF), il est apparu que le Limousin avait pour ambition d’être reconnu comme une grande
région forestière. Les efforts déployés dans la gestion des plantations résineuses, et
particulièrement celles de douglas, le montrent bien. Cette objectif parait donc indissociable de la
mise en place de réserve forestière. Pourtant dans le bilan patrimonial de l’ONF (2006), sur les
4 280 ha de surface forestière hors exploitation dans les RN, RBI et RBD, seul 100 ha se situe en
Auvergne-Limousin, se qui place cette direction territoriale en avant dernière position (la totalité
de ces forêts protégées se trouve en Auvergne). Cela représente 2 % des surfaces gérés par cette
direction territoriale (ONF, 2006). En observant la répartition des réserves naturelles forestières,
réserves biologiques intégrales et dirigées, présent sur le territoire métropolitain (MEDD, 2006),
on remarque que la direction territoriale Auvergne-Limousin possèdent en 2006 :
•
35
- 1 RBI (plus une en cours et une en projets) en Auvergne,
- 2 RBD (et une en projet) en Auvergne,
- 1 RNF, en Auvergne aussi,
Cela représente en nombre, la direction territoriale la moins protégée (www.ecologie.gouv.fr).
En France métropolitaine, l’ONF gère 196 réserves biologiques, totalisant 22 496 ha, presque
exclusivement réparties dans la moitié Est (Limousin, Bretagne, Aquitaine et Poitou-Charentes
sans réserves biologiques) (ONF, 2000). Début 2006, ce sont près de 33 000 ha qui sont classées
en réserves biologiques en métropole (191 réserves) et 146 000 ha dans les DOM (12 réserves)
(www.onf.fr). Le Limousin a donc la responsabilité d’engager des actions de protection de la
forêt. Le projet de réserve biologique autour de Bort les Orgues pourrait donc être le départ
d’une politique forte de préservation des forêts en Limousin.
Les gorges de la Luzège, affluent en rive droite de la Dordogne, sont des gorges très
forestières. Plusieurs espèces végétales protégées en Limousin ont été relevées : le Pavot du Pays
de Galles (Meconopsis cambrica (L.)Vign.), espèce typiquement montagnarde n'est connue que
de quelques vallées en Limousin ; l'Epine vinette (Berberis vulgaris L.), petit arbrisseau des sols
neutrophiles, est particulièrement rare dans la partie granitique du Limousin, l'Orpin hérissé
(Sedum hirsutum All.) se développe dans les zones rocailleuses bien exposées de la vallée, la
Parisette à quatre feuilles (Paris quadrifolia L.), le Séneçon fausse-cacalie (Senecio cacaliaster
Lam.), endémique du Massif Central, la Luzule blanche (Luzula nivea (L.) DC.) et de
nombreuses autres espèces contribuent à l'intérêt botanique. La présence de nombreuses espèces
de chauves-souris (Barbastelle d'Europe (Barbastella barbastellus), Grand Murin (Myotis
myotis), Grand Rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum)), d'oiseaux nicheurs rares (Aigle botté
(Hieraaetus pennatus), Faucon pèlerin (Falco peregrinus), Cincle plongeur (Cinclus cinclus)),
d'insectes rares comme le Lucane cylindrique (Sinodendron cylindricum), petit coléoptère qui se
développe dans les feuillus en décomposition, confère au site une grande valeur pour la faune. Le
Vianon, affluent de la Luzège, présente un intérêt piscicole très important comme le confirme
des travaux scientifiques récents portant sur des espèces de poissons à forte valeur patrimoniale
comme la Truite fario (Salmo trutta fario) de souche locale ou le Chabot (Cottus gobio).
L’étude du territoire a montré que ces gorges étaient celles qui subissaient le plus de
pression (avec les gorges du Chavanon). Les infrastructures routières et forestières se sont
développées et améliorées ces dernières années. Les pentes, bien qu’abruptes, le sont souvent
moins que dans d’autres gorges. Cela génère plus de possibilité pour l’exploitation forestière,
principalement par coupe rase. De plus, la présence d’anciens sites de charbonnières, multiples
tout le long des gorges, atteste de la fragilité des sols en place. Pourtant, ces gorges, répertoriées
en ZNIEFF, possèdent de nombreuses richesses écologiques. Lors de la rencontre avec de
nombreux propriétaires forestiers sur ce territoire, il est apparu que certains étaient intéressés par
la mise en valeur de ce patrimoine naturel. La mise en place de nouvelles réserves naturelles
régionales en Limousin semble coïncider avec la demande d’un propriétaire. Une réserve
naturelle régionale sur un territoire forestier privé serait une première en Limousin. Le CREN se
propose d’en assurer la gestion avec le partenariat du CRPF comme il a été suggéré par le
propriétaire. Une gestion forestière productive à la quelle serait associée un suivi écologique de
la parcelle pour une meilleure préservation de la biodiversité. Le Conseil Régional du Limousin
pourrait alors se servir de cet « essai » pour communiquer sur la richesse biologique des
nombreuses gorges du Limousin comme celles de la Luzège où se trouve ce projet. La place du
CREN et du CRPF est encore à définir, mais il est possible que ce partenariat tripartite (CRPF –
CREN – propriétaire forestier) permette une cohésion d’action et puisse être reproductible par la
suite à d’autres habitats forestiers (annexe n° 1, fiche 1-2).
•
36
Les gorges du Chavanon se trouvant en limite départementale (Corrèze, Cantal, Puy de
Dôme), la préservation de ce site passe par une collaboration du CRENL et du Conservatoire des
Espaces Protégés d’Auvergne (CEPA). C'est toute la vallée très encaissée aux pentes boisées et
aux affleurements rocheux d'une grande richesse biologique et géologique qui constitue cette
ZNIEFF. La vallée présente des milieux naturels variés, alternance de hêtraies montagnardes à
aspérule, de mégaphorbiaies montagnardes et d'habitats rocheux. En rive droite du Chavanon, un
affleurement de cipolin (calcaire cristallin à grain très fin et à veines serpentineuses), localisé audessus des ruines du four à chaux de Gioux, constitue une originalité géologique qui apporte au
site une grande valeur. Il s'agit de la seule lentille de calcaire métamorphique sur ce secteur de
Corrèze. Quelques végétaux atteignent dans cette vallée leur limite de répartition (grande
astrance). D'autres espèces, caractéristiques de l'étage montagnard, se rencontrent en relative
abondance : géranium des bois (Geranium sylvaticum L.), chérophylle hirsute (Chaerophyllum
hirsutum L.), doronic d'Autriche (Doronicum austriacum Jacq.), renoncule à feuilles d'aconit
(Ranunculus aconitifolius L.), sceau de salomon verticillé (Polygonatum verticillatum (L.) All.),
lis fausse jacinthe (Scilla lilio-hyacinthus L.), dentaire pennée (Cardamine heptaphylla (Vill.)
O.E. Schulz) (protégée en Limousin)... D'autres sont déjà beaucoup plus rares : lunaire vivace
(Lunaria rediviva L.), laitue de plumier (Cicerbita plumieri (L.) Kirschl.), lis martagon (Lilium
martagon L.), bois gentil (Daphne mezereum L.) (toutes protégées en Limousin).
Au plan zoologique, le Chavanon abrite de belles populations de truites et surtout une
population de Moules perlières (Margaritifera margaritifera). Plusieurs espèces montagnardes,
en limite de répartition, ne sont connues que dans cette vallée en Limousin, comme la Barbitiste
des bois (Barbitistes serricauda) (sauterelle). D'autres sont complètement isolées de leur aire
habituelle de répartition comme les papillons Azuré bleu (Lysandra bellargus) et l’Argus bleu
nacré (Lysandra coridon) dont les stations les plus proches sont situées sur le causse corrézien.
Parmi les vertébrés, c'est chez les chauves-souris que l'intérêt est le plus fort avec la présence de
la Barbastelle (Barbastella barbastellus).
Le CRENL et le CEPA vont proposer un projet commun auprès de la DIACT (délégation
interministérielle à l'aménagement et à la compétitivité des territoires), pour recevoir une
subvention de la part du programme interrégional du Massif Central, avec l’aide d’EPIDOR. Ces
gorges sont actuellement les plus menacées du territoire d’étude et paradoxalement sont les
gorges les plus riches d’un point de vue faunistique et floristique. Elles ont été dégradées lors de
la réalisation d’un pont pour le passage de l’autoroute et sont maintenant soumises à des
pressions forestières. Le CEPA est déjà présent sur le site, étant propriétaire de la zone « Tunnel
du Chavanon, FR 830211 », site à chiroptères. Cette collaboration permettrait une cohérence
d’action entre les deux régions sur le site. De plus, ce rapprochement va permettre un échange
d’expérience entre deux conservatoires. EPIDOR propose son appui pour la réalisation du
dossier de subvention et souhaite travailler avec les deux conservatoires pour une réflexion de
gestion au niveau du bassin versant et des têtes de bassin de cet affluent (annexe n° 1, fiche 1-3).
•
Depuis plus de 10 ans, le Conservatoire des Espaces Naturels du Limousin a décidé
d’acquérir des parcelles forestières au sein des ZNIEFF des gorges de la Dordogne et de ses
affluents pour les préserver. Leur bilan foncier dans les gorges est de 110 ha en acquisition et
gère un site de 4 ha en convention de gestion avec une commune. Avec les évolutions du
territoire, la stratégie du CREN doit être réadapté au contexte actuel. Les principales
opportunités d’achat de parcelles forestières se sont fait grâce à des propositions de la SAFER.
Ces acquisitions peuvent être regroupées ; la majeure partie se trouve dans les gorges de la
Luzège et de son affluent le Vianon, une autre partie se trouve dans les gorges de la Triouzoune
et le reste se trouve dans les gorges de la Dordogne. Cette étude tend à montrer que les
acquisitions sur la Dordogne pourrait être secondaire par rapport à l’acquisition dans les gorges
des affluents. En effet, la réalisation du document d’objectif de la ZPS gorges de la Dordogne va
•
37
donner des outils pour la préservation des ces gorges. Par contre, l’étude de certains affluents
(Luzège, Vianon, Chavanon) a montré que les pressions (bois énergie, dessertes forestières,
exploitations en bords de cours d’eau, exploitations par coupe rase, montée du tourisme)
augmentent sur ces massifs, et que, n’ayant pas de futur statut « Natura 2000 », ce sont en
priorité ces zones à protéger de la part d’ENL. Pour cela, le CREN doit continuer ses extensions
de propriété autour des sites déjà acquis (site de la Vieille Église, site du Ravin et site du Viaduc
du Rocher Noir, se situant sur la Luzège ou le Vianon). Le but de cette acquisition de parcelles
forestières est la préservation d’habitats protégés et des espèces qui y vivent. Selon Barbaud
(1997) et Schnitzer-Lenoble (2002), en tenant compte de la réalité économique de notre pays,
une surface minimale de 400 ha est nécessaire pour la préservation des oiseaux diurnes et
nocturnes, des mammifères de moyenne taille et des insectes saproxyliques. Ce travail ayant déjà
commencé, le CREN sollicitant la région pour l’acquisition de 30 ha autour de leurs propriétés.
Au sein de la ZPS, le travail du CREN sera peut être plus tourné vers la contractualisation
avec les propriétaires en contrat forestier « Natura 2000 ». Cette étude va donner des outils au
CREN pour se proposer comme animateur du site.
Pendant l’accomplissement de cette étude, le conservatoire a été contacté par des
propriétaires forestiers pour avoir de l’aide dans la préservation de leur patrimoine naturel. Une
convention de gestion type doit être affinée pour correspondre aux spécificités de la forêt (durée
de la convention, débouché pour les produits issus de la forêt, etc.…). En effet, le CREN est
conscient qu’un propriétaire recherche toujours une certaine rentabilité de sa propriété, et donc,
des solutions doivent être proposées pour regrouper préservation et valorisation du patrimoine
naturel tout en proposant des débouchés pour les produits issus de la forêt. Le CREN s’inscrit
donc bien dans une réflexion durable et multifonctionnelle de la forêt. De plus, ne voulant pas
heurter les gestionnaires forestiers, une collaboration avec le CRPF pour ces actions doit aboutir.
Un problème semble se poser : le CREN travaille avec des fonds publics, qu’il va injecter dans la
gestion de parcelle en convention de gestion. Quel sera le devenir des produits forestiers issus de
cette gestion ? Doivent-ils revenir aux propriétaires ou le CREN doit-il indemniser le propriétaire
pour ses produits qu’il ne pourra pas vendre par la suite ? Lors de discussion avec les ingénieurs
du CRPF, ces derniers ont mentionné le fait qu’eux aussi, recevaient des subventions de la part
de fonds publics pour leur conseil de gestion aux propriétaires et que cela n’empêchait pas les
propriétaires de vendre leur bois, bien au contraire (annexe n° 1, fiche 1-4).
4.2/ L’aménagement du territoire :
Le rôle des pays, communautés de communes et communes ayant évolué ces dernières
années en matière de préservation de leur territoire, le CRENL souhaiterait associer ces
structures à leurs actions de préservation des forêts de gorges. Le rôle du CREN serait alors le
conseil pour une meilleure prise en compte de la biodiversité.
D’autres actions de communication peuvent être réalisé. La commune de Saint Pantaléon
de Lapleau, où se trouvent les parcelles de la Vieille Église, est intéressée par le suivi des actions
du CREN sur son territoire. Sur ce site, la restauration de la Vieille Église est en cours. Les
pierres servant à sa restauration sont issues d’anciennes carrières se trouvant sur les parcelles du
conservatoire. De plus avec la restauration de ce monument historique, le conservatoire a
proposé aux élèves du Lycée de Neuvic, un travail pour une réalisation de sentier d’interprétation
du patrimoine naturel, historique et culturel de ce site. Par ailleurs, ce site accueille chaque année
le festival de théâtre de la Luzège. L’action du CREN peut donc être valorisé par la commune,
voir la communauté de commune.
Enfin, les communes, souhaitant protéger leur patrimoine, sont de plus en plus
acquéreuses de parcelles forestières. Le conservatoire peut donc se proposer pour apporter une
assistance technique et un regard d’expert sur la prise en compte de la biodiversité sur ces
•
38
espaces en collaboration avec l’ONF, tant que la demande est bien la préservation du patrimoine
et non la recherche de productivité (ce dernier type de gestion étant bien entendu du ressort de
l’ONF) (annexe n° 1, fiche 2-1).
Comme il l’a été déjà mentionné, la réalisation du document d’objectif ZPS gorges de la
Dordogne et ZSC vallée de la Dordogne sur l’ensemble de son cours et affluents est à venir. La
position du CREN est donc de se proposer pour réaliser le volet patrimoine naturel auprès du
rédacteur, qui sera vraisemblablement EPIDOR (annexe n° 1, fiche 2-2).
•
L’agence de l’eau Adour Garonne et l’établissement public de bassin EPIDOR
s’investissent de plus en plus dans leur rôle pour la préservation des bassins versants dans leur
ensemble. Le CREN a montré son savoir faire depuis plus de 10 ans dans la gestion des milieux
humides. Cette expérience leur permet de bien comprendre les enjeux autour de la gestion de
l’eau et de ce fait doit continuer son action sur ces milieux et sur la préservation des forêts de
versant, garantie de qualité des eaux (annexe n° 1, fiche 2-3).
•
•
Les différentes pressions (bois énergie, dessertes forestières, exploitations par coupe rase,
évolution du tourisme, projets d’axe routier) peuvent entraîner des perturbations du site. Un des
enjeux primordial dans les gorges est la préservation des rapaces nicheurs, rares en Limousin et
protégés au niveau européen. Ces rapaces ont besoin de quiétude pendant leur nidification. La
mise en place du réseau « Natura 2000 » dans ces gorges aura pour priorité la préservation de
cette tranquillité. Cette étude propose des actions pour respecter et conserver cette tranquillité
(annexe n° 1, fiche 2-4). Les actions principales sont le respect d’aire de nidification lors
d’exploitations forestières, l’étude d’impact écologique lors de projet de dessertes, une meilleure
connaissance des aires de nidification, une canalisation du tourisme, en fin de compte une
période de non trouble pendant la période de reproduction.
Outre le respect de ces espèces discrètes, leur survie parait capitale. Or, on comptabilise
dix sept barrages hydroélectriques sur les gorges de la Dordogne et ses affluents (cinq sur la
Dordogne). Les lignes à haute tension, partant de ces barrages, sont de véritables dangers pour
ces espèces nidificatrices ainsi que pour de nombreuses espèces migratrices. Cet ensemble de
gorges et de vallées est un des treize principaux couloirs de migrations d’oiseaux migrateurs en
France. Seules quelques lignes proches des retenues possèdent des sécurisations contre la
collision de l’avifaune. Il faut donc faire obliger le respect de la biodiversité par les gestionnaires
de ces retenues. Cette mise en application de réglementations doit être un point clé lors de la
réalisation du document d’objectif. Cette action doit être porté par la SEPOL et la DIREN,
appuyée par le CREN du Limousin (annexe n° 1, fiche 2-5).
•
4.3/ La gestion forestière :
La pression due au développement de la filière bois énergie et la création d’usines à bois,
demandeuse de grandes quantités de bois, peut générer des modifications irréversibles. En effet,
la seule pratique utilisée dans les gorges est la coupe rase. De par la qualité des peuplements et la
topographie des sites, c’est la seule méthode d’exploitation proposée soit disant rentable
économiquement (proposition faite la plupart du temps par des coopératives forestières, pourtant
certifiée gestion durable par la certification PEFC Limousin). La plantation de résineux, bien que
moins active que par le passé et très difficilement rentable, est toujours présente. Il faut rajouter
la défrichage, qui depuis quelques années, gagne de plus en plus les pentes aux abords des
plateaux. Le CRPF propose depuis peu de temps, une amélioration des parcelles feuillues (ces
•
39
parcelles sont jeunes, issues de recrus naturels, et n’ont pas ou très peu été gérées). Or ce travail,
bien que débutant sur les plateaux, n’a que peu d’impact dans les gorges. Le CREN propose de
s’appuyer sur le travail du CRPF, en le valorisant par un argumentaire écologique pour que
gestion forestière et préservation de la biodiversité puissent être appliquées. Une proposition est
l’amélioration des peuplements avec pour débouchés la vente de bois de chauffage et de
plaquettes forestière de façon locale. Les habitants des communes proches qui le souhaitent,
pourraient venir récolter du bois de chauffage après marquage contre une rétribution aux
propriétaires et aux gestionnaires. L’objectif de marquage ne serait pas seulement économique
mais serait plus tourné vers un consensus économie, écologie, patrimoine (annexe n° 1, fiche 31).
Pour les forêts feuillues déjà matures, une mise en place de gestion adaptée la plus proche
de la nature (type futaie à couvert continue, jardinée,…) pourrait être proposée. En Europe
tempérée, pour irrégulariser, on travaille par trouées : la majorité des trouées ont un diamètre de
0.5 à 2 fois la hauteur des arbres adultes et ces trouées couvrent 10 à 15 % de la surface de la
forêt (de nouvelles trouées doivent être ouvertes tous les 10 à 15 ans pour conserver cette
proportion). Il est conseillé de poursuivre les opérations de création de trouées jusqu’à ce que
50 % de la surface initiale de la forêt soit convertie, les 50 % restant étant entre-temps arrivés à
un âge et à un stade de fragmentation assez avancés pour que leur conversion se fasse
naturellement. Il est également important de répartir ces trouées de façon aléatoire sur
l’ensemble du site (De Turckheim & Bruciamacchie, 2005).
• L’éclaircie trop forte de la forêt entraîne une régénération trop importante sur
l’ensemble du site et au lieu d’aboutir à une mosaïque d’unités d’âges différents (proche
d’une mosaïque naturelle), la forêt restera relativement équienne. Au début de la
conversion, la canopée doit donc rester aussi fermée que possible et l’ouverture de
trouées limitée à des unités de petite taille ;
• La création de trouées de tailles variables est le meilleur moyen d’accélérer le
développement d’une mosaïque sylvatique proche de la mosaïque naturelle ;
• Les trouées trop petites (moins de la moitié de la hauteur des arbres) sont
rapidement refermées par l’extension des couronnes des arbres avoisinants et ont donc
peu d’intérêt pour la régénération ;
• L’établissement rapide d’espèces herbacées dominantes (fougères aigle, orties,
ronces) retarde la régénération et le développement d’une mosaïque d’unités d’âges
différents ;
• L’abroutissement peut également retarder la régénération des trouées. Cet
abroutissement est d’autant plus fort que les trouées sont peu nombreuses.
Un des objectifs de cette étude était de réunir CRENL et CRPF du Limousin pour une
action groupée et concertée dans les forêts feuillues de gorges, pour une meilleure préservation
de la biodiversité. De nombreux propriétaires souhaitant rencontrer le CREN pour discuter d’une
meilleure prise en considération de l’environnement, des conventions de gestion vont être
proposées. Et ceci, en offrant aux propriétaires une gestion forestière douce mais toutefois
économiquement viable. Un partenariat entre CRPF et CREN se met en place. Les débouchés de
cette collaboration peuvent être la réalisation d’études écologiques et de plans de gestion par le
CREN permettant par la suite, la production d’un document de gestion agrée par le CRPF. ENL
cherche l’appui du CRPF pour ne pas se trouver en porte-à-faux avec l’administration forestière
(annexe n° 1, fiche 3-2).
•
Le rôle de corridors biologiques pour les gorges est important. ENL cherche à sensibiliser
les forestiers à ces fonctions particulières des forêts de gorges. Le CREN se propose pour l’aide à
l’argumentation en faveur de la biodiversité lors de visite du CRPF pour le renouvellement de
•
40
document de gestion (PSG, CBPS). Cette action, en collaboration, a pour but la sensibilisation de
propriétaires forestiers à la présence d’un patrimoine exceptionnel. Cette action peut être étendue
à la création de document de gestion auprès d’experts forestiers indépendants et de coopératives
forestières (annexe n° 1, fiche 3-3).
Un enjeu typique à ce massif est le maintien d’îlots de pins sylvestre à cime « tabulaire »
pour l’accueil de nids de Circaète Jean-le-Blanc. Cette espèce niche de préférence en haut des
versants de gorges, sur ces pins sylvestre. Ce massif est jeune et la colonisation pionnière a
engendré la présence de ces îlots. Ces pins sont dans l’ensemble vieillissant (c’est d’ailleurs en
partie la raison de leur forme en table) et la régénération naturelle est rare. La proposition de
gestion du CREN inclurait donc le maintien de cette essence ainsi que la favorisation de sa
régénération (surtout en haut de pente et sur les crêtes). Cet enjeu doit donc être repris dans le
document d’objectif de la ZPS et doit être proposé aux propriétaires (annexe n° 1, fiche 3-4).
•
Lors de coupes dans les gorges, de nombreux exploitants forestiers montrent peu d’intérêt
au respect de la qualité des cours d’eau. En effet, les forêts de gorges sont traversées par de
nombreux ruisseaux, zones de ruissellement (très fragiles et possédant une biodiversité propre) et
les talwegs. L’exploitation forestière génère encore de fortes perturbations sur les cours d’eau.
La plantation de résineux ne doit plus être possible aux abords d’un cours d’eau. Ce sont des
préoccupations fortes qui sont ressorties de la réunion départementale de la DCE Dordogne
amont. Le CREN propose son aide pour une sensibilisation des exploitants à une prise en compte
des cours d’eau (annexe n° 1, fiche 3-5).
•
La filière bois en Limousin est en train de se tourner vers le bois énergie pour rentabiliser
les parcelles feuillues, soit disant de qualité médiocre. Or, pour exploiter une parcelle, il faut que
celle-ci soit accessible aux engins forestiers. Mais au sein de l’écosystème forêt de gorges, la
réalisation de pistes forestières doit être réfléchie. Ces pistes peuvent nuire de manière directe et
indirecte à la quiétude des rapaces et des mammifères sauvages (chiroptères, loutres, genettes).
C’est pour cela que le CREN propose qu’une étude d’impact systématique soit réalisée lors de
projet de piste dans les gorges. Sur les 920 km de projets de piste proposés en Corrèze dans les
schémas directeurs de voiries et d’équipements forestiers (SDVEF), 77 km se trouvent dans le
territoire des gorges de la Dordogne et ses affluents (8 %), dont 47 km au sein de la ZPS (5 %).
De plus, depuis la proposition des SDVEF (1985), de nombreux projets ont été réalisés, il parait
donc possible qu’aux nouveaux projets soit associée une étude d’impact écologique
systématique. Pour cela, la DIREN et la SEPOL doivent prendre ce problème très au sérieux et
répondre à cette proposition par un suivi des projets de dessertes forestières déposés auprès du
Conseil Général. De plus, il semble qu’au sein de plans de développement de massif, proposant
une gestion multifonctionnelle et durable, des projets de dessertes forestières soient sujets à
révision. En effet, le plan de développement de massif est un document de gestion durable et de
ce fait, les projets de desserte sont considérés comme durable ; ce n’est pas le cas dans toutes les
situations. Ces projets doivent donc être revus, concertés et réfléchis (ces plans de
développement n’ont pas été soumis à la réflexion des associations naturalistes ou de la DIREN
Limousin) (annexe n°1, fiche 3-6).
•
Le CREN gère depuis plus de 10 ans, des terrains associés aux milieux forestiers
(tourbières, bords de cours d’eau, étangs, landes,…). Le CNASEA et le CRPF mettent en place
un observatoire des pratiques forestières en lien avec l’environnement. Les sujets de discussion
ont été principalement axés vers les pratiques à utiliser pour conserver ces milieux associés. Le
conservatoire se doit donc d’être présent comme il le fait pour apporter son expérience dans la
bonne gestion de ces milieux. Mais son action ne doit pas se limiter à ces réflexions. Les
•
41
pratiques de sylviculture et d’exploitation doivent être aussi discutées. Le CREN doit donc
travailler sur les actions à cibler en faveur de cette biodiversité. Ces réflexions doivent porter sur
le bois mort en forêt, le mélange d’essences pour une meilleur résilience, le maintien d’arbre
vieillissant, porteur de loges de pics, ou mort sur pied, un respect de la réglementation en ce qui
concerne les coupes rases, le respect des cours d’eau lors d’exploitation, des arbres porteurs de
nid, du sol,… (annexe n° 1, fiche 3-7).
•
La DRAF a missionnée Limousin Nature Environnement pour réaliser une étude sur les
indicateurs de biodiversité en forêt (afin de respecter la politique cadre de gestion forestière de
PEFC Limousin). Le CREN propose ces parcelles forestières pour mettre en place un suivi. Les
parcelles forestières des gorges de la Dordogne permettraient une référence en matière de
naturalité en Limousin et du fait d’appartenance à une association de protection de
l’environnement, ne seraient soumises ni à revente, ni à modifications. Cette proposition a été
reformulée par des associations naturalistes participant à cette étude et semble avoir été
tacitement acceptée.
Un problème se pose : la région, le CRPF Limousin souhaiteraient faire certifier le
CREN. La certification PEFC aurait pour but de qualifier de gestion durable, d’un point de vue
de la législation forestière, les actions du conservatoire. Or, premièrement le CREN voudrait
avoir le choix du certificateur. De plus, après un comparatif PEFC/FSC réalisé en annexe n° 3 de
cette étude, la certification FSC correspondrait plus à l’état d’esprit « conservatoire ». Enfin, ne
cherchant pas un objectif de production pour ses forêts, le CREN ne voit pas l’utilité d’une
certification. Après avoir soumis le conseil scientifique à une réflexion sur la certification
forestière, le CREN décidera des actions auxquellles il souhaite participer avec PEFC.
Dans tous les cas, ce suivi d’indicateur de la biodiversité en forêt a le mérite d’impliquer de
nombreux acteurs (annexe n° 1, fiche 3-8).
•
De nombreux propriétaires forestiers sont de plus en plus soucieux de leur patrimoine
naturel. Le CRPF Limousin, ainsi que les différents gestionnaires forestiers ne montrent pas de
volonté de communiquer sur la gestion, y compris au sein des zones « Natura 2000 », valorisant
la biodiversité en forêt. Le CREN propose son aide pour des arguments en faveur de cette
biodiversité. Une ébauche a été réalisée en annexe n° 8 et peut servir de base pour des outils de
communication qui vont dans ce sens (annexe n° 1, fiche 3-9).
4.4/ Connaissance écologique et naturaliste :
Depuis 10 ans, le Conservatoire Régional des Espaces Naturels du Limousin s'intéresse
aux forêts de pente des gorges de la Dordogne. Il possède, actuellement 110 hectares de forêts de
pente répartis sur six sites. Ces forêts sont en gestion de type non intervention et ont pour but la
préservation des habitats. Hors, bien que ces parcelles forestières soient préservées, le suivi
scientifique nécessaire à la compréhension de cet écosystème n’est pas réalisé. Il est donc
important de comprendre l’évolution du caractère naturel de ces forêts. Les forêts feuillues des
gorges de la Dordogne et de ses affluents, bien qu’encore jeunes (recrus naturels depuis le début
du XXe siècle), n’ont subies que très peu d’interventions humaines. L’objectif du CREN est donc
de mettre en place un suivi par placettes permanentes du caractère naturel de leur parcelle. Pour
cela, il peut se servir du protocole de suivi des espaces protégés, résultat du groupe de travail
animé par M. Bruciamacchie (mars 2005). Ce protocole met l’accent sur la caractérisation du
bois mort ─ comme l’ont démontrés certains auteurs, le bois mort est souvent la variable qui
explique le mieux la biodiversité forestière. Plus le bois mort est varié (différents microhabitats)
et plus le nombre d’arbres morts de gros diamètre est important, plus la diversité sera élevée et le
nombre d’espèces patrimoniales importants (menacées à l’échelle régionale) ─ ; l’analyse du
•
42
flux de bois mort, aussi bien les apports que les départs ; le suivi du bois sur pied et de son
renouvellement ; l’évolution du sol ; l’impact par les cervidés (Gilg, 2004). Ce suivi a été
proposé aux élèves de BTSA gestion forestière du lycée de Meymac et les élèves de protection
de la nature du lycée de Neuvic. Le but de ce travail serait, à partir d’un protocole commun
(basée sur celui du suivi des espèces protégées et celui de M. Dupieux (2004)), un échange de
vision dans un but pédagogique entre les futurs protecteurs de la nature et les futurs gestionnaires
de forêts. Un autre travail pourrait être proposé, incluant deux protocoles de suivi différents, un
pour les élèves de Neuvic axé sur le suivi de la flore, l’impact des cervidés, un STOC-EPS (suivi
temporaire des oiseaux communs – échantillonnage ponctuel simple) et un suivi du bois mort. Et
pour les élèves de Meymac, un suivi du volume de bois mort et de ses flux, le suivi du bois sur
pied et son renouvellement et de l’impact des cervidés. Dans le premier cas, une étude commune
aurait un grand intérêt pédagogique, sortirait un peu de l’ordinaire, et aurait pour fonction
principale de confronter deux regards différents pour qu’une compréhension des enjeux de
chacun soient mieux accepter par l’autre (à l’image des martéloscopes qui permettent la
compréhension pour les uns des enjeux économiques et pour les autres, des enjeux écologiques).
Suite à une communication personnelle avec M. Gilg, chargé de mission forêt aux
Réserves Naturelles de France, il semble possible un échange d’expérience entre CRENL et
RNF. Enfin, un groupe d’échange sur le bois mort et à cavités (groupe d’échange sur Internet)
qui a pour objectif l’échange de point de vue peut apporter une aide à la mise en place de suivis
(annexe n°1, fiche 4-1).
•
Dans le cadre de la préservation des gorges, il est nécessaire de compléter les
informations concernant le fonctionnement de cet écosystème et les espèces animales et
végétales qui le peuplent. En effet, de nombreux groupes sont encore très mal connus au sein de
ces milieux. Les thèmes de recherches possibles sont : les champignons associés au bois mort,
les lichens et mousses au sein des forêts feuillues, l’avifaune des gorges, les insectes du
complexe saproxylique, le complément de recherche sur les espèces floristiques et faunistiques
patrimoniales des gorges, les pratiques de gestion favorables aux oiseaux, reptiles, mammifères,
insectes et amphibiens, et aux chiroptères (annexe n° 1, fiche 4-2).
Pour pouvoir réagir aux pressions (dessertes forestières, routes, évolutions touristiques,
les exploitations forestières par coupe rase) qui perturbent la tranquillité des espèces rares ou
menacées dans les gorges, une prospection plus approfondie doit être réalisée pour connaître
l’emplacement des sites de nidification. La SEPOL, accompagnée de nombreux ornithologues
bénévoles, font un suivi régulier des grands rapaces présents dans les gorges de la Dordogne et
de ses affluents. Mais faute de moyens, les inventaires sont encore incomplets et cela nécessite
de nouvelles prospections. L’étude « L'avifaune nicheuse rare et menacée en Limousin »
commandé par la DIREN en 2000, n'a pas été réactualisée à ce jour. Pour être efficace, ce
document de travail doit être revu tous les 5 à 10 ans. Cette année, une prospection de nid de
Milan royal a été effectuée par une stagiaire de la SEPOL grâce à un programme de restauration
du Milan royal proposée par la DIREN. Ce type d’initiative doit être renouvelé (annexe n° 1,
fiche 4-3).
•
4.5/ Communication et formation :
Les comités départementaux du tourisme et le comité régional du tourisme
communiquent de plus en plus sur les espaces naturels remarquables du Limousin. De plus en
plus de personnes sont attirés par le coté tranquille des gorges et par ses nombreuses attractions
(parcours de pêche, de randonnées, de chasses, richesses naturelles, historiques et culturelles,
tourismes motorisés (quads, 4*4),…). De nombreux belvédères présentent des illustrations sur la
•
43
richesse avifaunistique. Cet afflux touristique doit être canalisé et le CREN se propose pour
communiquer des arguments en faveur de la biodiversité auprès des professionnels du tourisme
(annexe n° 1, fiche 5-1).
4.6/ Analyse des actions d’ENL :
Le CREN a choisi d’adopter pour les milieux forestiers l’acquisition étant donnée la
durée de gestion dans ce type d’habitat. Mais ce type d’intervention a un coût. Le bilan financier
du CREN sur ses actions dans les gorges de la Dordogne le montre bien : Entre 1996 et 2006, le
conservatoire a fait l’acquisition de 103 ha 47 a 03 ca pour un montant de 69 148,79 euros (soit
en moyenne 668 euros par hectare). De plus, le conservatoire a réalisé des études, des plans de
gestion et des travaux sur leurs sites forestiers. Les études écologiques de Bouzabias et des
Rochers Noirs de 2001 ont coûté 9 167 euros. Le plan de gestion de la Vieille Église a coûté
3 989 euros. Les travaux réalisés sur le site de la Vieille Église sont d’un montant de 9 032 euros
(coût total des travaux réalisé en 5 ans). Le montant total des actions du CREN entre 1996 et
2006 s’élève donc à 91 337 euros (soit un coût moyen annuel de 9 134 euros).
En comparant le budget des actions du CREN sur les gorges de la Dordogne (9 134 euros
par an) et le budget total du conservatoire (le budget moyen par an du conservatoire s’élève à
836 889 euros), il apparaît que l’action conservatoire de la Dordogne représente à peine 1 % du
budget total. Pourtant, cela correspond à 23 % des acquisitions du CRENL et à 6 % de la surface
totale gérée. L’action d’acquisition du conservatoire envers des parcelles forestières de pente
apparaît donc comme un moyen intéressant de préservation. Bien sur, le conservatoire a une part
importante de son budget qui est utilisée dans le fonctionnement interne de l’association, mais
cela n’explique qu’en partie le faible coût que représentent les achats de terrains forestiers. La
gestion de milieux forestiers, laissés en non intervention coûte beaucoup moins cher au
conservatoire que la gestion de milieux ouverts tels que les tourbières, landes,…Cela laisse donc
supposer que ce type d’action va continuer. Le CREN se doit, s’il veut avoir une action de
préservation efficace, d’augmenter la part que représente l’achat de parcelles forestières de pente
dans son budget annuel. De plus, si le conservatoire cherche à réaliser des suivis scientifiques du
caractère naturel de leurs parcelles, des plans de gestion et des inventaires écologiques, les coûts
de gestion vont forcement augmenter (sauf si ces suivis scientifiques sont proposés à des écoles
partenaires).
Bien que la méthode d’acquisition semble la plus pertinente pour la protection des
gorges, la convention de gestion avec des propriétaires forestiers soucieux de leur environnement
n’est pas à exclure. En effet, tout au long de cette étude, des propriétaires forestiers ont émis le
souhait de se rapprocher du CREN pour qu’on leur propose une gestion adaptée à la préservation
et à la mise en valeur de leur patrimoine naturel. Le CREN doit donc élargir sa stratégie pour
proposer un éventail de solutions pour une meilleure préservation des gorges. Ceci bien sûr, en
n’occultant pas l’intérêt évident de poursuivre l’extension des surfaces acquises et vouées ainsi
exclusivement à la constitution progressive d’un réseau fonctionnel de forêts à caractère naturel.
Premièrement, ce travail en convention avec des propriétaires assurerait une gestion durable des
gorges, signe d’une meilleure préservation. Deuxièmement, les interventions du CREN en milieu
forestier seraient valorisées et cela leur donnerait une légitimité d’action sur ce type d’habitat.
Enfin, d’un point de vue financier, la convention de gestion est moins onéreuse que l’acquisition.
Les règles d’intervention émises par le conseil scientifique, bien que fondamentales pour
une bonne protection des aires de vie de ces différentes espèces animales, s’avèrent actuellement
dures à appliquer sur le terrain. Tout d’abord, le siège du CREN se trouve à plus de 150 km de la
44
zone d’étude et il semble difficile à un chargé de mission de venir régulièrement sur le site ; ce
handicap est compensé par l’existence d’un bon réseau de prospecteurs naturalistes qui
communiquent bien avec le CRENL. De plus, le travail de prospection, de contact du
propriétaire et la négociation avec celui-ci, impliquent des moyens humains et financiers que le
CREN n’a pas encore. Enfin, si les critères sont respectés pour bien protéger chaque espèce, le
volume d’acquisition optimal est important et les moyens à déployer impossible à réaliser dans
l’état actuel des choses. Les acquisitions ont donc été réalisées soit à l’opportunité (le maire
d’une des communes des gorges contacte le CREN lorsque certaines parcelles vont être mise en
vente), soit par proposition de la SAFER. Le conservatoire a donc maintenant la maîtrise
foncière de nombreuses parcelles forestières et souhaite continuer son action dans les gorges.
Le conseil scientifique du CREN Limousin a décidé de travailler dans un premier temps
au sein des ZNIEFF des gorges de la Dordogne et de ses affluents. Ce choix est pertinent et
semble pouvoir être affiné. En effet, la rédaction du document d’objectif de la ZPS gorges de la
Dordogne va donner des outils (par exemple les contrats forestiers Natura 2000) permettant une
meilleure prise en compte de la biodiversité. Le CREN doit cibler ses priorités, sa présence en
tant que propriétaire forestier au sein de la ZPS n’étant pas prioritaire. L’étude du territoire a
montré que les pressions forestières et celle dues à l’augmentation d’infrastructure sont
dominantes sur les affluents. Ces derniers ne faisant pas partie de la ZPS, le choix d’acquisition
du CREN pourrait donc privilégier toujours les ZNIEFF, tout en restant en dehors du périmètre
ZPS. Cette proposition doit être discutée lors du conseil scientifique du CREN. Ce choix de se
limiter au périmètre ZNIEFF en dehors de la ZPS s’argumente : Cette proposition émane d’un
constat sur le terrain et n’a pas de fondement scientifique, la zone de protection spéciale n’étant
bien sûr pas moins riche écologiquement que les affluents. Mais au vu des pressions
grandissantes, des subventions allouées à la maîtrise foncière, et de la présence du CREN sur
certaine zone, il semble que cette proposition soit acceptable. Bien sûr, si le budget pour l’achat
de parcelle forestière augmente, ce choix n’est plus pertinent.
5/ Limites et contraintes de l’étude :
Afin de présenter les perspectives d’actions permettant le développement d’une politique
de gestion durable et multifonctionnelle de ce territoire, il est important de signaler les limites et
contraintes de l’étude apparut lors de la phase de diagnostic
5.1/ Les limites de ce travail :
Tout d’abord, le territoire d’étude est vaste biogéographiquement et assez dissemblable.
En limite amont, l’influence montagnarde est forte (le plateau est à 700-800m, le fond des gorges
à 400-500m), avec une température basse (la moyenne est de l’ordre de 9°C), il en découle la
formation de peuplements de type Hêtraie. La pression de conversion en plantation résineuse est
importante. En limite aval, le climat est plus doux (température de l’ordre de 12°C en moyenne),
l’altitude est moins importante (le plateau est à 400-500m et le fond de la vallée à 200m). Les
peuplements sont généralement des Chênaies-Châtaigneraies, et la conversion en plantation
résineuse est beaucoup moins forte. Il était donc assez dur d’appréhender l’ensemble des
composantes du territoire dans un seul document. De plus, faire l’étude du territoire a été assez
long, car de nombreux affluents viennent enrichir la zone d’étude.
•
Une limite importante de l’étude, qui va devoir être approfondie par le conservatoire pour
bien cerner toutes les problématiques est le fait que la rencontre avec les coopératives forestières
n’a pas été effectuées. Faute de temps, d’organisation et aussi parce que cette étude aborde de
•
45
nombreux thèmes qui paraissaient prioritaires, ces organismes n’ont pas été sollicités. Il aurait
pourtant été intéressant d’avoir leur point de vue sur la préservation des gorges et de pouvoir leur
proposer une aide technique pour le respect de la biodiversité. Mais les enjeux liés aux
coopératives sont plus tournés vers les problèmes d’exploitations (respects des cours d’eau,
exploitations par coupes rases), et moins, en tout cas dans la région Limousin, sur la gestion
forestière adaptée pour la préservation de la biodiversité.
Enfin, une autre limite est propre au fonctionnement du conservatoire. Ce travail abouti à
des propositions d’actions qui doivent être discutées avant d’être appliquées. En effet, ce travail
va devoir être exposé au conseil scientifique avant d’être adopté, et la gestion forestière dans les
gorges est un sujet sur lequel les points de vue divergent. Une présentation en réunion permettra
d’estimer quelles sont les propositions qui sont réalisables et celles qui ne sont pas compatibles
avec l’idéologie du conservatoire. C’est pour cela que les propositions sont autant des actions
appliquées que des concepts à développer.
•
5.2/ Les différentes contraintes du sujet :
Après avoir réalisé cette étude, plusieurs contradictions apparaissent et doivent être
discutées. Tout d’abord, pour proposer des solutions à mettre en place pour la préservation du
site, une étude sur les différentes pressions pouvant apparaître a été nécessaire. Or, travailler par
anticipation, comme l’a été ce travail, implique que de nombreux facteurs de pression sont
discutables et les appréhender n’a pas été chose aisée. Donner une hiérarchisation des pressions
les plus importantes n’est pas non plus facile. La pression due à l’exploitation forestière va-t-elle
débuter par une demande de plus en plus importante de la part de particulier en demande de bois
de chauffage, ou est-ce les grosses structures demandeuses de bois énergie qui vont pousser en
premier ? Quelles sont les communes qui sont les plus intéressées par le développement de pistes
forestières ? Et pour quelles raisons, dans un but de développement de l’économie forestière ?
Pour avoir un attrait touristique plus important ? Pour permettre aux vacanciers d’approcher les
bords des barrages plus facilement ? Pour les activités cynégétiques ? Des ébauches de réponses
ont été émises dans la partie perspective mais ne corresponde pas forcément à des certitudes.
•
Lors des différents entretiens réalisés, il est apparu qu’énormément de contact avait une
réflexion sur la préservation du territoire qui allait dans le même sens que le conservatoire. Le
fait de réaliser cette étude pour le CRENL a engendré un discours allant dans le sens du CRENL.
A de nombreuses reprises, au cours de réunions, ou en entretiens personnels, la discussion se
détournait des pratiques forestières. Aucun entretien n’a été annulé mais l’étiquette CRENL a
provoqué un biais lors de certaines rencontres. Le discours adopté était bien tourné vers le
respect de l’environnement. Par contre, quand les questions induisaient l’implication du CRENL
dans une gestion forestière douce et non-conformiste, le discours devenait tout de suite plus
fermé, ou bien plus théorique. Enfin, à de nombreuses reprises, en assistant à des réunions en
présence de salariés du conservatoire, les interlocuteurs détournaient le débat face aux arguments
écologiques proposés par le conservatoire, en utilisant un jargon forestier et des termes
techniques (le plus souvent ces argumentations techniques étaient discutable, en tout cas, d’un
point de vue de forestier).
•
•
Dans le même esprit, lors d’entretien avec l’administration forestière, les pressions sur les
gorges de la Dordogne semblaient inexistantes. Or en rencontrant les techniciens du territoire de
ces mêmes administrations, le discours était différent. Les pressions, bien que non
préoccupantes, étaient quand même reconnues de leur part comme réelles. Pour certaines
46
collectivités et pour les naturalistes du territoire, les pressions seraient grandissantes depuis 2 ou
3 ans et deviendraient très préoccupantes. Ces disparités sont très difficiles à faire apparaître
mais méritaient d’être signalées.
Pour finir, il fallait aborder un sujet délicat, les incohérences de politique publique propre
au système administratif français. Depuis 2000, date de disparition du FFN, le budget de l’État a
pris la relève du soutien de la forêt. Cela veut dire que le contribuable subventionne la forêt, et
que cet argent est redistribué aux propriétaires forestiers. Cet argent sert dans la plupart des cas,
à soutenir une gestion durable mais peut aussi servir à la destruction d’habitats forestiers. Et dans
ce cas, on utilise à nouveau des fonds publics pour les restaurer. Ces actions sont très
contradictoires et une gestion cohérente et concertée permettrait d’éviter ces erreurs (FNE,
2006).
De plus, depuis 10 ans, une grosse partie des aides est en direction de la création de
voiries, pistes forestières, et places de dépôt. C'est-à-dire des chaussées lourdes capables de
supporter un trafic intense. Sans aides, les propriétaires ne le feraient pas, ni l’ONF, et
assureraient l’indispensable desserte par d’autre moyens, sûrement moins lourds, coûteux et
polluants. De plus, ces pistes servent de zone de loisirs et sont utilisées par les quads, les 4*4, et
les autres engins motorisés. Dans des zones de gorges, ces nuisances peuvent avoir des effets
importants sur la faune. Il existe pourtant une loi interdisant la circulation d’engins à moteur
dans les forêts et milieux naturels. Mais, en dépit du rappel exercé à ce propos par la circulaire
Olin, force est de constater que l’application de la loi est relative. Une communication
personnelle avec un garde de l’ONCFS et un agent technique de l’ONF nous révèle que cette
application est impossible à mettre en œuvre. « A l’ONCFS, une personne travaille sur le
périmètre des gorges de la Dordogne et de ses affluents, autant dire que la lutte est impossible ».
A l’inverse, des associations de protection de l’environnement mettent tout en œuvre pour
préserver des zones de tranquillité pour sauvegarder le patrimoine naturel. Autant dire que l’État,
et donc les contribuables, dépensent deux fois des sommes pour des actions opposées.
•
Dans ce même type d’effet « pervers » associé au développement des voiries forestières,
s’ajoute les dépenses de la DIREN pour protéger la faune et la flore. Sur les gorges, un plan de
restauration du Milan royal est en train de se mettre en place. En même temps, des plans de
développement de massif, sous entendu plans de gestion durable et multifonctionnelle, sont
réalisés. En définitive, ces PDM s’apparentent à un outil de mise en œuvre de la politique
forestière de l’État en matière de création de voiries. Encore une fois, deux actions opposées sont
subventionnées et aboutissent à des conflits sur le territoire. Et quand on cherche des méthodes
d’exploitations cohérentes dans ces massifs forestiers de gorges (câbles, cheval,…), ils ne sont
pas subventionnées.
Ils existent bien d’autres exemples de superposition d’aides contradictoires. Par exemple,
le Ministère de l’Agriculture octroie des aides pour la plantation de peuplements résineux. En
zone Natura 2000, des aides sont accordées pour rouvrir des milieux tels que les tourbières,
landes humides, chaos rocheux,… Ainsi, un même massif peut être soutenu d’un coté pour
planter et de l’autre pour couper. Sur les gorges de la Dordogne, la rencontre avec des
propriétaires a conduit à des questions ambiguës. Des propriétaires recherchent des subventions
pour continuer la plantation d’essence exotiques (chêne d’Amérique, douglas) et demande
qu’elles vont être les critères pour la subvention de forêts par la mise en place du réseau « Natura
2000 ». D’autres, dans un souci écologique, souhaitent restaurer la qualité de leur sol. Sous le
nom « d’investissement à caractère protecteur, environnemental et social », des aides sont
consenties pour la restauration de la fertilité des sols devenus hyper acide en raison des
pollutions azotées, via des amendements calco-magnésiens en forêt. Et en même temps, des
47
peuplements feuillus sont rasés et replantés en épicéa, lequel acidifie le sol. Une phrase de
François Lefèvre, responsable des politiques « forêt » de France Nature Environnement résume
bien ce paragraphe :
« comme le dit à l’envi, non sans malice, le forestier Brice de Turckheim, sans
subvention, tout le monde ferait du pro sylva, c'est-à-dire une sylviculture proche de la nature ».
Pour terminer ces incohérences, deux éléments devaient être aussi signalés.
Premièrement, pour appréhender la demande en bois des usines à chaleur biomasse, encore en
projet, des rencontres ont été effectuées avec tout d’abord la DIREN (qui était assez peu au
courant des volumes qui allait être utilisées par ces usines), puis la DRAF (qui aussi n’avait pas
de chiffres certains), puis la DRIRE (qui n’a voulu parler du sujet que par téléphone), et part
l’ADEME (eux avait un suivi plus fin de ces projets). Et en comparant les chiffres énoncés,
aucuns n’avaient vraiment de correspondance. Cette incohérence engendre différents problèmes :
- L’incohérence des chiffres pose des problèmes de fiabilité des diagnostics et par
conséquent de l’impact probable de cette activité sur la ressource en bois du Limousin.
- C’est un sujet qui peut avoir beaucoup de répercutions locales et qui utilise de l’argent
public.
- Il semble que ce sujet ne souhaite pas être abordé avec une association de protection de
l’environnement.
Deuxièmement, lors de la rencontre avec certaines administrations publiques, des documents ont
été sollicités pour appréhender le développement des pistes forestières. Ces documents ont eu
beaucoup de difficultés de transmission entre ces organismes et le Conservatoire des Espaces
Naturels du Limousin. Or, ces documents étant publics, le conservatoire en a conclu que leur
demande d’échange d’information n’était pas forcement bien accepté par les responsables de ces
organismes.
48
Conclusion
Le Conservatoire des Espaces Naturels du Limousin recherche des outils permettant la
préservation des forêts de gorges de la Dordogne et de ses affluents. Cet objectif s’inscrit dans un
contexte de gestion durable et multifonctionnelle de la forêt.
L’étude a consisté en l’élaboration d’un diagnostic, regroupant dans un seul document,
les richesses patrimoniales, les faiblesses et les enjeux du territoire en matière d’environnement.
Elle propose aussi quelques éléments de compréhension des contraintes réglementaires liées à la
protection de l’environnement. La finalité pour le CREN étant de proposer une aide aux acteurs
du territoire. Pour cela, après une synthèse des références scientifiques, une prise de contact avec
différents acteurs du territoire a aboutie à des collaborations pour une réflexion globale. Le
conservatoire souhaite s’investir dans la préservation du patrimoine naturel des gorges et de ce
fait affiner sa stratégie en fonction du contexte actuel. Bien que ce travail se trouve dans un
contexte d’anticipation, de multiples pressions s’exercent sur ce territoire et le conservatoire veut
avoir la possibilité de réagir rapidement.
Afin de répondre à ses objectifs, des fiches actions permettent d’appréhender des
solutions et proposent la mise en place de partenariat pour une gestion cohérente. En effet, une
réflexion concertée permettrait aux acteurs du territoire d’associer équitablement les enjeux
économiques, écologiques et sociaux. Ce triptyque est la base d’une gestion durable et le
Conservatoire des Espaces Naturels du Limousin se positionne pour apporter une assistance
technique et un regard d’expert sur la prise en compte de la biodiversité. Une collaboration
étroite avec le CRPF Limousin et l’ONF serait une base solide pour intégrer ses éléments auprès
des collectivités et des propriétaires forestiers.
Parallèlement à ces actions d’animation territoriale, le conservatoire souhaite continuer
ses acquisitions de parcelles forestières au sein des périmètres ZNIEFF des gorges de la
Dordogne et de ses affluents. Ces forêts, ainsi protégées et livrées à une évolution naturelle, vont
continuer d’abriter une faune et une flore riche. La mise en place de suivis scientifiques va
permettre une meilleure connaissance de ce patrimoine naturel.
Enfin, le CREN, dans un souci de gestion durable des forêts dans les gorges, va sûrement
insister auprès des administrations régionales pour une évolution des politiques publiques sur le
territoire.
Cette étude a été très constructive. Elle a permis d’appréhender les enjeux de
développement durable au niveau d’un massif. La gestion d’un territoire passe par une réflexion
globale impliquant bien sûr la gestion forestière et la préservation de la biodiversité, mais aussi
la gestion de l’eau. Avec des objectifs de gestion durable, n’opposant pas le développement
économique aux enjeux environnementaux mais en proposant des actions concertées, ce travail
s’inscrit bien dans le changement de mentalité qui s’opère actuellement.
49
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NOM
BARRATAUD
BONHOMME
BOUTOT
BOYE
CACOT
CAVALLIN
CHABROL
CHAUMEIL
CONJEAU
COUILLARD
DA COSTA
DE BELINEY
DIDOLOT
DOMINGO
FERNANDEZ
GENOT
GILG
GORCEIX
GUERIN
GRIMONPREZ
GROSSETETE
GRUGIER
HENNEQUIN
JUGY
KREUSLER
LEBLANC
LEGRAND
MENADIE
MENNESSIER
MOINOT
NIGEN
NORE
PALLUET
QUEYREL
REYNART
RIGONDAUD
RIVAL
ROGER
ROUAUD
RUBAGOTTI
SOUBRANNES
VALLAURI
VEYSSIERE
VILLA
PRENOM
Michel
Mathieu
Franck
Agnès
Dominique
Pascal
Laurent
Mathieu
Alain
Jean
Ago
Hélène
François
Sébastien
Fernanda
J.C
Olivier
Gilles
Sylvain
Philippe
J.C
Yvan
Erwan
Henri
Hans
Frédéric
Romain
Fabienne
Vincent
Frédéric
Claude
Thérèse
Bernard
Alexis
Philippe
Pierre
Michel
Jérôme
Romain
Bruno
J.P
Daniel
Céline
Olivier
FONCTION
Président Conseil Scientifique du CREN
Chargé de mission
Chargé de mission
Stagiaire
Ingénieur
Chargé de mission
Responsable antenne Limousin
Garde
Chargé de mission
Adjoint au Directeur
Agent communal
Présidente
Ingénieur
Directeur
Chargé de mission
Chargé de mission
Chargé de mission
Chef du service
Technicien de rivière
Professeur d'écologie
Débardeur à cheval
Directeur
Chargé de mission
Adjoint au chef du SERFOB
Expert forestier indépendant
Chargé de mission
Chargé de mission
Responsable Forêt
Technicien de rivière
Chargé de mission
Conseiller de secteur
Ornithologue
Directeur adloint
Chargé de mission
Président
Adjoint au chef du SAPN
Conseiller de secteur
Directeur
Thèse UMR Géographie
Agent technique
Responsable
chargé programme Forêts vivantes
Stagiaire
Chargé de mission
22, rue des Pénitents Blanc
5, rue charrière profonde
11, rue Jauvion
33, rue François Mitterand
…..
Lachevalerie
188, rue de la Roquette
Les Coreix
bourg
7, rue des Palmiers
Bourg
Avenue de la Libération
Maison du parc
3, rue de la forge
Champeau
Bourg
Route de Mauriac
Route école forestière
11, rue Jauvion
6, ruelle du Theil
22, rue des Pénitents Blanc
Bournageas
6, ruelle du Theil
Rue Versepuy
27, bd de la corderie
Béchevage
Place Gambetta
Puy Pinçon
…….
ZA du Theil
11, rue Jauvion
Quartier Montana
42, avenue des Bénédictins
Le bourg
ADRESSE
Vallageas
6, ruelle du Theil
9, rue emile Fage
11, rue Jauvion
7, rue des Palmiers
2 rue jardin des plantes
46, avenue Garibaldi
LISTE DES CONTACTS
STRUCTURE
CREN Limousin
CG 19
SEPOL
CRPF Limousin
CREN Poitou Charentes
CBNMC
ONCFS
Fédération des chasseurs
ONF
Commune de Saint Pantaléon de Lapleau
ADAF Dordogne Ventadour
CRPF Limousin
ARCADOUR
PEFC Limousin
PNR Vosges du Nord
RNF
ONCFS
Communauté de communne Ventadour
Lycée de Neuvic
Lycée de Meymac
GMHL
CREN Limousin
DRAF/SERFOB
……..
CREN Limousin
CEPA
CR Limousin
Communauté de communne Haute Dordogne
EPIDOR
CRPF
……..
CFBL
FNE
Le Pic Noir
DIREN Limousin
CRPF
SEPOL
Université Limoges
ONF
Scieries Soubrannes
WWF
SAFER
PNR Millevaches
CODE POSTAL COMMUNE
87400
Sauvias sur Vige
87510
Saint Gence
19000
Tulle
87000
Limoges
87000
Limoges
86000
Poitiers
87000
Limoges
19300
Egletons
19150
Laguenne
87000
Limoges
19160
St Pantaléon de Lapleau
19300
Egletons
87000
Limoges
19550
Lapleau
87000
Limoges
67290
La Petite Pierre
21803
Quetigny
19000
Tulle
Lapleau
19550
19160
Neuvic
19250
Meymac
87000
Limoges
87510
Saint Gence
87000
Limoges
23050
Saint Georges
87510
Saint Gence
63200
Riom
87000
Limoges
19160
Neuvic
15200
Mauriac
19000
Tulle
……
…..
19200
Ussel
87000
Limoges
19200
Ussel
87000
Limoges
19300
Egletons
87000
Limoges
87000
Limoges
19300
Saint Hypolyte
19160
St Pantaléon de Lapleau
75011
Paris
87430
Verneuil Sur Vienne
19250
Meymac
TELEPHONE
05 55 64 25 14
05 55 03 98 23
05 55 93 77 73
05 55 32 20 23
05 55 10 07 40
05 49 50 42 59
05 55 32 94 71
06 20 78 83 47
05 55 29 95 75
05 55 34 86 62
05 55 27 65 09
05 55 93 96 50
05 55 10 07 40
05 55 27 59 56
06 84 54 00 19
03 88 01 49 67
03 80 35 07 26
05 55 26 48 12
05 55 27 69 26
05 55 95 80 02
05 55 46 09 09
05 55 32 20 23
05 55 03 98 23
05 55 12 90 40
05 55 66 66 77
05 55 03 98 23
04 73 63 18 27
05 55 45 19 00
05 55 95 85 88
04.71.68.01.94
05 55 21 55 84
…….
05 55 46 35 00
05 55 39 62 92
05 55 72 37 36
05 55 12 96 32
05 55 93 96 50
05 55 32 20 23
06 77 10 02 71
05 55 27 80 16
05 55 27 55 49
01 55 25 84 84
05 55 48 01 00
05 55 93 21 83
55
INDEX ALPHABETIQUE DES SIGLES
A
A.A.P.P.M.A. : Association Agréée pour la pêche et la Protection du Milieu
Aquatique.
A.D.E.M.E. : Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie
A.FO.XA. : Association Forêt de la Xaintrie
A.P.P.B. : Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope
C
C.A.T.E.R. : Cellule d’Assistance Technique à l’Entretien des Rivières
C.A.U.E. : Conseil d’Architecture d’Urbanisme et de l’Environnement
C.B.N.M.C. : Conservatoire Botanique National du Massif Central
C.B.P.S. : Code de Bonne Pratique Sylvicole
C.D.B. : Convention sur la Diversité Biologique
C.D.S.P.P. : Commission Départementale des Sites et de Protection des Paysages
C.E.L.R.L. : Conservatoire de l’Espace Littoral et des Rivages Lacustres
C.E.P.A. : Conservatoire des Espaces Protégés d’Auvergne
C.N.P.N. : Comité National de Protection de la Nature
C.N.A.S.E.A. : Centre National d’Aménagement des Structures et des Exploitations
Agricoles
C.P.I.E. : Centre Permanent d’Initiatives à l’Environnement
C.R.E.N. : Conservation Régional des Espaces Naturels
C.R.E.N.L. : Conservation Régional des Espaces Naturels du Limousin
C.R.P.F. : Centre Régional de la Propriété Forestière
C.S.P. : Conseil Supérieur de la Pêche et de la Protection du milieu aquatique
C.S.R.P.N. : Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel
D
D.D.A.F. : Direction Départementale de l’Agriculture et de la Forêt
D.I.A.C.T. : Délégation Interministérielle à l’Aménagement et à la Compétitivité des
Territoires
D.I.R.E.N. : Direction Régionale de l’Environnement.
D.O.C.O.B. : Document d’Objectifs (Natura 2000)
D.R.A.F. : Direction Régionale de l’Agriculture et de la Forêt
D.R.I.R.E. : Direction Régionale de l'Industrie de la Recherche et de
l'Environnement
E
E.B.V. : Société Énergie Biomasse Valorisation
E.N.G.R.E.F. : École National du Génie Rural des Eaux et des Forêts
E.N.L. : Espaces Naturels du Limousin
E.N.O. : Espaces Naturels Ordinaire
E.N.R. : Espace Naturels Remarquables
E.P.I.C. : Établissement Public à caractère Industriel et Commerciale
E.P.C.I. : Établissement Public de Coopération Intercommunale
E.P.I.D.O.R. : Établissement Public Interrégional du bassin de la Dordogne
F
F.D.C. : Fédération des Chasseurs
F.D.P. : Fédération pour la pêche et la Protection du milieu aquatique
F.E.O.G.A. : Fonds Européen d’Orientation et de Garanties Agricoles
F.F.N. : Fonds Forestier National
F.N.E. : Forêt Nature Environnement
F.S.C. : Forest Stewardship Council
56
G
G.M.H.L. : Groupe Mammalogique et Herpétologique du Limousin
I
I.F.E.N. : Institut Français de l’Environnement
I.F.N. : Inventaire Forestier National
I.G.N. : Institut Géographique National
L
L.I.F.E. : L’instrument financier pour l’environnement
L.O.F. : Loi d’Orientation Forestière
L.P.O. : Ligue pour la Protection des Oiseaux
M
M.N.H.N. : Muséum National d’Histoire Naturelle
O
O.N.E.M.A. : Office National de l'Eau et des Milieux Aquatiques
O.N.F. : Office National des Forêts
O.N.C.F.S. : Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage.
O.R.F. : Orientation Régionale Forestière
O.R.G.F.H. : Les Orientations Régionales de Gestion et de conservation de la
Faune sauvage et de ses Habitats
P
P.A.C. : Politique Agricole Commune
P.A.P.I. : Programme d’Aménagement et Protection des Inondations
P.D.M. : Plan de Développement de Massif
P.E.F.C. : Pan European Forest Certification
P.G.E. : Plan de Gestion d’Étiage
P.N.R. : Parc Naturel Régional
P.S.G. : Plan Simple de Gestion
R
R.B.D. : Réserve Biologique Dirigée
R.B.I. : Réserve Biologique Intégrale
R.N.F. : Réserve Naturelle de France
R.N.R. : Réserve Naturelle Régionale
R.N.V. : Réserve Naturelle Volontaire
R.T.G. : Règlement Type de Gestion
S
S.A.F.E.R. : Société d’Aménagement Foncier et d’Établissement Rural
S.A.G.E. : Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux
S.A.U. : Surface Agricole Utile
S.D.A.G.E. : Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux
S.D.V.E.F. : Schéma Directeur de Voirie et d'Équipement Forestier
S.E.L. : Société Entomologique du Limousin
S.E.P.O.L. : Société pour l’Étude et la Protection des Oiseaux en Limousin
S.I.C. : Site d’Intérêt Communautaire
S.I.E.M. : Site d’Intérêt Écologique Majeur
S.I.G. : Système d’Information Géographique
S.L.O. : Société Limousine d’Odonatologie
S.M.L. : Société Mycologique du Limousin
S.R.G.S. : Schéma Régionale de Gestion Sylvicole
S.T.O.C. - E.P.S. : Suivi Temporaire des Oiseaux Communs – Echantillonnage
Ponctuel Simple
T
T.D.E.N.S. : Taxe Départementale sur les Espaces Naturels Sensibles.
57
U
U.I.C.N. : Union Internationale pour la Conservation de la Nature
(appelée aussi en anglais IUCN)
U.E. : Union Européenne
Z
Z.N.I.E.F.F. : Zone Naturelle d’Importance Écologique Floristique et Faunistique.
Z.P.S. : Zone de Protection Spéciale
Z.S.C. : Zone Spéciale de Conservation
58
GLOSSAIRE
A:
Amélioration : Ensemble des opérations sylvicoles destinées à améliorer la qualité des
peuplements selon l’objectif fixé.
Amélioration (coupe d’) : Toute coupe qui ne vise pas à la régénération, mais seulement à la
meilleure venue et à la croissance des peuplements par élimination des arbres de moindre valeur,
en général au profit d'arbres d'avenir.
Aménagement forestier : Ensemble des études scientifiques, techniques, environnementales et
socioéconomiques permettant l’application de la politique forestière nationale et régionale au
niveau de chaque forêt publique relevant du régime forestier. Document de gestion durable (cf.
loi du 9 juillet 2001) approuvé par l’État et comportant la description approfondie de la forêt
publique en cause, fixant les objectifs poursuivis et prescrivant les opérations à réaliser pendant
une période déterminée. Il se caractérise par la recherche à long terme d’un état jugé idéal de la
forêt aménagée dont découle, pour sa période d’application, une possibilité de coupe annuelle.
B:
Bien sectional : Un bien sectional appartient à une partie de la commune. Il s'agit d'une
application directe de l'article L-2411-1 du Code général des collectivités territoriales comme
« toute partie d'une commune possédant à titre permanent ou exclusif des biens ou des droits
distincts de ceux de la commune ». Le pouvoir de gestion du maire se limite à la stricte
application des articles L-2411-1. En l'absence de commission syndicale il est responsable de la
gestion des biens de la section mais est limité par les dispositions des articles du Code pour les
actes de disposition et particulièrement pour agir en justice. Les biens sectionnaux sont des
propriétés indivises des habitants d'un hameau.
Blanc, ou Blanc-étoc : Coupe rase enlevant la totalité du peuplement sur la surface où elle est
assise.
Bois d’œuvre : Bois apte au tranchage, déroulage ou au sciage.
Bois d’industrie : Bois en général de petite dimension, inutilisable en bois d’œuvre destiné à
d’autres utilisations industrielles : pâte à papier, panneaux, poteaux, …
Bois de trituration : Bois utilisé pour ses fibres dans la fabrication de pâte à papier ou de
panneaux.
Bois énergie : Bois destiné à la production d’énergie dans des chaudières à bois, que ce soit pour
produire de la chaleur ou de l’électricité.
Bois rond : Bois en billes ou en rondins, avant première utilisation.
Bord de route : Mode de vente dans lequel les bois sont vendus, abattus, façonnés et disponibles
bords de route.
59
C:
Chablis : Arbre, ou par extension ensemble d’arbres, renversé, déraciné ou cassé le plus souvent
à la suite d’un accident climatique (vent, neige, givre, …) mais également à cause d’une
instabilité naturelle ou d’une mauvaise exploitation.
Chorologie : Étude de la répartition géographique des espèces et de son déterminisme.
Climacique : Qualifie un écosystème arrivé à un stade d'équilibre conditionné par les seuls
facteurs climatiques et édaphiques
Continuum écologique : Ensemble des milieux favorables à un groupe écologique et composé
de plusieurs éléments continus (sans interruption physique), y compris des zones marginales
appartenant à d’autres continuums ou simplement accessibles pour des activités temporaires.
Conversion : Traitement transitoire qui consiste à passer d’un régime à un autre et notamment
du régime du taillis ou du taillis sous futaie au régime de la futaie. Le temps nécessaire à
l’obtention de la futaie sur toute la surface traitée est la durée de conversion.
Coupe traditionnelle : L'ensemble du peuplement est coupé à intervalles réguliers. Le délai qui
sépare deux coupes dépend notamment du type de produit recherché (ex. : 30 à 40 ans pour le
bois de chauffage en Chêne, …).
Couvert : Surface occupée par la projection verticale des houppiers d’un arbre, d’une population
(essence…), d’un peuplement forestier dans son ensemble (couvert total) ou d’une ou plusieurs
strates de végétation (couvert partiel). Synonyme : recouvrement.
Corridor biologique : Liaison fonctionnelle entre des écosystèmes ou entre différents habitats
d’une espèce (ou d’un groupe d’espèce interdépendante), permettant sa dispersion et sa
migration. Les corridors assurent ou restaurent les flux d’espèces et de gènes qui sont vitaux
pour la survie des espèces et leur évolution adaptative. Ils sont donc vitaux pour le maintien de la
biodiversité animale et végétale et pour la survie à long terme de la plupart des espèces.
D:
Dépressage : Le dépressage consiste à réduire la densité des très jeunes peuplements.
Dominé : Arbre situé en dessous des arbres dominants et codominants.
E:
Éclaircies : Coupe généralement sélective réduisant le nombre de tiges et portant sur les produits
marchands. L’éclaircie est généralement une coupe d’amélioration réalisée dans un peuplement
régulier dans le but de favoriser la stabilité, la dominance et la croissance soutenue des tiges
d’avenir ; elle concourt aussi au dosage des essences. On distingue classiquement :
- L’éclaircie sélective : enlèvement d’arbres choisis au profit des plus beaux.
o par le bas : élimination d’arbres dominés ;
o par le haut : élimination d’arbres dominants ou codominants
60
o mixte : élimination d’arbres dominés, dominants ou codominants.
- L’éclaircie systématique : enlèvement d’une ligne sur x lignes. L’éclaircie sélective
avec cloisonnement qui combine l’éclaircie sélective avec des cloisonnements d’exploitation.
Embâcle : obstruction du lit d’un cours d’eau par l’amoncellement de branches, d’arbres,…
Équienne : S’applique à un peuplement forestier dont les arbres sont sensiblement du même âge.
Essence : Désigne l’ensemble des arbres appartenant à une même espèce botanique.
- Essence dominante : celle qui est nettement la plus abondante dans le peuplement ;
- Essence objectif : Essence principale d'un peuplement forestier, bien adaptée aux
conditions de sol et de climat et permettant de remplir les objectifs de production fixés. Les
interventions sylvicoles seront réalisées en priorité à son profit ;
- Essence secondaire : essence associée à l’essence principale jouant un rôle
essentiellement cultural sans exclure l’objectif de production ;
- Essence d’ombre : essence forestière tolérant l’ombre pendant ses premières années ;
- Essence de lumière : essence forestière ne supportant pas ou mal l’ombre dans le jeune
âge.
Étiage : niveau moyen le plus bas d’un cours d’eau
Exploitabilité : Notion liée à la maturité d’un arbre (ou d’un peuplement forestier) et/ou de l’état
à partir duquel il peut être récolté. La maturité retenue, et par suite l’exploitabilité, peut être :
- Physique : on maintient l’arbre sur pied aussi longtemps qu’il peut vivre,
- Économique : on cherche à obtenir en un temps donné la plus grande quantité de bois
les plus utiles
- Technique : on cherche à obtenir en un temps donné la plus grande quantité de bois
propre à un usage déterminé,
- Financière : celle qui correspond au taux de placement maximum.
A un mode d’exploitabilité donné correspond normalement un diamètre moyen d’exploitabilité,
dont on déduit un âge moyen d’exploitabilité.
H:
Horizon : Sur un profil de sol, couche généralement parallèle à la surface, présentant des
caractéristiques homogènes et différentes des couches inférieures et supérieures.
Houppier : Ensemble des ramifications d’un arbre et de la partie supérieure d’un tronc, non
comprise dans le fût.
Humus : Ensemble des produits d’altération de la matière organique du sol et constituant la
couche superficielle du sol.
Hydromorphe : Définit un sol engorgé par l’eau de façon périodique ou permanente.
61
J:
Jardinage : - Anciennement : récolte ça et là des arbres dont on avait besoin - ; Actuellement :
traitement irrégulier appliqué à un peuplement de futaie pour qu’il prenne ou qu’il concerne une
structure de futaie jardinée équilibrée, c’est-à-dire qu’il présente une juxtaposition (dans la
parcelle traitée), si possible ordonnée selon une norme indicative, d’arbres ou de bouquets
d’arbres de toutes classes de dimensions.
O:
Odonatologie : Etude des libellules.
R:
Régénération : Renouvellement d’un peuplement par voie sexuée. On distingue :
- La régénération naturelle obtenue à partir de semenciers du peuplement en place ;
- La régénération artificielle obtenue par semis ou plantation ;
- La régénération assistée, obtenue par combinaison des deux modes précédents.
C’est aussi l’ensemble des semis sur une surface donnée. La régénération peut être diffuse (semis
répartis par petites surfaces disjointes au sein de l’unité de gestion) ou en plein (semis répartis
sur l’ensemble de l’unité de gestion).
Régime : Mode de renouvellement qui permet de perpétuer la forêt. On distingue :
- Le régime de la futaie : régénération au moyen de semences ou de plants ;
- Le régime du taillis : régénération par rejets et drageons avec une révolution
généralement de courte durée ;
- Le régime du taillis sous futaie : régénération mixte : par semences ou par plants pour
les arbres de la réserve ; par rejets ou drageons pour les brins du taillis.
Rémanent : Résidus laissés sur place (branches, houppiers, tiges après l’exécution d’une coupe
ou d’une intervention sylvicole (dépressage, …).
Ripisylve : Formation d’arbres installés le long d’un cours d’eau
Roulure : Défaut affectant le bois et se traduisant par un décollement entre deux cernes annuels.
Elle est fréquente pour le châtaignier.
S:
Saproxylique : Ensemble des organismes dépendants, durant une partie au moins de leur cycle
de vie, de la décomposition du bois mort ou dépérissant et des organismes associés.
Subspontané : Un végétal est dit subspontané lorsque, après avoir été introduit artificiellement
dans un endroit, il parvient à se reproduire et se comporter comme une plante indigène.
62
Sylviculture : Art d’appliquer des techniques fondées sur des bases scientifiques dans le dessein
de contrôler le développement naturel des forêts et de guider leur évolution dans la direction
voulue.
T:
Tabulaire : cime, qui en vieillissant, va prendre la forme d’une « table ».
Talweg : ligne de fond d’une vallée, pouvant servir de cours d’eau temporaire lors de fortes
pluies.
Tranchage : Obtention de feuilles de placage par passages successifs d’une bille de bois contre
un couteau tranchant.
Transformation : Substitution à un taillis, taillis sous futaie ou futaie d’une futaie constituée
d’essences dominantes différentes, obtenues par régénération artificielle. Ne pas confondre avec
conversion.
Trouée : Ouverture temporaire du couvert de surface inférieure à 50 ares.
U:
Ubiquiste : Le terme ubiquiste est réservé aux espèces, surtout végétales, susceptibles d'être
observées dans de très nombreux habitats. On dit que ces espèces ont une forte plasticité
écologique. Se dit d’une espèce dont l’aire de répartition est très étendue, voire mondiale.
V:
Volis : Partie d’un arbre, cassé à une certaine hauteur, tombée sur le sol.
63
ANNEXES
Annexe n° 1 : Fiches actions
Annexe n° 2 : Synthèse des différents entretiens
Annexe n° 3 : Comparatif des certifications PEFC et FSC
Annexe n° 4 : La politique forestière du Conservatoire
Annexe n° 5 : Critères pour l’acquisition : liste des espèces forestières
Annexe n° 6 : Règles d’intervention pour les sites des gorge de la Dordogne
Annexe n° 7 : Liste des espèces protégées dans les gorges de la Dordogne
Annexe n° 8 : Dépliant de gestion en milieu forestier
Annexe n° 9 : Les interventions des organismes publics et associatifs relatives
espaces boisées des gorges de la dordogne
65
97
118
124
126
135
136
145
aux
149
64
ANNEXE 1 : Fiches Actions par thématique
1 – Protection contractuelle et réglementaire des milieux :
67
F1-1 : Proposition de mise en place d’une réserve biologique forestière intégrale ou dirigée sur les parcelles du
Conservatoire de l’Espace Littoral et des Rivages Lacustres (CELRL).
67
F1-2 : Proposition de mise en place d’une Réserve Naturelle Régionale sur la Luzège.
69
F1-3 : Partenariat CREN/CEPA pour l’acquisition de parcelles forestières sur le Chavanon avec l’aide de
subventions interrégionales.
71
F1-4 : Stratégie d’action du CREN pour l’acquisition de parcelles forestières dans les gorges.
73
2 – Aménagement du territoire :
75
F2-1 : Partenariat entre le CREN Limousin et les Pays, les communautés de commune et communes qui
contiennent des gorges au sein de leur territoire.
75
F2-2 : Proposition de mise en place d’un réseau d'animations et de rédactions du Document d'Objectifs de la ZPS
gorges de la Dordogne.
76
F2-3 : Proposition de partenariat entre le CREN et l’Agence de l’eau Adour Garonne ainsi qu’EPIDOR pour la
gestion de la qualité des eaux par les forêts de versant.
77
F2-4 : Respect d’une certaine quiétude des gorges pour la conservation des grands rapaces.
78
F2-5 : Sécurisation des lignes à haute tension pour le respect des corridors à oiseaux migrateurs et des sites à
rapaces.
79
3. – Gestion forestière :
80
F3-1 : Privilégier une meilleure gestion des peuplements existants en mettant en place une politique forte
d’amélioration des peuplements feuillus pour la préservation du paysage et de la biodiversité.
80
F3-2 : Proposition de partenariat entre le CREN et le CRPF Limousin lors de convention de gestion entre le
CREN et des propriétaires forestiers.
82
F3-3 : Proposition de conseils pour la prise en compte de la biodiversité lors de la réalisation d’un Plan Simple
de Gestion ou son renouvellement dans les forêts feuillues.
83
F3-4 : Favorisation d’îlot de Pin Sylvestre pour le maintien de leur site de nidification.
84
F3-5 : Respect de l’état et de la qualité des cours d’eau (ruisseaux, zones de ruissellement et talwegs) et
limitation de l’impact de l’exploitation forestière sur les sols et les chemins.
85
F3-6 : Proposition d’étude d’impact systématique lors de la création de voies de dessertes forestières ainsi que de
places de dépôt.
87
65Conservatoire Régional des Espaces Naturels du Limousin
Le Theil - 87510 St-Gence
Tel : 05.55.03.29.07. Fax : 05.55.03.29.30.
Plan d'actions Forêts de gorges
Présentation des fiches actions
65
Courriel : [email protected]
F3-7 : Implication forte du CREN dans la mise en place d’un observatoire des pratiques forestières en lien avec
l’environnement et les milieux naturels.
88
F3-8 : Proposition d’implication du CREN dans la mise en place des indicateurs de la biodiversité forestière
proposée par PEFC Limousin.
89
F3-9 : Guide de bonnes pratiques de gestion pour la préservation du milieu naturel destiné aux gestionnaires et
propriétaires forestiers en collaboration avec le CRPF.
91
4 – Connaissance écologique et naturaliste :
92
F4-1 : Proposition de suivi par placettes permanentes du caractère naturel des forêts d’ENL.
92
F4-2 : Compléments d’inventaires naturalistes.
94
F4-3 : Prospection pour une meilleure connaissance des sites de nidification de grands rapaces.
95
5 – Communication et formation :
96
F5-1 : Informer les professionnels du tourisme du respect de la tranquillité du massif pour les grands rapaces
présents dans les gorges de la Dordogne et ses affluents.
96
66Conservatoire Régional des Espaces Naturels du Limousin
Le Theil - 87510 St-Gence
Tel : 05.55.03.29.07. Fax : 05.55.03.29.30.
Plan d'actions Forêts de gorges
Présentation des fiches actions
66
Courriel : [email protected]
1. – Protection réglementaire et contractuelle des milieux
Numéro : F1-1
Thème : Protection réglementaire et contractuelle des milieux :
Titre : Propositions de mise en place d’une réserve biologique forestière intégrale ou dirigée
sur les parcelles du Conservatoire de l’Espace Littoral et des Rivages Lacustres (CELRL).
Constat :
La retenue hydroélectrique de Bort les Orgues, d’une superficie supérieure à 1 000 hectares
est soumise à la Loi Littoral. A ce titre, le CELRL a en charge, sur l’ensemble des communes
riveraines, la question de la politique foncière de préservation des sites naturels remarquables.
Le conservatoire du Littoral possède 99 ha autour du barrage de Bort les Orgues et souhaite
préserver les habitats ainsi que la faune et la flore. Sachant qu’à l’heure actuelle, aucune zone
à fort statut de protection n’existe sur les gorges de la Dordogne et que le terrain du
Conservatoire du Littoral se trouve dans le contour d’un site inscrit, d’une ZPS, ainsi que
d’une ZICO, il semblerait pertinent de proposer la mise en place d’une réserve biologique
intégrale ou dirigée sur ce site (il n’en existe aucune en Limousin). L’office National des
Forêts est gestionnaire des parcelles du conservatoire du littoral. La réalisation d’un
aménagement forestier ou sa révision est un acte fondamental qui permet de définir les
objectifs de gestion et d’organiser cette gestion dans l’espace et dans le temps (Rameau,
1999). Pour cet aménagement, le CELRL a souhaité faire collaborer le CREN à l’ONF pour
une description écologique des habitats présents sur sa propriété. Lors des entretiens réalisés
avec les administrations forestières régionales (ONF, CRPF, DRAF), il est apparu que le
Limousin avait pour ambition d’être reconnu comme une grande région forestière. Les efforts
déployés dans la gestion des plantations résineuses, et particulièrement celles de douglas, le
montrent bien. Cette objectif parait donc indissociable de la mise en place de réserve
forestière. Pourtant dans le bilan patrimonial de l’ONF (2006), il n’existe ni réserve
biologique (intégrale ou dirigé), ni réserve nationale forestière.
Objectifs :
Une gestion particulièrement orientée vers la sauvegarde de la faune, de la flore ou de toute
autre ressource naturelle. Des programmes d'observations scientifiques. Des actions
d'éducation du public. Possibilité de création: soit d'une réserve intégrale où la pénétration du
public est interdite et les opérations sylvicoles exclues; soit d'une réserve dirigée où le site est
ouvert de manière contrôlée pour l'information et l'éducation du public, les interventions
sylvicoles étant limitées dans un but de protection. Une zone tampon périphérique peut être
instituée. Des règles spécifiques de sylviculture y sont établies en fonction de l'objectif de
protection dans la réserve.
Situation actuelle :
L’ONF est en train de réaliser l’aménagement forestier de cette forêt en collaboration avec le
CREN.
Perspectives :
- Partenariat CREN/ONF pour la gestion des parcelles du Conservatoire du Littoral.
67Conservatoire Régional des Espaces Naturels du Limousin
Le Theil - 87510 St-Gence
Tel : 05.55.03.29.07. Fax : 05.55.03.29.30.
Plan d'actions Forêts de gorges
Présentation des fiches actions
67
Courriel : [email protected]
- Proposition de RBD ou RBI sur les parcelles du Conservatoire du Littoral semble légitime
pour une région forestière comme le Limousin et permettrait à l’ONF et le CREN de
s’affirmer comme gestionnaire des forêts à caractère naturel.
Champ d’application :
Convention du 14 mai 1986 relative aux réserves biologiques dans les forêts non domaniales
(appartenant aux communes, aux départements, aux régions et aux établissements publics)
soumises au régime forestier (gérées par l'ONF), entre le ministère de l'environnement, le
ministère de l'agriculture et l'Office national des forêts. L'initiative appartient au propriétaire
de la forêt. Il adresse sa demande à l'ONF qui en informe les ministères de l'agriculture et de
l'environnement. Un projet de réserve est élaboré par l'ONF. Les conclusions de l'étude sont
soumises pour approbation au propriétaire. Les conclusions doivent être intégrées par l'ONF
dans tout plan d'aménagement lors de son élaboration ou de sa révision. L'ONF transmet le
projet au ministre de l'agriculture et de la forêt.
www.ecologie.gouv.fr
www.ecologie.gouv.fr
68Conservatoire Régional des Espaces Naturels du Limousin
Le Theil - 87510 St-Gence
Tel : 05.55.03.29.07. Fax : 05.55.03.29.30.
Plan d'actions Forêts de gorges
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68
Courriel : [email protected]
Numéro : F1-2
Thème : Protection réglementaire et contractuelle des milieux :
Titre : Proposition de mise en place d’une Réserve Naturelle Régionale sur la Luzège.
Constat :
La Luzège est localisée à l'intérieur du périmètre de la ZNIEFF de type 2 "Vallée de la
Luzège", qui couvre une surface de 4 762 ha (n°rég. 485). Le site proposé est constitué par un
ensemble continu de bois de pente couvrant les versants jusqu’aux plateaux.
Ce site présente un intérêt floristique important, notamment avec la présence d’espèces
patrimoniales telles que l’œillet de Montpellier (Dianthus hyssopifolius), le pavot du Pays de
Galles (Meconopsis cambrica (L.)Vign.), l'épine vinette (Berberis vulgaris L.), parisette à
quatre feuilles (Paris quadrifolia L.), le séneçon fausse-cacalie (Senecio cacaliaster Lam.), la
luzule blanche (Luzula nivea (L.) DC.) et l’orpin hérissé (Sedum hirsutum All.) qui sont des
espèces protégées au niveau régional mais aussi d’autres espèces remarquables que l’on
retrouve sur le site telles que l’anarrhine à feuilles de pâquerette (Anarrhinum bellidifolium),
la doradille du nord (Asplenium septentrionale (L.) Hoffin), l’aspérule odorante (Galium
odoratum (L.) Scop.), le polypode du chêne (Gymnocarpium dryopteris (L.) Newman) et le
phégopteris vulgaire (Phegopteris connectilis (Michaux) Vatt).
Le site présente aussi un intérêt faunistique important car les forêts de pentes sont reconnues
comme étant les zones de refuge pour un grand nombre d’espèces animales. En effet, cette
formation forestière permet de retrouver des territoires pouvant prétendre à la reproduction de
rapaces tels que l’Aigle botté (Hieraaestus pennatus), le Milan royal (Milvus milvus),
l’Autour des Palombes (Accipiter gentilis) le Circaète Jean-le-blanc (Circaetus gallicus), le
Faucon pèlerin (Falco peregrinus) et la Bondrée apivore (Pernis apivorus). On trouve aussi la
présence de la Loutre (Lutra lutra).
Objectifs :
L’objectif est de protéger des propriétés privées dont la faune et la flore sauvages présentent
un intérêt particulier sur le plan scientifique et écologique.
Situation actuelle :
Le Conservatoire des Espaces Naturels du Limousin se propose comme gestionnaire ou cogestionnaire avec le CRPF de parcelles forestières privées dans le but de préserver ces milieux
naturels. D’après Schnitzler-Lenoble, 2002, il semble judicieux de mettre en réserve une
surface minimale de 400 ha, qui englobe le territoire de vie des grands rapaces, des oiseaux
nocturnes, des mammifères de moyenne taille et des insectes du complexe saproxylique. Cela
laisse penser que la mise en place d’une RNR dans les gorges ne peut se faire que sur une
grande surface avec un ou plusieurs propriétaires
Procédure :
L'initiative appartient au conseil régional (cette initiative peut être prise en réponse à la
demande des propriétaires).
A titre de mesure conservatoire, à compter du jour où l'intention de constituer une réserve
naturelle a été notifiée au propriétaire intéressé, aucune modification ne peut être apportée à
l'état des lieux ou à leur aspect pendant un délai de quinze mois, sauf autorisation spéciale et
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sous réserve de l'exploitation des fonds ruraux selon les pratiques antérieures. Ce délai de
quinze mois est renouvelable une fois par décision du président du conseil régional.
La décision de classement intervient après avis du conseil scientifique régional du patrimoine
naturel et consultation de toutes les collectivités locales intéressées ainsi que, dans les zones
de montagne, des comités de massif.
La délibération du conseil régional est prise après accord du ou des propriétaires concernés,
tant sur le périmètre de la réserve que sur les mesures de protection qui y sont applicables.
Elle précise la durée du classement, les mesures de protection qui sont applicables dans la
réserve, ainsi que les modalités de sa gestion et de contrôle des prescriptions contenues dans
l'acte de classement.
Dans l'hypothèse d'une opposition des propriétaires, le classement est prononcé par décret en
Conseil d'Etat. Ce décret peut ne pas reprendre, le cas échéant, les prescriptions du texte
élaborées par le Conseil Régional.
La décision de classement, qu'elle soit prise par délibération ou par décret en Conseil d'Etat,
est publiée au recueil des actes administratifs du Conseil Régional et fait l'objet d'une mention
dans deux journaux diffusés dans l'ensemble de la région. Cette décision et le plan de
délimitation sont affichés pendant quinze jours dans chacune des communes dont tout ou
partie du territoire est inclus dans la réserve.
Elle est notifiée aux propriétaires et titulaires de droits réels, communiquée aux maires des
communes intéressés et publiée au bureau des hypothèques.
Pistes :
Deux propriétaires de la même famille ont sollicité le CREN pour la préservation de leur
patrimoine. Il semble judicieux après avoir observé leurs parcelles (propriété de 310 ha d’un
seul tenant de forêt dans les pentes) de proposer au Conseil Régional une Réserve Naturelle
Régionale sur ce site.
Il est possible pour des propriétaires de venir se joindre à la réserve ultérieurement après la
mise en place, il est aussi possible pour le CREN d’augmenter la surface de la RNR par des
acquisitions proches.
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Numéro : F1-3
Thème : Protection réglementaire et contractuelle des milieux :
Titre : Partenariat CREN/CEPA pour l’acquisition de parcelles forestières sur le Chavanon
avec l’aide de subventions interrégionales.
Milieux concernés : forêts de gorges, rivières, tunnels, patrimoines historiques et culturels
Constat :
Le Chavanon (affluent de la Dordogne) forme la limite départementale entre la Corrèze et le
Puy de Dôme, donc limite entre l’Auvergne et le Limousin. Les gorges du Chavanon sont un
ensemble d’intérêt écologique interrégional : forêt de pente, rivières (Loutre (Lutra lutra),
Moule perlière (Margaritifera margaritifera), Écrevisse à patte blanche (Austropotamobius
pallipes), Truite fario (Salmo trutta fario), sites à chauve souris, ripisylve,…). L’ambition est
de monter un dossier de subvention interrégional pour permettre l’acquisition de chaque coté
de parcelle forestière pour la protection de ce site. Les gorges du Chavanon ont été
répertoriées en Site d’intérêt écologique majeur par le Parc Naturel Régional Millevaches. Les
Sites d’intérêt écologique majeur représentent un « échantillon » du patrimoine naturel
remarquable du territoire du Parc. Leur choix est issu d’une étude conduite par Espaces
Naturels du Limousin en 1998 dans le cadre de l’élaboration de la Charte du Parc. Vingt-huit
sites ont été identifiés. Ils sont parfois inclus au réseau « Natura 2000 » ou à l’inventaire
ZNIEFF. Ces sites ont été identifiés par le plan de Parc, ceci n’apporte pas de réglementation
supplémentaire pour les propriétaires concernés. Ces sites sont principalement : des
tourbières, des landes sèches à bruyères, des boisements feuillus, des forêts de gorges.
Objectifs :
- Effectuer un bilan exhaustif écologique global du site d’étude, et notamment du patrimoine
naturel remarquable.
- Identifier les enjeux de la qualité des eaux, des patrimoines historiques et culturels.
- Rencontrer les principaux acteurs locaux et propriétaires principaux.
- Inventorier les sentiers de randonnées, les projets touristiques et les dessertes forestières
présentes et futures.
- Hiérarchiser les enjeux de préservation, proposer des éléments de gestion, de valorisation.
- Estimer le coût global et identifier les porteurs de projets.
Situation actuelle :
Le Conservatoire des Espaces et Paysages d’Auvergne est propriétaire de 15 ha sur le
Chavanon (5 km de ripisylve et 4 anciens tunnels SNCF).
Le Chavanon se trouve en partie sur le territoire du PNR Millevaches, identifiées comme Site
d’intérêt écologique majeur (SIEM).
Le Conservatoire des Espaces Naturels du Limousin à réaliser la cartographie des habitats
naturels sur le SIEM et une étude écologique sur les parcelles du Conservatoire du Littoral
plus en aval.
Le Chavanon est inventorié en ZNIEFF et en site « Natura 2000 » (rivière à loutre
(FR831095), rivière à moule perlière (FR831094), Tunnel SNCF du Chavanon (FR 830211))
sans document d’objectif.
Le Chavanon fait partie aussi du contrat de rivière Haute Dordogne, prolongé jusqu’en 2011.
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Contexte :
Enjeux sur la préservation de l’eau et transit des nutriments vers la retenue de Bort les Orgues.
Réflexion en cours des élus locaux sur un projet de valorisation des gorges.
Intérêt d’une démarche conjointe CRENL CEPA pour un échanges de savoir faire, un lien
entre collectivités territoriales, une cohérence d’action,…
Moyens nécessaires :
- Mise en place d’une méthodologie commune aux deux CREN
- Collecte de données (flore, mammifères, oiseaux, entomofaunes…)
- Inventaires naturalistes complémentaires : flore, coléoptères, champignons,…
- Cartographie des milieux naturels
- Synthèses bibliographiques
- Cartographie des éléments remarquables
- rencontre ciblée des acteurs locaux et des propriétaires
Calendrier prévisionnel et mis en œuvre :
- 14 mois de janvier à mars de l’année suivante (2008). L’étude doit couvrir les périodes
nécessaires à l’ensemble des propositions de terrain.
- Proposer un référent de l’étude par CREN, plus un ou deux chargés d’étude par CREN en
fonction des inventaires, voir des prestations faites par des organismes extérieurs pour des
inventaires spécifiques.
Financeurs envisagés : DIACT (délégation interministérielle à l’aménagement et à la
compétitivité des territoires), EPIDOR
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Numéro : F1-4
Thème : Protection réglementaire et contractuelle des milieux :
Titre : Stratégie d’action du CREN pour l’acquisition de parcelles forestières dans les gorges.
Constat :
Extrait de l'article 1 des statuts : " ... Espaces Naturels du Limousin, fondée en février 1992, a
pour but la gestion et la conservation des richesses biologiques et esthétique des sites milieux
et paysages limousins". L'association a bien vocation à gérer tous les types de milieux naturels
remarquables, milieux forestiers compris.
Le CREN du Limousin gère à l'heure actuelle 1815 ha sur 91 sites.
- 471,78 ha en acquisition.
- 402,10 ha en location.
- 941,66 ha en convention de gestion.
Les espaces forestiers représentent 360 ha (chiffre au 31/01/2007), (dont 150 ha en
acquisition), c'est à dire 20 % de la surface totale gérée, et 32 % des acquisitions sur la
base des chiffres de janvier 2007.
Ces forêts sont en grande majorité des bois de pentes (vallée de la Dordogne et affluents,
vallée de la Vienne) dont l'intérêt biologique a été évalué selon les critères définis par le
conseil scientifique. Des plans de gestion ont été rédigés pour chacun des sites, qui selon les
superficies concernées et les espèces prioritaires présentes, sont considérés comme des entités
"autosuffisantes", ou des pôles à agrandir en fonction des opportunités d'acquisitions.
Selon les cas il est pratiqué une gestion "active" (récolte des arbres mûrs, replantation ou
régénération naturelle, sélection des essences ...), ou une gestion "passive" (mise en
vieillissement volontaire des peuplements, en surveillant leur évolution) ; dans les deux
options il s'agit bien d'une action de gestion dans la mesure où elle est le résultat d'une
réflexion concertée et argumentée scientifiquement.
En 1998, Espaces Naturels du Limousin a commencé à acquérir quelques parcelles forestières
recelant un intérêt biologique fort. Ces acquisitions ont été motivées sur la base de critères
issus de réflexions menées au sein du conseil scientifique. Une hiérarchisation des intérêts
d'intervention a été réalisée, selon des critères biologiques, structurels et géographiques.
L'évaluation de l'intérêt d'une parcelle se fait lors d'une ou de plusieurs expertises sur le
terrain, qui permettent d'apprécier les qualités structurelles du peuplement, et sa richesse
biologique ; à cet effet, une liste d'espèces déterminantes et prioritaires a été établie.
Objectifs :
Parmi les différents types de peuplements forestiers, les boisements valléens ont un rôle
particulier et remarquable : celui de corridor de pénétration des espèces en limite de
répartition géographique. C'est ainsi que l'on y rencontre des espèces animales et végétales qui
sont absentes ou très rares dans le reste de la région. Ces populations ont par ailleurs une
incidence sur la dynamique d'évolution des espèces, en formant parfois des isolats devenant
de nouvelles espèces ou sous-espèces génétiques (c'est le cas d'un insecte de la famille des
carabes dans les gorges de la Dordogne).
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Sur un site de très grande étendue comme un ensemble de forêts de pente le long d'un
complexe valléen, la méthodologie retenue est la suivante :
- établissement de la liste disponible des stations hébergeant des espèces prioritaires et
déterminantes ;
- sélection des stations accueillant des espèces dont la présence est jugée
particulièrement intéressante dans ce contexte géographique précis (en fonction de leur statut
régional et national, et des enjeux de conservation) : à l'arrivée seule une liste restreinte (mais
évolutive) d'espèces, et donc de sites, est retenue ;
- cartographie des sites à espèces prioritaires, et détermination de périmètres
d'intervention (correspondant au domaine vital minimal) en fonction du statut et de la biologie
des espèces concernées ;
- par la suite les opportunités d'acquisition situées dans un des périmètres
d'intervention feront l'objet d'une simple visite de contrôle de l'état de la parcelle, mais
l'argumentaire sur sa valeur écologique est déjà établi, de même que les axes de la future
gestion (conformément aux exigences des espèces présentes).
Situation actuelle :
Les acquisitions dans les gorges de la Dordogne et ses affluents (110 ha) représentent
23 % des acquisitions du CRENL et 6 % de la surface totale gérée.
Le Conservatoire des Espaces Naturels du Limousin va acquérir prochainement 9 ha autour de
deux de leurs propriétés dans les gorges de la Luzège. La stratégie du CREN pour les futures
acquisitions a ciblé plusieurs priorités :
- tout d’abord continuer l’extension de leurs propriétés existantes tout en respectant
leurs objectifs.
- Cibler leurs actions sur les gorges affluentes à la Dordogne. En effet, les gorges de la
Dordogne se trouve en ZPS et il semble pertinent de la part du CREN de travailler sur
les zones de forêts de pente ne possédant pas ce statut (mais inscrit en ZNIEFF).
- Enfin, il semble de part son intérêt écologique et les pressions qui s’y exercent, que les
gorges du Chavanon doivent devenir une priorité d’action pour les futures acquisitions
du CREN.
Financeurs envisagés :
L’Europe, la Région, l’Agence de l’eau, des Fondations.
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2. – Aménagement du territoire
Numéro : F2-1
Thème : Aménagement du territoire :
Titre : Partenariat entre le CREN Limousin et les Pays, les communautés de commune et
communes qui contiennent des gorges au sein de leur territoire.
Constat :
Les communautés de Communes et autres structures intercommunales correspondent à une
échelle d'intervention pertinente. Ces structures disposent le plus souvent de salariés dont le
rôle est de dynamiser et d'animer un certain nombre de projet.
Ces structures ont des chants d'intervention assez larges, mais très souvent elles ont la
responsabilité de la gestion et de l'entretien des rivières.
Les techniciens rivières sont amenés à travailler sur la gestion de zones humides en bordures
de cours d'eau ou dans les zones de sources. Certaines de ces zones humides sont des
ripisylves (Aulnaie frênaie ripicole, code corine : 44.3, code Natura 2000 : 91EO) ou des
forêts de ravin du Tilio-Acerion (Bois de Frêne, Chêne et Tilleul, code corine : 41.4, code
Natura 2000 : 9180).
Le réseau des techniciens rivières semble être un bon moyen pour faire de la sensibilisation
sur la préservation des milieux forestiers de gorges.
Objectifs :
- La constitution d’un réseau local dans le but de maintenir la diversité biologique des
milieux, tout en tenant compte des exigences économiques, sociales et culturelles locales dans
une logique de développement durable.
- Sensibiliser les salariés et les élus des Etablissements Public de Coopération Intercommunal.
- Meilleure prise en compte des milieux ripicoles typiques de gorges dans les projets
d’aménagement des EPCI.
- Animation et sensibilisation des Etablissements Public de Coopération Intercommunal ainsi
que des Pays et des Communes.
- Favoriser l’acquisition de parcelles forestières dans un but de préservation.
Actions :
- Apporter une assistance technique à la gestion des zones forestière de bords de cours d’eau,
particulièrement les Aulnaies Frênaies et les forêts de ravins, à la demande des EPCI
(techniciens de rivières notamment).
- Apporter un soutien à l’ONF dans la gestion des forêts de pente pour la préservation du
patrimoine naturel.
Financeurs envisagés : les Agences de l’Eau, le département, la région.
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Numéro : F2-2
Thème : Aménagement du territoire :
Titre : Proposition de mise en place d’un réseau d'animations et de rédactions du Document
d'Objectifs de la ZPS gorges de la Dordogne.
Constat :
Le maître d'ouvrage est la Direction Régionale de l'Environnement. Le maître d'œuvre va
normalement être EPIDOR (établissement public interdépartemental Dordogne). EPIDOR va
devoir déléguer l’étude écologique à un tiers. Le CRENL ayant pour objectif de faire le lien
entre les propriétaires et collectivités présents dans les gorges et les attentes des naturalistes, il
semble donc possible qu’il porte cette étude avec l’aide des associations naturalistes (Pic
Noir, GMHL, SEPOL, SEL, …).
Objectifs :
- Un inventaire complet de la faune et de la flore présentes dans les gorges de la Dordogne.
- Une discussion concertée sur les éventuelles pressions sur la Dordogne.
- Un contrat forestier adapté aux forêts de gorges.
Situation actuelle :
- Une connaissance encore faible sur l’ensemble des gorges, surtout sur les insectes du
complexe saproxylique et les champignons.
- Une attente de la part de nombreux propriétaires du résultat de la réalisation du document
d’objectif de la ZPS gorge de la Dordogne.
Une augmentation croissante des pressions sur les gorges par le tourisme et l‘exploitation
forestière (coupe rase et desserte forestière).
Piste :
L’étude réalisée par le CREN sur la préservation des forêts de pentes des gorges de la
Dordogne et ses affluents.
Financeurs envisagés : L’Europe, l’État.
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Courriel : [email protected]
Numéro : F2-3
Thème : Aménagement du territoire :
Titre : Proposition de partenariat entre le CREN et l’Agence de l’eau Adour Garonne ainsi
qu’EPIDOR pour la gestion de la qualité des eaux par les forêts de versant.
Constat :
Le rôle joué par le couvert forestier dans le comportement des bassins versants fait
l’objet de débats depuis fort longtemps, en France comme dans le reste du monde. Pourtant,
en termes d’aménagement du territoire, les enjeux sont importants. Les surfaces des espaces
artificialisés augmentent, les espaces forestiers s’étendent. Ceci au détriment des espaces
voués à l’agriculture et à l’élevage.
Notre société utilise l’eau pour différentes activités : l’alimentation en eau potable, les
usages industriels, l’irrigation et autres usages agricoles, les besoins énergétiques (production
d’énergie hydroélectrique, refroidissement de centrales), le transport fluvial et autres activités
comme la navigation de plaisance, la faune piscicole et les activités touristiques et
commerciales de la pêche.
Les critères à prendre en compte en ce qui concerne la ressource en eau sont
essentiellement : la régularité et disponibilité de l’approvisionnement et le contrôle des
extrêmes (crues et étiages) ; et en ce qui concerne la qualité de l’eau : eaux claires, non
colorées, pH proche de la neutralité, bonne oxygénation, absence de sédiments et d’algues,
absence de germes pathogènes et de substances toxiques, faible amplitude de température.
Nos connaissances actuelles permettent d’identifier les interactions entre l’eau et la forêt en
distinguant les différents usages de l’eau et les trois grands types d’espaces forestiers : les
forêts de versant, les forêts alluviales et les ripisylves (ou forêts riveraines). Le rôle de la forêt
de versant comme protection contre les crues n’est important que dans des conditions
précises, surtout pour les crues de fréquence courante. Le couvert forestier des versants est
unanimement reconnu comme fournissant une bonne protection du sol. Il ne faut cependant
pas exagérer ou idéaliser le rôle de protection contre l’érosion, car les études montrent qu’un
couvert herbacé dense, en l’absence de surpâturage, peut avoir un rôle équivalent. Les études
ont montré que, les espaces forestiers produisent globalement des eaux de surface et
souterraines de qualité.
Objectifs :
- Amélioration de la conduite des travaux d’exploitations forestières, afin de réduire au
minimum leurs impacts négatifs sur le cycle de l’eau.
- Une gestion concertée des espaces forestiers alluviaux pour respecter leurs rôles
fondamentaux pour l’équilibre des hydrosystèmes.
- Un choix des espèces et une sylviculture de la forêt de versant, avec un but affiché de
préservation de la qualité de la ressource en eau et d’économie par limitation de
l’évapotranspiration potentielle.
- Une répartition géographique équilibrée des espaces forestiers en veillant à une préservation
des hydrosystèmes de tête de bassins versants.
- La démarche pourrait être poussée jusqu’à un classement de forêt de protection pour la
production d’eau de qualité.
Financeurs envisagés : Agence de l’eau Adour Garonne
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Numéro : F2-4
Thème : Aménagement du territoire :
Titre : Respect d’une certaine quiétude des gorges pour la conservation des grands rapaces.
Constat :
La longue liste des espèces remarquables, protégées ou non, rend compte de la richesse
patrimoniale incomparable des gorges de la Dordogne et de ses affluents. La faune du site
comprend des espèces discrètes qui recherchent des territoires tranquilles comme la Loutre
(Lutra lutra) ou la Genette (Genetta genetta). Parmi les oiseaux, l'Aigle botté (Hieraaetus
pennatus), le Circaète Jean-le-Blanc (Circaetus gallicus), le Faucon pèlerin (Falco
peregrinus), le Grand Corbeau (Corvus corax), le Milan royal (Milvus milvus), l’Autour des
Palombes (Accipiter gentilis) sont les espèces emblématiques des gorges. Ils y nichent et font
l'objet d'une surveillance régulière.
Objectifs :
- La mise en place d’une ZPS gorge de la Dordogne a pour but la préservation des sites de
nidification de grands rapaces et veut permettre la tranquillité que recherchent ces espèces, il
est donc primordial de conserver cette tranquillité.
- Communiquer avec les collectivités et les agences de tourisme pour une sensibilisation du
public.
Propositions :
- Faire respecter une zone de tranquillité pendant la nidification des grands rapaces (zone
d’exclusion d’un rayon d’une centaine de mètres autour d’un nid identifié de mars à août).
- Canaliser le tourisme en limitant l’accès à certaines pistes forestières proches de zone de
nidification de rapaces.
- Ne pas faire d’exploitation forestière d’avril à juillet.
- Dans le cadre de la législation actuelle (Art. 3 de la Loi n° 76-629 du 10 juin 1976 relative à
la protection de la nature), en cas de coupe prévue dans une parcelle où se trouve une aire de
Circaète Jean-le-Blanc ou d'Aigle botté, que ce soit une coupe d’amélioration ou une coupe
définitive ; conserver l’arbre porteur de l’aire et un îlot de vieillissement d’une surface de
l’ordre de 2 ha autour de l’aire du rapace.
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Numéro : F2-5
Thème : Aménagement du territoire :
Titre : Sécurisation des lignes à haute tension pour le respect des corridors à oiseaux
migrateurs et des sites à rapaces.
Constat :
Les gorges de la Dordogne sont un des treize principaux couloirs de migrations d’oiseaux
migrateurs, de plus elles abritent de nombreuses populations de grands rapaces.
On comptabilise dix sept barrages sur les gorges de la Dordogne et ses affluents (cinq sur la
Dordogne).
Seules quelques lignes proches des retenues possèdent des sécurisations contre la collision de
l’avifaune.
Objectifs :
- Mettre en sécurité la ligne électrique à haute tension pour éviter collisions et électrocutions
d'oiseaux (pose de spirales rouges et blanches sur les câbles).
- Pose systématique de ces sécurités lors du renouvellement ou la création de lignes.
Propositions :
- la DIREN et la SEPOL doivent entreprendre une action auprès des gestionnaires de retenues
pour le respect de la réglementation en faveur de la sécurisation des lignes électriques.
- Appuyer cette volonté de sécurisation lors de la réalisation du document d’objectif ZPS
gorge de la Dordogne.
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3. – Gestion forestière
Numéro : F3-1
Thème : Gestion forestière :
Titre : Privilégier une meilleure gestion des peuplements existants en mettant en place une
politique forte d’amélioration des peuplements feuillus pour la préservation du paysage et de
la biodiversité.
Constat :
Lors des deux dernières décennies, l’objectif prioritaire au niveau régional a été le
développement et la vulgarisation des techniques sylvicoles liées à la production de bois
d’œuvre résineux. Ceci était un impératif compte tenu de l’importance des reboisements
d’après guerre aidés par le Fonds Forestier National (FFN). Aujourd’hui ces techniques
commencent à être maîtrisées par les propriétaires forestiers. Longtemps mis en attente, le
massif feuillu nécessite aujourd’hui de voir se mettre en place, de façon urgente, les moyens
techniques et financiers de sa mise en valeur. En effet, on voit de plus en plus se généraliser
trop facilement les pratiques de coupes rases et/ou de transformation en plantation résineuse,
même dans les zones de pentes telles que les gorges de la Dordogne et ses affluents. La
pression due au développement de la filière bois énergie et la création d’usines à bois,
demandeuse de grande quantité de bois, peut générer des modifications irréversibles. La seule
pratique d’exploitation utilisée dans les gorges est la coupe rase. De part la qualité des
peuplements et la topographie des sites, c’est la seule méthode d’exploitation proposée soit
disant économiquement rentable (proposition faite la plupart du temps par des coopératives
forestières, pourtant certifiées gestion durable par le certificateur PEFC Limousin).
Objectifs :
- Travailler au profit d’arbre objectif ayant un intérêt économique, écologique et/ou social.
Dans les gorges, les essences à privilégier sont le hêtre, le chêne, merisier, tilleul, frêne, les
vieux châtaigniers et les pins sylvestre.
- Améliorer la qualité du peuplement (économique : tige rectiligne et propre, de préférence de
franc pied ; écologique : les arbres à loges, à larges fourches, les îlots de pins en crête, les
arbres sénescents ; social : les vieux châtaigniers, les vieux chênes d’anciens bord de
champ,…
- Obtenir une répartition des tiges aussi homogène que possible pour former un peuplement
complet à terme (120 tiges/ ha).
- Possibilité de laisser ou créer des trouées au sein du peuplement (le diamètre de la trouée
doit être au minimum égal à la hauteur du peuplement (pour permettre le développement de la
régénération naturelle) et au maximum de deux fois cette hauteur (pour conserver une
ambiance forestière) (Harris, 1984).
- Obtenir une densité finale variable selon les essences (hêtre : de 80 à 120 tiges/ha ; chêne :
de 100 à 150 tiges/ ha), mais en moyenne de 100 à 120 tiges/ ha soit de 8 à 10 m entre chaque
tige désignée.
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Perspectives :
Les parcelles ainsi améliorées peuvent permettre de sortir de 70 à 120 stères/ ha valorisable en
bois de chauffage auprès des habitants de communes proches qui le souhaitent en faisant
travailler des entreprises locales.
Il est possible aussi aux propriétaires de proposer par voie municipale, d’affiche ou d’annonce
de venir faire son bois sur ses parcelles. Il fera alors la sélection des arbres à couper lui-même
ou fera appel à un expert forestier ; l’avantage de cette solution étant qu’il conserve la
maîtrise d’œuvre et peut donc favoriser le respect de la biodiversité lors de l’exploitation.
Ce type d’opération permet de valoriser la parcelle forestière, de préserver la biodiversité, et
de proposer une alternative aux propriétaires souhaitant faire de l’exploitation forestière dans
les forêts feuillues de pente (alternative pour empêcher les coupes rases).
Les gorges possèdent de nombreux anciens chemins dans les parcelles utilisés pour les
charbonnières et pour accéder aux anciens champs et pâtures. Ce type d’exploitation en
amélioration peut être effectué seulement en rouvrant ces anciens chemins sans besoin de
créer de nouvelles dessertes forestières pouvant perturber cet écosystème de gorge.
Action :
- mettre en place cette gestion sylvicole pour les fiches actions F3-2, F3-3 et F1-2.
Intérêts :
- Une valorisation de sa forêt en conservant des arbres objectifs à but économique, écologique
et social.
- Une alternative aux pressions en demande de bois énergie à un niveau local.
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Numéro : F3-2
Thème : Gestion forestière :
Titre : Proposition de partenariat entre le CREN et le CRPF Limousin lors de convention de
gestion entre le CREN et des propriétaires forestiers.
Constat :
Depuis le début de l’année 2007, de plus en plus de propriétaires forestiers se rapprochent du
Conservatoire des Espaces Naturels pour savoir ce qui peut être fait en matière de
préservation du patrimoine naturel et de protection d’espèces. Des propriétaires contactent
aussi de plus en plus le CREN pour la gestion proprement dite de leurs parcelles forestières.
Objectifs :
Le CREN Limousin souhaite que le CRPF s’associe à cette action envers les propriétaires en
jouant leur rôle de conseiller en gestion forestière. Le CREN sera alors là pour réaliser des
études écologiques et pour développer avec le CRPF une gestion écologique auprès des
propriétaires demandeurs.
Perspectives :
- Réaliser ou renouveler des PSG, RTG (règlement type de gestion) ou code de bonne
conduite sylvicole en y incorporant les inventaires et suivis écologiques.
- Les conventions de gestion entre CREN et propriétaires forestiers doivent aboutir à un plan
de gestion en accord avec les schémas régionaux de gestions sylvicoles.
- Les plans de gestion et études écologiques menés par le CREN doivent être proposés au
CRPF comme document de gestion agrée pour le propriétaire
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Numéro : F3-3
Thème : Gestion forestière :
Titre : Proposition de conseils pour la prise en compte de la biodiversité lors de la réalisation
d’un Plan Simple de Gestion ou son renouvellement dans les forêts feuillues.
Constat :
L’État français s’est engagé, à Rio de Janeiro, en faveur d’une meilleure prise en compte de la
biodiversité dans la gestion des ressources, celle des milieux naturels et l’aménagement du
territoire. Le processus d’Helsinki auquel la France a également adhéré conduit peu à peu à
faire la preuve que la gestion forestière est durable (par l’intermédiaire d’un système
d’indicateurs).
En Limousin, les forêts feuillues de pente ainsi que les forêts anciennes sont primordiales. La
région, ainsi que les réseaux environnementalistes s’accordent à dire qu’il faut préserver ces
derniers écosystèmes forestiers fonctionnels.
Le CRPF propose une visite au propriétaire en fin de PSG, RTG ou CBPS pour permettre un
renouvellement rapide.
Objectifs :
Sur la base du volontariat par le propriétaire, le CRENL peut se joindre au CRPF lors du
renouvellement de PSG, RTG ou Code de bonne pratique sylvicole pour proposer des conseils
de gestion afin de conserver et voir d’améliorer la biodiversité au sein de leurs parcelles.
Propositions :
- Une journée avec le propriétaire (à sa demande) lors du renouvellement de PSG, RTG, ou
code de bonne conduite sylvicole pour des forêts feuillues afin de proposer des conseils et
faire connaître aux propriétaires, les richesses naturelles de ses parcelles.
- Une communication entre écologues et forestiers sur la gestion des forêts feuillues de gorges
et/ ou les forêts anciennes (de plus de 150 ans).
Perspectives :
- Lors de la création d’un PSG, RTG ou CBPS, les propriétaires font de plus en plus appel aux
coopératives forestières et aux experts indépendants (du fait de la complexité croissante des
documents de gestion). Le CRENL pourrait s’associer aussi avec ses entreprises lorsque le
propriétaire souhaite appréhender son patrimoine naturel.
- Il est possible aussi de proposer un plan de gestion réalisé par le CREN du Limousin et qui
fera office de document de gestion pouvant être agréé par le CRPF.
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Numéro : F3-4
Thème : Gestion forestière :
Titre : Favorisation d’îlot de pin sylvestre pour le maintien de leur site de nidification.
Constat :
La longue liste des espèces remarquables, protégées ou non, rend compte de la richesse
patrimoniale incomparable des gorges de la Dordogne et ses affluents. Parmi les oiseaux,
l'Aigle botté (Hieraaetus pennatus) et le Circaète Jean-le-Blanc (Circaetus gallicus) sont des
espèces emblématiques des gorges. Ils y nichent et font l'objet d'une surveillance régulière.
En tant que massif forestier jeune, il regorge de zone à pin sylvestre, le plus souvent de forme
tabulaire arrivé à maturité. Les pins sylvestres de crêtes et de haut de versant sont
particulièrement bien adaptés pour accueillir un nid de circaète. En effet, avec l’âge, les pins
sylvestres ont tendance à s’affaisser et faire « la table ». Ces arbres sont particulièrement
apprécier comme lieu de nidification par les circaètes.
Objectifs :
- La mise en place de la ZPS gorge de la Dordogne a pour but la préservation des sites de
nidification de grands rapaces, il est donc primordial de réfléchir à des orientations de gestion
sylvicole pour favoriser son maintien.
- Le pin sylvestre, en tant qu’essence pionnière, va devoir subir une gestion adaptée pour
perdurer.
Propositions :
- Dans les peuplements de pins, conserver des arbres propices à l'installation des rapaces (pins
à cime tabulaire, accessibles, dans un secteur tranquille, proches de zones ouvertes pour le
Circaète Jean-le- Blanc), principalement dans les zones de crêtes et en haut des versants.
- Maintenir la présence de hêtres et de chênes matures et /ou sénescent dans les zones de
crêtes et en haut des versants.
- En fonction des potentialités locales, gestion des vieux peuplements de pins de manière à
assurer une pérennité de l'offre en milieux potentiellement favorables aux rapaces forestiers,
avec un maillage régulier à l'échelle du massif, si nécessaire en constituant des îlots de
vieillissement.
- Dans le cadre de la législation actuelle (Art. 3 de la Loi n° 76-629 du 10 juin 1976 relative à
la protection de la nature), en cas de coupe prévue dans une parcelle où se trouve une aire de
Circaète Jean-le-Blanc ou d'Aigle botté, que ce soit une coupe d’amélioration ou une coupe
définitive ; conserver l’arbre porteur de l’aire et un îlot de vieillissement d’une surface de
l’ordre de 2 ha autour de l’aire du rapace.
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Numéro : F3-5
Thème : Gestion forestière :
Titre : Respect de l’état et de la qualité des cours d’eau (ruisseaux, zones de ruissellement et
talwegs) et limitation de l’impact de l’exploitation forestière sur les sols et les chemins.
Milieux concernés : cours d’eaux (rivières, ruisseaux, zones de ruissellement et talwegs)
Constat :
Lors de coupe dans les gorges, de nombreux exploitants forestiers montrent peu d’intérêt au
respect de la qualité des cours d’eau. En effet, les forêts de gorges sont traversées par de
nombreux ruisseaux, zones de ruissellement (très fragile et possédant une biodiversité propre)
et les talwegs.
De plus lors de coupe à blanc, les sols forestiers encore jeune subissent de profondes
modifications et le cycle forestier repart de zéro (voir même bloqué). Ces zones de fortes
pentes sont aussi soumises à de fortes érosions et on retrouve un sol à nu, les particules du sol
(ainsi que les déchets de coupe) se retrouvent dans les ruisseaux (embâcle, colmatage des
cours d’eau, eutrophisation,…).
Dans le cadre de la mise en œuvre de la Charte du PNR Millevaches en Limousin, de la
réflexion pour la mise en œuvre de la directive cadre européenne sur l’eau (DCE) et de la
rédaction du nouveau SDAGE (schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux)
Adour Garonne, l’État et l’Agence de l’eau Adour Garonne ont soumis au PNR une action
test, visant à développer des politiques préventives. Les thématiques abordées sont les
suivantes :
1. Accompagnement du monde de la forêt pour une prise en compte de l’eau et des
milieux aquatiques comme ressource du territoire.
2. Consultation du public et gouvernance : mise en place du comité territorial de l’eau.
3. Préservation et valorisation des zones humides, singulièrement des tourbières, et
cours d’eau.
4. Implication dans une démarche de concertation autour de la gestion des plans d’eau
(pollutions / connexions avec les cours d’eau / gestion halieutique…)
Objectifs :
Mettre en place d’une exploitation forestière dans les gorges respectueuses des sols, de la
qualité des cours d’eau et de la biodiversité.
S’appuyer sur le travail effectué par le parc pour préserver la qualité des cours d’eau dans les
gorges de la Dordogne et de ses affluents
Actions techniques :
- Formation :
- Sensibiliser et former les forestiers à une exploitation forestière
respectueuse de la ressource en eau (exemple du Nord-Est de la France).
- Former les futurs salariés à ces problématiques, par exemple au niveau
de l’école forestière de Meymac.
- Plantation :
- Proposer des itinéraires techniques sylvicoles permettant de préserver
la qualité de l’eau.
- Restaurer les boisements rivulaires par transformation progressive.
- Ne pas stocker des andains sur des zones humides.
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- Plantation sur des pentes inférieure à 15 %.
- Exploitation :
- Ne pas traverser les cours d’eau sauf sur des passages adéquats que ce
soit pour les éclaircies ou pour les coupes.
- Prendre en compte les périodes de reproduction, d’éclosions et
d’émergence des différentes espèces de poissons pour le choix de la période des travaux
sylvicoles.
- Eviter des coupes à blanc sur des surfaces trop importantes
(supérieures à 4 ha).
- Éviter de laisser à proximité des cours d’eau les rémanents
d’exploitations (branches…) lors d’éclaircies ou de coupes.
- Mettre les andains perpendiculaires à la pente pour retenir au
maximum les particules fines.
- Privilégier des techniques plus respectueuses des cours d’eau pour
l’export des bois de la parcelle comme le câblage par exemple.
Financeur envisagé :
L’Agence de l’eau Adour Garonne
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Numéro : F3-6
Thème : Gestion forestière :
Titre : Proposition d’étude d’impact systématique lors de la création de voies de dessertes
forestières ainsi que de places de dépôt.
Constat :
La filière bois en Limousin est en train de se tourner vers le bois énergie pour rentabiliser les
parcelles feuillues, soit disant de qualité médiocre. Or, pour exploiter une parcelle, il faut que
celle-ci soit accessible aux engins forestiers. Mais au sein de l’écosystème forêt de gorges, la
réalisation de pistes forestières doit être réfléchie. Ces pistes peuvent nuire à la quiétude des
rapaces et des mammifères sauvages (chiroptères, loutres, genettes).
Les études de schémas directeurs de voirie et d’équipement forestiers (SDVEF) ont été
financées lors de différents contrats de plan Etat Région. La réalisation des équipements a
bénéficié de taux d’aide attractifs (70 à 90 % selon les années). A l’heure actuelle, le
financement est de 70 % pour un projet tel que les schémas de massif, 40 % pour la mise en
place d’un équipement individuel. A cela, le Conseil Général de la Corrèze octroie une
majoration de 10 % dans certains cas. Le taux de réalisation globale de ces projets est de
l’ordre de 40 %. Au départ, plus de 8 % de ces projets ont été proposés dans les gorges de la
Dordogne et ses affluents (plus de 5 % dans le périmètre ZPS gorges de la Dordogne).
Plusieurs de ces projets ont déjà été réalisés et ils n’ont pas tous été soumis à une étude au
préalable avant leur réalisation.
Objectifs :
- Lors de la réalisation de plan de développement de massif forestier, les projets de voirie dans
les zones de fortes pentes sont à proposer seulement après la réalisation d’une étude d’impact
et après consultation des associations naturalistes.
- La réalisation de tous projets dans des zones de fortes pentes doit être soumis à une étude
d’impact paysagère et écologique avant d’envisager sa réalisation.
Action :
- Comparer à l’aide du SIG, les zones tampons de site de nidification des rapaces et
chiroptères connus avec le tracé des projets de pistes forestières.
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Numéro : F3-7
Thème : Gestion forestière :
Titre : Implication forte du CREN dans la mise en place d’un observatoire des pratiques
forestières en lien avec l’environnement et les milieux naturels.
Constat :
Le CNASEA et le CRPF veulent réaliser une évaluation des politiques publiques en matière
de préservation de l’environnement. Pour cela, il souhaite mettre en place un observatoire des
pratiques forestières en lien avec l’environnement. Le CREN est invité à faire partie du
comité de réflexion de cet observatoire, avec le Conseil Régional du Limousin, LE PNR
Millevaches, les coopératives forestières, les propriétaires forestiers, la DRAF et le Lycée de
Meymac. Le principal axe de discussion a été le respect des zones humides au sein de
parcelles forestières.
Objectifs :
Le CREN doit être présent à cet observatoire afin de proposer des améliorations en termes de
pratiques forestières. ENL a une très forte expérience de la gestion des zones humides et peut
apporter son aide à la mise en valeur de ces zones au sein de parcelles forestières. De plus, cet
observatoire peut permettre aux forestiers de comprendre les autres enjeux environnementaux
en forêt (respect du bois mort, des arbres à loges, des perturbations engendrées par les projets
de dessertes forestières sans étude d’impact au préalable, les dangers de la coupe à blanc
systématique, le respect des sols forestiers, le franchissement des cours d’eau,…).
Perspectives :
- Une incorporation croissante des enjeux environnementaux lors des pratiques forestières.
- Une prise de conscience de l’importance de la forêt de feuillus dans les gorges et/ ou
anciennes.
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Numéro : F3-8
Thème : Gestion forestière :
Titre : Proposition d’implication du CREN dans la mise en place des indicateurs de la
biodiversité forestière proposés par la DRAF.
Constat :
La DRAF Limousin a mandaté Limousin Nature Environnement pour une étude d’indicateur
de biodiversité en forêt, dans le cadre de la politique de gestion durable proposée par PEFC
Limousin. Au sein du critère 4 (Une gestion forestière attentive à la biodiversité) du document
cadre de sur sa politique de qualité de la gestion forestière durable en Limousin, PEFC
Limousin propose en axe 11 d’améliorer la connaissance du milieu et de sa qualité
environnementale en créant un indicateur de la biodiversité en forêt.
Dans le cadre de cette étude prospective, les associations de protection de la nature du
Limousin et les chasseurs membres du comité de pilotage ont été sollicités pour élaborer des
indicateurs et leurs protocoles, en fonction des compétences disponibles en leur sein. Sont
concernés au titre des associations de protection de la nature régionale :
- la SEPOL, Société d’étude et de protection des oiseaux du Limousin,
- le G.M.H.L., Groupe mammalogique et herpétologique du Limousin,
- la S.E.L., Société entomologique du Limousin.
La Société d’étude et de protection des oiseaux du Limousin a été mandaté par
Limousin Nature Environnement pour désigner des indicateurs de la biodiversité forestière.
Pour cela la SEPOL se propose de réaliser une synthèse des travaux déjà réalisés : Atlas des
oiseaux nicheurs en Limousin, L'avifaune nicheuse rare et menacée en Limousin, L'inventaire
et la classification des zones d'intérêts ornithologique en Limousin et Rapaces nicheurs de
France - Distribution, effectifs et conservation. De plus, la SEPOL se propose pour faire le
Suivi temporel des oiseaux communs par échantillonnages ponctuels simples. Le STOC EPS
est un programme de suivi des populations d'oiseaux nicheurs selon un protocole mis en place
par le Centre de recherche sur la biologie des populations d'oiseaux (CRBPO) du Muséum
National d'Histoire Naturelle.
Le Groupe mammalogique et herpétologique du Limousin a désigné des indicateurs de
la biodiversité forestière. Leur suivi doit permette d’évaluer l’impact de pratiques forestières
sur la faune. Cette demande s’inscrit dans le cadre de la politique de certification forestière
PEFC. Les espèces retenues par le GMHL pour répondre à cette problématique sont les
chauves-souris. En raison d’une forte spécialisation dans leurs niches écologiques, les
chauves-souris sont très sensibles au mode de gestion forestière pratiquée. Des cortèges
d’espèces peuvent donc être constitués en fonction des caractéristiques de leurs boisements de
prédilections et ils peuvent, en ce sens, être jugés comme de bons bioindicateurs forestiers.
La Société entomologique du Limousin a proposée une liste des coléoptères
saproxyliques indicateurs de forêt à haute valeur patrimoniale.
L’Office national de la chasse et de la faune sauvage a élaboré un protocole
concernant le suivi des populations de chevreuils qui devrait être expérimenté pour la période
2007-2011 dans les trois départements du Limousin. Ce protocole est basé sur la mise en
place de suivis d’indices de consommation, d’indices kilométriques d’abondance (IKA) et de
relevés de dégâts sur jeunes plantations. L’objectif, issus des ORGFH (OR7), est de trouver
des éléments permettant de maîtriser la gestion quantitative du grand gibier selon les
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potentialités des milieux naturels, agricoles et forestiers, l’objectif primaire étant dans un
premier temps de valider les protocoles d’expérimentation (DIREN, 2005).
Objectifs :
- Connaître les influences des pratiques forestières et des types de forêt sur la biodiversité.
- Avoir une meilleure connaissance de la biodiversité en forêt.
Perspectives :
En tant que propriétaire de forêt, le CREN peut se proposer pour que ses parcelles soient
suivies. En effet, le Conservatoire a actuellement en propriété 110 ha répartis sur 6 sites dont
la plus grande partie se situe sur la commune de Saint Pantaléon de Lapleau au lieu-dit La
Vieille Eglise. Le Conservatoire applique la non gestion sur ces parcelles forestières. Elles
pourront ainsi être de véritables parcelles témoins de l’évolution naturelle d’une forêt en
Limousin.
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Numéro : F3-9
Thème : Gestion forestière :
Titre : Guide de bonnes pratiques de gestion pour la préservation du milieu naturel destiné
aux gestionnaires et propriétaires forestiers en collaboration avec le CRPF.
Constat :
Les propriétaires de parcelles forestières ont une méconnaissance de leurs patrimoines
naturels, historiques et culturels. Pourtant, de plus en plus de propriétaires sollicitent le CREN
pour une valorisation écologique de leur parcelle. De plus, de nombreuses communes
proposent des activités touristiques en lien avec la forêt et sa biodiversité.
Objectifs :
La réalisation d’un guide proposant des actions simples en faveur de la biodiversité présentes
dans les forêts de feuillus des gorges de la Dordogne.
L’illustration par des espèces phares des gorges et encore méconnues des propriétaires et
touristes.
Des propositions de gestion en faveur de cette biodiversité.
Situation actuelle :
Bien que le CRPF, l’ONF et la DRAF jouent pleinement leur rôle de conseil en matière de
gestion forestière, il y a encore un manque d’information sur le patrimoine naturel présent sur
les parcelles forestières des gorges de la Dordogne. Il parait donc indispensable de proposer
aux propriétaires un guide en faveur du respect de l’environnement.
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4. – Connaissance écologique et naturaliste :
Numéro : F4-1
Thème : Connaissance écologique et naturaliste :
Titre : Proposition de suivi par placettes permanentes du caractère naturel des forêts d’ENL.
Constat :
Depuis 10 ans, le Conservatoire Régional des Espaces Naturels du Limousin s'intéresse aux
forêts de pente des gorges de la Dordogne. Il possède, actuellement 110 hectares de forêts de
pente répartis sur six sites. Ces forêts sont en gestion de type non intervention et ont pour but
la préservation des habitats. Hors, bien que ces parcelles forestières soient préservées, le suivi
scientifique nécessaire à la compréhension de cet écosystème n’est pas réalisé. Il est donc
important de comprendre l’évolution du caractère naturel de ces forêts. Les forêts feuillues
des gorges de la Dordogne et de ses affluents, bien que encore jeune (recrus naturels depuis le
début du XXe siècle), n’ont subi que très peu d’intervention humaine. Hors pour les
scientifiques, l’optimum écologique, c’est-à-dire la situation où les facteurs du milieu sont le
plus favorables à son développement, est représenté par la forêt «primaire». Ces forêts
primaires, qui occupaient plus de 80 % du continent européen après la dernière glaciation,
n’ont cessé de régresser sous la pression de l’Homme. Ces rares lambeaux relictuels (il en
reste moins de 1 %) ne sont pourtant pas encore totalement protégés. A défaut de pouvoir
reconquérir une grande forêt originelle, certaines mesures de protection et de gestion,
augmentant la «naturalité» forestière, peuvent néanmoins en restaurer les caractéristiques
écologiques et le fonctionnement. Le degré de naturalité d’un écosystème correspond à son
degré de similitude avec l’écosystème «originel», celui qui se trouverait à sa place si aucune
perturbation anthropique n’avait modifié la dynamique, la structure et la composition
forestière (Gilg, 2004).
Objectifs :
- L’objectif du CREN est donc de mettre en place un suivi par placette permanente du
caractère naturel de leur parcelle. Pour cela, ils peuvent se servir du protocole de suivi des
espaces protégés, résultat du groupe de travail animé par M. Bruciamacchie (mars 2005). Ce
protocole met l’accent sur la caractérisation du bois mort ─ Comme l’ont démontré certains
auteurs, le bois mort est souvent la variable qui explique le mieux la biodiversité forestière.
Plus le bois mort est varié (différents microhabitats) et plus le nombre d’arbres morts de gros
diamètre est important, plus la diversité sera élevée et le nombre d’espèces patrimoniales
important (menacées à l’échelle régionale) ─ ; l’analyse du flux de bois mort, aussi bien les
apports que les départs ; le suivi du bois sur pied et de son renouvellement ; l’impact par les
cervidés.
- En plus de ce suivi, le Conservatoire pourrait réaliser un suivi flore, un suivi temporel des
oiseaux communs (STOC-EPS) et un suivi du peuplement.
- Le CRENL pourrait mettre en place un marteloscope sur ces parcelles dans un but
pédagogique.
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Perspectives :
Ce suivi pourrait être proposé au deux BTS proches de ce site que sont le BTSA gestion
forestière de Meymac et le BTSA protection de la nature de Neuvic.
Le BTS de Meymac pourrait lui suivre le volume de bois mort et ses flux, le suivi du bois sur
pied et son renouvellement et de l’impact des cervidés.
Le BTS de Neuvic pourrait travailler sur un protocole pour le suivi de la flore, de l’impact des
cervidés, d’un STOC-EPS et du suivi du bois mort.
Dans le premier cas, les élèves forestiers accentueraient leurs connaissances
multifonctionnelles de la forêt ; dans le second cas, les élèves naturalistes pourraient faire un
inventaire complet de la faune et la flore présentes dans une forêt à caractère naturel.
Le CRENL peut proposer aussi un protocole commun et réaliser sur leur parcelle un
marteloscope. Les deux BTS travailleraient sur un projet commun et une coopération entre les
deux écoles permettrait un échange de point de vue sur un même lieu et un même exercice,
dans un but pédagogique
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Numéro : F4-2
Thème : Connaissance écologique et naturaliste :
Titre : Compléments d’inventaires naturalistes.
Constat :
Malgré le caractère exceptionnel des gorges de la Dordogne et ses affluents, un complément
d’inventaires est nécessaire pour la maîtrise des connaissances sur ce site.
Objectifs :
Dans le cadre de la préservation des gorges, il est nécessaire de contribuer à compléter les
informations concernant le fonctionnement et les espèces animales et végétales qui les
peuplent. En effet, de nombreux groupes sont encore très mal connus au sein de ces milieux.
Thèmes de recherches possibles :
- Les champignons associés au bois mort.
- Les lichens et mousses au sein des forêts feuillues.
- L’avifaune des gorges.
- Les insectes du complexe saproxylique.
- Le complément de recherche sur les espèces floristiques et faunistiques
patrimoniales des gorges.
- Les pratiques de gestion favorables aux oiseaux, reptiles, mammifères, insectes et
amphibiens.
- Les chiroptères.
Partenaires potentiels : Faculté de pharmacie de Limoges, Pic noir, Société d’études et de
protection des oiseaux en Limousin (SEPOL), Groupe mammalogique et herpétologique du
Limousin (GMHL), Société entomologique du Limousin (SEL), Société mycologique du
Limousin (SML)…
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Numéro : F4-3
Thème : Connaissance écologique et naturaliste :
Titre : Prospection pour une meilleure connaissance des sites de nidification de grands
rapaces.
Constat :
Pour pouvoir réagir aux pressions (dessertes forestières, routes, évolutions touristiques, les
exploitations forestières par coupe rase) qui perturbent la tranquillité des espèces rares ou
menacées dans les gorges, une prospection plus approfondie doit être réalisé pour connaître
l’emplacement des sites de nidification.
La SEPOL, accompagnée de nombreux ornithologues bénévoles font un suivi régulier des
grands rapaces présents dans les gorges de la Dordogne et ses affluents. Mais faute de
moyens, les inventaires sont encore incomplets et cela nécessite de nouvelles prospections.
L’étude « L'avifaune nicheuse rare et menacée en Limousin » commandé par la DIREN en
2000, n'a pas été réactualisé à ce jour. Pour être efficace, ce document de travail doit être revu
tous les 5 à 10 ans.
Objectifs :
- Avoir une connaissance complète et régulière des grands rapaces nicheurs dans les gorges de
la Dordogne et ses affluents.
- réactualisation de « L'avifaune nicheuse rare et menacée en Limousin ».
Proposition :
Compléter les inventaires de nids pour pouvoir les protéger (repérer les aires de rapaces en
hiver).
Partenaire : SEPOL
Financeur envisagé : la DIREN Limousin
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5. – Communication et formation
Numéro : F5-1
Thème : Communication et formation :
Titre : Informer les professionnels du tourisme du respect de la tranquillité du massif pour les
grands rapaces présents dans les gorges de la Dordogne et ses affluents.
Constat :
Les Comités départementaux du tourisme et le comité régional du tourisme communiquent de
plus en plus sur les espaces naturels remarquables du Limousin.
De plus en plus de personnes sont attirés par le coté tranquille des gorges et des ses
nombreuses attractions (parcours de pêche, de randonnée, de chasse, richesse naturelle,
historique et culturelle, tourisme motorisé (quad, 4*4).
De nombreux belvédères présentent des illustrations sur la richesse avifaunistique.
Objectifs :
- Sensibiliser les professionnels du tourisme à la valeur culturelle et patrimoniale des gorges
de la Dordogne et ses affluents.
- Sensibiliser les professionnels du tourisme à la présence de grands rapaces et à leur besoin
de quiétude.
- Mettre en avant sur les guides de randonnées et de tourisme, le besoin de tranquillité de ces
rapaces.
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ANNEXE 2 : Synthèse des entretiens par thématique :
Afin de faciliter la lecture, une synthèse globale des structures et thèmes abordés a été réalisée
avant la présentation de chaque entretien
Liste des organismes et structures rencontrés :
L’ONF, le CRPF, le conseil général de Corrèze, la DIREN, la DRAF/SERFOB, le
CNASEA, l’ONCFS, la SAFER, l’ONEMA, la fédération de chasse, EPIDOR (établissement
public interrégional du bassin de la Dordogne), les représentant du service Environnement des
communautés de commune de la Haute Dordogne et de Ventadour, le pays d’Egletons, le
Conservatoire Botanique National du Massif Central, le Conservatoire du Littoral et des zones
lacustres, l’Université de Limoges, et aussi toutes les associations de protection de la nature
travaillant sur ce site ; SEPOL (Société d’Etudes Pour les Oiseaux du Limousin), le GMHL
(Groupe Mammalogique et Herpétologique du Limousin), La fédération Forêt Nature
Environnement, l’association Pic Noir, le Conservatoire régional des espaces naturels
d’Auvergne, ainsi que PEFC Limousin, les groupements de propriétaires forestiers, des
experts forestiers indépendants et exploitants et aussi plusieurs professeurs des BTS de
gestion forestière de Meymac et de protection de la Nature de Neuvic.
Thèmes abordés :
1 – Protection contractuelle et réglementaire des milieux :
98
⇒ La législation favorable ou non entourant la préservation des gorges de la Dordogne
et ses affluents.
⇒ Politique actuelle en termes de préservation des espaces naturels.
2 – Aménagement du territoire et gestion forestière :
⇒ Pratiques forestières anciennes, actuelles et à venir.
⇒ Politique forestière en matière de gestion de la biodiversité.
105
3 – Association naturaliste et connaissance écologique :
⇒ Perception des pratiques forestières par les naturalistes.
⇒ Richesse écologique des gorges de la Dordogne.
⇒ Connaissance du terrain.
⇒ Mise en place de suivi pour la biodiversité en forêt.
112
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Synthèse des entretiens
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Synthèse des entretiens :
1 – Protection contractuelle et réglementaire des milieux :
Structure / Profession :
Contact :
Direction Régionale de
l’Environnement (DIREN), service SAPN
Pierre RIGONDAUD
Thèmes abordés :
- Comment ont été réalisées les limites de la ZPS et qui sera le maître d’œuvre du futur
document d’objectif ?
- Comment et qui propose la création de nouvelle desserte forestière dans les gorges ?
- Quels sont les habitats prioritaires au sein des gorges de la Dordogne et ses affluents ?
- Gestion forestière la mieux adaptée dans les gorges pour la DIREN ?
- Politique d’acquisition du CREN dans les gorges de la Dordogne ?
- Suivi du caractère naturel des forêts de feuillus du CREN et des indicateurs de biodiversité
forestière.
- Mise en pace d’usines à chaleur biomasse dans le Limousin.
- Politique du Limousin en matière de Bois-Energie.
Perspectives ou réalisations :
- Soutien de la DIREN pour qu’une partie du document d’objectif sur la ZPS gorge de la
Dordogne soit réalisé par le CREN Limousin.
- Possibilité financière pour l’acquisition de hêtraies à houx sur le plateau de Millevaches, par
contre pas de soutien pour continuer à l’acquisition de bois de pente.
- Aide financière pour la mise en place d’un suivi de la biodiversité et du caractère naturel des
forêts de feuillus dans les gorges.
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Courriel : [email protected]
Structure / Profession :
Contact :
Conseil général de la Corrèze
M. Servière (chef service
environnement)
M. Boutot (Chargé environnement)
Thèmes abordés :
- Le département de la Corrèze veut s’engager dans une valorisation d’espaces naturels avec
la mise en place d’un schéma départemental sur les espaces naturels et les sites remarquables
de la Corrèze. Ce schéma directeur propose un véritable plan stratégique pour sensibiliser les
communes ou leurs communautés à la préservation des espaces naturels considérés comme
prioritaire sur leurs territoires. En effet les communes et les communautés de communes n’ont
pas toutes prises conscience de leur patrimoine.
- Gestion des milieux aquatiques par les EPCI (les établissements publics de coopération
intercommunale).
Perspectives ou réalisations :
- Rédaction en partie de ce schéma départemental par M. Leblanc et M. Seliquer,
respectivement chargé de mission et directeur au CREN Limousin.
- Mise en place d’une politique départementale pour les espaces naturels remarquables (ENR)
et les espaces naturels ordinaires (ENO).
- Ce schéma va permettre de cibler les actions à subventionner par le Conseil général.
Structure / Profession :
Contact :
Société d’Aménagement Foncier
et d’Etablissement Rural (SAFER)
M. Rougier (Technicien)
Mlle Veyssière. (Stagiaire)
Thèmes abordés :
-La Loi d’Orientation Agricole de 1999 qui a élargi le champ d’intervention de la SAFER à la
protection de l’environnement et à la mise en valeur des paysages.
- Depuis 2006, possibilité de préemption au titre de protection des milieux naturels en faveur
de la DIREN et des PNR.
- Possibilité de mise en vieille foncière pour le CREN Limousin
- Possibilité de négociation des prix des parcelles par la SAFER ou le CREN directement.
Perspectives ou réalisations :
- Convention relative à la maîtrise foncière dans les zones naturelles de la région Limousin a
été signée entre le CREN et la SAFER.
- Possibilité de mise en vieille foncière d’une zone prioritaire des gorges de la Dordogne et de
ses affluents pour le CREN Limousin.
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Structure / Profession :
Contact :
Communauté de communes de Ventadour
M. Guérin (Technicien de rivière)
Thèmes abordés :
- La gestion des cours d’eau grâce à un programme de déclaration d’intérêt général des cours
d’eaux sur 5 ans (2007, troisième année) Il travaille sur le réseau secondaire jusqu’aux
sources.
- Les prestataires qui réalisent les opérations techniques
- Le financement des opérations de gestion et d’entretien.
- Les possibilités d’action sur les ouvrages publics : étangs, digues, barrages
- La gestion des sentiers de randonnée.
- L’assainissement public et les enjeux environnementaux.
Perspectives ou réalisations :
- Prise de contact et explication des actions environnementales menées par la communauté de
commune.
Structure / Profession :
Contact :
Communauté de communes
des gorges de la Haute Dordogne
M. .Mennessier (Technicien de
rivière)
Thèmes abordés :
- La gestion des cours.
- La gestion des sentiers de randonnée.
- Gestion forestière adaptée aux gorges.
Perspectives ou réalisations :
- Guide des parcours de randonnée et de VTT.
- Prises de contacts et conseils de site à forts intérêts écologiques et patrimoniales.
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Synthèse des entretiens
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Structure / Profession :
Contact :
Pays d’Egletons
M. Peyrichoux (Animateur)
Thèmes abordés :
- Réunion sur la charte de développement du Pays d’Egletons, initiée par la communauté de
communes de Ventadour Doustre Luzège : suivi de la charte à l’action.
- Création d’une usine à chaleur biomasse sur Egletons qui servira à chauffer les sites
universitaires, l’entreprise Charal, les usines de deuxième transformation de la filière bois en
développement et la future piscine.
- Développement des chemins de randonnée.
- La mise en place d’une charte forestière : développement de schémas de massif forestier.
- Politique de l’ONF pour l’acquisition de parcelles forestières par les communes du Pays
d’Egletons.
Perspectives ou réalisations :
- Plan de développement de massif : approche multifonctionnelle sur 3 ans, mise en œuvre par
le CRPF, financée par le Conseil Régional, Etat, Europe.
- Mise en place d’une volonté de développement de desserte forestière sur le territoire,
véritable projet de développement de la forêt, en accord avec la Loi Orientation Forestière de
2001.
- La charte forestière de territoire se met en place depuis 2001 et est menée par les communes
ou les pays pour induire des actions en partenariat pour développer les massifs forestiers.
- L’ONF se propose pour la gestion des futures parcelles forestières acquises par les
communes.
Structure / Profession :
Contact :
CNASEA/CRPF
M. Camou (CNASEA)
M. Didolot (CRPF)
Thèmes abordés :
- Observatoire des pratiques forestières en lien avec l’environnement et les milieux naturels
- But : monter un observatoire des pratiques forestières, études pour l’instant limité au
Limousin.
Perspectives ou réalisations :
- Mise en place d’un observatoire des pratiques forestières en lien avec l’environnement et les
milieux naturels : organisme associé à cette action : CNASEA, CRPF, DRAF, Conseil
Régional, propriétaires forestiers, PNR Millevaches, coopératives forestières, Lycée de
Meymac, CREN,…
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Structure / Profession :
Contact :
Direction régionale de l’Agriculture et
de la Forêt du Limousin (DRAF)
M. Jugy (Chargé de politique
forestière)
Thèmes abordés :
- Subvention des dessertes forestière et places de dépôts.
- Mise en place d’usines à chaleur biomasse dans le Limousin.
- Etudes d’impact dans les zones à enjeux environnementaux et/ou à fortes pentes.
Perspectives ou réalisations :
- Mise en place d’une circulaire pour la réalisation d’études d’impact lors de création de
dessertes forestières.
- Renseignement sur la mise en place d’usine à chaleur biomasse.
Structure / Profession :
Contact :
Directions Régionales de l'Industrie,
M. Reillac
de la Recherche et de l'Environnement (DRIRE Limousin)
Thèmes abordés :
- Mise en place d’usines à chaleur biomasse dans le Limousin.
- Politique du Limousin en matière de Bois-Energie.
Perspectives ou réalisations :
- Renseignement sur la mise en place d’usine à chaleur biomasse.
Structure / Profession :
Contact :
L’Agence De l'Environnement
et de la Maîtrise de l'Energie (ADEME Limousin)
M. Bardinal
Et M. Lauliac, son directeur
Thèmes abordés :
- Mise en place d’usines à chaleur biomasse dans le Limousin.
- Politique du Limousin en matière de Bois-Energie.
Perspectives ou réalisations :
- Renseignement sur la mise en place d’usines à chaleur biomasse.
- En terme de communication, possibilité de faire une plaquette de communication liant les
espaces naturels, la forêt avec la maîtrise de l’énergie.
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Structure / Profession :
Contact :
L’Office National de l'Eau et
des Milieux Aquatiques (ONEMA Corrèze)
M. Manière (Chargé de mission)
Thèmes abordés :
- Les aménagements piscicoles sur la Dordogne et ses affluents.
- Rôle de l’ONEMA et des APPMA.
- Gestion des cours d’eaux et des ripisylves.
- Préservation des espèces aquatiques patrimoniales.
Perspectives ou réalisations :
- Renseignement sur la mise en place d’usines à chaleur biomasse.
- Note de synthèse sur la gestion des bords de cours d’eaux et sur l’enrésinement de ses bords
de cours d’eau.
- Renseignement sur présence de la moule perlière (Margaritifera margaritifera) et de
l’écrevisse à pattes blanches (Austropotamobius pallipes).
Structure / Profession :
Contact :
Fédération des chasseurs
M. Conjeau (Chargé de mission)
Thèmes abordés :
- Estimation des populations de grands gibiers dans les gorges.
- Ambition du Conservatoire sur la préservation des forêts de gorges
- Renseignement sur les populations d’oiseaux migrateurs et leur présence.
- Elaboration du schéma de gestion cynégétique en cours et application pour la campagne de
chasse 2008-2009.
Perspectives ou réalisations :
- La fédération de chasse souhaite plus de contact avec le CREN Limousin et des conseils sur
la gestion des tourbières et landes humides.
- Une cartographie des réserves de chasse en train d’être réalisé par un stagiaire sera
prochainement à la disposition du CREN Limousin.
- La fédération de chasse est favorable à la mise en place d’une gestion douce et/ou irrégulière
dans les forêts de feuillus des gorges de la Dordogne.
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Structure / Profession :
Contact :
EPIDOR
M. Moinot (Chargé de mission)
(Etablissement Public Territorial du Bassin de la Dordogne)
Thèmes abordés :
- SDAGE (Schéma Directeur d'Aménagement et de Gestion des Eaux) et SAGE (Schéma
d'aménagement et de gestion des eaux) Dordogne.
- Contrat de rivière Cère et Haute Dordogne.
- Politique pour la qualité des eaux.
- PAPI : Programme d’Aménagement et Protection des Inondations, doit accompagner les
actions de terrains, enjeux à inondations pour définir des enjeux qui améliorent l’aval. Gérer
en amont pour prévenir les risques d’inondations en aval.
- PGE : Plan de Gestion d’Etiage : comment gérer le manque d’eau pour ne pas abîmer le
milieu naturel.
- Sur la Triouzoune : diagnostic de la qualité des eaux fait par la communauté de communes
Haute Dordogne (Vincent Mennessier). Cela a pour but de surveiller les risques de
ruissellement des particules du sol, gavés en phosphate et azote.
- Possibilité d’acquisition de la part du CREN sur les gorges du Chavanon, affluent de la
Dordogne.
Perspectives ou réalisations :
- Réalisation en cours PGE Dordogne Vézère.
- Etablissement d’une charte sur la sensibilisation de la haute Dordogne.
- Aide pour monter un dossier de partenariat CREN/ CEPA (Conservatoire des Espaces
Protégés d’Auvergne) pour l’acquisition de parcelles forestières sur les gorges du Chavanon
(limite régionale entre l’Auvergne et le Limousin) avec l’aide de subvention interrégionale
(DIACT).
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2 – Aménagement du territoire et gestion forestière :
Structure / Profession :
Contact :
Centre Régional de la
Propriété Forestière (CRPF)
Mme Cacot (Ingénieur)
M. Rival (Technicien)
M. Nigen (Technicien)
Thèmes abordés :
- Plan de développement de massif des gorges de la haute Dordogne.
- Schéma directeur de voirie et d’équipements forestiers du massif des gorges de la haute
Dordogne.
- Plan de développement de massif Vianon Luzège.
- Réalisation du plan simple de gestion du CREN Limousin.
- Prise de contact de propriétaire susceptible d’être intéressés par une convention de gestion
sur leur parcelle forestière dans les gorges avec le CREN.
- Mise en place d’usines à chaleur biomasse dans le Limousin.
- Le développement de la filière Bois-Energie.
- Le Conseil Régional du Limousin avait mis en place en 1998-99, un programme de
développement rural (PDR) sur la gestion et la réhabilitation du feuillus en Limousin (3500 ha
en Limousin étaient visé, 540 ha sur Egletons), après la tempête combien ont été fait ? (sur
Egletons, environ 100 ha ont été réhabilités).
- Pratique forestière ancienne et actuelle sur les gorges de la Dordogne.
- Mise en place des Associations de Développement et d’Animation Forestière (ADAF).
Perspectives ou réalisations :
- Mise à disposition des plans de développement de massif.
- Renforcement du partenariat CRPF-CREN.
- Mise en relation avec l’ADAF Dordogne Ventadour.
- Convention d’échange de données informatiques CRPF-CREN.
- Réalisation d’un PSG où le CREN va incorporer l’inventaire écologique de leurs parcelles.
Ce PSG favorisera la préservation des habitats naturels.
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Courriel : [email protected]
Structure / Profession :
Contact :
L’Office National des Forêts (ONF)
M. Couillard (Ingénieur)
M. Rubagotti (Agent technique)
Thèmes abordés :
- Politique de l’ONF en Limousin.
- Gestion des forêts communales et sectionales, et gestion des forêts du Conservatoire du
Littoral et des Zones Lacustres.
- Localisation des forêts en gestion par l’ONF sur les gorges de la Dordogne.
- Gestion de la Réserve Naturelle régionale de Valette et Frétignes.
- Pratique forestière ancienne et actuelle proposé par l’ONF sur les gorges de la Dordogne.
- Le développement de la filière Bois-Energie.
- La cellule paysage de l’ONF en Limousin.
- Mise en place d’une politique d’incitation à l’acquisition de nouvelles parcelles forestières
par les communes pour leur permettre le développement d’une vraie politique forestière ainsi
que pour répondre aux enjeux d’accueil du tourisme et de préservation du milieu naturel.
Perspectives ou réalisations :
- Réalisation en partenariat de l’étude écologique des forêts du Conservatoire du littoral par le
CREN Limousin, et de l’aménagement forestier par l’ONF (à Bort les Orgues).
Structure / Profession :
Contact :
BTSA Gestion forestière
Lycée de Meymac
M. Grossetête (Professeur)
Thèmes abordés :
- Réflexion sur la gestion forestière adéquate dans les gorges.
- Le développement de la filière Bois-Energie.
- Débardage à câble et à cheval.
- Pratique forestière ancienne et actuelle proposé par le Lycée.
- Mise en place d’un suivi caractère naturel dans les parcelles du CREN.
Perspectives ou réalisations :
- Possibilité de partenariat CREN Limousin-Lycée de Meymac pour un suivi bois mort et
pour un suivi gestion en amélioration de peuplement, avec les élèves du Lycée
- Possibilité de faire du débardage à cheval avec le Lycée de Meymac.
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Courriel : [email protected]
Structure / Profession :
Contact :
Expert forestier indépendant
M. Kreusler
Thèmes abordés :
- Aide à la réalisation d’un plan simple de gestion alliant gestion forestière et prise en
considération des attentes naturalistes.
- Réflexion sur la gestion forestière adéquate à proposer au CREN Limousin.
- Le développement de la filière Bois-Energie.
Perspectives ou réalisations :
- En tant que membre du conseil scientifique du CREN, il va appuyer la proposition de
gestion douce de type amélioration feuillu pour une valorisation des arbres en devenir de
qualité (qualité économique, écologique et patrimoniale) et permettre une régénération
naturelle de qualité (gestion de type forêt à couvert continue ou futaie jardinée).
Structure / Profession :
Contact :
Exploitant scieur
M. Soubranes
Thèmes abordés :
- En tant qu’ancien élève du BTS protection de la Nature du Lycée de Meymac, ainsi
qu’exploitant forestier et scieur de feuillu, M. Soubranes a donné son avis et des conseils pour
la réalisation d’une gestion forestière douce de type amélioration sur les parcelles du
Conservatoire à la vieille église (cette gestion étant ciblée sur 20 ha des 50 ha appartenant au
CREN Limousin).
- En tant que vice président de la commission environnement de la communauté de commune
de Ventadour, il va appuyer les propositions du CREN envers une gestion sylvicole douce (si
cette gestion est adoptée par le CREN), avec peut-être des possibilités d’aide financière.
- Le développement de la filière Bois-Energie.
- Pratique forestière ancienne et actuelle sur les gorges de la Dordogne.
Perspectives ou réalisations :
- Mise en relation avec des bûcherons susceptibles de travailler sur les parcelles du CREN.
- Possibilité de mise en place d’une réunion d’information sur le devenir des parcelles
forestières du CREN à la vieille église avec la communauté de commune Ventadour et les
communes de Saint Panthaléon de Lapleau et de Lapleau.
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Courriel : [email protected]
Structure / Profession :
Contact :
Professeur chercheur
à l’ENGREF de Nancy
M. Bruciamacchie
Thèmes abordés :
- Mise en place d’une gestion de type futaie irrégulière dans les peuplements des gorges de la
Dordogne et ses affluents.
- Mise en place d’un suivi du caractère naturel de la forêt par placette permanente.
Perspectives ou réalisations :
- Conseils sur la gestion de la forêt en irrégulier.
- A permis la prise de contact avec M. Vallaury, chargé de programme forêt auprès du WWF
France, avec M. Génot, chargé de mission au PNR Vosges du Nord et avec M. Gilg, chargé
de mission pour les Réserves Naturelles de France.
Structure / Profession :
Contact :
Réserves Naturelles de France (RNF)
M.Gilg (chargé de mission)
Thèmes abordés :
- Protocole sur forêt gérées et non gérées. La mise en place de ce suivi permettra un descriptif
du bois mort, montrera la modification potentielle d’essence en cas de changement
climatique, les essences qui résisteront,…
- Concept de naturalité biologique et de naturalité anthropique.
- Le rôle de ces forêts de gorge dans la gestion des eaux douces.
Perspectives ou réalisations :
- Mise en relation avec le journal forêt sauvage et naturalité.
- Mise à disposition du protocole de suivi des espaces naturels protégés.
- Nombreux conseils sur la réflexion pour la préservation du massif des gorges de la
Dordogne et de ses affluents.
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Synthèse des entretiens
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Courriel : [email protected]
Structure / Profession :
Contact :
PEFC Limousin
Mme
Fernandes
régionale).
(Déléguée
Thèmes abordés :
- Document cadre PEFC Limousin sur la politique de qualité de la gestion forestière durable
en Limousin.
- Cahier des charges PEFC Limousin en matière de sylviculture
- Surface forestière certifiée dans les communes des gorges de la Dordogne et ses affluents
(actuellement 1236 ha).
- Mise en place d’indicateur de biodiversité forestière. Leur suivi doit permette d’évaluer
l’impact de pratiques forestières sur la faune.
Perspectives ou réalisations :
- Possibilité de suivi la biodiversité forestière par placettes permanentes dans les gorges sur
les parcelles du CREN.
- Réflexion du CREN Limousin pour une certification forestière de leurs parcelles.
Structure / Profession :
Contact :
FSC France
Mme Brodersen
M. Sauvagnat
Thèmes abordés :
- Les agences indépendantes de certification, accréditée par le FSC France
- Document cadre FSC France sur la politique de qualité de la gestion forestière durable en
France.
- Cahier des charges FSC France en matière de sylviculture.
- La mise en place de critères nationaux par FSC France.
Perspectives ou réalisations :
- Possibilité pour le CREN Limousin de suivre l’évolution des critères de gestion durable de
FSC France en faisant partie du comité consultatif de FSC France.
- Possibilité d’adhésion à la certification FSC.
- Réflexion du CREN Limousin pour une certification forestière de leurs parcelles.
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Synthèse des entretiens
109
Courriel : [email protected]
Structure / Profession :
Contact :
Pro sylva
M. Nigen (Technicien CRPF).
Thèmes abordés :
- Réflexion sur la gestion forestière adéquate à proposer au CREN Limousin.
- Le développement de la filière Bois-Energie.
- Gestion sylvicole type Pro sylva.
- Desserte forestière dans les pentes.
- Mise en place des politiques de Pays.
Perspectives ou réalisations :
- Proposer un partenariat Pays-CREN pour la prise en compte de la nature.
- Possibilité de rapprochement CREN-Pro sylva.
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Synthèse des entretiens
110
Courriel : [email protected]
Structure / Profession :
Contact :
ADAF Dordogne Ventadour
(Associations de Développement et
d’Animation Forestière)
Mme De Belinay (Présidente)
M Rival (Animateur)
Thèmes abordés :
- Regroupement de propriétaires.
- Les limites de parcelles.
- Le choix des essences.
- Le martelage, éclaircie, dépressage.
- Valorisation des peuplements feuillus et bois énergie.
Perspectives ou réalisations :
- Adhésion possible du CREN à l’association.
- Contact avec des propriétaires.
- Conseils pour la préservation de la biodiversité.
Structure / Profession :
Contact :
Propriétaire privé
Mme Mifsud
Thèmes abordés :
- Diagnostic écologique.
- Equilibre sylvo-cynégétique.
- Valorisation des peuplements feuillus.
- Futaie irrégulière et gestion sylvicole type Pro sylva.
- Desserte forestière dans les pentes.
Perspectives ou réalisations :
- Convention de gestion entre le CREN et la propriétaire
- Proposition de Réserve Naturelle Régionale sur la propriété
- Propriété test pour la mise en place de convention de gestion entre le CRENL et les
propriétaires forestiers privés
Conservatoire Régional des Espaces Naturels du Limousin
Le Theil - 87510 St-Gence
Tel : 05.55.03.29.07. Fax : 05.55.03.29.30.
Synthèse des entretiens
111
Courriel : [email protected]
3 – Association naturaliste et connaissance écologique :
Structure / Profession :
Contact :
France Nature Environnement (FNE)
Réseau forêt
M. Quérel (Chargé de mission)
Thèmes abordés :
- Qu’est-ce que FNE et le réseau forêt ?
- La certification forestière en Limousin.
- Gestion forestière type Pro sylva.
- Réflexion sur la gestion forestière adéquate dans les gorges.
- Le développement de la filière Bois-Energie.
- Pratique forestière ancienne et actuelle en Limousin.
- Les syndicats de valorisation du territoire mettent en place des actions sans forcement faire
d’étude d’impact, il pense qu’il faut donc faire attention. Il faut d’après lui, la mise en place
d’accord, d’implication des locaux sur leur territoire.
- Le rôle de ces forêts de gorge dans la gestion des eaux douces.
Perspectives ou réalisations :
- Conseil et contact sur la préservation des gorges de la dordogne et ses affluents.
- Mise à disposition de la documention forestière et naturaliste du réseau forêt de FNE.
Conservatoire Régional des Espaces Naturels du Limousin
Le Theil - 87510 St-Gence
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Synthèse des entretiens
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Courriel : [email protected]
Structure / Profession :
Contact :
Office National de la Chasse
et de la Faune Sauvage (ONCFS)
M. Gorceix (Technicien supérieur)
M. Chaumeil (Technicien)
Thèmes abordés :
- L’ONCFS a un rôle de surveillance et de police de la nature et aussi un rôle de conseil et
d’avis technique.
- Mise en place d’une convention avec la SEPOL pour l’étude du faucon pèlerin.
- Le tourisme de chasse pour préserver l’équilibre sylvo-cynégétique
- Les abords de la rivière Dordogne sont-ils en réserve de chasse ?
- Présence du mouflon, du chat sauvage et de la genette dans les gorges de la Dordogne et ses
affluents ?
- Les gorges sont une zone problématique pour la gestion du cerf (actuellement dans les
gorges, on est à environ 200 cerfs sur 1000ha).
- Opération conjointe ONCFS/Gendarmerie/Garde de chasse pour des opérations visant le
contrôle des venaisons, des armes et braconnages, une fois par an, dans le secteur des gorges.
Perspectives ou réalisations :
- Prise de contact
Structure / Profession :
Contact :
BTSA Protection de la Nature
Lycée de Neuvic
Thèmes abordés :
M. Grimonprez (Professeur)
- Réflexion sur la gestion forestière adéquate dans les gorges.
- Le développement de la filière Bois-Energie.
- Débardage à câble et à cheval.
- Pratique forestière ancienne et actuelle.
- Mise en place d’un suivi caractère naturel dans les parcelles du CREN.
- La convention de gestion entre propriétaire forestier et le CREN
- La mise en place d’une réserve naturelle régionale, d’un arrêté de protection de biotope.
- Mise en place d’un sentier d’interprétation sur les parcelles du CREN de la vieille église.
Perspectives ou réalisations :
- Proposition de mise en place d’un sentier d’interprétation par les élèves du Lycée de Neuvic.
- Possibilité de partenariat CREN Limousin-Lycée de Meymac pour un suivi du caractère
naturel d’une forêt en non intervention.
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Courriel : [email protected]
Structure / Profession :
Contact :
Association Pic Noir
M. Reynart (Président)
Thèmes abordés :
- Réflexion sur la gestion forestière adéquate dans les gorges.
- Le développement de la filière Bois-Energie.
- Pratique forestière ancienne et actuelle.
- Mise en place d’un suivi caractère naturel dans les parcelles du CREN.
- La convention de gestion entre propriétaire forestier et le CREN.
-Richesse floristique et avifaunistique des gorges de Dordogne et de ses affluents (Chavanon).
- Pressions forestières sur les forêts de gorges (coupe rase et voie de desserte).
Perspectives ou réalisations :
- Conseil et contact.
Structure / Profession :
Contact :
Association Pic Noir
M. Villa
M. Rouaud
Thèmes abordés :
- Réflexion sur la gestion forestière adéquate dans les gorges.
- Le développement de la filière Bois-Energie.
- Pratique forestière ancienne et actuelle.
- Mise en place d’un suivi caractère naturel dans les parcelles du CREN.
-Richesse floristique et avifaunistique des gorges de Dordogne et de ses affluents (Luzège).
- Pressions forestières sur les forêts de gorges (coupe rase et voie de desserte).
Perspectives ou réalisations :
- Conseil et contact.
- Mise à disposition de documentation sur la naturalité et la gestion forestière dans les
Réserves Naturelles.
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Courriel : [email protected]
Structure / Profession :
Contact :
Faculté de géographie
M. Rouaud (Thésard)
Thèmes abordés :
- L’histoire des gorges de la Dordogne.
- La gestion forestière pour la production de charbon, et ses influences sur les espèces
forestières et leurs gestions.
Perspectives ou réalisations :
- Conseil et contact.
Structure / Profession :
Contact :
Ornithologue
Mlle Nore
M. Cavalin
Thèmes abordés :
- Recherche au Conservatoire Botanique National du Poitou Charente, sur la méthodologie de
mitage pour connaître la superficie minimale d’acquisition de terrain dans le territoire de
rapace pour son maintien et sa préservation.
- Mise en place de convention avec le CRPF, l’ONF, la DDAF, la DIREN ainsi que la SAFER
pour que le CREN soit mis au courant de toute intervention humaine sur les gorges et
qu’ensuite le conseil scientifique du CREN en discute pour voir les actions à mettre en œuvre
en amont ou suite à cette intervention humaine.
- Réflexion sur la gestion forestière adéquate dans les gorges.
- Richesse de l’avifaune des gorges de Dordogne.
- Pressions forestières sur les forêts de gorges.
Perspectives ou réalisations :
- Prise de contact et de conseils.
- Formation à la reconnaissance des rapaces.
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Structure / Profession :
Contact :
Chiroptérologue
Président du Conseil scientifique
du CREN Limousin
M. Barrataud
Thèmes abordés :
- Réflexion sur la gestion forestière adéquate dans les gorges.
- Le développement de la filière Bois-Energie.
- Pratique forestière ancienne et actuelle et développement des pistes forestières.
- Mise en place d’un suivi caractère naturel dans les parcelles du CREN.
- La gestion sylvicole en faveur de la préservation des chauves souris.
- Pressions forestières sur les forêts de gorges.
Perspectives ou réalisations :
- Conseil et contact.
- Radio tracking et initiation à la chiroptérologie.
- Mise à disposition des campagnes de suivi de chauves souris forestières dans les gorges de
la Dordogne et de ses affluents.
Structure / Profession :
Contact :
Conservatoire Botanique National
du Massif Central (CBNMC)
M. Chabrol
Thèmes abordés :
-Richesse floristique des gorges de Dordogne et de ses affluents.
- Pressions forestières sur les forêts de gorges.
Perspectives ou réalisations :
- Conseil et contact.
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Structure / Profession :
Contact :
Groupe Mammalogique et
Herpétologique du Limousin (GMHL)
M. Grugier (Directeur)
Thèmes abordés :
- Le Groupe Mammalogique et Herpétologique du Limousin a été mandaté par Limousin
Nature Environnement pour désigner des indicateurs de la biodiversité forestière. Leur suivi
doit permette évaluer l’impact de pratiques forestières sur la faune. Cette demande s’inscrit
dans le cadre de la politique de certification forestière P.E.F.C.
- Réflexion sur la gestion forestière adéquate dans les gorges.
- Le développement de la filière Bois-Energie.
- Mise en place d’un suivi caractère naturel dans les parcelles du CREN.
- Pressions forestières sur les forêts de gorges.
Perspectives ou réalisations :
- Conseil et contact.
- Mise à disposition du document d’étude sur les indicateurs de la biodiversité forestière. Les
espèces retenues par le G.M.H.L. pour répondre à cette problématique sont les chauves-souris.
Le présent rapport dresse un bilan de l’écologie des espèces régionales, l’état des
connaissances en essayant d’ores et déjà de faire des commentaires sur la répartition des
espèces, compte tenu des pratiques sylvicoles développées dans les différentes régions
forestières limousines.
Structure / Profession :
Contact :
Société d’Etudes et de Protection
des Oiseaux du Limousin (SEPOL)
M. Roger (Directeur)
Mlle Boyer (Stagiaire)
Thèmes abordés :
- Richesse de l’avifaune des gorges de Dordogne et de ses affluents.
- Pressions forestières sur les forêts de gorges.
- Plan de restauration du Milan royal (Milvus milvus).
Perspectives ou réalisations :
- Conseil et contact.
- Mise à disposition des campagnes de suivi de rapaces dans les gorges de la Dordogne et de
ses affluents.
- Mise à disposition des données sur l’étude Milan royal (Milvus milvus).
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ANNEXE 3 : Certification forestière : Comparatif
Initiée en 1992, lors de la conférence de Rio de Janeiro, par l’établissement de principes
traduisant un premier consensus mondial sur les forêts, la démarche de gestion durable des forêts
a connu un développement sensible au cours de la dernière décennie.
« Est considérée comme durable, la gestion des forêts effectuée d’une manière et à une
intensité telles que sont maintenues la diversité biologique des forêts, leur productivité, leur
capacité de régénération, leur vitalité et leur capacité à satisfaire, actuellement, et pour le futur,
leurs fonctions écologiques, économiques et sociales ».
À partir de cette définition, différents systèmes de certification de la gestion durable des
forêts ont été créés. Ils recouvrent des réalités et des approches très variables. Apprécier la
crédibilité de ces systèmes demeure une tâche difficile compte tenu de la complexité des
éléments à prendre en compte, et du fait que certains de ces éléments ne font pas encore l’objet de
mesures définies et reconnues par l’ensemble des parties prenantes.
Actuellement, deux systèmes internationaux, ayant le statut d’organisation internationale
non gouvernementale à but non lucratif, prédominent : FSC (Forest Stewardship Council) et
PEFC (« Pan European Forest Certification » devenu en 2005, en raison de son développement
au niveau mondial, « Program for Endorsement of Forest Certification Schemes »).
FSC : FSC a été créé en 1993 par WWF, Greenpeace et Friends of the Earth. L’objectif visé par
ce système était d’utiliser les mécanismes du marché afin de promouvoir la gestion durable des
forêts tropicales. Constatant les effets pervers des appels au boycott des bois tropicaux, les trois
associations ont cherché un moyen de valoriser ces bois tout en imposant aux professionnels le
respect de critères de gestion durable des forêts. D’où la création du concept de « bois certifié »
qui apporte au consommateur des garanties sur la gestion des forêts et sur la traçabilité des
différents produits à base de bois. En février 2007, la certification FSC pour la gestion durable
des forêts couvrait 87 millions d’hectares dans 75 pays.
PEFC : PEFC a été créé en 1999 à l’initiative des propriétaires forestiers européens qui ont
considéré que le schéma proposé par FSC n’était pas adapté à la structure et à l’organisation de la
forêt privée européenne. Le système PEFC constitue, en fait, un cadre de reconnaissance
mutuelle de systèmes de certification nationaux. L’évaluation de la gestion durable des forêts se
fait au niveau régional et non pas au niveau de la propriété individuelle comme dans le système
FSC. Plusieurs systèmes européens ont été approuvés par PEFC en 2000 et 2001 (Allemagne,
Autriche, Finlande, France, Lettonie, Norvège, Suède), PEFC poursuivant depuis son
développement au niveau international avec des accords de reconnaissance mutuelle passés avec
d’autres systèmes nationaux tels CSA (Canada) et SFI (USA). En févier 2007, la certification
PEFC pour la gestion durable des forêts couvrait 196 millions d’hectares dans 21 pays.
Remarque : Même si la part de marché des marques de certification de la gestion durable
des forêts s’est très sensiblement développée ces dernières années, les surfaces de forêts certifiées
représentent en 2006 environ 280 millions d’hectares, soit moins de 8 % de la surface forestière
mondiale, et les bois certifiés 344 millions de m3 en 2005, soit moins de 22 % du volume du
commerce mondial de bois. Ainsi, s’il convient d’encourager les démarches de progrès visant à la
gestion durable des forêts, l’acheteur public doit tout particulièrement veiller à bien analyser le
marché fournisseur (www.minefi.gouv.fr).
118
Le système français, élaboré avec la participation de forestiers, d’industriels, de France
Nature Environnement, d’agriculteurs et de chasseurs, a été approuvé par le conseil européen de
PEFC en juillet 2001. Au 31 décembre 2005, plus de 4 millions d’hectares de forêts françaises
étaient certifiés PEFC, représentant la totalité de la forêt domaniale, le tiers de la forêt
communale et 10 % de la forêt privée (www.minefi.gouv.fr).
PEFC Limousin : Président : M. de SÈZE, déléguée régionale : Fernanda FERNANDES
L'association PEFC Limousin a pour objectif de développer un système de certification de
la gestion forestière durable qui tienne compte des caractéristiques de la forêt limousine.
Elle est membre de PEFC France. PEFC est composée de trois collèges (producteurs,
transformateurs, consommateurs) qui décident ensemble de la Politique de Qualité à mettre en
œuvre au travers, notamment, de cahiers des charges destinés aux propriétaires et aux
entrepreneurs de travaux forestiers. Les propriétaires adhèrent pour 5 ans et s'engagent à respecter
un certain nombre de règles de gestion résumées dans des cahiers des charges.
Les entreprises s'engagent, elles aussi, sur ces règles (pour les travaux qui les concernent). Elles
mettent en place des "chaînes de contrôle" qui permettent de connaître les quantités de bois
"PEFC" susceptibles d'être commercialisées.
Le document cadre de la politique de qualité de la gestion forestière durable en Limousin se
décline en critères à respecter en adhérant à PEFC Limousin (Chaque critère possède plusieurs
axes à respecter qui sont suivis à l’aide d’indicateurs) :
-
-
-
-
-
Critère 1 : Conservation et amélioration appropriée des ressources forestières :
o Axe 1 : Maintenir les surfaces forestières en étudiant la possibilité de mise en valeur
des terrains abandonnés ou non gérés lorsque cette solution est la meilleure des
points de vue environnemental, social et économique et en respectant l’équilibre
forêts terrains découverts.
o Axe 2 : Augmenter le nombre de forêts dotées d’un document de gestion agréé (par
l’ONF ou le CRPF).
o Axe 3 : Etablir une couverture efficace des catalogues de stations forestières ou les
rendre facilement utilisables lorsqu’ils existent déjà.
Critère 2 : Santé et vitalité des écosystèmes forestiers :
o Axe 4 : Développer des moyens de prévention et de lutte raisonnée contre les
pullulations d’insectes ou le développement de champignons pathogènes.
Critère 2 : Les dégâts de gibier :
o Axe 5 : Développer des règles de gestion sylvicole limitant les risques de dégâts dus
aux populations de grands gibiers.
Critère 2 : Des forêts résistantes aux intempéries :
o Axe 6 : Développer des techniques augmentant la stabilité des peuplements et
favoriser les espèces les plus stables. Poursuivre les études et mettre en place une
formation spécifique sur la stabilité des peuplements.
Critère 3 : Des fonctions de production fortes contribuant à la gestion durable :
o Axe 7 : Promouvoir une sylviculture productive et dynamique qui tient compte des
marchés et anticipe leur évolution. Informer les parties prenantes de l’évolution
moyenne à l’échelle de la région du ratio récolte/accroissement.
o Axe 8 : Développer la diversité des peuplements en favorisant les mélanges
d’essences. Maintenir et améliorer la diversité des structures de peuplements.
119
-
-
-
-
Critère 3 : L’exploitation respectueuse de l’environnement :
o Axe 9 : L’exploitation doit se faire dans le respect des réglementations et des lois en
vigueur, et en veillant à minimiser ses effets sur les infrastructures et les écosystèmes.
Critère 4 : Une gestion forestière attentive à la biodiversité :
o Axe 10 : Intégrer dans la gestion et dans la réalisation des travaux sylvicoles les
contraintes liées aux zones écologiquement sensibles faisant l’objet d’une
délimitation et/ou d’une protection réglementaire spécifique (ripisylves, zone
humides, cours d’eau…). Intégrer dans les documents de gestion des précautions ou
recommandations concernant l’aspect environnemental.
o Axe 11 : Améliorer la connaissance du milieu et de sa qualité environnementale :
créer un indicateur de biodiversité en forêt.
o Axe 12 : Diversifier les techniques de régénération en augmentant notamment la
proportion de régénération naturelle là ou elle est adaptée du point de vue
économique et environnemental.
Critère 5 : Des espaces forestiers accessibles au public :
o Axe 13 : Etablir des contrats entre propriétaires, usagers et collectivités pour
l’utilisation de l’espace forestier ; développer les équipements d’accueil du public en
forêt et organiser la communication autour de ces derniers.
Critère 6 : La forêt secteur d’emplois :
o Axe 14 : Soutenir le niveau de qualification du personnel travaillant en forêt et des
sylviculteurs par le recours à la formation professionnelle, initiale ou continue.
o Axe 15 : contribuer à améliorer la sécurité du personnel, la transparence des
opérations et la qualité du travail en forêt, en rappelant la nécessité de respecter les
obligations légales et réglementaires (code du travail, code forestier, code rural).
En adhérant à PEFC Limousin, vous acceptez de respecter le cahier des charges en
sylviculture, le cahier des charges de travaux sylvicoles et/ou, le cahier des charges en
exploitation forestière.
Dans le même temps, un certain nombre de structures (coopératives, exploitants, scieries,
papeteries) ont mis en place des systèmes de certification de type ISO. Le CRPF et l'ONF ont une
certification ISO 14001 (mise en place d'un système de management environnemental).
PEFC est actuellement présent dans pratiquement toute l"Europe occidentale. (www.PEFC.fr).
Le rapport publié par le FERN ( coordinateur européen des associations de protection de la
nature) : (Derrière le label : Une évaluation des programmes de certification des forêts du point
de vue écologique et social), en mai 2001, basé sur des études de cas de Taïga Consulting, Taïga
Rescue Network, Robin Wood, NRDC, Fern, Finish Nature League, Greenpeace International,
WWF-France, une analyse approfondie des quatre grands systèmes de certification des forêts –
Forest Stewardship Council (FSC), Pan European Forest Certification (PEFC), Canadian
Standards Association’s Sustainable Forest Management Standard (CSA) et Sustainable Forestry
Initiative (SFI) – montre les forces et faiblesses de chaque programme et vise à informer les
entreprises, gouvernements et ONG pour qu’ils puissent prendre leurs décisions en connaissance
de cause.
Alors que le PEFC, le CSA et le SFI présentent certaines de ces caractéristiques, seul le
FSC offre tous les principaux éléments d’un système de certification crédible. En conséquence,
l’étude du FERN considère le FSC comme le seul cadre existant à l’heure actuelle qui réponde
aux conditions fondamentales exprimées ci-dessus.
120
1
Même si le PEFC possède différentes normes et procédures dans les divers pays européens, on se base ici sur les
conditions générales du PEFC, et à l’application minimale qu’il en découle dans certains pays. Ainsi, par exemple, le
PEFC en Suède est basé sur l’exigence d’un niveau de performance minimal sur le terrain, mais comme ce n’est pas
obligatoire au niveau du schéma global PEFC, et de fait pas mis en oeuvre au niveau de certains PEFC nationaux
(Allemagne par exemple), le système entier est considéré comme ne remplissant pas cette condition.
2
Les critères de performance devraient porter tout particulièrement sur l’ensemble d’une série de thèmes essentiels,
dont au moins : les forêts anciennes ou à forte valeur de conservation ; la protection de la biodiversité ; l’utilisation
de produits chimiques et d’OGM ; le respect des droits des populations indigènes ; la qualité du sol et de l’eau; la
cohérence avec les lois et accords internationaux (par ex.: normes ILO sur le travail, Convention sur la biodiversité).
3
La participation du public se fait par des assemblées consultatives, mais la décision finale concernant les objectifs
de performance appartient au candidat à la certification.
4
Le SFI est principalement une certification de procédure (et non de performance). L’organisme forestier détermine
l’envergure des évaluations, et il n’est pas clair si des audits individuels dans les unités forestières sont exigés.
5
Dans certains cas, les régions reçoivent une certification sans le consentement de tous les propriétaires forestiers.
Les propriétaires forestiers peuvent refuser d’y prendre part mais ils doivent communiquer leur décision. L’on peut
donc se demander si ce système est vraiment volontaire.
6
Le respect des normes SFI est nécessaire pour tous les membres de l’American Forest & Paper Association,
l’association américaine de l’industrie des produits forestiers et du papier. Les membres peuvent choisir un contrôle
de premier, second ou troisième ordre. Seule la vérification du troisième ordre équivaut à la certification SFI.
121
Des exemples sur la certification forestière très mal employées :
- Les droits des peuples des forêts bafoués : Malgré des accords internationaux stipulant le
respect des droits fonciers et d’usage des populations indigènes, le PEFC, le SFI et le CSA
certifient tous des exploitations forestières sur des territoires contestés, et de fait ne reconnaissent
pas les droits de ces populations.
- Des zones sans inspections : En Allemagne, des audits de terrain ne sont pas exigés pour la
délivrance du certificat. Six états fédérés ont ainsi été certifiés PEFC sans que des contrôles sur le
terrain n’aient été effectués. En France et donc en Limousin, la situation est la même
actuellement.
- L’abattage de forêts anciennes : En Finlande, les associations de protection de la nature
protestent contre l’exploitation forestière dans les forêts anciennes à Taivalkoski, dans le nord est
du pays. La forêt de Susijärvi, en cours d’exploitation, est une de ces forêts anciennes qui est
l’habitat de plusieurs espèces menacées. Elle est, malgré cela, certifiée PEFC. Les forêts
anciennes représentent moins de 5% de la totalité des forêts en Finlande, mais elles continuent
malgré tout à être exploitées. Le bois provenant de ces forêts anciennes obtient maintenant un
label comme quoi il est issu de sources «gérées durablement». La Ligue Finlandaise pour la
Nature considère donc que “le PEFC ne semble être rien d’autre qu’un système bien promu dont
le label n’est en fait qu’un vernis ”.
Selon le FERN : Le FSC présente des critères de performance rigoureux couvrant tous les
aspects de la gestion durable des forêts : écologique, social et économique. Il a des procédures
adéquates de certification, d’accréditation et d’établissement de standards. Les groupes d’intérêts
économiques, sociaux et écologiques possèdent le même pouvoir décisionnaire. Il est enfin le
seul programme capable de certifier les forêts à l’échelle internationale, quelle que soit leur taille
ou le régime foncier.
Selon le FERN : Le PEFC n’a pas de critères de performance d’ensemble: des normes
nationales très diverses sont adoptées dans les différents pays. Il certifie des opérations
d’exploitation dans les dernières forêts anciennes d’Europe. Il ne possède pas de réglementation
claire concernant la certification : en Allemagne, des forêts ont été certifiées sans audit de terrain,
et en Finlande, certaines forêts ont été certifiées sans que les propriétaires forestiers en aient
connaissance. Une fois le système approuvé en France, des forêts françaises pourront obtenir le
certificat PEFC sans qu’un certificateur ne se soit déplacé sur le terrain. Il a enfin un système de
vote non équitable : le pouvoir de l’une des parties (groupe d’intérêts économiques) est
intrinsèquement dominant.
Les systèmes de certification devraient être fondés sur des normes claires et précisant les
performances à atteindre sur le terrain pour recevoir la certification. Aucun de ces systèmes, à
l’exception du FSC, n’a ce type de standard, sans même parler de standards environnementaux et
sociaux complets. C’est pourquoi les déclarations de ces organisations selon lesquelles les
produits portant leur label proviennent de forêts «gérées durablement» induisent en erreur. La
certification est un processus qui devrait concerner toutes les parties intéressées de façon
égalitaire et équilibrée. Aucun de ces programmes, à l’exception du FSC, n’octroie des droits
égaux aux groupes d’intérêts économiques, sociaux et écologiques, ni dans leur structure ni dans
leur processus d’adoption de standards. Pour être crédible, un système de certification devrait être
indépendant, sans qu’un intérêt puisse dominer l’autre. Dans le PEFC, le SFI et le CSA, l’autorité
exercée par les groupes d’intérêts économiques peuvent dominer le processus.
122
La conclusion de l’analyse du FERN est claire : le Forest Stewardship Council (FSC) est
le seul système de certification crédible et indépendant existant à l’heure actuelle. Jusqu’à
présent, c’est le seul système qui approvisionne le marché en produits labellisés et qui offre un
bon compromis aux consommateurs. Cela ne signifie pas que le système FSC est parfait. Une
vigilance perpétuelle est nécessaire pour garantir que sa mise en oeuvre soit au niveau de ses
engagements. Parmi les trois autres systèmes, le PEFC suscite le plus d’inquiétudes, d’autant plus
qu’il cherche à s’imposer de façon agressive sur le marché. Le CSA et le SFI obtiennent de
faibles résultats au regard de la plupart des critères.
Pour résumer, les principales critiques portées au PEFC seraient les suivantes :
¾ Une méfiance a priori très forte de l’essentiel des structures environnementalistes du fait
de l’absence de critères d’exigences minimales d’une part et d’autre part d’une
insuffisance perçue d’intégration des critères environnementaux (l’approche économique
est perçue comme dominante).
¾ Une transparence jugée insuffisante des rapports d’évolution pour le PEFC, à la différence
du FSC.
La certification forestière FSC semble la certification la plus à même à convenir à la
philosophie des Conservatoires régionaux des espaces naturels. Il semble que le CREN Limousin
devrait d’abord attendre une réflexion des Conservatoires au niveau national sur la certification
avant de se lancer.
Enfin, malgré ses qualités environnementales, FSC ne se décline pas régionalement et le
Conservatoire travaillant à cette échelle, ne peut pas exclure la certification forestière PEFC
Limousin. En effet actuellement, PEFC Limousin a une influence et des projets beaucoup plus
prononcés dans la région Limousin en matière de qualités environnementales. Il faut donc que le
CREN réfléchisse à un moyen de faire respecter à PEFC Limousin ses engagements (par
exemple, en intégrant le comité de décisions et/ou en faisant respecter les audits initiaux et réaudits annuels) afin de pouvoir s’engager dans la certification forestière.
123
Annexe 4 :
_____________
Travaux du Conseil Scientifique
du Conservatoire Régional des Espaces Naturels du Limousin
_______________________
23 novembre 1998
---§---
Participants : BARATAUD Michel, CHABROL Laurent, COMBROUZE Philippe, DETEIX Alain, GADY
Serge, MAZAUD Serge, GRIMONPREZ Philippe, MAZAUD Serge, RAYNAUD Michel, VILKS Askolds.
Invités : BESSE Antoine, BOEUFGRAS Joël, BOUVIER Michel (DIREN), BRUGEL Eric, COURNEZ
Estelle, DOM Olivier, GENEST Sébastien, GUERBAA Karim, HENNEQUIN Erwan, LINET Cathy, MASSON
Didier (enseignant du BTS Gestion et Protection de la Nature au LEGTA de Neuvic), MORCEL
Brigitte.
"La politique forestière du Conservatoire"
Le président ouvre le débat par un rappel :
-
-
le tiers du territoire régional est boisé ;
de nombreuses espèces animales et végétales de la région sont liées à la présence d'une forêt
"traditionnelle", futaie ou taillis-sous-futaie, composée pour l'essentiel de chêne, hêtre et
châtaignier.
La proportion des peuplements feuillus ou mixtes (avec des essences résineuses spontanées
comme le Pin sylvestre, ou sub-spontanées comme le Sapin pectiné) d'âge mûr devient localement
réduite au rythme des conversions en plantations monospécifiques résineuses. Cette monoculture,
conduite en futaie régulière, entraine un appauvrissement drastique de la diversité biologique
forestière. La résultante est un statut désormais fragile pour plusieurs espèces remarquables en
Limousin.
Enfin, il souligne qu'il est dans la vocation et la compétence du Conservatoire de gérer tous les types
de milieux naturels réprésentés dans la région, y compris les milieux forestiers.
De nombreuses questions apparaissent alors :
-
Quelle stratégie le Conservatoire doit-il adopter pour la maîtrise foncière des sites forestiers
(convention, location ou acquisition) ?
Espaces Naturels du Limousin, politique forestière
124
-
Compte-tenu de la surface forestière en Limousin, quels sont les critères à adopter pour orienter
les choix du Conservatoire dans la sélection de sites ?
Doit-on se limiter à un (ou des) secteur(s) géographique(s) particulier(s) ? Ex : habitats d'espèces
exceptionnelles (Aigle botté...), ou parcelles feuillues relictuelles en zone d'enrésinement massif.
Doit-on se restreindre à un (ou des) type(s) de peuplement(s) particulier(s) : composition
floristique, structure, âge...?
Doit-on rechercher un objectif précis dans la diversité et la distribution des espèces ? Ex :
préservation des couloirs de pénétration (grandes vallées) des espèces forestières.
Doit-on seulement considérer les boisements en massifs, ou inclure dans notre action les
boisements linéaires ?
Est-il opportun de fixer un seuil minimal de surface en deçà duquel la gestion sera jugée sans effet
global ? En fonction de quels critères et pour quels objectifs ?
La gestion des parcelles forestières par le Conservatoire doit-elle faire l'objet d'une recherche
active, ou être le résultat d'une attente d'opportunités ?
Au terme du débat, le Conseil Scientifique a décidé de privilégier la formule de l'acquisition pour les
projets de maîtrise foncière en milieu forestier, étant donné la durée de prise d'effet de tout effort de
gestion dans ce type d'habitat.
Des choix d'action ont été définis :
c Les peuplements anciens :
- Toutes les essences peuvent être concernées, en massif ou en linéaire.
- Pas de limite minimale de surface ou de longueur. Il sera toutefois tenu compte de l'environnement
immédiat pour les parcelles inférieures à 1 ha.
- Toute la région est concernée.
d Agrandissement de la surface gérée aux abords des parcelles acquises avant 1999 :
- privilégier les essences indigènes, en massif.
- surface, "mosaïcité" et gestion seront à fixer en fonction des espèces prioritaires et déterminantes
présentes sur la zone géographique.
e Peuplements à effet "corridor" au sein des grandes vallées :
- les peuplements pourront être indifféremment feuillus ou mixtes, en massif.
- L'objectif sera de créer à long terme un réseau lâche de parcelles à gestion raisonnée pour
favoriser le maintien d'espèces végétales et animales remarquables dans les grandes vallées jouant
le rôle de couloir de pénétration.
- Le critère utilisé pour juger de l'intérêt d'un peuplement sera la présence d'espèces forestières
prioritaires et déterminantes. Selon les espèces présentes, le seuil minimum de surface à acquérir
sera fixé à partir de leurs exigences écologiques. Pour les espèces très mobiles, elle pourra être
restreinte à l'aire nécessaire au cycle reproducteur, voire même au site de ponte/mise bas luimême.
- On cherchera à travailler essentiellement à l'intérieur des périmètres ZNIEFF.
f Peuplements hors des grandes vallées :
- Les peuplements pourront être indifféremment feuillus ou mixtes, en massif.
- L'objectif est de créer des zones refuges pour des espèces forestières remarquables.
- Le critère utilisé pour estimer l'intérêt d'un peuplement sera la présence d'espèces forestières
prioritaires et déterminantes, et de groupements végétaux cités dans l'Annexe I de la Directive
Habitats.
- On cherchera à travailler essentiellement à l'intérieur des périmètres ZNIEFF
Espaces Naturels du Limousin, politique forestière
125
Annexe 5 :
_____________
Travaux du Conseil Scientifique
du Conservatoire Régional des Espaces Naturels du Limousin
________________________
8 juin 1999 & 29 septembre 1999
---§---
8 juin 1999
Liste des espèces forestières (faune) déterminantes et prioritaires
comme aide à l’évaluation écologique de parcelles forestières
____________________
Légende :
Espèce forestière : espèce dont au moins une partie du cycle biologique est liée à des formations
arborées, qu’elles soient denses ou clairsemées (vergers) ou linéaire (haie, alignements de bords de route ou
chemin).
Espèce prioritaire : espèce dont la présence notée à proximité du site (distance maximale à établir
en fonction de la taille moyenne du domaine vital d’un individu), suffit comme critère positif pour la maîtrise
foncière d’un terrain boisé ( massif forestier, verger, boisement linéaire) présentant les critères d’accueil pour le
nourrissage et/ou la reproduction et/ou l’hivernage de cette espèce.
Espèce déterminante : espèce dont la présence notée sur le site suffit comme critère positif pour la
maîtrise foncière d’un terrain boisé (massif forestier, verger, boisement linéaire) présentant les critères d’accueil
pour le nourrissage et/ou la reproduction et/ou l’hivernage de cette espèce. Des restrictions liées au statut de
l’espèce peuvent être apportées (reproduction ou association avec au moins une autre espèce déterminante).
Toutes les espèces prioritaires sont également déterminantes.
126
Espèces
Mammifères :
Barbastelle
Blaireau
Chat forestier
Genette
Grand murin
Grand rhinolophe
Loutre
Minioptère de Schreibers
Vespertilion à moustaches
Vespertilion à oreilles échancrées
Vespertilion de Bechstein
Vespertilion de Natterer
Crossope aquatique
Crossope de Miller
Muscardin
Noctule sp.
Petit rhinolophe
Rhinolophe euryale
Statut
Prioritaire (distance)
11
X (1 km)
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X (terrier)
X ( gîte)
X
X
X
X
X (8 km)
X (5 km)
X (10 km)
X (1 km)
X (1 km)
X
X (2 km)
X (4 km)
Reptiles :
0
4
Coronelle girondine
Coronelle lisse
Couleuvre d’Esculape
Lézard des souches
Amphibiens :
Grenouille agile
Salamandre tachetée
Sonneur à ventre jaune
Déterminante (restriction)
18
X
X
X
X
1
3
X
X
X
X
127
Oiseaux :
22
41
(Elanion blanc)
Aigle botté
Aigrette garzette
Autour des palombes
Balbuzard pêcheur
Bécasse des bois
Bec-croisé des sapins
Bondrée apivore
Chouette chevêche
Chouette de Tengmalm
Chouette hulotte
Cigogne noire
Circaète Jean-le-Blanc
Epervier d’Europe
Faucon hobereau
Gobe-mouche gris
Gobe-mouche noir
Gros-bec casse-noyaux
Grimpereau des bois
Grive litorne
Héron bihoreau
Hibou petit duc
Huppe fasciée
Loriot d’Europe
Mésange boréale
Milan noir
Milan royal
Moineau friquet
Moineau soulcie
Pic cendré
Pic épeichette
Pic mar
Pic noir
Pie-grièche à tête rousse
Pie-grièche grise
Pigeon colombin
Pouillot de Bonelli
Pouillot siffleur
Rouge-queue à front blanc
Tarin des aulnes
Torcol fourmilier
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X (en association)
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X ( en association)
X
X
X
X ( en association)
X
X
X ( en association)
X
X
X
X
X
X
X ( en association)
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
128
Note pour le Conseil scientifique du 29 septembre 1999
Liste floristique des espèces forestières prioritaires et déterminantes
________________________
Légende :
Espèce forestière : espèce strictement forestière ou se développant dans des groupements
associés (Chaos rocheux, clairières, lisières…)
Espèce prioritaire : espèce dont la seule présence sur le site suffit comme critère positif
pour la maîtrise foncière d’un terrain boisé ( massif forestier, verger, boisement linéaire). Une
espèce prioritaire est une espèce rare en Limousin et/ou protégée au niveau régional ou national.
Espèce déterminante : espèce dont la présence sur le site suffit comme critère positif
pour la maîtrise foncière d’un terrain boisé, lorsqu’elle est en association avec au moins une
autre espèce déterminante. Une espèce déterminante est une espèce localisée en Limousin et/ou
caractéristique d’un habitat forestier remarquable.
Espèces prioritaires : 95
Nom scientifique
Nom vernaculaire
Aconitum lycoctonum subsp. vulparia
Aconit tue-loup
Actaea spicata
Allium victoriale
Amelanchier ovalis
Anthericum liliago
Asplenium billotii
Asplenium foreziense
Astrantia major
Berberis vulgaris
Cacalia alliariae (=Adenostyles alliariae)
Cardamine heptaphylla (=Dentaria pinnata)
Carex acutiformis
Carex brizoides
Carex digitata
Carex elongata
Carex pendula
Carex pilosa
Carex riparia
Carex umbrosa
Cephalanthera damasonium
Cephalanthera rubra
Actée en épi
Ail victorial
Amélanchier
Phalangère à fleurs de lys
Doradille lancéolée
Doradille du Forez
Grande astrance
Epine-vinette
Adénostyle à f. d’alliaire
Cardamine à 7 folioles
Laïche des marais
Laïche fausse brize
Laïche digitée
Laïche allongée
Laïche à épis pendants
Laïche poilue
Laïche des rives
Laïche à racines nombreuses
Céphalanthère à grandes feuilles
Céphalanthère rouge
129
Commentaire
87,23
Hors causse
Chaerophyllum aureum
Chrysosplenium altermifolium
Cicaea alpina
Cicerbita plumieri
Cirsium erisithales
Coriaria myrtifolia
Cystopteris dickiaena
Cystopteris fragilis
Daphne laureola
Daphne mezereum
Dianthus hyssopifolius (=monspessulanus)
Dipsacus pilosus
Doronicum pardalianches
Dryopteris remonta
Epipactis microphylla
Equisetum hyemale
Equisetum ramosissimum
Equisetum sylvaticum
Festuca altissima
Festuca paniculata subs.spadicea
Geranum phaeum
Geranum sanguineum
Geum rivale
Gladiolus illyricus
Gladiolus italicus
Goodyera repens
Gymnocarpium dryopteris
Helleborus foetidus
Hordelymus europaeus
Huperzia selago
Hypericum androsaemum
Hypericum linarifolium
Hypericum montanum
Isopyrum thalictroides
Lathraea squamaria
Lilium martagon
Listhospermum purpureocaeruleum
Lunaria rediviva
Luzula nivea
Lycopodium clavatum
Meconopsis cambrica
Melampyrum cristatum
Melampyrum Sylvaticum
Melica nutans
Neottia nidus avis
Oreopteris limbosperma
Paris quadrifolia
Peucedanum oreoselinum
Peucedanum palustre
Phegopteris connectilis
Cerfeuil d’or
Dorine à feuilles alternes
Circée des Alpes
Laitue de Plumier
Cirse glutineux
Corroyère
Cystoptéride fragile
Daphne laureole
Bois-joli
Œillet de Montpellier
Cardère velue
Doronic mort aux panthères
Epipactis à petites feuilles
Prêle d’hiver
Prêle rameuse
Prêle des bois
Grande fétuque
Fétuque chatain
Géranium brun
Géranium sanguin
Benoîte des ruisseaux
Glaïeul d’Illyrie
Glaïeul des moissons
Goodyère rampante
Hellébore fétide
Orge d’europe
Lycopode sélagine
Androsème
Millepertuis à feuilles de
linaire
Millepertuis des montagnes
Isopyre faux-pigamon
Lathrée écailleuse
Lys martagon
Gremil pourpre bleu
Lunaire vivace
Luzule blanc de neige
Lycopode en massue
Méconopsis du Pays de Galle
Mélampyre à crêtes
Mélampyre des forêts
Mélique penchée
Néottie nid d’oiseau
Fougère des montagnes
Parisette à quatre feuilles
Peucédan oréosélin
Peucédan des marais
Fougère à moustaches
130
87,23
87,23
87,23
87,23
Pistacia terebinthus
Polygonatum odoratum
Polygonatum verticillatum
Polystichom lonchitis
Pseudarrhenaterum longifolium
Pyrola minor
Quercus ilex
Quercus pyrenaica
Rubia peregrina
Salix pentandra
Saxifraga rotundifolia
Sedum hirsutum
Sempervivum arachnoideum
Senecio cacaliaster
Sibthorpia europaea
Simethis planifolia
Sorbus latifolia
Sorbus x thuringiaca
Tanacetum corymbosum
Thalictrum minus
Thelypteris palustris
Trifolium montanum
Ulmus laevis
Valeriana tripteris
Pistachier térébinthe
Sceau de Salomon odorant
Sceau de Salomon verticillé
Polystic en lance
Avoine de Thore
Petite pyrole
Chêne vert
Chêne tauzin
Garance voyageuse
Saule à 5 étamines
Saxifrage à feuilles rondes
Sédum hérissé
Joubarbe toile d’araignée
Séneçon fausse cacalie
Sibthorpe d’Europe
Siméthis à feuilles planes
Alisier de Fontainebleau
Sorbier Hybride
Chrysanthème en corymbe
Petit pigamon
Fougère des marais
Trèfle des montagnes
Orme lisse
Valériane triséquée
87,23
Station naturelle
Espèces déterminantes : 51
Nom scientifique
Acer monspessulanum
Alchemilla ssp
Allium ursinum
Asperula odorata
Asplenium scolopendrium L
Atropa belladona
Bromus ramosus
Buxus sempervirens
Calamagrostis epigejos
Calamagrostis lanceolata (=canescens)
Caerx pendula
Centaurea montana
Chaerophyllum hirsutum
Cornus mas
Crataegus laevigata
Crepis paludosa
Digitalis lutea
Dryopteris allinis subsp cambrensis
Equisetum telmateia
Géranium sylvaticum
Gymnocarpium dryopteris
Nom vernaculaire
Erable de Montpellier
Alchemille ssp
Ail des ours
Aspérule odorante
Scolopendre
Belladone
Brome rude
Buis
Calamagrostis épigéios
Commentaire
23,87
Station naturelle
Laîche à épis pendants
Centaurée des montagnes
Cerfeuil hérissé
Cornouiller mâle
Aubépine épineuse
Crépide des marais
Digitale jaune
19 hors causse
Grande prêle
Géranium des bois
Polypode dryoptère
Hors causse
131
19
Helleborus foetidus
Iris foetidissima
Lamium maculatum
Lathyrus niger
Lonicera xylosteum
Luzula sylvatica
Maïanthemun bifolium
Milium effusum
Myosoton aquaticum
Myrrhis odorata (=Chaerophyllum
odoratum)
Oreopteris limbosperma
Ornithogalum pyrenaicum
Osmunda regalis
Phegopteris connectilis
Poa chaixii
Polystichum aculeatum
Prenanthes purpurea
Prunus padus
Ranunculus acontifolius
Ranunculus auricomus
Rhamnus catharticus
Rubia peregrina
Salix fragilis
Scilla lilio-hyacinthus
Stachys alpina
Stellaria nemorum
Trifolium rubens
Ulmus glabra
Viburnum fantana
Vincetoxicum hirundinaria
Hellébore fétide
Iris fétide
Lamier maculé
Gesse noire
Camérisier à balai
Luzule des bois
Maïanthèmun à deux feuilles
Millet diffus
Myosoton aquatique
Cerfeuil odorant
Fougère des montagnes
Ornithogale des Pyrénées
Osmonde royale
Fougère à moustaches
Paturin de Chaix
Polystic à aiguillons
Prénanthe pourpre
Merisier à grappes
Renoncule à feuilles d’aconit
Renoncule tête d’or
Nerprun purgatif
Garance voyageuse
Saule cassant
Scille lis-jacinthe
Epiaire des Alpes
Stellaire des bois
Trèfle rougeâtre
Orme de montagne
Viorne lantane
Dompte-venin
132
19 hors causse
Hors causse
19
Hors causse
19
19 hors causse
Hors causse
Note pour le Conseil scientifique du 29 septembre 1999
_________________________________
Évaluation de la valeur patrimoniale des forêts
Contribution relative à la prise en compte de l'entomofaune
Objectifs :
- pouvoir apporter un jugement rapide et de manière relativement simple sur la richesse
d'un site forestier soumis à appréciation de l’équipe de techniciens du Conservatoire.
- la méthode ne demande pas de connaissances particulières en entomologie, ainsi elle est
applicable sans avoir systématiquement recours aux compétences d'un spécialiste de
l’entomofaune saproxylique.
Constat :
L'étude de la richesse entomologique d'une forêt demande du temps et la mobilisation de
beaucoup de personnes. En Limousin, nous ne disposons d’aucune personne ressource pour
l’étude de l’entomofaune forestière. Quelques connaissances très partielles ont été collectées ces
dernières années (Col. Cerambycidae, Cetoniidae, Lycidae, Oedemeridae, Lucanidae, Lép.
Hétérocères, Hym. Formicidae en particulier). Ainsi, l’essentiel de l’entomofaune liée aux forêts
est quasiment inconnu pour la région.
D’autre part, certaines espèces ont des périodes d'apparition très courtes, des cycles de
développement de plusieurs années, des habitats difficilement accessibles par un prospecteur
même expérimenté, d'autres demandent des méthodes d'investigation destructives donc à
n'utiliser qu'avec précaution.
De plus, la valeur patrimoniale d'un site ne se révèle qu'après de nombreuses années
d'étude du site comme en témoignent les travaux sur divers massifs : la Massane / Grésigne /
Païolive / Fontainebleau / Tronçais / Sainte Beaume etc.
Critères :
Il est cependant possible de palier à ces deux facteurs limitant que sont la durée d'étude et
la mobilisation de spécialistes, en se basant sur la présence d'une grande diversité de microhabitats. Les insectes forestiers sont souvent des animaux à territoires réduits et surtout très
spécialisés. L'approche par micro-habitats semble donc beaucoup plus pertinente et plus facile à
mettre en œuvre.
Des travaux relatés notamment dans l'ouvrage de Dajoz (1998) montrent très nettement
qu'il existe une très forte corrélation positive entre la diversité structurale des végétaux et la
diversité spécifique du cortège d'insectes saproxyliques. Par conséquent et compte tenu des
éléments cités plus haut, il semble plus judicieux de ne prendre en compte uniquement la
présence et la diversité de micro-habitats favorables à l'entomofaune saproxylique.
Dajoz R., 1998 - Les insectes et la forêt - Lavoisier Tec & Doc, 594 p.
133
GRILLE D'EVALUATION DE LA VALEUR PATRIMONAILE DES FORETS :
approche entomologique
Nom site :
Commune :
Nom du prospecteur :
Dép. :
Date de prospection :
Intérêt pour les insectes floricoles et phytophages
micro-habitats
clairière ou trouée
conditions
plantes à fleurs dominantes (ronces inclus)
graminées dominantes
strate arbustive
plantes à fleurs dominantes (ronces inclus)
graminées dominantes
récent
ancien
chemin et sentiers
chablis
valeur
2
1
1
2
1
1
2
cotation
Total
/10
Intérêt pour les insectes saproxyliques (Xylophages et associés)
micro-habitats
Arbres vivants
conditions
gros diamètre
branches mortes
galeries ou trous
avec caries
avec cavités
écorce décollée
cavités sans terreau
Arbres morts ou dépérissant
dressé
cavités avec terreau
présence polypores jeunes
polypores en décomposition
sans végétation autour
avec végétation autour
arbre tombé au sol
Total
Valeur
1
1
2
2
2
2
1
cotation
2
2
2
1
2
/20
Appréciation générale sur la forêt (essences dominantes/surface/état des sous étages/ etc
134
Annexe 6 :
__________________
Règles d'intervention sur les sites prioritaires des gorges de la Dordogne (19)
(rapaces et chiroptères rares ou menacés)
OBJECTIF : Conservation des populations d'espèces rares et menacées (jugées prioritaires ou
déterminantes – voir annexe 5), à travers la gestion optimale :
- de leurs sites de reproduction et/ou d'hivernage,
- d'une surface minimale de leurs habitats de nourrissage.
1) Sites prioritaires "Rapaces" (Aigle botté, Autour des palombes, Circaète, Faucon pèlerin,
Milan royal*) :
-
Point central de l'intervention : Aire encore en place, quelle que soit la date de dernière
nidification constatée, pourvu que la présence de l'espèce soit encore notée sur le site.
Zone tampon minimale : rayon de 100 m autour de l'aire (environ 30 ha) ; dans le cas
d'une aire de F. pèlerin sur une falaise, la zone peut se limiter à la falaise seule.
Type d'intervention : Acquisition.
2) Sites prioritaires "Chiroptères" (espèces de l'annexe II de la Directive Habitats*):
-
-
Point central de l'intervention : Gîtes de reproduction ou d'hibernation occupé depuis
moins de 5 ans.
Zone tampon : a) Gîtes de reproduction : forêts caducifoliées de pentes, situées dans un
rayon de 1 à 10 km autour du gîte, selon l'espèce concernée, ses effectifs, et son aire
minimale d'activité de chasse connue par différentes études de radio-pistage.
b) Gîtes d'hibernation : rayon de 1 km autour du gîte.
Type d'intervention : a) Gîte: convention, location ou acquisition.
b) Zone tampon (objectif optimal) : acquisition d'un minimum de
10 % de la zone ; ces 10 % seront répartis en taches d'une surface minimale de 3 à 5 ha
(aire correspondant au polygone convexe minimal exploité par un individu en chasse sur
une ou plusieurs nuits) ; ces taches seront si possible réparties en mosaïque sur l'ensemble
des secteurs favorables de la zone tampon. L'objectif de conservation est d'assurer à long
terme aux individus de la colonie un ensemble de terrains de chasse optimaux sur leur aire
d'activité minimale.
3) Sites déjà acquis par E.N.L. :
-
Sites à rapaces ou chiroptères prioritaires : L'extension de la surface en gestion se fera
en fonction des règles prévues dans les paragraphes précédents.
Sites à autres espèces prioritaires ou déterminantes : Dans le cas d'espèces végétales,
la zone d'intervention peut se limiter à la station ; dans le cas d'espèces animales, il sera
tenu compte du statut de l'espèce sur le site et de son aire vitale correspondante.
* (ces listes sont évolutives au gré de l'acquis des connaissances sur le statut des espèces présentes)
Espaces Naturels du Limousin, politique forestière
135
ANNEXE 7 : Liste des espèces protégées dans les gorges de la Dordogne et ses affluents
Liste flore protégée dans les gorges de la Dordogne et de ses affluents
Nom scientifique
Nom vernaculaire
Aconitum lycoctonum subsp. vulparia (Reichenb.) Nyman Aconit tue-loup
Actaea spicata L.
Actée en épi
Agrostemma githago L.
Nielle des blés
Amelanchier ovalis Medik.
Amélanchier ovale
Anthericum liliago L.
Phalangère à feuilles de Lis
Asplenium foreziense Le Grand
Doradille du Forez
Asplenium obovatum Viviani subsp. Billotii
Doradille de Billot
Asplenium scolopendrium L.
Astrantia major L.
Scolopendre "l'erba de la
gorja"
Grande astrance
Berberis vulgaris L.
Épine-vinette
Cacalia alliariae Gouan
Adénostyle à feuille d'alliaire
Cardamine heptaphylla (Vill.) O.E. Schulz
Cardamine à 7 folioles
Carex brizoides L.
Laîches fausse brize
Carex pendula Huds.
Laîches à épis pendants
Carex pilosa Scop.
Laîche poilue
Chaerophyllum aureum L.
Cerfeuil d’or
Chrysanthemum segetum L.
Chrysanthème des moissons
Chrysosplenium alternifolium L.
Dorine à feuilles alternes
Cicerbita plumieri (L.) Kirschl.
Laitue de Plumier
Cystopteris dickieana R. Sim
Cystoptéris de Dickie
Cystopteris fragilis (L.) Bernh.
Cystoptéride fragile
Daphne laureola L.
Daphne lauréole
Daphne mezereum L.
Bois-joli
Dianthus hyssopifolius L.
Œillet de Montpellier
Digitalis lutea L.
Digitale jaune
Doronicum pardalianches L.
Doronic mort aux panthères
Dryopteris remota (Döll) Druce
Dryoptéris à pennes écartées
Epipactis microphylla (Ehrh.) Swartz
Epipactis à petites feuilles
Equisetum hyemale L.
Prêle d'hiver
Equisetum ramosissimum Desf.
Prêle rameuse
Equisetum sylvaticum L.
Prêle des bois
Festuca paniculata subsp. spadicea (L.) Litard.
Fétuque châtain
Geranium phaeum L.
Géranium brun
Goodyera repens (L.) R.Brown
Goodyère rampante
Gymnocarpium dryopteris (L.) Newman
Gymnocarpium dryoptère
Helleborus foetidus L.
Hellébore fétide
Huperzia selago (L.) Bernh.
Lycopode sélagine
Hypericum androsaemum L.
Androsème
Hypericum linariifolium Vahl
Millepertuis à feuilles de
linaire
136
Protection Rareté
RR
Rég.
RR
Rég.
LR
Rég.
RR
Rég.
L
23,87
R
Rég.
L
Rég.
AR
23,87
Rég.
Rég.
Rég.
Rég.
Rég.
23
Rég.
Rég.
Rég.
Rég.
Rég.
Rég.
Rég.
Rég.
Rég.
Rég.
23
Rég.
Rég.
Rég.
Rég.
87
Rég.
Rég.
Rég.
Rég.
23,87
23
Rég.
87
Rég.
RR
RR
RR
L
L
L
RR
RR
RR
RR
RR
L-RR
L
L-R
R
R
L
L
RR
R
R
RR
RR
RR
RR
R
L
L
RR
AC-L
R
Lathraea squamaria L.
Lathrée écailleuse
R
Rég.
Lilium martagon L.
Lys martagon
R
Rég.
Lunaria rediviva L.
Lunaire vivace
R
Rég.
Luzula nivea (L.) DC.
Luzule blanche de neige
L
Rég.
Lycopodium clavatum L.
Lycopode à massues
R
Rég.
Meconopsis cambrica (L.)Vign.
Pavot du Pays de Galle
RR
Rég.
Melampyrum sylvaticum L.
Mélampyre des forêts
RR
Rég.
Melica nutans L.
Mélique penchée
RR
Rég.
Meum athamanticum Jacq.
Orophyte européen
L
Rég.
Neottia nidus-avis (L.) L.C.M. Richard
Néottie nid d’oiseau
R
Rég.
Oreopteris limbosperma (All.) Holub
Polystic des montagnes
L
23,87
Paris quadrifolia L.
Parisette à quatre feuilles
L
Rég.
Peucedanum palustre (L.) Moench.
Peucédan des marais
L
Rég.
Phegopteris connectilis (Michaux) Vatt
Fougère à moustaches
L
23,87
Polygonatum verticillatum (L.) All.
Sceau de Salomon verticillé
R
Rég.
Polystichum lonchitis (L.) Roth
Polystic en lance
RR
Rég.
Pyrola minor L.
Petite pyrole
L
Rég.
Quercus pyrenaica Willd.
Chêne tauzin
L
Rég.
Rubia peregrina L.
Garance voyageuse
L
87
Salix pentandra L.
Saule à 5 étamines
RR
Rég.
Scilla lilio-hyancinthus L.
Scille Lis-Jacinthe
L
Rég.
Sedum hirsutum All.
Sédum hérissé
L
Rég.
Sempervivum arachnoideum L.
Joubarbe toile d’araignée
R
Rég.
Senecio cacaliaster Lam.
Séneçon fausse cacalie
L
Rég.
Sibthorpia europaea L.
Sibthorpe d’Europe
R
Rég.
Sorbus latifolia (Lam.) Pers.
Alisier de Fontainebleau
RR
Nat.
Thalicrella thalictroides
Isopyre faux-pigamon
LR
Rég.
Thalictrum minus L.
Petit pigamon
RR
Rég.
Thelypteris palustris Schott
Fougère des marais
RR
Rég.
Trifolium montanum L.
Trèfle des montagnes
RR
Rég.
Valeriana tripteris L.
Valériane triséquée
L
Rég.
Indices de rareté :(définis par A. VILKS en mars 1998, caractérisant l'abondance de chaque
espèce du Limousin)
RR : Très rare
AC-L : Assez commun à localisé
R : Rare
AC : Assez commun
LR : Localisé à rare
C : Commun
L : Localisé
CC : Très commun
Protection :
Nat. : Espèce protégée au niveau national (Arrêté du 20 janvier 1982, modifié par l'Arrêté du 31
août 1995, relatif à la liste des espèces végétales protégées sur l'ensemble du territoire)
Rég. : Espèce protégée au niveau régional (Arrêté du 1er septembre 1989 relatif à la liste des
espèces végétales protégées en région Limousin complétant la liste nationale)
137
Liste des mammifères protégés sur le site
(Les gorges de la Dordogne et ses affluents)
Nom vernaculaire
Nom scientifique
Barbastelle
Barbastella barbastellus
Chat sauvage
Felis sylvestris
Écureuil roux
Sciurus vulgaris
Genette
Genetta genetta
Grand Murin
Myotis myotis
Grand Rhinolophe
Rhinolophus ferrumequinum
Hérisson d'Europe
Erinaceus europaeus
Loutre d'Europe
Lutra lutra
Minioptère de Scheibers
Miniopterus schreibersa
Murin à moustaches
Myotis mystacinus
Murin de Bechstein
Myotis bechsteina
Murin de Daubenton
Myotis daubentoni
Murin de Natterer
Myotis nattereri
Muscardin
Muscardinus avellanarius
Noctule commune
Nyctalus noctula
Noctule de Leister
Nyctalus leisleri
Oreillard brun
Plecotus auritus
Oreillard gris
Plecotus austriacus
Petit Murin
Myotis blythii
Petit Rhinolophe
Rhinolophus hipposideros
Pipistrelle commune
Pipistrellus pipistrellus
Rhinolophe euryale
Rhinolophus euryale
Sérotine commune
Eptesicus serotinus
Vespère de Savi
Hypsugo savii
Statut
légal
P
P
P
P
P
P
P
P
P
P
P
P
P
P
P
P
P
P
P
P
P
P
P
P
Liste
rouge
V
S
S
I
V
V
E
V
S
V
S
S
V
V
S
S
V
V
S
V
S
S
Statut légal :
P : Protégé
C : Chassable
N : Susceptible d'être classé nuisible
Liste rouge (France) :
S : espèce à surveiller
I : espèce au statut indéterminé
V : espèce vulnérable
E : espèce en danger
Indices de rareté :
Directive "Habitats" :
C : Commun
An 2 : Annexe 2 de la Directive Habitats
AC : Assez Commun
An 4 : Annexe 4 de la Directive Habitats
AR : Assez Rare
R : Rare
RR : Très rare
L : Localisé
138
Rareté
Limousin
R
RR
C
R
AC
R
C
RR
AC, L
AR
R
C
AR
RR
AR
R
AC
R
R, L
AC
C
R, L
AC
R, L
Directive
"Habitats"
An 2, An 4
An 4
An 2, An 4
An 2, An 4
An 2, An 4
An 2, An 4
An 4
An 2, An 4
An 4
An 4
An 4
An 4
An 4
An 4
An 4
An 2, An 4
An 2, An 4
An 4
An 2, An 4
An 4
An 4
Liste des oiseaux protégés sur le site
(Les gorges de la Dordogne et ses affluents)
Nom vernaculaire
Nom scientifique
Aigle botté
Hieraaetus pennatus
Aigrette garzette
Egretta garzetta
Alouette lulu
Lullula arborea
Autour des Palombes
Accipiter gentilis
Balbuzard pêcheur
Pandion haliaetus
Bec-croisé des sapins
Loxia curvirostra
Bondrée apivore
Busard cendré
Busard Saint-Martin
Chouette chevêche
Chouette de Tengmalm
Chouette effraie
Chouette hulotte
Cigogne noire
Cincle plongeur
Circaète Jean-le-Blanc
Engoulevent d'Europe
Épervier d'Europe
Faucon hobereau
Pernis apivorus
Circus pygargus
Circus cyaneus
Athene noctua
Aegolius funereus
Tyto alba
Strix aluco
Ciconia nigra
Cinclus cinclus
Circaetus gallicus
Caprimulgus europaeus
Accipiter nisus
Falco subbuteo
Faucon pèlerin
Falco peregrinus
Gobemouche gris
Gobemouche noir
Grand corbeau
Grand duc d'Europe
Grimpereau des bois
Grosbec casse-noyaux
Héron cendré
Hibou moyen duc
Muscicapa striata
Ficedula hypoleuca
Corvus corax
Bobo bubo
Certhia familiaris
Coccothraustes
coccothraustes
Ardea cinerea
Asio otus
Hirondelle de rochers
Ptyonoprogne rupestris
Huppe fasciée
Upupa epops
Loriot d'Europe
Oriolus oriolus
Martin-pêcheur d'Europe
Alcedo atthis
Mésange boréale
Parus montanus
Milan noir
Milan royal
Moineau friquet
Pic cendré
Pic épeiche
Pic épeichette
Pic mar
Pic noir
Pic vert
Milvus migrans
Milvus milvus
Passer montanus
Picus canus
Dendrocopos major
Dendrocopos minor
Dendrocopos medius
Dryocopus martius
Picus viridis
Statut
légal
P
P
P
P
P
P
P
P
P
P
P
P
P
P
P
P
P
P
P
P
P
P
P
P
P
P
P
P
P
P
P
P
P
P
P
P
P
P
P
P
P
P
139
Liste
rouge
R
V
V
R
R
Rareté
Limousin
R
M-R
AC
AC
R
R
AC
R
AC
AC
R
C
C
M-C
AC
R
R
C
R
R
AC
R
R
R
R
R
C
AC
R
AC
AC
C
R
C
AC
AC
R
C
C
R
AC
AC
Directive
Oiseau (DO)
DO
DO
DO
DO
DO
DO
DO
DO
DO
DO
DO
DO
DO
DO
DO
DO
DO
DO
Pie grièche à tête rousse
Pie-grièche grise
Pouillot de Bonelli
Rougequeue à front blanc
Tarin des aulnes
Torcol fourmilier
Lanius senator
Lanius excurbitor
Phylloscopus bonelli
Phoenicurus phoenicurus
Carduelis spinus
Jynx torquilla
Statut légal :
P : Protégé
C : Chassable
Liste rouge (France) :
E : espèce en danger
V : espèce vulnérable
R : espèce rare
Indices de rareté :
C : nicheur commun
AC : nicheur assez commun
R : nicheur rare
Int. : espèce introduite
P
P
P
P
P
P
R
R
AC
AC
AC
R
R
M-C : migrateur commun
M-AC : migrateur assez commun
M-R : Migrateur rare
Tableau des effectifs régionaux de couple de rapaces nicheurs en Limousin
Rapace aux affinités « forestiers généralistes »
Nom français
Effectif national* Effectif régional** Pourcentage de la part de la
population limousine dans la
population nationale
Aigle botté
500 couples
18 à 31 couples
3,6 à 6,2 %
Autour des palombes
5 500 couples
252 à 354 couples
4,6 à 6,5 %
Bondrée apivore
12 600 couples
526 à 746 couples
4,2 à 5,9 %
Buse variable
143 000 couples
8 099 à 10 560 couples 5,7 à 7,4 %
Circaète Jean-le-Blanc 2 600 couples
Épervier d'Europe
33 700 couples
39 à 48 couples
992 à 1 586 couples
1,5 à 1,8 %
2,9 à 4,7 %
Faucon hobereau
8 400 couples
221 à 377 couples
2,6 à 4,5 %
Milan noir
21 800 couples
876 à 1 113 couples
4 à 5,1 %
Milan royal
3 400 couples
108 à 143 couples
3,2 à 4,2 %
*: moyenne nationale
** fourchette régionale
En gras apparaissent les espèces les plus spécialisées par rapport aux milieux forestiers
140
Liste des reptiles protégés sur le site
(Les gorges de la Dordogne et ses affluents)
Nom vernaculaire
Nom scientifique
Coronelle girondine
Coronella girondica
Coronelle lisse
Coronella austriaca
Couleuvre d'Esculape
Elaphe longissima
Couleuvre verte et jaune Coluber viridiflavus
Lézard des souches
Lacerta agilis
Statut
légal
Liste
rouge
Rareté
Limousin
Directive
"Habitats"
P
P
P
P
P
S
S
S
S
I
R, L
AR
R
AC
AR, L
An 4
An 4
An 4
An 4
Liste des amphibiens protégés sur le site
(Les gorges de la Dordogne et ses affluents)
Nom vernaculaire
Nom scientifique
Salamandre tachetée
Salamandra salamandra
Sonneur à ventre jaune Bombina variegata
Statut
légal
P
P
P
P
Statut légal :
P : Protégé
Liste rouge (France) :
S : espèce à surveiller
I : espèce au statut indéterminé
V : espèce vulnérable
E : espèce en danger
Indices de rareté :
C : Commun
R : Rare
AC : Assez Commun
RR : Très rare
AR : Assez Rare
L : Localisé
Directive "Habitats" :
An 2 : Annexe 2 de la Directive Habitats
An 4 : Annexe 4 de la Directive Habitats
Crapaud commun
Bufo bufo
Grenouille agile
Rana dalmatina
141
Liste
rouge
S
S
S
V
Rareté
Limousin
C
AC
C
AR
Directive
"Habitats"
An 4
An 4
An 2, An 4
Liste des insectes protégés sur le site
(Les gorges de la Dordogne et ses affluents)
Ordre Famille Nom scientifique Nom vernaculaire Protection
Lépid.
Papil.
Lépid.
Coléo.
Coléo.
Coléo.
Coléo.
Nymph.
Ceramb
Cetoniid
Cetoniid
Lucani.
Coléo.
Coléo.
Coléo.
Coléo.
Lucani.
Carab.
Carab.
Ceramb
Parnassius
mnemosyne
Erebia aethiops
Cerambyx cerdo
Gnorimus variabilis
Osmoderma eremita
Sinodendron
cylindricum
Lucanus cervus
Carabus arvensis
Carabus hispanus
Rosalia alpina
Liste rouge :
E : Européenne
N : Nationale
R : Régionale
Indices de rareté :
R : Rare
RR : Très rare
Semi-Apollon
Moiré sylvicole
Grand capricorne
Cétoine à huit pointe
Pique-prune
Lucane cylindrique
Lucane Cerf-volant
Carabe champêtre
Carabe d'Espagne
Rosalie des Alpes
National
Liste
Rareté
rouge Limousin
N/R
R
National
R
N/E
National
N/E
An 2, An 4
An 2, An 4
An 2
National
N/E
Directive "Habitats" :
An 2 : Annexe 2 de la Directive Habitats
An 4 : Annexe 4 de la Directive Habitats
142
R
R
R
R
RR
Directive
Habitat
RR
RR
RR
An 2, An4
Tableau : Coléoptères saproxyliques bioindicateurs de la qualité des forêts en Limousin
(d’après Speight, 1989, Brustel, 2001 et Société entomologique du Limousin)
FAMILLES
Nb espèces
indicatrices
Nb espèces
Nb espèces
Niveau
indicatrices
indicatrices connaissance présentes
(Speight,1989) (Brustel, 2001) en Limousin
en
Limousin
Espèces indicatrices
présentes en Limousin
(source SEL, 2007)
ALLECULIDAE
-
4
Non étudié
-
ANTHRIBIDAE
-
6
Bon
6
BIPHYLLIDAE
-
1
Non étudié
-
Anthribus albinus (L.)
Dissoleucas niveirostris (F.)
Enedreutes sepicola (F.)
Platyrhinus resinosus (Scop.)
Tropideres albirostris (Hbst.)
Tropideres dorsalis (Thunberg)
-
BORIDAE
1
-
Non étudié
BOSTRICHIDAE
-
3
Insuffisant
0
-
BOTHRIDERIDAE
-
5
Non étudié
-
-
BUPRESTIDAE
38
25
Insuffisant
3
CARABIDAE
2
-
Bon
2
CERAMBYCIDAE
46
81
Bon
30
Agrilus guerini Lacordaire
Chrysobothris chrysostigma (L.)
Scintillatrix dives (Guill.)
Carabus auronitens L.
Carabus intricatus L.
Aegomorphus clavipes (Schrank)
Aegosoma scabricorne (Scop.)
Anaglyptus mysticus (L.)
Anoplodera rufipes (F.)
Anoplodera sexguttata (F.)
Aredolpona scutellata (F.)
Callimelum angulatum (Schrank)
Cerambyx cerdo L.
Cerambyx welensii (Küster)
Clytus tropicus (Panzer)
Deroplia genei (Aragona)
Ergates faber (L.)
Lamia textor (L.)
Mesosa curculionoides (L.)
Morimus asper (Sulzer)
Pedostrangalia revestita (L.)
Prionus coriarius (L.)
Purpuricenus globicollis Mulsant
Purpuricenus kaehleri (L.)
Rhagium mordax (De Geer)
Rhagium sycophanta (Schrank)
Ropalopus femoratus (L.)
Ropalopus varini (Bedel)
Rosalia alpina (L.)
Saperda octopunctata (Scop.)
Saperda similis Laichart.
Strangalia attenuata (L.)
Tetropium fuscum (F.)
Trichoferus holosericeus (Rossi)
Xylotrechus antilope (Schönherr)
1
Non étudié
-
CEROPHYTIDAE
143
CETONIIDAE
7
Bon
5
CLERIDAE
7
Bon
1
COLYDIIDAE
6
Insuffisant
-
46
Insuffisant
3
EROTYLIDAE
4
Non étudié
-
EUCNEMIDAE
18
Insuffisant
1
HISTERIDAE
8
Insuffisant
0
LISSOMIDAE
1
Non étudié
-
7
Bon
4
LYCIDAE
6
Bon
1
MELANDRYIDAE
18
Non étudié
-
MYCETOPHAGIDAE
7
Insuffisant
0
7
Bon
0
PLATYPODIDAE
1
Bon
0
PROSTOMIDAE
1
Insuffisant
-
PYROCHROIDAE
1
Bon
0
-
ELATERIDAE
LUCANIDAE
OEDEMERIDAE
7
23
4
2
PYTHIDAE
3
1
Non étudié
RHYSODIDAE
3
1
N’existe pas en Limousin
SILVANIDAE
1
Insuffisant
-
TENEBRIONIDAE
16
Insuffisant
1
TETRATOMIDAE
4
Non étudié
-
6
Insuffisant
1
TROGOSITIDAE
2
144
Cetonischema aeruginosa Drury
Gnorimus variabilis L.
Liocola lugubris Hbst.
Osmoderma eremita Scopoli
Potosia fieberi Kraatz
Opilo mollis L.
Elater ferrigineus L.
Lacon querceus (Hbst)
Stenagostus rhombeus (Ol.)
Dirhagus pygmaeus (F.)
Aesalus scarabaeoides Panz.
Lucanus cervus L.
Platycerus caraboides L.
Sinodendron cylindricum (L.)
Dictyoptera aurora (Hbst.)
Bolitophagus reticulatus (L.)
Thymalus limbatus (F.)
ANNEXE N° 8
Guide pour la préservation des richesses du patrimoine naturel :
145
Dans la mesure où la structure de
la propriété et des peuplements le
permet :
- Dans les peuplements de pins,
conserver des arbres propices à
l'installation des rapaces (pins à
cime tabulaire, accessibles, dans
un secteur tranquille, proches de
zones ouvertes pour le Circaète
Jean-le- Blanc).
Barbastelle d’Europe
- Repérage des aires de
rapaces, lors des désignations
des coupes, afin de les prendre
en compte lors des
exploitations forestières.
- En cas de coupe prévue dans
une parcelle où se trouve une
aire de Circaète Jean-le-Blanc ou
d'Aigle botté, que ce soit une
coupe d’amélioration ou une
coupe définitive ; conserver
l’arbre porteur de l’aire et un îlot
de vieillissement d’une surface
de l’ordre de 2 ha autour de l’aire
du rapace et respecter une zone
de quiétude entre le 1er avril et le
1er septembre.
146
Grand
capricorne
- Maintien de bois mort ou
pourrissant (sur pied et au sol), pour
favoriser les pics, les chiroptères
forestiers et l'entomofaune (en
dehors des abords de routes et
chemins balisés).
- Conserver des îlots de
vieillissement dans des milieux
favorables aux pics, aux chauvessouris et aux insectes (vieilles
futaies de Chêne, de Hêtres ou
mixtes, avec ou sans taillis).
- Dans les régénérations, conserver
quelques grands arbres dispersés,
mêmes morts, qui serviront de
perchoirs à différentes espèces et de
refuge à l’entomofaune.
- Respect du Lierre sur les gros
arbres et conservation d'arbres à
Lierre (pour la Bondrée apivore,…).
- Respect d'arbres connus porteurs
de loges de pic, pouvant servir aux
cavernicoles secondaires.
Vespertilion de Bechstein
- Mettre en sécurité les lignes
électriques à haute tension pour
éviter collisions et électrocutions
d'oiseaux (pose de spirales sur les
câbles).
Lucane cerf volant
Rosalie des Alpes
147
- Canaliser le passage en limitant
l’accès à certaine piste forestière
proche de zone de nidification de
rapaces d’avril à septembre.
- Préserver les fourmilières.
Grand Murin
- Préserver les sols en pente des
ravinements.
- Dans les régénérations
résineuses, les travaux sylvicoles
(ouverture de cloisonnements,
dégagements) seront différés
autant que possible, hors période
d’avril à juillet.
- L'entretien de cloisonnements
dans les zones favorables
(régénérations avec fort couvert de
Callune), sera, si possible, évité
entre avril et mi-juillet et lors des
dégagements, pas de coupe
systématique de la Callune.
- Pas de "nettoyage" systématique
des coupes (les 1ère et 2ème
années après coupe) : laisser des
branchages et écorces qui
serviront de camouflage à
l'Engoulevent (n'exclut pas le
broyage, à réaliser hors période de
mai à juillet).
- Conserver des "landes" et des clairières, même de toute petites
surfaces ; ne pas y faire de plantation.
- Conserver la strate arbustive et le sous étage dans les plantations.
- Fauchage des banquettes
herbeuses d'allées forestières le
plus tardif possible (après le 15
août) car il favorise les fleurs, donc
les insectes consommés par
certains oiseaux (Bondrée
apivore,…), et les reptiles
consommés par le Circaète ; pour
les routes forestières à larges
accotements, ouvertes à la
circulation, seul le bord de route
pourrait être fauché (plutôt que
l'intégralité de la bande en herbe).
- Respecter les cours d’eaux et les chevelus lors d’exploitation, ne
pas mettre de rémanent dans la zone inondable et ne pas perturber le
lit de ces cours d’eaux.
- Dans les régénérations au sol nu, éviter le travail du sol entre avril
et juin (pour l'Alouette lulu).
148 voir rouvrir le
- Limiter la plantation autour de falaises et chaos rocheux,
milieux dans ces zones afin d’en préserver l’écosystème.
Annxe 9: Les interventions des organismes publics et associatifs relatives aux espaces boisées des gorges de la dordogne
Organisme
Europe
interventions relatives aux habitats forestiers
réglementaire
contractuelle
animation territoriale
maîtrise foncière
plan de gestion
travaux
protection via les sites Natura 2000 (Directive Habitats et/ou Directive Oiseaux)
la mise en œuvre est effectuée par l'Etat
protection indirecte via la Directive Cadre sur l'Eau : "tout ce qui contribue à la
qualité des zones biologiques" (annexe V,1.1.2 de la DCE)
la DCE s'applique de manière générale
aides financières aux actions entrant dans le champ d'application des directives :
FEDER, FEADER, LIFE
l'europe évalue animation permanente du
le réseau dans site confiée généralement
chaque pays à une collectivités ou une
association
tous les 6 ans
instruit par la DIREN
il s'agit du
Document
d'Objectifs validé
par le Comité de
Pilotage
financés par les
Contrats Natura
2000
principalement
pour les RNN
principalement pour
les RNN
cartographie des habitats préalable à la
rédaction du document d'objectifs
Etat
par des réunions
publiques
ponctuelles
principalement
pour les RNN
aides financières aux actions de sensibilisation et de protection des habitat
forestier (via CPER 2007-2013),
Police de l'eau et de la protection de nature : application du code de
l'environnement relatif aux espèces protégées et aux modifications des habitats
sensibilisation
Programme opérationnel du FEDER, Programme de Développement Rural Héxagonal du FEADER
mise en œuvre du réseau natura 2000,
Réserve Naturelle Nationale, Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope (via
CPER 2007-2013),
inventaire des habitats forestiers
CPER volet
Biodiversité
information du
public via site
internet Préfecture,
plaquette cours
d'eau
application de la
nomenclature IOTA
: infrastructures,
ouvrages, travaux et
activités
la MISE constitue une
structure de coordination
départementale de la
politique de l'eau
Mission Inter
Service de l'Eau et
agents assermentés
Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) : permet
l'application du code de l'environnement relatif aux espèces protégées et aux
modifications des habitats (destruction d'espèces protégées, capture d'espèce,
destruction de nids, capture d'oeufs, coupe rase illicite
réalisation d'études, de recherches et d'expérimentations concernant la conservation, restauration et la gestion de la faune sauvage et de ses habitats. surveillance de la faune sauvage et
application de la réglementation relative à la police de la chasse et de l'environnement. appui technique à l'état pour l'évaluation de l'état de la faune sauvage ainsi que le suivi de sa gestion,
élaboration des orientations régionales, évaluation des documents de gestion de la faune sauvage. organisation matérielle de l'examen du permis de chasser et la tenue du fichier national
cynégétique.
Office national de l'eau et des milieux aquatiques (ONEMA)
veille au respect des réglementations concernant l'eau et la pratique de la pêche et assure le contrôle des usages pour garantir la préservation des masses d'eau, participe à la planification
des politiques territoriales de l'eau (SDAGE, SAGE, programmes de surveillance.) et apporte un appui technique à la conception, à la mise en oeuvre et au suivi d'actions de gestion de l'eau
dans les territoires, par exemple en matière de restauration de milieux, de plans de gestion d'espèces.
Direction Départemental de l'Agriculture et de la Forêt de la Corrèze (DDAF)
instruction des dossiers MAE, Contrats Natura 2000, dossiers FEDER et FEADER (volet non agricole), Dossiers Politique agricole Commune via l'écoconditionnalité des aides
La loi de finances pour 2006 (article 13) prévoit une exonération générale de 20 % de la taxe foncière sur les propriétés non bâties, pour les terres agricoles et bois et forêts. Elle ne concerne
pas la taxe des chambres d’agriculture qui restera intégralement perçue.
Dispositifs fiscaux
Les terrains ensemencés, plantés ou replantés en bois ou en régénération naturelle, peuvent bénéficier d’une exonération temporaire de taxe sur le foncier non bâti. De plus, les futaies
irrégulières peuvent bénéficier d’une exonération partielle de la taxe sur le foncier non bâti.
Pour tenir compte de la grande durée de la production forestière, un régime particulier, appelé couramment "amendement Monichon", permet de ne retenir dans l’actif successoral, que le
quart de la valeur des bois et forêts.
identification de la protection des zones humides dans l'élaboration du Schéma
Directeur d'Aménagement et Gestion des Eaux du bassin Dordogne
Agence de l'eau
Adour-Garonne
les programmes et
les décisions
administratives dans applications du
9ème
le domaine de l'eau
programme
doivent être
compatibles avec le
SDAGE
coordination via
le CPER et
CPIER
9ème Programme d'intervention
Etablissement public
compétences obligatoires des EPTB (code de l'environnement (L 213-10),
du bassin de la
circulaire du 9 janvier 2006)
Dordogne (EPIDOR)
bassin versant de 24 500 km², facilite la prévention des inondations, la gestion équilibrée de la ressource en eau, la préservation et la gestion des zones humides, animation de l'inventaire des
zones humides
Réserves Naturelles Régionales, stratégie en cours de définition
décret 2005-491
(18/05/2005)
Conseil régional du
Limousin
aides dans le cadre des Contrats de Rivières, Contrats Restauration-Entretien ou Contrats territoriaux : inventaires, plans de gestion, travaux,
aquisitions, mesures agro-environnemental
Aides dans le cadre de la politique régionale de l'eau : cartographie des zones
humides, assistance technique à la gestion des zones humides, acquisitions,
élaboration de plans de gestion, travaux, Mesures agro-environnement "zones
humides"
aides dans le cadre de la politique de préservation du patrimoine naturel : soutien
financier aux actions du Conservatoire des Espaces Naturels du Limousin, des
Parcs naturels régionaux, collectivités
les propriétaires
demandent le
classement en
R.N.R.
un plan de gestion cadre les travaux
aides au fonctionnement
de techniciens rivières
aides
execeptionnelles,
maîtrise d'usage
favorisée
aides si programme
aides pour les
études, l'animation pluri-annuel et DIG
inventaire sur le Bassin Dordogne 2007pour les travaux
et la
2008 (territoire EPTB Dordogne)
communication du berges, MAE "zones
humides"
site
PNR
aides acquisitions
CREN
aides Communes, aides Communes,
Com. Com, CREN, Com. Com, CREN,
PNR
PNR
aides dans le cadre de la politique territoriale, en lien avec les politiques
sectorielles (eau et espaces naturels) : principalement actions de valorisation de
sites
Conseil général de la
Corrèze
aides Communes, Com. Com, CREN,
PNR
valorisation
touristique
Contrats de Parcs, Contrats de Pays, Contrats d'Agglomération
à l'échelle du réseau des
Espaces Naturels
Remarquables (ENR)
Politique départementale des Espaces Naturels Remarquables (politique en
cours de réflexion)
aides Communes,
Com. Com, CREN,
PNR
valorisation des sites pour l'accueil du public
aides agricoles via les
contrats de pays
Politique environnementale et agricole
Communes
acquisitions, planification par les documents d'urbanisme
acquisition de
parcelles forestières
via convention ou bail avec CREN et/ou Office National des Forêts et/ou PNR
Communautés de
Communes
acquisitions, planification par les documents d'urbanisme (PLU intercommunal)
acquisition de
parcelles forestières
via convention ou bail avec CREN et/ou Office National des Forêts et/ou PNR
Chambre
départementale
d'agriculture de la
Corrèze
possibilités d'animation de réseau d'exploitants agricoles, formations…en lien
avec la chambre régionale d'agriculture
Office national des
forêts
Aménagements forestiers, gestionnaire réserve biologique domaniale ou
forestière valorisation, sensibilisation, communication
monte des dossiers de Mesures Agroenvironnementales
Incitation à
l'acquisition foncière
communes,
communautés de
communes, pays
Centre régional de la valide les Plans Simples de Gestion, animation de réseau de propriétaires
propriété forestière forestiers
Conservatoire de
l'espace littoral et
acquisition foncière
des zones lacustres
Conservatoire
botanique national
du Massif Central
habitats autour de
zones lacustres de
plus de 1000 ha
acquisition foncière
sylviculture,
exploitation
animation
PSG, RTG, CBPS
Conseil
animation
Aménagements
forestiers via
gestion ONF
via convention
Inventaire, connaissance scientifique, expertise écologique
Conservatoire des
Connaissance, Protection, Gestion et Valorisation des sites naturels
espaces naturels du
remarquables du Limousin
Limousin
AAPPMA et
fédération
animation de Schéma de
Massif
aménagements
forestiers
Rédige et anime le PDPG : Article L 233-2 du code rural
ACCA et fédération
associations naturalistes (SLO, SEL, GMHL, SEPOL) ou environnementales (FNE, LNE, Corrèze
nature)
partenariat avec le CRPF,
l'ONF, EPIDOR
Plan département de protection du milieu aquatique et de gestion
piscicole (PDPG)
via convention
sorties, expositions
inventaires floristiques & habitats
sorties, expositions
possibilité de maîtrise
rédige les plan de gestion, met en œuvre les travaux (régie ou prestations), suit l'impact des travaux,
foncière ou d'usage
valorisation des sites via les communautés de communes, départements, pnr
par bail ou convention
acquisition de
parcelles riveraines
possibilité de maîtrise
foncière
restauration de
berges
animation pêche et
milieu aquatique
suivi d'espèces gibiers
inventaires faunistiques
sorties, expositions
Résumé : La rivière Dordogne et ses affluents forment des gorges à
fortes pentes qui sont, actuellement, essentiellement occupés par des
peuplements feuillus. Ces boisements représentent, en Limousin, les
derniers massifs fonctionnels et abritent une faune et une flore
extrêmement riche (chiroptères, rapaces,…).
Dans un objectif de multifonctionnalité et donc de maintien et de suivi
de la biodiversité dans les forêts, l’objectif de ce rapport est de
procurer des outils de préservation de ce site et de mettre en place une
collaboration avec les différents acteurs du territoire. Ce mémoire
propose un état des lieux de ce territoire ainsi que des actions,
adaptées aux attentes du conservatoire, qui concilie réglementation,
aménagement du territoire, gestion forestière, connaissance
écologique et naturaliste, ainsi que communication et formation
dévolus à une gestion durable des peuplements feuillus.
Mots clés : gorges de la Dordogne, multifonctionnalité, préservation
de la biodiversité, gestion forestière.
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