A. Aoulmi – Lycée Pierre Corneille
Sciences économiques & sociales
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3. A quelle conception de la justice sociale sont attachés les auteurs égalitaristes ?
Dans une approche égalitariste, la justice sociale est corrective : elle permet de tendre vers l’égalité des situations Est juste une société qui corrige les
inégalités de départ pour tendre vers une égalité à l'arrivée.
4. Soit les situations suivantes sur les revenus de 3 groupes A, B et C. Rattachez chaque situation aux courants théoriques
5.
Situation jugée la plus juste par les égalitaristes
Situation jugée la plus juste par Rawls
A = 10, B = 10, C = 10.
Situation jugée la plus juste par les utilitariste
Les utilitaristes = a (maximisation de la somme : A+B+C, en effet 64>60>30) ; – Rawls = b (maximise le minimum : 11>10) ; – les égalitaristes = c (égalité́ des
ressources réelles : A = B = C)
Inviter les élèves à lire la fiche de synthèse p. 418 de leur manuel
Retenir la définition du manuel concernant la justice sociale : La notion de justice sociale renvoie aux choix d’une des principes concurrents d’attribution des
droits et des ressources entre les différents membres de la société. La justice sociale cherche à réaliser au moins l’une des dimensions de l’égalité (droits,
chances, situations). On peut plus simplement la définit comme un idéal qui conduit à privilégier et à promouvoir l’égalité des droits, des chances et/ou des
situations.
II. La lutte contre les inégalités : quelles modalités ? Quelle efficacité ?
A. Les outils de lutte contre les inégalités
1. Les mesures redistributives
La redistribution
Document 4 – Protection sociale et redistribution des richesses - Manuel Hachette doc 3 p. 339, questions 1 à 4
1. La redistribution horizontale couvre les risques sociaux, quel que soit le niveau de revenus. Tout le monde, y compris les mieux rémunérés, peut dans ce
cadre bénéficier des prestations sociales. La solidarité et donc les transferts s’exercent ici des actifs vers les inactifs, des bien-portants vers les malades... La
redistribution verticale cherche, elle, à réduire les inégalités de revenus. La solidarité et les transferts s’effectuent donc des plus aisés vers les plus modestes.
2. La redistribution horizontale repose en premier lieu sur le principe de l’assurance. Les cotisations, assises sur le travail, ouvrent des droits qui permettent de
bénéficier de prestations (prestations sociales : revenus de transfert versés par les institutions de protection sociale afin de faire face aux conséquences des
risques sociaux, cad à une baisse de revenu (chômage, maladie) ou à un accroissement de certaines dépenses (santé, charges d’enfants)). Ainsi, plus on cotise
pour la retraite (en durée et en montant) et plus, en principe, on percevra une retraite élevée dans le futur. C’est donc un peu comme si l’on mettait de l’argent
de côté et ce, bien que les sommes collectées soient affectées au versement des retraites présentes.
L’assurance constitue un principe de protection sociale selon lequel les individus versent des cotisations dont le montant est proportionnel au revenu perçu. Ces
cotisations ouvrent des droits à percevoir des prestations sociales lorsque l’individu est confronté à l’un des risques couverts. Ce mécanisme permet une
mutualisation des risques qui constitue une forme de solidarité. Néanmoins, ceux qui ne cotisent pas ne sont pas protégés.
La protection sociale, définie comme l’ensemble des mécanismes collectifs qui permettent aux individus de faire face aux conséquences (perte de revenu,
hausses de certaines dépenses) d’un certain nombre de risques sociaux (maladie, chômage, vieillesse sans ressources…), présente la particularité d’avoir un
financement sensible aux variables démographiques et économiques.
3. La redistribution verticale couvre des transferts sans contrepartie à destination des plus modestes, elle s’inscrit dans le principe de l’assistance. A contrario,
dans la redistribution horizontale, les prestations sociales, versées à l’occasion de la survenue d’un risque couvert, sont liées à des cotisations préalables, sur le
principe de l’assurance.
L’assistance consiste à protéger les individus qui n’ont pas ou pas suffisamment cotisé, en leur permettant de bénéficier de prestations sociales versées sous
conditions de ressources et financées par l’impôt. On retrouve ici un principe de solidarité à l’égard des plus démunis.
4. La protection sociale, qui résulte de la mise en place en 1945 de la Sécurité sociale, repose en premier lieu sur le principe de l’assurance (l’assistance est
résiduelle). Avec le développement du chômage et de la précarité, les cotisations diminuent et avec elles les droits acquis par le travail. Il a ainsi fallu tout à la
fois trouver de nouveaux moyens de protéger les individus qui ne sont plus couverts par le travail, et aussi de nouvelles sources de financement. L’assurance va
devoir tre complétée par l’assistance et la mise en place de prestations dites non contributives (c’est à dire sans lien avec une contribution préalable du
bénéficiaire). Le poids des cotisations sociales dans le financement va se réduire et l’on assiste à une fiscalisation de la protection sociale.
Document 5 – Les effets redistributifs des dépenses sociales - Manuel Hachette doc 3 p. 339, questions 1 à 4
1. En 2007, les dépenses sociales représentaient environ 28 % du PIB français, tandis que le coefficient de Gini au milieu des années 2000 était de 0,27.
2. Le document permet de voir une corrélation négative entre l’importance des dépenses sociales et le coefficient de Gini. Ainsi, le Mexique a un coefficient de
Gini de presque 0,5, tandis que ses dépenses sociales représentent environ 7 % du PIB. À l’opposé, on retrouve le cas de la France. Les États-Unis se situent dans
une position intermédiaire. Les dépenses sociales y représentent 16 % du PIB, et le coefficient de Gini y est de 0,38. La corrélation est cependant à nuancer. Ainsi
l’Italie, avec un coefficient de Gini de 0,35, fait moins bien que la Corée en matière de réduction des inégalités, alors que la part des dépenses sociales dans le
PIB est trois fois plus élevée.
3. Les minima sociaux sont des prestations non contributives, versées sous condition de ressources. Ils se rattachent à la redistribution verticale.
4. Ces minima sociaux permettent de lutter contre la pauvreté et de réduire les inégalités de revenus, en établissant un revenu plancher. Ce faisant, ils limitent
la dispersion vers le bas des revenus (mais aussi la concentration du revenu national), et donc contribuent à faire baisser le coefficient de Gini.
Les services collectifs
Document 6 – Les services collectifs au service de l’égalité
Le fait que, par exemple, l'éducation publique ou la santé publique soient gratuites, ou fournies à très faible prix pour les ménages au regard de leurs coûts, est
spontanément considéré comme un facteur de réduction des inégalités : les pauvres y ont accès tout comme les riches, au nom de droits jugés universels. La
dépense publique dans ces domaines semble clairement redistributive. Sans elle, les riches pourraient quand même se payer ces services ; les pauvres ne le
pourraient pas.
En France, le revenu moyen des 10% les plus riches est environ neuf fois supérieur à celui des 10% les plus pauvres. Prenons le cas de la santé publique. De
fortes inégalités de santé et d'accès aux soins existent, mais il est clair que les 10% du haut de l'échelle ne se font pas soigner neuf fois plus que les 10% du bas.
La gratuité (ou le faible coût) des soins y est pour beaucoup. L'existence d'un service public de santé, de la couverture maladie universelle (CMU), etc. sont donc
de puissants facteurs de redistribution, en dépit d'inégalités persistantes. Le même raisonnement vaut pour la plupart des services publics gratuits.