Suivi ichtyologique de l’APAC par les pêches de contrôle Bilan des années 2009 à 2012 CPUE par station On rapporte les captures au temps de pêche pour chaque type de filet, ce qui permet de faire des comparaisons. Pour le filet dérivant maille 25, le temps de pêche est passé de 15 mn à près de 30 mn. De 2009 à 2011, ce filet était utilisé aux stations Bal2 et Bal4. Pour les filets dormants mailles 60 et 70, le temps de pêche est resté le même, environ 6 heures. De 2009 à 2011, la maille 60 était utilisée aux stations Bal5 et Mi10, et la maille 70 aux stations Bal2 et Bal4. En 2012, tous les filets ont été utilisés aux quatre stations. Filet dérivant Maille 25 CPUE par station Augmentation régulière aux stations Bal2 et Bal4 Si on ne tient pas compte d’une capture exceptionnelle en décembre 2010, les CPUE augmentent de moins de 1 kg/h à plus de 4 kg/h. Filet dormant Maille 60 CPUE par station Forte variabilité saisonnière mais augmentation nette aux stations Bal5 et Mi10. Filet dormant Maille 70 CPUE par station Forte variabilité saisonnière mais augmentation nette aux stations Bal2 et Bal4 Poids moyen des poissons par filet Poids constant pour la maille 25 Augmentation possible pour la maille 70 Augmentation très nette pour la maille 60 Longueur moyenne des poissons par filet Poids constant pour la maille 25 Augmentation possible pour la maille 70 Augmentation très nette pour la maille 60 Nombre d’espèces observées Au total, 24 espèces ont été observées dans les pêches de contrôle. Parmi les 15 espèces indicatrices retenues, 14 ont été observées (à l’exception de Ecankissa). Le nombre de nouvelles espèces augmente significativement en 2011 et 2012. Espèce ethiaroumbe cagognande foutikosse ethierecora engnoba foudiandjiling ecacandia elanc caparate essonia cafeledj cabalankagne emolette éfêta ecognob fougnong kabac essegnaille kamérélouse foucoumale éwole éponque éguisse apou elanc awol acourant 2009 1 1 1 1 1 1 1 1 1 2010 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 2011 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 2012 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 13 12 1 18 21 Présence des espèces par saison Les espèces les plus représentées (plus de 10 individus) sont présentes toute l’année. Essonia est plus abondant en août. Caparate est moins abondant en août. Alanc est plus abondant en avril. Foutikosse est plus abondant en août. Ethiaroumbé est plus abondant en avril et plus rare en août. Salinité du milieu La salinité a pu être enregistrée à partir d’avril 2010, qui correspond à une période forte sursalure à 56 ‰. 2011 et 2012 semblent avoir été des années plutôt favorables sur le plan de la pluviométrie, avec des salinités ne dépassant pas 45 ‰ en avril, et un minima à 31 ‰ en décembre 2012. (Pour rappel, la salinité normale de la mer se situe à 34 ‰) Catégories écologiques Les poissons de Casamance se répartissent en 4 catégories écologiques : Em = espèces estuariennes d’origine marine qui se reproduisent en estuaire Me = espèces marines estuariennes qui ne se reproduisent pas en estuaire mais y vivent de façon plus ou moins permanente Ma = espèces marines accessoires qui fréquentent les estuaires de façon saisonnière Mo = espèces marines occasionnelles dont la présence en estuaire est limitée Catégories trophiques Les poissons capturés par les pêches de contrôle appartiennent à 6 catégories trophiques : Herbivore-détritivore ou brouteur Herbivore-phytophage Prédateur 1 bentophage (mollusques, vers) Prédateur 1 généraliste (crustacés) Prédateur 2 généraliste (poissons et autres) Prédateur 2 piscivore Figure du haut : en nombre d’individus Figure du bas : en poids On remarque la nette augmentation des prédateurs piscivores Espèces indicatrices Les mulets sont représentés par quatre espèces. Les trois plus petites Ethiarumbe, Ecacandia et Emolete, sont prises essentiellement au filet à maille 25, et sont donc beaucoup plus capturées en 2012 que les années précédentes. Elles sont observées toute l’année. Eguisse n’a été capturé qu’en 2012. Reproduction Ethiarumbe : une femelle au stade 3 a été observée en août 2012 Ecacandia : deux femelles au stade 3 ont été observées en août 2012 Espèces indicatrices Les Carangues sont représentés par deux espèces. Essegnaille n’est observé qu’en décembre depuis 2010. Efêta a été capturé toute l’année 2012. Ecankissa n’a pas été observé une seule fois dans les pêches de contrôle. Reproduction Aucune individu de stade 3 n’a été observé Espèces indicatrices Les Sciaenidés sont représentés par trois espèces. Cagognande est observé toute l’année depuis 2009. Ce sont toujours de petits individus de 25 cm en moyenne. Caparate qui apparaissait rarement les premières années est devenu fréquent toute l’année depuis 2011. Ecognobe qui n’avait plus été observé depuis avril 2009, a été capturé plusieurs fois en 2012 pas été observé une seule fois dans les pêches de contrôle. Kabac n’a encore jamais été observé dans les pêches de contrôle. Reproduction Cagognande : Une femelle F3 en avril 2010 Caparate : un mâle M3 en avril 2011 Espèces indicatrices Les Capitaines sont représentés par deux espèces. Elanc a été capturé régulièrement depuis fin 2010. Apou Elanc n’a pas été observé depuis avril 2009. Amata Elanc n’a encore jamais été observé dans les pêches de contrôle. Reproduction Un mâle au stade 3 en avril 2009 Espèces indicatrices Foudiandjiling est devenu de plus en plus abondant à partir de 2011. La taille moyenne tend à augmenter légèrement. Une femelle au stade 3 a été observée en août 2010. Ethierecora est toujours présent, mais nettement plus abondant à partir de 2011. Engnoba a toujours été présent sauf en avril 2010 et 2011. Il est par contre le plus abondant en avril 2012. Espèces indicatrices Foutikosse a toujours été absent des captures en avril, sauf en 2012 où il est nettement plus abondant en avril et en août. Essonia apparaît à l’hivernage (août et décembre) en 2010 et 2011, puis il est abondant toute l’année 2012. Une femelle au stade 3 a été observée en août 2010. Kafelej a été absent des captures toute l’année 2010. Il est présent régulièrement en 2012. Une femelle au stade 3 a été observée en avril 2009. Quelques conclusions 1. 2. 3. 4. 5. La zone protégée de l’APAC fonctionne comme prévu, avec un nombre d’espèces de plus en plus élevé. L’abondance augment nettement, ce qui est démontré par les CPUE. Il y a un effet refuge pour les prédateurs, en particulier les piscivores. Certaines espèces comme Essonia semblent même présentes toute l’année depuis 2012. La proportion des espèces marines occasionnelles a augmenté depuis 2010. La taille des individus augmente seulement pour les espèces capturées aux filets dormants, surtout la maille 60, donc les poissons de taille moyenne. Cette augmentation de taille individuelle n’a pu être démontrée que pour Foudiandjiling. Questions non résolues par les pêches de contrôle 1. Certaines espèces ne sont pas capturées Les pêches de contrôle sont effectuées avec seulement trois types de filet, présentant chacun une sélectivité importante. Par ailleurs, ces pêches sont effectuées pendant des périodes très courtes pour le filet dérivant (sauf en 2012), ce qui a limité les captures de pélagiques (mulets, Kafelej). 2. On ne voit pas beaucoup de signe de reproduction dans la zone Toutes les espèces ne se reproduisent pas en estuaire, et le nombre d’individus capturés est assez faible. 3. Les pêches de contrôle ne renseignent pas sur l’abondance réelle des espèces C’est normal, et il conviendrait de mettre en place un système de suivi des captures au niveau de l’ensemble de l’APAC.