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(Clapham, 1996) où les mâles peuvent s'accoupler avec plusieurs femelles. Celles-ci donnent
naissance à un baleineau tous les 2-3 ans (Chittleborough, 1958), généralement de pères
différents (Clapham & Palsbøll, 1997). Les femelles ne migrent apparemment pas
systématiquement chaque année vers les sites de reproduction (Craig & Herman, 1997). Il en
résulte un sex-ratio en faveur des mâles, qui se retrouvent en compétition pour un accès aux
femelles en nombre limité (Tyack & Whitehead, 1982). En période de reproduction, les baleines
à bosse sont observées dans différents types de groupes pouvant aller de 2 individus (Mobley &
Herman, 1985) à une dizaine d’individus. Les groupes de plus de 2 individus sont constitués
d'une femelle (individu focal) et d'un ou plusieurs mâles qui peuvent entrer en compétition pour
la femelle. L'escorte principale est le mâle le mieux placé auprès de la femelle et les autres sont
les escortes secondaires, appelés challengeurs dès lors qu'ils essaient de prendre la place de
l'escorte principale (Clapham et al., 1992). Toutes les associations (hormis celles des mères et de
leur baleineau) sont temporaires (Mobley & Herman, 1985). Les baleines à bosse d'un
hémisphère ne semblent pas se mélanger avec celles de l'autre hémisphère. Les individus de
l'hémisphère sud se reproduisent dans les eaux tropicales pendant que ceux de l'hémisphère
nord se nourrissent dans les hautes latitudes. La situation inverse est observée 6 mois plus tard
avec le changement de saisons. On parle alors de "distribution antitropicale" (Davies, 1962).
La chasse à la baleine durant le 20ème siècle a réduit la population mondiale de baleines à bosse
à moins de 10 % de sa taille originale (Tønnessen & Johnsen, 1982). Au total, plus de 200 000
individus ont été tués dans l'hémisphère sud (Clapham & Baker, 2002). La Commission
Baleinière Internationale (CBI), établie en 1948 afin de réglementer la chasse à la baleine,
encouragea la chasse industrielle durant ses 30 premières années. Ce n'est qu'en 1966 que la
baleine à bosse fut classée en tant qu'espèce protégée, à la demande de la CBI. En 1985, un
moratoire international interdisant la chasse des grands cétacés à des fins commerciales fut mis
en œuvre. La mise en place par la CBI en 1994 d'un sanctuaire baleinier sur 50 millions de km²
autour de l’Antarctique s'est avérée d’une importance capitale pour le rétablissement des
populations de baleines. En 2008, la baleine à bosse est passée de la catégorie "vulnérable" à
celle de "préoccupation mineure" d'après l'évaluation de l'Union Internationale pour la
Conservation de la Nature (UICN), à l'exception des populations d’Océanie et du golfe Persique.
Malgré un cycle de reproduction long, les baleines à bosse répondent positivement aux mesures
de protection et à l'arrêt de la chasse, et la tendance de la population mondiale est en hausse
(UICN, 2012). Cependant, la population mondiale est encore loin de ses effectifs initiaux et reste