AFRIQUE
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Des ravageurs
et des parasites
bien visibles
Les parasites
microscopiques
Des dégâts
sans parasites
Maladies et parasites
des plantes cultivées
photo 1
TERRES ET VIE
rue Laurent Delvaux, 13
1400 Nivelles
Belgique
tél. et fax : 32 - 67 - 21.71.49 novembre 1995
Bonjour les dégâts!
Ce Carnet Écologique
Carnet Écologique est le premier
d’une série qui parlera des dégâts que
nous pouvons constater sur les plantes
cultivées. Il y a des dégâts dus à l’envi-
ronnement ou au climat mais aussi aux
actions de l’homme. D’autres proviennent
d’une mauvaise nutrition ou d’attaques
de parasites et de ravageurs.
Observer les dégâts sur une culture est
assez facile. Par contre, décrire ces
dégâts et les qualier est plus difcile.
Les agents qui causent la maladie sont
souvent invisibles à l’œil nu. Ou encore,
ils ont quitté les lieux après avoir réalisé
leurs méfaits. Face aux dégâts observés
sur une culture, la première chose à faire
est pourtant de détermine le responsable.
Ce Carnet fait une sorte d’inventaire de
toutes les sortes de dégâts observés sur
les plantes cultivées. D’autres numéros
entreront plus dans le détail. Ils parleront
de la façon de reconnaître les parasites
et les ravageurs. Ils chercheront à expli-
quer comment ils agissent lorsqu’ils atta-
quent les plantes, comment les plantes
sont empoisonnées par les sels minéraux
ou les pratiques de l’homme. Nous nous
pencherons sur les luttes préventives -
l’hygiène des plantes, les pratiques agri-
coles - et curatives - les traitements dis-
ponibles en milieu paysan - et tout ce qui
peut favoriser le bon développement de
plantes cultivées en bonne santé.
Bonne lecture!
AFRIQUE
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SOM
SOMM
MAIRE
AIRE:
:
page 3 Des dégâts sans
parasites
Les dégâts du climat
Soif, noyade et malnutrition
Le feu
Les mauvais traitements
page 9 Des ravageurs et des
parasites bien visibles
Animaux déprédateurs en divagation
Des plantes qui vivent ou se nourris-
sent d'autres plantes
Insectes et autres espèces
de déprédateurs animaux
Les vers et les nématodes
À chacun son mode de vie
Ces insectes à multiples tenues
À chaque être vivant ses ennemis;
à chaque ravageur ses habitudes et
son alimentation propres
Ombre ou soleil? Jour ou nuit?
Pattes en bas, pattes en l'air?
Parmi les insectes et les vers:
des ravageurs et des utiles
Familles d'insectes et d'araignées
page 34 Les parasites
microscopiques
Les champignons
Les bactéries
Les virus
Champignons et bactéries: bien plus
de bons que de mauvais cas
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Des dégâts sans parasites
Soumise aux vents de sable, notre peau se griffe et se dessèche. Forcé de
manger du sel par grandes cuillères, notre corps est brûlé par l’intérieur.
Et si nous restons des journées entières dans l’eau, ce sera l’affaiblissement
général. Dessèchement, brûlure, ramollissement par l’eau provoquent des
gênes ou des dégâts corporels dont nous souffrons sans qu’il y ait de para-
sites. Ces souffrances sont des maladies de l’environnement.
Les plantes aussi ont leurs maladies de l’environnement. Elles sont dues à
l’humidité ou à la soif, au vent, à la malnutrition, au feu ou aux mauvais trai-
tements inigés par l’homme lui-même.
Les dégâts du climat
On peut noter en premier lieu des dégâts
dus aux facteurs climatiques. Le gel frap-
pe dans certaines régions. Parfois, c’est la
température nocturne qui descend en des-
sous de ce que la plante peut accepter.
En montagne, la grêle s’abat parfois sur
les plantations: en tombant, les grains de
glace frappent les feuilles, les eurs ou les
fruits et les détruisent. La foudre aussi
peut détruire des arbres ou des portions
de champs.
Le vent arrache les organes jeunes et fra-
giles des plantes. Les dégâts du vent sont
fréquents en régions sahéliennes et il n’est
pas rare qu’une bonne partie des tout
jeunes fruits des arbres, à peine sortis des
eurs, soient emportés par le vent ou bles-
sés par les grains de sable qui les frap-
pent fortement.
Voyons comment cette plantation du Cap
Vert a été détruite par une tornade immé-
diatement suivie d’inondations (p
photo 1
).
Après la tornade: bananiers
arrachés ou effondrés, inondation,
recouvrement du bas-fond par
une épaisse couche d'alluvions
argileuses.
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La sécheresse, le vent, les tornades, les grêlons ou le gel sont tous capables
de provoquer des dégâts.
La lumière joue aussi un rôle important. Semez des arachides à l’ombre d’un
manguier, vous verrez s’allonger les tiges et les feuilles à la recherche de la
lumière. Tandis que des taros constamment exposés en plein soleil seront
rabougris. Chaque plante doit en effet rencontrer un microclimat qui lui
convient, sans quoi elle souffre, se rabougrit, s’allonge ou se déforme. Le
"microclimat" est le climat qui règne à proximité immédiate d'une plante (ou
d'un autre être vivant). Par exemple, le climat dans un bois est très différent
de celui qu'on rencontre dans une parcelle de mil voisine.
Soif, noyade et malnutrition
Voici un champ de mil (p
photo 2
). Les plantes se sont mal développées en
début de saison, car les pluies étaient insufsantes dans les six semaines
qui ont suivi le semis. Mal abreuvées dans leur jeunesse, les plantes n’arri-
vent plus à se reprendre, même si les pluies abondent par la suite. On peut
donc accuser l’irrégularité du climat, mais c’est la soif des plantes à un
moment déterminé qui est à l’origine du mauvais développement.
Les conséquences d’un manque d’eau peuvent se faire sentir longtemps
après que les plantes aient eu soif. C’est le cas de ce mil. Mais, parfois, elles
sont immédiates: des plantes très sensibles à la sécheresse étrissent, se
dessèchent et meurent parce qu’elles ont manqué d’eau durant 5 ou 6 jours
seulement. C’est le cas de ce plant de concombre (
photo 3
). Cette espèce
est, en effet, très sensible à la sécheresse.
C’est parfois le cultivateur lui-même qui est responsable, par exemple lors-
qu’il arrose insufsamment les plantes de son jardin de saison sèche.
photo 4
photo 5
4
La soif: une cause fréquente de dessèchement partiel ou total des plantes cultivées.
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photo 2
photo 3
Il y a aussi l’inverse. Des
plants qui ont les pieds dans
l’eau souffrent parce que leurs
racines manquent d’air. Celles-
ci se ramollissent et pourris-
sent. Voici des manguiers
(
photo 4
): suite à la création
d’une retenue d’eau, leurs
racines ont été asphyxiées par
l’eau stagnant trop longuement
à leur pied dans le sol argileux.
Le dépérissement des racines
a été progressif, mais un jour,
brusquement, elles n’ont plus
pu faire leur travail. L’un des
arbres est déjà mort, les autres
risquent également de dépérir.
La plupart des plantes cultivées ne suppor-
tent pas des teneurs élevées de sel dans le
sol où elles poussent. Si on les sème dans
des terres salées, elles sont brûlées, tout
comme nous le sommes si nous avalons d’un
seul coup une grande cuillère de sel pur.
Voici un exemple d’aubergine souffrant de la
salinité du sol (
photo 5
). Ses feuilles sont
déformées, décolorées et cassantes. On peut
vraiment dire que cette plante est empoison-
née par le sel se trouvant dans le sol.
L’excès d’engrais chimiques est fréquemment
cause d’empoisonnement. Ces engrais ne
sont d’ailleurs rien d’autre que des sels.
Il se peut aussi que les plantes souffrent
d’une “carence” particulière. Quelque chose
manque dans leur alimentation et cela les
affaiblit. Chez l’enfant, le kwashiorkor est pro-
voqué par une carence en protéines (on trou-
ve des protéines dans le lait, les légumi-
neuses, les œufs, le poisson, la viande…).
D’autres maladies proviennent d’une carence
en vitamines (qu’on trouve surtout dans les
fruits et les légumes).
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Un excès d'eau dans le sol peut nuire,
surtout lorsqu'il dure plusieurs jours
ou semaines.
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Lorsque les plantes souffrent
d’excès de sel, leurs feuilles
se déforment, se décolorent
et durcissent. C’est le cas
de cette aubergine.
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