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2008 - 50 - 2ème Trim. - N° 195
AAssssoocciiaattiioonn ddeess AAnncciieennss ÉÉllèèvveess ddee ll’’IInnssttiittuutt PPaasstteeuurr
●La méthode la plus utilisée pour classifier les bactéries est la
coloration de Gram, mise au point par le bactériologiste
danois Hans Christian GRAM en 1884. Ce procédé repose
sur la différence d’épaisseur de la paroi de peptidoglycane
et permet de classifier les bactéries en deux grands groupes,
les bactéries à Gram positif et les bactéries à Gram négatif ;
seules les bactéries à Gram positif possèdent un épais
peptidoglycane (15 à 20 nm) qui retient la coloration (Fig. 1).
Par ailleurs, une différence physiologique fondamentale
entre les bactéries de ces deux groupes tient à ce que
l’enveloppe des bactéries à Gram positif contient une seule
membrane, la membrane cytoplasmique, alors que l’enve-
loppe des bactéries à Gram négatif contient à la fois la mem-
brane cytoplasmique (interne) et une membrane externe.
L’existence d’une ou de deux membranes impose aux
protéines synthétisées dans le cytoplasme des contraintes
très différentes pour la traversée de l’enveloppe bactérienne,
l’exposition et la rétention (ancrage) à la surface de la
bactérie. Ces différences de contrainte sont reflétées par la
variété des mécanismes mis en jeu pour la sécrétion et la
rétention de composés à la surface des bactéries à Gram
positif et à Gram négatif.
Les maladies infectieuses, qu’elles soient d’origine
parasitaire, virale ou bactérienne, sont, encore actuellement, un
fléau sanitaire majeur ; elles se caractérisent par la multiplica-
tion de l’agent pathogène (virulent) et par les dommages que
celui-ci provoque au sein de l’organisme hôte.
● Mis à part les facteurs métaboliques nécessaires à la
croissance et à la réplication de la bactérie, les facteurs de
virulence utilisés par les bactéries pour interagir avec
l’hôte sont présentés à la surface des bactéries ou sécrétés
dans l’environnement.
Ces facteurs peuvent être offensifs, telles que les
adhésines et les invasines qui favorisent l’adhésion des
bactéries et/ou leur entrée dans les cellules de l’hôte, ainsi que
les toxines qui ont une activité généralement catalytique
vis-à-vis de composants intra ou extracellulaires de l’hôte.
Les facteurs de virulence peuvent également être
défensifs, telles que les capsules qui protègent les bactéries des
réactions de défense de l’hôte. Enfin, certains facteurs ont un
double rôle, protégeant la bactérie et subvertissant le système
immunitaire.
ÉÉDDIITTOORRIIAALL
FACTEURS DE VIRULENCE DE BACTÉRIES À GRAM POSITIF
OU À GRAM NÉGATIF. QUELLE DIFFÉRENCE ?
Agnès FOUET1et Claude PARSOT2
Institut Pasteur
1Institut Pasteur, Unité Toxines et Pathogénie bactérienne, CNRS
2Institut Pasteur, Unité Pathogénie Moléculaire Médicale, INSERM
Figure 1 : Représentation schématique de l’enveloppe des bactéries à Gram positif et à Gram négatif.
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