20/10/2014 LANDRIOT Fanny L2 CR : Julie Chapon TSSI Pr

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Tissu sanguin et système immunitaire – Les groupes sanguins érythrocytaires
20/10/2014
LANDRIOT Fanny L2
CR : Julie Chapon
TSSI
Pr Jacques Chiaroni
16 pages
les groupes sanguins érythrocytaires – applications en transfusion sanguine
Plan
A. Les groupes sanguins érythrocytaires
I. Définitions de la notion de groupes sanguins
II. Pourquoi en tenir compte en transfusion sanguine ?
III. Qu'est ce qu'un groupe sanguin ? Combien y en a t'il ?
IV. Quels antigènes ?
V. Le système ABO
VI. Les systèmes protéiques
VII. A quoi servent les groupes sanguins ? A quoi servent ces différents polymorphismes
VIII. Existe-t-il une répartition géographique préférentielle ? Quels facteurs peuvent contribuer à
cette répartition ?
B. Groupes sanguins et sécurité transfusionnelle
I. Comment éviter la rencontre ?
II. Les analyses pré-transfusionnelles
III.
Choisir l'unité adéquate
a. Éviter le conflit dans le système ABO chez tout le monde
b. Les règles de compatibilité dans les autres systèmes
IV.Maîtriser l'acte transfusionnel
C. Conséquences de la rencontre
I. Conséquences biologiques
II. Conséquences cliniques
D. Diagnostic de la rencontre
Les objectifs pédagogiques de ce cours :
–
Décrire les principaux antigènes et anticorps des groupes sanguins érythrocytaires.
–
Prescrire les analyses pré-transfusionnelles adéquates
–
Comprendre et appliquer les règles de compatibilité érythrocytaire en vue d'assurer la sécurité immunohémolytique des transfusions
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Tissu sanguin et système immunitaire – Les groupes sanguins érythrocytaires
A. Les groupes sanguins érythrocytaires
I. Définition de la notion de groupes sanguins
Dans l'expression « groupe sanguin » on retrouve le terme de groupe et l'adjectif sanguin. On parle donc ici d'un
ensemble d'individus qui possèdent un caractère commun au niveau du sang.
Il faut bien comprendre que la notion de groupes sanguins est extrêmement large. Elle comprend le
polymorphisme génétique qui est si étendu que en dehors des vrais jumeaux chacun d'entre nous a un profil
génétique unique. On introduit alors la notion de solitude biologique.
Cette notion a été largement exploités par exemple en médecine légale (scène de crime), pour connaître un
profil génétique...
On va s'intéresser dans ce cours uniquement aux variations qui peuvent être présentes sur le globule rouge.
Définition du groupe sanguin érythrocytaire :
Ceux sont des antigènes (AG) définis par des anticorps(AC) spécifiques et génétiquement induits (ne
changent pas au cours de la vie) et exprimés sur des molécules de la membrane érythrocytaire.
II. Pourquoi en tenir compte en transfusion sanguine ?
Les groupes sanguins érythrocytaires sont immunogènes (capacité à induire une réponse immunitaire).
Ils s'opposent donc à la transfusion incompatible et même grossesse incompatible (lorsque le fœtus a un
groupe sanguin différent de sa mère, les AC de la mère vont attaquer le fœtus et conduire à son décès ; c'est le
cas notamment quand la mère est Rhésus – et l'enfant Rhésus +).
L'introduction d'un antigène érythrocytaire « étranger » va entraîner la synthèse de l'anticorps correspondant. Si
on réintroduit l'antigène, il va y avoir fixation de l'anticorps sur l'antigène, ce qui condamne l'hématie transfusée
à la destruction. On a donc une hémolyse.
Les conséquences de cet accident transfusionnel sont doubles :
→ persistance du besoin transfusionnel, car le manque de globules rouges n'est pas corrigé.
→ nocivité du conflit immunologique, qui peut aller jusqu'à tuer le malade.
La transfusion incompatible est non seulement inefficace, mais elle va aggraver l'état du patient.
Pour garantir la sécurité immunologique des transfusions de globules rouges, il faut éviter la rencontre in vivo
entre antigène et anticorps !
III.Qu'est un groupe sanguin ? Combien y en a-t-il ?
Un groupe sanguin peut être défini comme une étiquette portée par nos GR.
Les individus qui portent la même étiquette appartiennent au même groupe sanguin.
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Tissu sanguin et système immunitaire – Les groupes sanguins érythrocytaires
Les étiquettes A et B sont donc codées par 2 allèles d'un même gène et appartiennent à un même ensemble. Cela
forme un système : ici le système ABO.
Rappels :
♦ Allèle : « variante d'un gène »
♦ Système : « gène qui va coder pour les différentes formes alléliques »
A coté du système ABO il existe de nombreux autres systèmes.
Il y a par exemple le Rhésus
→ si vous avez l'étiquette « Rhésus » D → vous êtes rhésus positif
→ si vous n'avez pas l'étiquette « Rhésus »D → vous êtes rhésus négatif
En plus ces étiquettes s’accumulent :
→ si vous avez l'étiquette A et l'étiquette rhésus → vous êtes A positif
→ Si vous avez l'étiquette A et pas l'étiquette rhésus → vous êtes A négatif
Ainsi de suite avec les 350 étiquettes qui ont été décrites sur le globule rouge (GR).
IV. Quels antigènes ?
Il y a 350 antigènes (AG) présents sur l globule rouge, regroupés en 35 systèmes.
On peut classer ces AG selon leur caractéristiques biochimiques.
Les sucres :
► Ce sont des produits secondaires des gènes. En effet un gène code pour des protéines et non des sucres. Il
faut donc un intermédiaire (une enzyme).
Le système ABO fait parti de cette catégorie.
En 1900 : classement de personnes prises au hasard par groupes sanguins A, B, O ou AB.
En 1929 : classement en prenant des familles => on se rend compte que les groupes sanguins sont codés
génétiquement (A et B dominent O et sont co-dominants entre eux).
Dans les années 60, on se rend compte que les caractères A et B sont des sucres. Ils ne peuvent pas être transmis
génétiquement !!
Après des recherches ils se sont rendus compte de l'intervention
d'enzymes (codés génétiquement) qui permettaient l'insertion de ces
sucres sur le GR.
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► Ils sont ubiquitaires dans l'organisme
► Ils sont largement répandus dans la nature
► Ce sont des anticorps « naturels » : ils apparaissent en dehors d'une transfusion car leur production est
stimulée par l'environnement.
D'autres espèces que l'homme expriment le système ABO : les primates... mais aussi les bactéries ! Notamment
les bactéries intestinales : Nous sommes donc constamment stimulés par d'autres Ag que nous, et nous allons
fabriquer des Ac contre ces Ag que nous n'avons pas (une personne ayant un Ag A fabriquera des Ac anti B)
Les protéines :
Tous les autres systèmes sont des protéines
►Ce sont des produits primaires
►Il existe des équivalents dans d'autres tissus de l'organisme
►Ils ont une tendance à une restriction humaine (on ne les trouve pas chez d'autres êtres vivants)
►On les a appelé les anticorps « immuns », et il n'apparaissent qu’après stimulation interhumaine
(transfusion, ou grossesse incompatible)
Tous les systèmes, de manière plus ou moins intense, peuvent être impliqués dans une incompatibilité
transfusionnelle.
Comment fait on pour avoir une transfusion « parfaite »?? cela paraît presque impossible !!
Heureusement il y a 6 systèmes constitués de 14 antigènes qui permettent d'assurer une compatibilité d'environ
95% :
6 systèmes
14 antigènes
ABO
RH
A-B
D
/
KEL
K
Duffy
Fya - Fyb
Kidd
Jka - Jkb
MNS
S-s
C-c , E-e
Grâce à des analyses on va pouvoir déterminer la compatibilité entre 2 personnes :
– l'analyse ABO.D qui consiste à rechercher les Ag A -B et D
– le phénotype RH.K qui consiste à rechercher les Ag C-c, E-e et K
– le phénotype Étendu qui consiste à rechercher les Ag Fya-Fyb, Jka-Jkb, S-s
Mais ces analyses restent incomplètes pour assurer une bonne compatibilité, il faut donc à coté de ces analyses
d'Ag détecter les Ac présents chez le patient :
– la recherche d'anticorps irréguliers RAI
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V. Le système ABO
Il contient 2 antigènes : A et B
Ce sont des sucres, donc des produits secondaires des gènes.
Le gène code pour une enzyme qui pose A ou B sur un antigène appelé H et qui est déjà sur le globule rouge.
L'antigène H est donc converti en A (groupe A) ou converti en B (groupe B) ou non converti (groupe O).
Chez un individu de groupe O, ce gène code soit pour rien, soit pour une enzyme qui ne marche pas. Donc sur
le globule rouge de l'individu de groupe O, on a un antigène H sans A ni B, c'est-à-dire non converti.
Du phénotype, on ne peut pas toujours déduire le génotype.
Ex : pour un phénotype « groupe A », le génotype sera A/A ou A/O
L'absence d'antigène H (phénotype Bombay) empêche l'expression des antigènes A et/ou B, même si les gènes
sont là. Ce phénotype est très rare, présent surtout en Inde et ressemble donc au phénotype O.
Les antigènes de ce système ont une maturation post-natale. C'est-à-dire qu'il y a une augmentation du
nombre d'antigènes après la naissance. Cela est lié au fait que l'enzyme mature après la naissance.
2 conséquences :
→ Ce phénomène explique que l'incompatibilité foeto-maternelle ABO soit moins grave que l'incompatibilité
foeto-maternelle rhésus.
ex : si la mère est O et l'enfant est A => la mère a des anticorps qui peuvent traverser le placenta et
détruire les globules rouges du fœtus. Mais comme il y a maturation post-natale, c'est comme si il y
avait moins de cibles pour les anticorps sur les globules rouges du fœtus.
Ce n'est pas le cas pour le rhésus où les antigènes apparaissent très tôt.
→ La validation définitive du groupe ABO d'un nouveau-né ne peut se faire qu'après l'âge de 6 mois.
Le système ABO est largement répandu dans la nature : ubiquité dans l'organisme et dans la nature :
– les gènes A et B sont actifs dans toutes les cellules de l'organisme.
– le gène H est actif dans les cellules endothéliales.
Les Anticorps du système ABO :
L'antigène n'existe que parce que l'anticorps spécifique à cet antigène existe.
Les anticorps du système ABO sont les anticorps anti-A et anti-B.
Ils ont 2 caractéristiques principales :
– ils sont « naturels »
◦ ils préexistent à toute stimulation inter-humaine
◦ ils sont nés de l'hétérostimulation (bactéries du tube digestif)). C'est une stimulation environnementale,
possible du fait de l'ubiquité environnementale du système ABO
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Tissu sanguin et système immunitaire – Les groupes sanguins érythrocytaires
◦ ils sont dirigés contre les antigènes absents du globules rouges.
–
ils sont réguliers
◦ ils sont toujours présents
◦ il existe un risque constant, c'est-à-dire qu'il faut respecter les règles de compatibilité dès la 1ère
transfusion car les anticorps sont déjà là (contrairement au système rhésus dans lequel les anticorps ne
sont pas déjà présents et pour lequel il faut un 1er contact avant que les anticorps anti-rhésus soient
synthétisés).
Le groupage ABO détecte simultanément les antigènes (sur le globule rouge) et les anticorps (dans le plasma).
On a donc des preuves globulaires et des preuves plasmatiques.
Pour les globules rouges, on teste avec des anticorps anti-A et anti-B, et pour tester le plasma on utilise des
globules rouges A et des globules rouges B.
Si il y a réaction immunitaire, on observera une agglutination.
En Europe 45% des individus sont de groupe A, 9% sont de groupe B, 43% sont de groupe O et 3% sont de
groupe AB.
Aujourd'hui on révèle l'agglutination sur une colonne dans laquelle on centrifuge les globules rouges au contact
du plasma contenant des anticorps anti-A ou anti-B.
VI. Les systèmes protéiques
Les antigènes membranaires sont des protéines, et donc des produits primaires du gène .
Par exemple, le rhésus : le gène D code pour un antigène D
qui va se retrouver sur le globule rouge. Dans ce cas on
aura un individu rhésus +.
Ces antigènes sont d'emblée matures et très tôt (dès la 7° SA). Une incompatibilité mère/fœtus sera alors très
grave.
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Système protéiques principaux :
Systèmes
Antigènes
Rh
D
C/c
E/e
Kell
Duffy
Kidd
MNS
K
Fya/Fyb
Jka/Jkb
S/s
→ Le système Rhésus comporte 50 antigènes :
- antigène D : l'antigène D est présent si le gène D est présent : D+ (85% des personnes en Europe)
l'antigène D est absent si le gène D est absent : D- (15% des personnes en Europe)
le phénotype D+ peut correspondre à un génotype D/D ou D/d
le phénotype D- correspond forcément à un génotype d/d
→ Exploration par typage D indissociable du typage ABO.
- 2 allèles C et c co-dominants
génotype C/c => phénotype C+ et c+
génotype C/C => phénotype C+ et c- (20%)
génotype c/c => phénotype C- et c+ (30%)
- 2 allèles E et e co-dominants
génotype E/e => phénotype E+ et e+
génotype E/E => phénotype E+ et e- (2%)
génotype e/e => phénotype E- et e+ (70%)
→ Le système Kell :
- 2 allèles K et k co-dominants
Si l'allèle K est présent, on aura un phénotype Kell+ (9% des cas)
Si l'allèle K est absent, on aura un phénotype Kell – (91% des cas)
→ Exploration par typage RH-K : on ne s’intéresse qu'aux Ag présents sur le GR car les AC ne sont pas
forcément présents.
→ Le système Duffy :
- 2 allèles Fya et Fyb co-dominants
On a 3 phénotypes largement majoritaires: Fy (a+ / b+) Fy (a+ / b-) Fy (a- / b+)
Un 4° phénotype est possible mais est extrêmement rare : Fy (a- / b-) ou Duffy nul.
Mais ce phénotype est très présent en Afrique subsaharienne (80%). On a très longtemps cru que c'était
une sélection naturelle : en effet le virus plasmodium VIVAX se fixe dessus. Cependant 2 éléments
s'opposent à cette hypothèse :
- ce plasmodium vivax n'est pas très répandu en Afrique
- ce plasmodium vivax n'est pas très dangereux
alors pourquoi cette sélection ? Aujourd’hui on sait que vivax vient d'Asie, alors est ce que au moins
vivax est déjà venu en Afrique ?
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→ Le système Kidd :
- 2 allèles Jka et Jkb co-domiannts
phénotypes possibles : Jk(a+ / b+) ; Jk (a+/b-) ; Jk(a- / b+)
→ Le système MNS :
- 2 allèles S et s co-dominants
phénotypes possibles : S+/s- ; S+/s- ; S-/ s+
→ Exploration par phénotypage étendu (Duffy + MNS + Kidd)
Les anticorps plasmatiques de ces systèmes protéiques présentent 2 caractéristiques principales :
♦ ils sont « allo immuns »
- Les antigènes sont spécifiques de l'espèce humaine.
- Les anticorps nécessitent une stimulation inter-humaine, car il ne peut plus y avoir de stimulation
environnementale.
- Les anticorps sont dirigés contre les antigènes absents du globule rouge.
- Immunogénicité : D>K>E c>Jka>Fya>S
♦ ils sont irréguliers
- Ils sont parfois présents (l'anticorps n'est pas fabriqué de manière obligatoire).
- Il existe donc un risque potentiel.
Ils sont détectés par une analyse qui consiste à rechercher les anticorps anti-érythrocytaires (RAI).
Au total, il existe 4 analyses fondamentales pour explorer les antigènes et les anticorps :
– le groupage ABO.D
– le phénotypage Rh.Kell (RHK)
– le phénotypage étendu
– la RAI
VII.
A quoi servent les groupes sanguins ? A quoi servent ces différents polymorphismes ?
Cela peut être des protéines
– structurales
– récepteurs
– transporteurs et canaux
– enzymes
– ayant des fonctions de reconnaissance
=> ils ont diverses formes et fonctions.
L'absence du système Rh amène chez le sujet des anomalies de structure du GR.
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Mais très peu des molécules de ces systèmes, une fois absentes, entraînent une anomalie. Il y a en effet des
protéines « back-up » pouvant remplir leur fonction à leur place.
VIII.
Existe-t-il une répartition géographique préférentielle ? Quels facteurs peuvent contribuer à
cette répartition ?
La fréquence des différents groupes sanguins est variable en fonction des populations.
En effet un même groupe sanguin peut être fréquent dans l'une et rare dans l'autre.
Action des forces évolutives qui peuvent expliquer cette répartition : sélection, migration ou hasard (dérive
génétique).
Problématique transfusionnelle en contexte migratoire.
Si une population présentant un phénotype majoritaire migre dans une région où la population ne possède
presque pas ce phénotype, il peut être difficile de trouver du sang compatible en cas de besoin transfusionnel.
Exemple du système ABO :
Pour le groupe B :
9% des cas sont de groupe B en
Europe alors qu'il y en a jusqu'à
40-50% en Asie, il est absent en
Amérique ! (rare sont les B qui
ont passé le détroit de Behring)
Exemple du RH négatif :
15% en Europe Ouest
Quasi absent en extrême Orient
Exemple du système Duffy :
Le 4° phénotype aucun des 2 allèles est un phénotype
exceptionnel au-delà de l'Afrique où il est présent pour 70% (voir
explication au dessus)
B. Groupes sanguins et sécurité transfusionnelle
I. Comment éviter la rencontre ?
Il faut éviter, pour tout le monde, la rencontre entre antigène et anticorps :
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–
–
il ne faut pas apporter les antigènes correspondants aux anticorps du receveur.
Il ne faut pas apporter les anticorps correspondants aux antigènes du receveur
Il faut également éviter, pour certains, l'apparition de nouveaux anticorps, c'est-à-dire ne pas apporter les
antigènes absents chez certains receveurs.
Comment éviter la rencontre ?
– analyses pré-transfusionnelles
– prescrire l'unité adéquate (choix de la poche)
– maîtriser l'acte transfusionnel
II. Les analyses pré-transfusionnelles
Elles servent à détecter les anticorps grâce à une recherche d'anticorps anti-érythrocytaire (RAI) pour TOUS les
patients et qui doit être effectuée avant toute transfusion et répétée toutes les 72h ( si antécédent
transfusion/AC <6mois)
(Attention une RAI n'est valide que 72h!).
Elles servent aussi à détecter les antigènes grâce à :
– un groupage ABO.RH1 (ABO.D) systématique et à 2 reprises / 2 prélèvements
– un phénotypage Rh et Kel1 (K) systématique
– un phénotypage étendu pour certains patients
III.Choisir l'unité adéquate
a. Éviter le conflit dans le système ABO chez tout le monde
→ transfusion de globules rouges
Il ne faut pas apporter les antigènes correspondants aux anticorps du
receveur.
Donneur universel : O (car les globules rouges du groupe O ne portent ni
l'antigène A ni l'antigène B)
→ transfusion de plasma
Il ne faut pas apporter les anticorps correspondants aux antigènes du
receveur.
Donneur universel : AB (car un individu de groupe AB possède les
antigènes A et B, et ne possède donc ni les anticorps anti-A ni les anticorps
anti-B).
b. Les règles de compatibilité dans les autres systèmes
On différencie 2 cas : RAI négative ou RAI positive.
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→ RAI négative (absence d'anticorps anti-érythrocyaires) : « sujets non immunisés »
Chez tous les patients : Il faut respecter la compatibilité D.
Chez les femmes avant la ménopause : Il faut respecter impérativement la compatibilité Rh et Kell.
C'est-à-dire qu'il ne faut pas lui apporter les antigènes qu'elle ne possède pas afin de préserver un avenir
obstétrical.
Ex : mère Kell – et enfant Kell +. Si il s'agit d'une 1ère grossesse, on aura une réponse primaire de la mère,
c'est à dire une réponse progressive, retardée. Le temps qu'elle s'immunise, elle a déjà accouché.
Par contre si elle a déjà les anticorps, on aura une réponse brutale, qui entraînera une maladie fœtale ou du
nouveau-né qui peut être très grave.
Chez les polytransfusés itératifs et chez tous les patients avec une espérance de vie raisonnable : Il faut
respecter si possible la compatibilité Rh et Kell. il faut éviter si possible de faire apparaître des anticorps chez
les patients qui n'en possèdent pas, car leur présence est plus dangereuse que leur absence (réaction brutale si
les anticorps sont présents, alors que s'ils ne sont pas présents, on aura d'abord une réaction primaire lors de la
1ère introduction de l'antigène étranger).
Pas d'épreuve de compatibilité nécessaire.
→ RAI positive (présence d'anticorps anti-érytrhocytaires) : « sujets immunisés »
Il ne faut jamais apporter l'antigène correspondant à l'anticorps.
Il faut respecter les compatibilités dans d'autres systèmes :
– si on a un anticorps reconnaissant un antigène du phénotype Rh et Kell :
=> il faut respecter impérativement la compatibilité Rh et Kell.
– si on a un anticorps reconnaissent un antigène du phénotype Etendu :
=> il faut respecter impérativement la compatibilité Rh et Kell
=> il faut respecter si possible la compatibilité du phénotype étendu
Il faut toujours réaliser une Épreuve de Compatibilité au laboratoire avant la transfusion.
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Tissu sanguin et système immunitaire – Les groupes sanguins érythrocytaires
IV. Maîtriser l'acte transfusionnel
–
–
–
éviter les erreurs de malades au moment du prélèvement
=> règles d'identification et d'exécution au moment de la transfusion
=> contrôle ultime au lit du malade (safety card)
vérification de l'identification du malade
vérification de l'adéquation des résultats aux caractéristiques de la poche - carte de
contrôle de la compatibilité ABO (safety card)
Ne jamais transfuser quand il y a agglutination pour la poche et pas d'agglutination pour le sang du patient. (car
cela veut dire que l'anticorps testé est présent dans la poche mais pas dans le sang du malade, et si on transfuse
le patient avec le sang de la poche, on lui apportera des anticorps qu'il n'a pas).
Exemple :
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C. Conséquences de la rencontre
I. Conséquences biologiques
Les anticorps se fixent sur le GR portant l'antigène. Ensuite l'anticorps fixe ou pas le complément (=suite de
protéines qui sont activables les unes à la suite des autres, de C1 à C9). Les réactions AG/AC peuvent activer le
complément ; certaines peuvent l'activer jusqu’au bout et d'autres s’arrêtent à mi-parcours
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Tissu sanguin et système immunitaire – Les groupes sanguins érythrocytaires
Les anticorps anti-D ne fixent pas le complément.
Si un globule rouge avec un anticorps anti-D fixé sur l'antigène arrive quelque part où il existe des récepteurs
pour cet anticorps, il y aura phagocytose par un macrophage, et on aboutira à une hémolyse tissulaire (c'est
surtout dans la rate que l'on trouve de tels récepteurs, donc hémolyse intratissulaire à prédominance
splénique).
Il existe des anticorps qui fixent le complément :
–
si le complément n'est pas activé jusqu'au bout :
l'anticorps fixé au GR fixe le complément. Le globule rouge est donc enveloppé de C3b (une des
protéines de la chaîne du complément).
Si ce globule rouge arrive quelque part où il y a des récepteurs pour le C3b, on aura une hémolyse
intra-tissulaire (à prédominance hépatique).
–
si le complément est activé jusqu'au bout :
l'anticorps fixé au globule rouge sera fixé à la fin de la chaîne à C9. C9 n'a pas besoin de récepteurs : il
crée des trous membranaires dans les globules rouges, ce qui entraîne une explosion du globule rouge.
On a donc une hémolyse intra-vasculaire. (ex : incompatibilté ABO)
Le test de Coombs direct permet de détecter la sensibilisation (=quelque chose sur GR) in vivo des GR par des
Ac ou compléments. S'il est positif, cela indique une hémolyse immunologique.
II. Conséquences cliniques
Elle sont très variables et on ne peut pas les prévoir.
• choc hémolytique avec CIVD (coagulation intravasculaire directe)
Le globule rouge éclate, ce qui aboutit à la libération de l'hémoglobine qui est donc libre dans le plasma.
On a une hémoglobinémie. L’hémoglobine circule et arrive au niveau du rein où elle sera filtrée et
éliminée.
On a donc une hémoglobinurie. Le patient est en état de choc ( = chute de la tension).
• hémoglobinurie isolée
• ictère post-transfusionnel
• réaction frisson hyperthermie
• inefficacité transfusionnelle
• diminution DDV GR au Cr51
Note : une hémolyse intra-tissulaire est moins grave au niveau intensité qu'une hémolyse intravasculaire.
D. Le diagnostic de la rencontre
Il faut se poser 3 questions :
→ Y-a-t'il eu un accident hémolytique ?
=> recherche de stigmates d'hémolyse.
→ Cet accident est-il immunologique ?
=> Il faut faire un test direct à l’anti-globuline ou le Coombs direct.
double population : certains globules rouges sont agglutinés, d'autres ne le sont pas
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Tissu sanguin et système immunitaire – Les groupes sanguins érythrocytaires
→ Quel est le coupable ?
=> On fait une analyse : élution directe (on détache l'anticorps pour l'identifier). Même si le TDA est négatif
Exemples de questions:
–
Opposez les systèmes ABO et RH sur les caractéristiques de leurs antigènes et de leurs anticorps.
Au niveau des Ag : sucre/protéine – spécifique à l'homme/ubiquitaire – maturité post natal/d'emblée mature
Au niveau des Ac : régulier/irrégulier – naturel(=sans stimulation interhumaine)/immun(=stimulation interhumaine)
–
Quels sont les génotypes possibles d’un sujet? • De groupe A : A/A ou A/O
• De groupe O : O/O
–
Quel est le mécanisme qui suscite l’apparition des anticorps naturels du système ABO?
Hétérostimulation par les bactéries intestinales
–
Quels sont les mécanismes de destruction d’une hématie incompatibles par le système
immunitaire? Fixation ou non par les compléments .. savoir décrire le mécanisme !!
–
Définissez le phénotypage RH et Kell : C-c, E-e, K (ne pas y mettre le D!!)
–
Définissez le phénotypage étendu : (Fya, FyB, Jka, Jkb, S,s)
–
À quoi sert la RAI ? Détecter les Ac irréguliers chez le sujet (ceux dirigés contre les Ag protéiques! Et pas ceux ABO)
–
Femme de 30 ans est hospitalisée pour anémie dont l’intolérance clinique amène à prescrire une
transfusion de 2 CGR. Prescrire les analyses destinées à assurer la sécurité transfusionnelle
analyses : 2 déterminations ABO.D, 2 déterminations phénotypage RhK et RAI
–
Cette patiente est A, D+, C+, E-, c+, e+, K- et sans anticorps anti-érythrocytaires
• Écrire les génotypes possibles des systèmes ABO et RH sur la base des phénotypes observés pour
chacun des antigènes A : A/A ou A/O
D : D+/D+ ou D+/DE : e/e
C : C/c
K : K-
• Citer, en les justifiant, les caractéristiques immuno-hématologiques des unités que vous
sélectionnez : il faut du sang : A+ ou O+, E-, K• Prescrivez vous, par précaution, une épreuve de compatibilité au laboratoire ? Non car RAI négative
• Quelles précautions particulières prenez vous au moment de la pause de la transfusion ? Le
contrôle ultime au lit du patient
–
Cette patiente est ré-hospitalisée 6 mois plus tard pour une nouvelle transfusion de 2 CGR. Les
analyses pratiquées cette fois ci révèlent un anti-Fya.
Citer les caractéristiques des unités que vous sélectionnez afin d’assurer la sécurité immunohémolytique de cette transfusion : Les mêmes précautions qu'au dessus + Fya- + épreuve de compatibilité au
laboratoire
–
Au cours du passage de la deuxième unité des signes d’intolérance apparaissent.
• Quelle est votre conduite immédiate ? Arrêter transfusion, garder la voie et rechercher le problème
• Quelles analyses prescrivez vous en vue d’étiqueter avec précision un incident immunohémolytique ? Recherche de stigmates d'hémolyse, Test de Coombs direct, élution.
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Tissu sanguin et système immunitaire – Les groupes sanguins érythrocytaires
Cours assez difficiles … surtout après le WEI !!! J'ai pas mal souffert pour prendre ces cours :P
Merci à Flo d'être venue m'aider !
Gros bisounours à tous les P2 et remettez votre foie en forme ;)
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