magnétique imposé dépasse la valeur Hc. Par contre,
un supraconducteur de type II possède un état
intermédiaire, dit état mixte, où la perméabilité
magnétique augmente régulièrement avec l’intensité du
champ. C’est pour cette raison qu’un supraconducteur
de type II sera caractérisé par deux valeurs de Hc (Hc1
et Hc2, Fig. 3). Ce nouveau domaine induit dans le
matériau des pertes d’origine magnétique [20] [21]
[22]. Finalement, ces deux types de supraconducteurs
ont des propriétés et des comportements différents et
seul le type II conduit à des réalisations industrielles
avec comme désagrément de présenter des pertes par
hystérèse dans le cas du transport des courants
alternatifs. Une telle situation se retrouvera dans les
machines à courants alternatifs.
3. Stator et génération du champ magnétique.
Les équations de type bilan de puissances, associées
aux moteurs, permettent de calculer rapidement les
courants absorbés en fonction des caractéristiques
mécaniques de la charge. Ces équations sont jumelées
au schéma équivalent pour une phase qui permet
d’explorer avec une certaine justesse le domaine de
fonctionnement de la machine. Toutefois, comme
l’approche retenue est une approche magnétique, la
présentation qui va suivre reposera en particulier sur
les interactions magnétiques entre le stator et le rotor.
Le premier élément important pour toute machine
fonctionnant sur un réseau polyphasé est le moyen
retenu pour engendrer le champ magnétique dans le
stator. Bien que le premier moteur conçu par Nicolas
Tesla utilise une source diphasée (Fig. 4) [23], il fixa la
structure de ce type de machine [24]. Dans le cas d’une
source triphasée, trois bobines placées à 120 ° l’une de
l’autre peuvent engendrer un champ tournant si elles
sont alimentées par trois courants sinusoïdaux déphasés
de 120 °. L’intérêt de cette structure est de conserver le
module du champ tournant constant. L’utilisation des
supraconducteurs, pour assurer le transport du courant
dans les bobines, ne changera rien au principe retenu.
Toutefois, le remplacement des conducteurs en cuivre
par des supraconducteurs n’est pas aussi aisé. Avant
l’arrivée des oxydes de cuivre en 1986,
supraconducteur haute température (HTS) [25], le
choix était limité au Niobium-Titane (NbTi) [26] et aux
éléments du groupe A15 (Nb3Sn,…) [27]. Les bonnes
caractéristiques de ces supraconducteurs permettaient
d’en faire des filaments extrêmement fins qui, une fois
assemblés, pouvaient supporter des courants de
plusieurs milliers d’ampères. Les températures
critiques de ces anciens éléments (LTS, Low
Temperature Superconductors) sont de l’ordre de 10-
20° K et les champs critiques B0 dépassent les 30
Teslas. L’utilisation des oxydes de cuivre, aussi
dénommés YBCO ou BSCCO, est effective dans le
transport de l’énergie électrique mais posent encore
des problèmes pour les machines [28] [29]. Par
exemple, pour le transport : la société AMSC
(AMerican Superconductor Corporation) a fabriqué un
câble YBCO de 100 m en 2006 et a installé le plus long
câble BSCCO près de new-york en 2008 [30]. Ces
deux réalisations utilisent l’azote liquide comme
réfrigérant.
Dans le cas des moteurs électriques, les conducteurs
ne sont pas seuls, la plus grande partie de la masse
vient des parties ferromagnétiques. La disparition des
pertes ohmiques ne cache pas les pertes par hystérésis
associées aux matériaux composant le stator. Ces
matériaux avaient leur justification dès lors que les
conducteurs en cuivre limitaient la densité de courant
dans les bobines. L’augmentation de l’induction est
assurée simplement par la grande perméabilité relative
des matériaux ferromagnétiques. L’imperfection de ces
matériaux, saturation et cycle d’hystérésis, sont des
obstacles à l’amélioration du rendement du système. La
recherche d’un excellent rendement conduit à chasser
les éléments qui produisent des pertes. Finalement, il
serait intéressant de faire disparaitre les matériaux
ferromagnétiques. Un brevet américain proposait
d’ailleurs de remplacer ce stator rigide par un fluide
ayant des propriétés magnétiques. Ce fluide servant
aussi de réfrigérant pour les supraconducteurs [31]. La
suppression pure et simple de cet élément n’est pas
exclue puisqu’un moteur utilisant un stator à air fut
construit et testé en 2002 [32]. Toutefois, en l’absence
de circuit magnétique, le champ ne sera plus circonscrit
au moteur et un rayonnement indésirable se fera sentir
à proximité.
Figure-4 : Image issue d’une émission canadienne, « Les
Archives Oubliées », ou Nicolas Tesla présente le principe de
son moteur à induction. Deux bobines, puis trois par la suite,
seront associées à une source de courant triphasé pour
engendrer un « champ tournant ». (Vidéo complète
disponible sur : http://www.dailymotion.com)