Communiqué de presse LAM/OAMP (INSU

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Contacts presse
Marseille, le 4 novembre 2010 LAM/OAMP (Marseille) Technopôle Marseille‐Etoile 38 rue Frédéric Joliot‐Curie 13388 Marseille Cedex 13 Olivier Groussin Chercheur Tel : 04 91 05 69 72 Mobile : 06 82 37 82 78 [email protected] Thierry Botti Responsable de la communication Tel : 04 95 04 41 06 Mobile : 06 72 53 79 46 [email protected] Communiqué de presse LAM/OAMP (INSU‐CNRS, Université de Provence) Survol de la comète Hartley 2 par la sonde spatiale Deep Impact. La sonde spatiale Deep Impact de la NASA a survolé la comète Hartley 2 le 4 novembre 2010. La sonde est passée à environ 700 km de la comète, à une vitesse de 12,3 km/s et a fourni des images spectaculaires de ce petit objet de moins de 2 km. Deux chercheurs français, Olivier Groussin du Laboratoire d'Astrophysique de Marseille (LAM : CNRS‐INSU, Université de Provence, OAMP) et Frédéric Merlin du Laboratoire d'Études Spatiales et d'Instrumentation en Astrophysique (LESIA : Observatoire de Paris, CNRS‐INSU, Universités Paris 6 et Paris 7), sont fortement impliqués dans cette mission de la NASA. Les comètes sont des objets de quelques kilomètres, constituées principalement de poussières (matériaux réfractaires) et de glaces (matériaux volatils), majoritairement de la glace d'eau. Lorsqu'une comète se rapproche du Soleil, sa glace fond et entraîne avec elle la poussière, laissant derrière une trainée plus ou moins importante, la fameuse queue de la comète, caractéristique et emblématique de ces astres. Les comètes ont probablement peu évolué depuis leur formation car elles ont été conservées loin du Soleil, dans un environnement très froid, soit dans la ceinture de Kuiper au‐delà de Neptune, soit dans le nuage d'Oort à plusieurs milliers d'unités astronomiques (1 unité astronomique vaut 150 millions de kilomètres). Les comètes sont donc parmi les objets les plus primitifs du système solaire et constituent pour les Astronomes une importante source d’informations pour décrypter les origines du système solaire. Aussi, afin d'obtenir toujours plus d'informations sur ces mystérieux objets, la mission Deep Impact [1] de la NASA, après avoir survolé la comète Tempel 1 en juillet 2005, a été prolongée pour se diriger vers la comète Hartley 2. Le voyage vers cette nouvelle cible s'est aussi associé à un changement de nom et la mission Deep Impact est devenue la mission EPOXI (même si la sonde spatiale s'appelle toujours Deep Impact). La comète Hartley 2 a été découverte le 28 novembre 1984 à l'Observatoire de Siding Spring en Australie par Malcom Hartley, qui lui a donné son nom. La comète Hartley 2 est une comète périodique, qui revient près du Soleil tous les 6 ans. Son orbite est elliptique, avec un périhélie (le périhélie est la distance la plus proche du Soleil) de 1 unité astronomique, proche de l'orbite de la Terre et un aphélie (l’aphélie est la distance la plus éloignée du Soleil) de 5,9 unités astronomiques, proche de l'orbite de Jupiter. Le noyau de la comète Hartley 2 est de petite taille, moins de 2 km, et très actif (dégazage important par rapport à sa taille), ce qui contraste avec les comètes visitées par des sondes spatiales dans le passé, qui étaient plus grosses (taille de 5 à 10 km) et moins actives. La comète Hartley 2 provient très probablement de la ceinture de Kuiper, au‐delà de Neptune, dont elle a pu être éjectée il y a quelques dizaines à centaines de milliers d'années. Les premiers résultats du survol – Les premières images du noyau de la comète Hartley 2 obtenues par la sonde Deep Impact sont spectaculaires ! Elles montrent un noyau allongé, en forme « d’os », d’environ 2 kilomètres de long sur seulement 700 mètres de large pour la partie centrale la plus étroite. D'après Olivier Groussin, astronome au Laboratoire d'Astrophysique de Marseille, « deux types de surface très différents sont clairement visibles : aux extrémités, une surface rugueuse, recouverte de nombreux blocs dont les plus gros font plusieurs dizaines de mètres ; au milieu, une surface beaucoup plus lisse, sans relief apparent ». Comprendre comment ces deux types de terrains se sont formés et coexistent aujourd’hui apportera des indices précieux sur l’histoire de cette comète. Sur l’extrémité de droite sur l’image 1, une activité intense se dégage, avec de nombreux jets de gaz et de poussière. De cette façon, la comète perd plusieurs centaines de kilogrammes de matière par seconde et s’use ainsi à chaque passage près du Soleil. Sur l’autre extrémité, des jets de matière sont aussi visibles, bien qu’en apparence moins importants (images 1 et 2). Ces nombreux jets illustrent l’activité importante de la comète. Des molécules d’eau (H2O) et de dioxyde de carbone (CO2) ont déjà été identifiées dans les jets. Ces molécules sont présentes dans de nombreuses comètes. Les analyses à venir nous montreront si des espèces chimiques plus rares sont aussi présentes. Note : [1] La sonde spatiale Deep Impact de la mission EPOXI, d'une masse de 650 kg, a trois instruments scientifiques : deux caméras visibles à haute et moyenne résolution spatiale et un spectromètre infrarouge observant de 1 à 5 micron. La mission EPOXI est une mission américaine à laquelle sont associés deux chercheurs français, Olivier Groussin du Laboratoire d'Astrophysique de Marseille (LAM), et Frédéric Merlin du Laboratoire d'Études Spatiales et d'Instrumentation en Astrophysique (LESIA) de l’Observatoire de Paris. La mission est sous la responsabilité de Mike A'Hearn, de l'Université du Maryland (Etats‐Unis). Image 1 : Image du noyau de la comète Hartley 2, prise par la sonde Deep Impact à environ 700 km
d’altitude, le 4 Novembre 2010. Les plus petits détails visibles à la surface mesurent environ 10 mètres.
©NASA/JPL-Caltech/UMD
Image 2 : Image du noyau de la comète Hartley 2, prise par la sonde Deep Impact à environ 700 km
d’altitude, le 4 Novembre 2010 (détail de l’image précédente). Les plus petits détails visibles à la surface
mesurent environ 10 mètres. De très nombreux jets de matière sont visibles. ©NASA/JPL-Caltech/UMD
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