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2. Volonté d’améliorer les critères et conditions du recrutement pour prévenir les
dérives
La Commission a proposé une amélioration du processus de recrutement des magistrats,
pour une appréciation plus élaborée des garanties éthiques des candidats.
Les magistrats sont favorables à la production du bulletin n° 1 de casier judiciaire (76, 73
% d’avis favorables, proposition 3-A), ils sont plutôt réservés en ce qui concerne l’enquête de
police approfondie avec un entretien avec l’intéressé (sauf pour les concours internes).
Certains suggèrent que l’entretien approfondi soit réalisé par un ou plusieurs magistrats, plutôt
que par un OPJ. L’entretien devra en tout état de cause être d’une totale transparence et
respecter le principe de la contradiction et le libre accès au dossier. Pour l’introduction d’une
personne extérieure à la magistrature dans le jury de recrutement, 52, 63 % seulement des
magistrats y sont favorables (proposition 3-B). Certains proposent le recours à des tests
psychologiques, ce que la Commission a rejeté en raison de leur manque de fiabilité.
Le caractère probatoire du stage recueille 89,82 % d’avis favorables (proposition 3-C).
Les magistrats estiment qu’il devrait être d’une durée d’un an au moins, et que le jury doit
avoir la faculté de s’opposer à l’intégration dans la magistrature d’un auditeur par le biais
d’une déclaration d’aptitude ou d’inaptitude, plutôt que de sanctionner la fin de la formation
par une note.
La vérification des garanties éthiques lors du recrutement par une épreuve de l’examen de
classement portant sur des questions de déontologie recueille 64,78 % d’avis favorables
(proposition 3-D). Pour les candidats qui ne sont pas soumis à cet examen de classement, les
magistrats estiment que le stage en juridiction constitue un élément à prendre en compte pour
l’évaluation des garanties éthiques.
3. Volonté de renforcer la formation à l’éthique et à la déontologie.
Les magistrats approuvent à une large majorité (71,78 % d’avis favorables) la proposition
de la Commission concernant le développement d’une formation à l’éthique dès l’entrée à
l’ENM, ainsi que le développement des sessions portant sur la déontologie dans le cadre de la
formation continue, nationale et déconcentrée (proposition 4-A et 4-B). Les réponses insistent
sur le caractère pratique que doit revêtir cet enseignement : les formations devraient intégrer
l’analyse de comportements récents, contraires à l’éthique, et envisager le respect du principe
de dignité dû aux justiciables.