La mousse de sphaigne et ses propriétés antibactériennes
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La tourbe de sphaigne et ses propriétés
antibactériennes
Par Cassandre Potvin et Ann-Sophie Rocheleau
Résumé :La tourbe de sphaigne et ses propriétés antibactériennes. Potvin C., Rocheleau A.-S.,
2014. Nous sommes en mesure de confirmer que la bactérie X, celle qui se trouve à l’intérieur de
la mousse de sphaigne, est bactériostatique. En effet, la confrontation avec deux autres
bactéries, Escherichia coli et Lactococcus lactis, prouve qu’elle ne laisse pas les autres bactéries
se développer en sa présence.
Abstract: Sphagmun peat and antibacterial properties. Potvin C., Rocheleau A.-S.,2014
.Peat moss contains a bacteria that we have called Bacterium X. It is bacteriostatic. We
organized battles with two bacteria, Escherichia coli and Lactococcus lactis. Results proved that
Bacterium X stopped the growth of the two others bacteria.
Introduction
Les litières conventionnelles demandent beaucoup
d'entretien. La tourbe de sphaigne pourrait être
une bonne alternative à la paille utilisée pour les
litières puisqu'elle aurait des propriétés
antibactériennes. En raison de cela, la litière de
sphaigne pourrait être changée moins souvent.
Comme hypothèse, nous pensons que la tourbe de
sphaigne a des propriétés antibactériennes. Nous
vérifierons cela avec plusieurs expérimentations.
Théorie
La tourbe de sphaigne est constituée de mousse de
sphaigne décomposée. Cette mousse de sphaigne
se retrouve au fond des tourbières. La mousse de sphaigne libère des composés
acides qui empêchent le développement des bactéries. Entre autre, cette mousse
empêche les espèces ennemies de se multiplier.
Ceci est causé par le fait que la sphaigne a la
propriété d’emmagasiner des cations comme le
calcium et le magnésium
1
. Ceci dit, elle libère des
ions d’hydrogène, ce qui acidifie le milieu. De plus,
la mousse de sphaigne résiste aux sécheresses et
aux grandes variations de températures
puisqu'elle peut absorber jusqu'à 90% de son
poids en eau
2
. Cette mousse a de nombreuses
autres propriétés aussi surprenantes les unes que
1
http://www.plantes-carnivores.com/fiches_techniques/substrats/substrat_sphaigne.php
2
http://fr.wikipedia.org/wiki/Sphaigne
Mots clés :sphaigne, tourbe, mousse, bactérie, litière, Lactococcus lactis,
Escherichia coli.
Fig.1Sphagnummagellanicum
Fig.2 Tourbe de sphaigne
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les autres
3
. En effet, les tourbières forment un matériau combustible et isolant.
Aussi, la sphaigne se désintègre très lentement en raison de leur niveau d’acidi
élevé et, comme mentionné précédemment, cette plante empêche le développement
des champignons et des bactéries. Pour tester les propriétés antibactériennes de la
tourbe, nous utiliserons deux bactéries, soit Escherichia coli (E. coli) et Lactoccocus
lactis (L. lactis). E. coli est une bactérie à Gram négatif qui compose environ 80% de
notre flore intestinale aérobie. Certaines souches d'E. coli peuvent créer des
maladies, comme des gastro-entérites et des méningites
4
. L. lactis est une bactérie à
Gram positif qui se retrouve dans plusieurs aliments comme les produits laitiers, les
pommes de terre et les pois
5
.
Matériel et méthode (voir annexe 1)
Notre démarche se divise en trois grandes parties.
Premièrement, nous avons procédé à un échantillonnage. Nous avons déposé une
petite quantité de mousse mouillée sur deux bactéries (E. coli et L. lactis) afin de
voir si la tourbe allait bloquer la croissance des bactéries ensemencées. Les milieux
ont été ensemencés une semaine auparavant. Nous avons donc ensemencé la
bactérie ''X'' qui provient de la mousse afin de l'observer au microscope.
Deuxièmement, nous avons voulu savoir si la mousse de sphaigne avait des
propriétés antibiotiques. Nous avons donc déposé une rondelle de tourbe ainsi que
des antibiotiques connus sur des géloses recouvertes de nos deux bactéries.
Finalement, nous avons confronté nos trois bactéries en les croisant et en observant
les résultats de ces croisements. Les manipulations et la liste de matériel détaillée se
trouvent à l’annexe 1.
Résultats
Fig.3 Formation de la bactérie «X».
3
http://www.liberation.fr/sciences/2001/06/01/le-retour-de-la-sphaigne_366522
4
http://fr.wikipedia.org/wiki/Escherichia_coli
5
http://fr.wikipedia.org/wiki/Lactococcus_lactis
Fig. 4 Image de la bactérie «X» au
microscope à un grossissement de
100X.
La mousse de sphaigne et ses propriétés antibactériennes
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Fig.5 Image de la bactérie L. lactis
au microscope à un grossissement de 100X.
Fig.7 Comparaison de la mousse de sphaigne
avec les antibiotiques.
Fig.9 Mélange de la bactérie «X» et de la
bactérie L. lactis à un grossissement
de 100X.
Fig. 6 Image de la bactérie E. coli au microscope
à un grossissement de 100X.
Fig.8 Mélange de la bactérie «X» et de la
bactérie E. coli à un grossissement de
100X.
La mousse de sphaigne et ses propriétés antibactériennes
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Fig. 11 Septième jour de E.
coli et bactérie «X».
Fig. 13 Septième jour de L.
lactis et bactérie «X».
Discussion
Interprétation
Notre première partie d’expérience se résume à un échantillonnage. Après avoir
déposé une quantité de mousse sur nos géloses, une bactérie différente s’est formée
à la surface (fig.3). Il est frappant qu’à partir de la tourbe échantillonnée, nous
n’avons qu’une seule sorte de bactéries qui se soit développée, comme si la sphaigne
n’était colonisée que par un seul microbe. Nous avons ensuite procédé à
l’observation de nos trois bactéries, soit E. coli (fig.6), L. lactis (fig.5) et la nouvelle
bactérie, que nous avons appelé bactérie «X» (fig.4). Au microscope, on observe que
la bactérie «X» a un GRAM négatif et elle est non sporulante et est en forme de
bâtonnet. E. coli est de GRAM négatif, en forme de bâtonnet très court et la L. lactis
est de GRAM positif, en forme de coque. Nos observations ont servi à faire la
différence entre les trois bactéries dans nos expérimentations futures.
Deuxièmement, nous avons voulu vérifier si la mousse de sphaigne a des propriétés
antibiotiques. Nous pouvons voir qu’il y a inhibition de contact, la bactérie ne s’est
pas développée, autour de l’antibiotique de gauche (fig.7), mais elle s’est développé
autour de la rondelle de mousse de sphaigne. Le résultat a été le même avec E. coli
et L. lactis. Avec ceci, nous avons conclu que la tourbe n’a pas de propriétés
Fig. 12 Premier jour de L. lactis et bactérie
«X».
La mousse de sphaigne et ses propriétés antibactériennes
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bactéricides directes, on ne peut pas extraire, par exemple, une molécule
antibiotique.
Troisièmement, nous avons effectué des confrontations entre nos bactéries.
Premièrement, nous avons croisé la bactérie «X» avec nos deux autres bactéries sur
les géloses qui sont favorables à leur croissance, soit les géloses LB pour E. coli et
les géloses TS pour L. lactis. Pour le croisement entre E. coli et la bactérie «X», sur
la photo du microscope (fig. 8) on peut voir que la quantité d’E. coli et de bactérie
«X» est la même. On peut donc en tirer deux conclusions: les bactéries se stabilisent
entre elles ou la quantité était la même au départ. Pour le croisement entre le L.
lactis et la bactérie «X», sur la photo du microscope (fig. 9), on voit que la quantité
de L. lactis est plus élevée que celle de la nouvelle bactérie. Encore une fois, on peut
en tirer deux conclusions, soit que L. lactis est plus puissante que la bactérie «X» ou
que la quantité de départ était comme cela et qu’elle est restée telle quelle. Les
échantillons ne démontrent donc aucune interpénétration entre les bactéries.
Finalement, nous avons fait des damiers avec nos bactéries. Il y avait un damier sur
une gélose avec la bactérie «X» et E. coli et un autre avec la bactérie «X» et L.
lactis. Nous avons fait des observations sur nos géloses pendant une semaine
complète, soit sept jours. Sur nos photos, on peut voir qu’il n’y a pas de différences
entre la première journée (fig. 10 et 12) et la septième journée (fig. 11 et 13) dans
les deux milieux. Aucune des deux bactéries n’a pris l’espace de l’autre pendant nos
observations. On en conclu donc que la bactérie «X» est bactériostatique, soit qu’elle
ne tue pas les bactéries, mais elle les empêche de se développer à l’endroit se
trouve la tourbe de sphaigne.
Critiques
Les points faibles de notre travail sont, pour commencer, le fait que lorsque nous
avons ensemencé notre nouvelle bactérie, nous avons fait nos test sur un seul
échantillon ‘’usiné’’ de tourbe de la compagnie PRO-MOSS ANB. Une autre bactérie
pourrait donc s’être formée, mais nous ne l’avons pas observée. Les effets observés
viennent bel et bien de la bactérie «X», mais il pourrait y en avoir d’autres. De plus,
nos expérimentations ont été faites sur seulement 2 bactéries différentes. On ne
peut donc pas conclure qu'il y aurait les mêmes résultats avec d'autres bactéries.
Les points forts de notre expérience, sont que, premièrement, nos résultats étaient
convaincants puisqu'ils étaient les mêmes, et ce, sur toutes nos géloses. De plus, les
deux bactéries réagissaient de la même manière lors de nos expériences, ce qui
pourrait prouver que la bactérie «X» a les mêmes impacts, peu importe la force de la
bactérie. En effet, les deux bactéries que nous avons utilisées étaient de
caractéristiques différentes, puisque E. coli est une bactérie potentiellement
dangereuse, tandis que L. lactis est un probiotique. Aussi, il est intéressant de savoir
que L. lactis est un probiotique reconnu en alimentation humaine. La bactérie «X»
pourrait donc en être un alternatif pour la litière puisqu'elle a des impacts sur
Suggestions
Si nous pouvions recommencer les expérimentations, nous utiliserions la tourbe de la
sphaigne de notre région pour savoir si les résultats seraient les mêmes que ceux
obtenus avec la tourbe que nous avons utilie, celle du bas du Fleuve. Il serait
intéressant de savoir qu'est-ce qui se passerait avec le produit d'ici. De plus,
procéder aux expérimentations avec plusieurs types de bactéries pourrait donner une
meilleure idée de ses effets bactériostatiques. On pourrait connaître si elle est
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