!Parmi les 723 patients DT1, 73,3% avaient des anticorps anti-ZnT8 (médiane 4,13
RU, min-max 0,61-733,8). Les patients ZnT8 positifs étaient significativement plus âgés que
les patients ZnT8 négatifs (8,85 versus 8,23 ans, p=0,002). En se basant sur la détection des
anticorps classiques GAD, IA2, îlots, 13 enfants n’avaient aucun anticorps positif (1,8%)$;
ajouter ZnT8 permettait de détecter 4 enfants supplémentaires. La meilleure sensibilité
combinant plusieurs anticorps était celle associant ZnT8, GAD, IA2 (97,8%). Les patients
porteurs de l’allèle HLA DR3 étaient moins fréquemment positifs pour ZnT8 que les patients
non porteurs de cet allèle (66 vs 77%, p=0,002). La plus forte prévalence et le plus fort taux
d’anticorps anti-ZnT8 étaient observés chez les patients porteurs du génotype non DR3/
DR4.
!Au diagnostic, les patients ZnT8 positifs avaient un pH plus bas et étaient plus à
risque de faire une acidocétose inaugurale (23,9 versus 15%, p=0,013). Leur taux de C-
peptide était significativement plus bas (p= 0,008), avec des doses d’insuline journalière plus
élevées (p=0,012) lors du suivi à 2 ans. Il n’existait en revanche pas de différence significative
en terme d’HbA1c.
!L’association entre la positivité des anticorps anti-ZnT8, les concentrations en C-
peptide et la dose d’insuline nécessaire 2 ans après le diagnostic de DT1 suggère que la
forte réponse immunitaire humorale contre l’antigène ZnT8 est responsable de l’absence de
récupération de la fonction béta cellulaire résiduelle. ZnT8 pourrait être un régulateur de la
fonction béta, comme en témoigne l’association récemment trouvée entre un polymorphisme
du gène codant pour ZnT8 (SLC30A8) et le diabète de type 2 [3]. La positivité des anticorps
anti-ZnT8 pourrait donc refléter la présence d’une maladie plus agressive avant et après le
diagnostic.
!La force de cette étude est d’avoir pu comparer la sensibilité du dosage des anticorps
anti-ZnT8 avec celle des autres auto-anticorps classiquement réalisés dans les services de
diabétologie. Cette étude a également permis de montrer que le dosage de ZnT8 est aussi
associé à l’évolution de la fonction béta ce qui montre l’intérêt supplémentaire de doser ces
anticorps par rapport aux GAD et IA2.
Dans les limites, on peut souligner que la population est assez ancienne (années 80) et que
l’interaction gène-environnement-autoimmunité a probablement évolué depuis. On aurait
aussi aimé que ce dosage soit réitéré dans le suivi pour tester sa négativation dans le temps,
et qu’il soit aussi testé dans une population de diabétiques diagnostiquée à l’âge adulte.!