Progrès
en
urologie
(2013)
23,
1327—1341
Disponible
en
ligne
sur
www.sciencedirect.com
Les
médicaments
antibiotiques
en
urologie
Antibiotic
treatments
in
urology
H.
Chaussadea,b,
S.
Sundera,
L.
Bernarda,b,
P.
Colobyc,
L.
Guyd,
G.
Karsentye,f,
C.
Bastidee,g,
F.
Bruyèreb,h,
aService
de
maladies
infectieuses,
CHU
de
Tours,
37044
Tours,
France
bUniversité
Franc¸ois-Rabelais
de
Tours,
PRES
Centre-Val-de-Loire
université,
37000
Tours,
France
cService
d’urologie,
centre
hospitalier
René-Dubos,
95000
Pontoise,
France
dService
d’urologie,
université
d’Auvergne,
hôpital
G.-Montpied,
63003
Clermont-Ferrand
cedex
1,
France
eAix-Marseille
université,
13284
Marseille,
France
fService
d’urologie
et
transplantation
rénale,
hôpital
de
la
Conception,
Assistance
publique—Hôpitaux
de
Marseille,
13385
Marseille
cedex
5,
France
gService
d’urologie,
hôpital
Nord,
Assistance
publique—Hôpitaux
de
Marseille,
13385
Marseille
cedex
5,
France
hService
d’urologie,
CHRU
de
Bretonneau,
2,
boulevard
Tonnellé,
37044
Tours
cedex,
France
Rec¸u
le
3
septembre
2013
;
accepté
le
5
septembre
2013
MOTS
CLÉS
Antibiotiques
;
Bêtalactamines
;
Quinolones
;
Cotrimoxazole
;
Fosfomycine
;
Nitrofurane
;
Aminosides
;
Glycopeptides
Résumé
Objectif.
Définir
les
modalités
de
prescription
des
antibiotiques
en
urologie.
Matériel
et
méthode.
Une
recherche
bibliographique
a
été
effectuée
sur
la
base
MEDLINE
concernant
tous
les
antibiotiques
utilisables
en
urologie.
Les
molécules
ont
été
classées
par
famille.
Le
mode
d’action,
les
indications
en
urologie
ainsi
que
les
effets
indésirables
ont
été
détaillés.
Les
dossiers
d’AMM
ont
été
consultés
puis
complétés
par
l’analyse
de
la
littérature.
Résultats.
Environ
8
classes
d’antibiotiques
sont
utilisables
en
urologie
de
fac¸on
régulière.
Les
modes
d’action,
les
indications
et
les
effets
indésirables
sont
discutés.
Conclusion.
Compte
tenu
de
l’augmentation
des
résistances
des
germes
impliqués
dans
les
infections
urologiques
aux
quinolones,
il
est
indispensable
de
maîtriser
la
prescription
d’environ
8
classes
d’antibiotiques.
©
2013
Elsevier
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droits
réservés.
Auteur
correspondant.
Adresse
e-mail
:
(F.
Bruyère).
1166-7087/$
see
front
matter
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2013
Elsevier
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Tous
droits
réservés.
http://dx.doi.org/10.1016/j.purol.2013.09.001
1328
H.
Chaussade
et
al.
KEYWORDS
Antibiotics;
Betalactamines;
Quinolones;
Cotrimoxazole;
Fosfomycine;
Nitrofuranes;
Aminosides;
Glycopeptides
Summary
Objective.
To
define
prescription
modalities
for
the
use
of
antibiotics
in
urology.
Methods.
A
bibliographic
research
was
performed
using
the
MEDLINE
database
concerning
all
the
antibiotics
usable
in
urology.
Treatments
were
classified
by
families;
modes
of
action,
indi-
cations
in
urology
and
adverse
events
have
been
detailed.
Administrative
files
for
commercial
use
have
been
consulted
and
associated
with
literature
analysis.
Results.
About
8
classes
of
antibiotics
are
usable
in
urology
in
a
routine
use.
How
they
work,
indications
in
urology
and
adverse
events
are
discussed.
Conclusion.
Knowing
that
bacterial
resistance
to
quinilones
is
increasing
dramatically,
it
seems
imperative
to
control
the
use
of
8
classes
of
antibiotics.
©
2013
Elsevier
Masson
SAS.
All
rights
reserved.
Introduction
L’antibiothérapie
des
infections
urinaires
a
pour
but
l’éradication
des
germes
dans
le
tractus
urinaire
normale-
ment
stérile.
Pour
être
efficace,
l’antibiotique
choisi
doit
remplir
plusieurs
critères
:
l’efficacité
microbiologique
sur
la
bactérie
en
cause
(identifiée
via
un
examen
cytobacté-
riologique
des
urines
[ECBU])
et
la
bonne
diffusion
dans
le
site
de
l’infection
(vessie,
parenchyme
rénal,
prostate).
Il
doit
aussi
être
bien
toléré,
peu
toxique,
d’administration
facile
et
si
possible
peu
onéreux.
Initialement
le
choix
de
l’antibiothérapie
est
souvent
probabiliste
:
il
tient
compte
de
l’épidémiologie
bactérienne
habituelle
des
infections
communautaires
ou
associées
au
soin
de
l’appareil
urinaire
(type
de
bactérie,
sensibilité
aux
antibiotiques),
des
traitements
antérieurs
rec¸us
par
le
patient
et
des
données
cliniques
(existence
de
signes
de
gravité,
facteurs
de
risque
de
complications
ou
non,
site
de
l’infection).
Après
identification
du
germe,
le
choix
de
l’antibiotique
doit
être
adapté
à
l’antibiogramme
en
choi-
sissant
un
antibiotique
efficace,
à
bonne
diffusion
et
avec
un
spectre
le
plus
étroit
possible.
Les
pourcentages
de
sensibilité
des
bactéries
les
plus
fréquemment
rencontrées
lors
des
infections
urinaires
communautaires
sont
présentés
dans
le
Tableau
1.
Pharmacologie
La
connaissance
à
la
fois
de
la
pharmacodynamie
et
de
la
pharmacocinétique
est
essentielle
afin
de
comprendre
les
effets
des
médicaments.
La
pharmacodynamie
(PD)
est
l’étude
détaillée
de
l’action
des
médicaments,
la
pharmacocinétique
(PK)
étudie
l’absorption,
la
distribution,
le
métabolisme
et
l’excrétion
des
médicaments
(Fig.
1).
C’est
l’interaction
entre
les
propriétés
pharmacocinétiques
et
pharmacodynamiques
qui
détermine
le
niveau
d’activité
du
médicament.
Une
souche
bactérienne
est
dite
sensible
à
un
anti-
biotique
quand
la
concentration
minimale
inhibitrice
(CMI)
de
cet
antibiotique
pour
cette
souche
est
nettement
infé-
rieure
aux
concentrations
usuelles
de
cet
antibiotique
obtenues
in
vivo
lors
d’un
traitement
par
cet
antibiotique
administré
aux
doses
habituelles.
Elle
est
dite
intermédiaire
quand
la
CMI
est
inférieure
mais
proche
des
concentrations
usuelles
de
cet
antibiotique
obtenues
in
vivo,
et
résistante
sinon.
Un
antibiotique
est
dit
bactériostatique
lorsqu’il
inhibe
la
croissance
bactérienne
et
bactéricide
lorsqu’il
tue
la
bactérie
(Fig.
2).
En
pharmacocinétique,
les
paramètres
importants
sont
:
la
concentration
au
pic
(Cmax),
le
temps
d’exposition
qui
est
le
temps
pendant
lequel
la
concentration
de
l’antibiotique
est
au-dessus
de
la
CMI
(t)
et
l’aire
sous
la
courbe
(ASC)
donnant
la
mesure
globale
de
la
quantité
totale
du
médica-
ment
auquel
est
exposé
l’organisme
(Fig.
3).
Les
rapports
Cmax/CMI
ou
ASC/CMI
sont
prédictifs
de
l’activité
sur
un
germe
donné.
Le
rapport
de
la
concentration
au
pic
(Cmax)
sur
la
concentration
minimal
inhibitrice
(Cmax/CMI)
ou
bien
de
l’aire
sous
la
courbe
(ASC)
sur
la
CMI
(ASC/CMI)
est
prédic-
tif
de
l’activité
sur
un
germe
donné
(Fig.
3).
Sont
alors
définis
des
antibiotiques
temps-dépendants
lorsque
leur
activité
dépend
principalement
de
t
(bêtalactamines,
glycopep-
tides)
ou
concentration-dépendants
si
leur
activité
dépend
principalement
du
rapport
Cmax/CMI
(fluoroquinolones,
aminosides).
Cette
activité
bactéricide
temps-dépendant
ou
concentration-dépendant
est
variable
non
seulement
en
fonction
de
l’antibiotique
mais
aussi
en
fonction
de
la
bac-
térie.
Par
exemple,
les
fluoroquinolones
sont
bactéricides
concentration-dépendant
pour
les
Bacille
Gram
négatifs
(BGN)
et
temps
dépendant
pour
les
bactéries
Gram
positifs.
Bêtalactamines
Les
bêtalactamines
comprennent
entre
autres
les
aminopé-
nicillines,
les
amidinopénicillines,
les
carboxypénicillines,
les
uréidopénicillines,
les
céphalosporines
et
les
carba-
pénèmes
(Tableau
2).
Elles
ont
un
pouvoir
bactéricide
en
inhibant
la
synthèse
du
peptidoglycane
(Fig.
4).
Les
cibles
sont
des
enzymes
appelées
protéines
liant
la
péni-
cilline
(PLP)
présentes
sur
la
membrane
cytoplasmique
qui
permettent
l’assemblage
des
chaînes
peptidiques.
Les
bêta-
lactamines
ont
des
affinités
différentes
et
donc
des
spectres
différents
pour
les
PLP.
Pour
les
bactéries
Gram
positif,
elles
atteignent
les
PLP
facilement
;
pour
les
bactéries
Gram
négatif,
elles
atteignent
ces
enzymes
après
pénétration
à
travers
les
canaux
porines
de
la
membrane
externe.
Ce
sont
des
antibiotiques
bactéricides
dont
l’action
est
temps-
dépendante.
Les
mécanismes
de
résistance
naturels
ou
acquis
sont
la
présence
d’une
bêtalactamase
(pénicillinase,
céphalosporinase,
bêtalactamase
à
spectre
élargi
[BLSE]),
la
modification
des
PLP
ou
la
modification
de
perméabilité
Les
médicaments
antibiotiques
en
urologie
1329
Tableau
1
Pourcentage
de
sensibilité
des
bactéries
les
plus
fréquemment
rencontrées
lors
des
infections
urinaires
communautaires.
E.
coli P.
mirabilis K.
pneumoniae
S.
saprophyticusaE.
faecalis
Amoxicilline
(%)
41
à
57
53
R
naturelle
ND
94
à
99
Amoxicilline
+
ac
Clavulanique
70
90
81
97
94
à
99
C3G
92
à
96 97
à
100 85
ND
R
naturelle
Imipénème
100
100
100
Non
recommandé 94
à
99
Fluoroquinolones
80
à
82 71
à
89 63
à
87 100
Non
recommandé
Fosfomycine
99
ND
ND
R
naturelle
33
Nitrofurantoïne
95
R
naturelle
ND
100
5
Triméthoprime-
Sulfaméthoxazole
64
à
76
74bND
99
Non
recommandé
Aminosides
95
97
90
100
83
(100
%
bas
niveau
de
résistance)
Vancomycine R
naturelle R
naturelle R
naturelle
100
100
Les
sources
:
ONERBA
;
ND
:
non
documenté.
aS.
saprophyticus
:
Staphylococcus
saprophyticus
isolés
d’examens
cytobactériologiques
urinaires
en
ville
:
épidémiologie
et
sensibilité
aux
antibiotiques
(étude
Label
Bio
Elbeuf
novembre
2007—juillet
2009)
Fabre
R.
bMahamat
et
al.
Profils
de
résistance
des
souches
urinaires
de
Proteus
mirabilis
de
1999
à
2005
au
CHU
de
Nîmes
(donc
data
2005).
(imperméabilité
au
niveau
des
porines
ou
mécanisme
d’efflux
pour
Pseudomonas
aeruginosa).
Certaines
bêtalac-
tamines
peuvent
être
associées
à
un
inhibiteur
de
bêtalac-
tamase
qui
permet
de
restaurer
l’activité
antibactérienne
en
servant
de
cible
à
l’hydrolyse
des
bêtalactamases.
Il
s’agit
de
l’amoxicilline
+
acide
clavulanique
(Augmentin®),
de
la
ticarcilline
+
acide
clavulanique
(Claventin®)
et
de
la
pipéracilline
+
tazobactam
(Tazocilline®).
Figure
1.
Courbes
de
pharmacodynamie
et
de
pharmacocinétique
expliquant
l’efficacité
des
antibiotiques
en
fonction
de
la
dose
ou
en
fonction
du
temps.
1330
H.
Chaussade
et
al.
Tableau
2
Principales
molécules
antibiotiques
avec
leur
année
de
mise
sur
le
marché,
leur
mode
d’action
et
les
mécanismes
de
résistances.
Famille
d’ATB
Principales
molécules
Mécanismes
d’action
Mécanismes
de
résistance
-lactamines
Pénicillines Inhibition
de
la
synthèse
du
peptidoglycane
par
analogie
de
structure
avec
le
substrat
des
PLP
(D-ALA—D-ALA)
et
agissent
donc
par
inhibition
compétitive.
Elles
possèdent
une
activité
bactéricide
temps-dépendante
Enzymes
inactivatrices
Pénicillinase
(haut
et
bas
niveau),
TRI
(pénicillinase
résistant
aux
inhibiteurs),
céphalosporinase,
céphalosporinase
déréprimée,
b-lactamase
à
spectre
élargie,
carbapénémases...
Modification
de
la
cible
Mutation
sur
les
PLP
:
PLP2a
des
SARM
PLP1a,
2x,
2a...
des
pneumocoques
Hyperproduction
de
PLP
:
PLP5
des
entérocoques
(E.
faecium)
Imperméabilité
Mutation
de
la
porine
D2
(P.
aeruginosa)
Efflux
P.
aeruginosa
Pénicilline
G
:
benzylpénicilline
:
Pénicilline
G®forme
retard
:
Extencilline®
Pénicilline
V
:
Oracilline®(1958)
Pénicilline
M
:
oxacilline
:
Bristopen®(1963),
cloxacilline
:
Orbenine®(1976)
Pénicilline
A
:
ampicilline
:
Totapen®(1965),
amoxicilline
:
Clamoxyl®,
bacampicilline
:
Penglobe®,
pivampicilline
:
Proampi®
Pénicilline
A
+
inhibiteurs
de
b-lactamases
(IBL)
:
amoxicilline
+
acide
clavulanique
:
Augmentin®(1984),
ampicilline
+
sulbactam
:
Unacim®
Amidino-pénicilline
:
pivmécillinam
:
Sélexid®(1982)
Carboxy-pénicilline
:
ticarcilline
:
Ticarpen®(1981)
Carboxy-pénicilline
+
inhibiteur
de
b-lactamases
:
ticarcilline
+
acide
clavulanique
:
Claventin®
Uréidopénicilline
:
pipéracilline
:
Pipérilline®(1980),
mezlocilline
:
Baypen®
Uréidopénicilline
+
inhibiteurs
de
b-lactamases
:
pipéracilline
+
tazobactam
:
Tazocilline®(1992)
Céphalosporines
Céphalosporines
de
1re génération
(C1G)
Injectables
:
céfalotine
:
Kéflin®,
céfapirine
:
Céfaloject®,
céfazoline
:
Céfacidal®(1976)
Orales
:
céfalexine
:
Kéforal®(1970),
céfadroxil
:
Oracéfal®(1976),
céfaclor
:
Alfatil®(1981),
céfatrizine
:
Céfaperos®(1983),
céfradine
:
Kelsef®
Céphalosporines
de
2egénération
(C2G)
Céfamandole
:
Kéfandol®(1979),
céfuroxime
:
Zinatt®
(1988)
Céphamycines
:
céfoxitine
:
Méfoxin®(1978),
céfotétan
:
Apacef®(1985)
Les
médicaments
antibiotiques
en
urologie
1331
Tableau
2(Suite)
Famille
d’ATB Principales
molécules Mécanismes
d’action Mécanismes
de
résistance
Céphalosporines
de
3egénération
(C3G)
Injectables
:
céfotaxime
:
Claforan®
(1980),
ceftriaxone
:
Rocéphine®(1985),
ceftazidime
:
Fortum®(1986),
cefsulodine
:
Pyocéfal®
Orales
:
céfopérazone
:
Céfobis®,
céfotiam
:
Texodil®,
céfixime
:
Oroken®
(1991),
cefpodoxime
:
Orelox®
Oxacéphème
:
latamoxef
:
Moxalactam®
Céphalosporine
à
large
spectre
ou
céphalosporine
de
4egénération
(C4G)
Céfépime
:
Axépim®(1993),
cefpirome
:
Céfrom®
Monobactams
:
Aztréonam
:
Azactam®
Carbapénèmes
:
Imipènème
:
Tiénam®
(1993)
Méropénème
:
Méronem®
Ertapénème
:
Invanz®
Glycopeptides Vancomycine
:
Vancocine®(1985) Inhibition
de
la
synthèse
du
peptidoglycane
par
fixation
sur
le
résidu
D-ALA—D-ALA
empêchant
l’action
des
PLP
par
encombrement
stérique
Modification
de
la
cible
Remplacement
du
résidu
D-ALA—D-ALA
par
D-ALA—D-SER
ou
D-ALA—D-Lac
Téicoplanine
:
Targocid®(1988)
Fosfomycine
Fosfomycine
:
Fosfocine®(1980),
Uridoz®,
Monuril®(1990)
Inhibition
de
la
synthèse
d’un
précurseur
du
peptidoglycane
par
inhibition
compétitive
par
analogie
de
substrat
de
la
pyruvyl-transférase
Le
franchissement
de
la
membrane
plasmique
se
fait
par
un
système
de
transport
spécifique
(glp
T,
uhp
T)
Défaut
de
transport
de
l’antibiotique
Enzymes
inactivatrices
Glutathion
transférase,
hydrolase.
.
.
Sulfamides
et
2,4
diaminopyridines
Sulfamides Inhibition
de
la
synthèse
des
bases
puriques
Les
sulfamides
sont
des
analogues
compétitifs
de
la
dihydroptéroate
synthétase
Les
2,4
diaminopyridines
sont
des
analogues
compétitifs
de
la
dihydrofolate
réductase
Mutation
de
la
cible
Hyperproduction
des
enzymes
cibles
Sulfadiazine
:
Adiazine®(1945)
Sulfaméthisol
:
Rufol®(1949)
2,4
diaminopyridines
Triméthoprime
(+
sulfaméthoxazole)
:
Bactrim®(1971)
Pyriméthamine
(+
sulfadoxine)
:
Fansidar®
1 / 15 100%