
L. Duriez - Instruments astronomiques 5
Le Soleil a alors la magnitude -27,5 , Vega la magnitude 0 et les étoiles les plus faibles la magnitude +30. Etant donnée
la limite de sensibilitĂ© de lâĆil, on voit Ă lâĆil nu les astres de magnitude infĂ©rieure Ă 5. La formule prĂ©cĂ©dente montre
aussi que diviser lâĂ©clat dâune source par 100 revient Ă augmenter sa magnitude de 5.
Si deux astres proches ont des éclats respectifs e1et e2correspondant aux magnitudes m1et m2, la magnitude
globale des deux astres nâest pas bien sĂ»r la somme des magnitudes, mais â2,5 log(e1+e2)soit encore :
â2,5 log(10â0,4m1+ 10â0,4m2)
Un astre ponctuel dâintensitĂ© visuelle globale Ivis situĂ© Ă la distance Dde lâobservateur a lâĂ©clat visuel apparent :
ev=Ivis/D2. Dans des unités telles que ev0= 1, on en déduit sa magnitude visuelle :
mv=â2,5 log Ivis + 5 log D
Le mĂȘme astre vu avec la magnitude m1lorsquâil est Ă la distance d1est alors vu avec la magnitude m2lorsquâil est
Ă la distance d2, oĂč m1et m2vĂ©riïŹent :
m1âm2= 5 log d1
d2
Une planĂšte situĂ©e Ă la distance âde la Terre et Ă la distance rdu Soleil a alors une magnitude de la forme :
m=C+ 5 log(râ)
oĂč Cest une constante dĂ©pendant de la surface ÏR2de la planĂšte, de lâalbĂ©do Ade celle-ci et de lâintensitĂ© visuelle
globale Ivdu Soleil. Câest en effet le Soleil qui Ă©claire la planĂšte, laquelle ne rĂ©ïŹĂ©chit quâune fraction A(albĂ©do) de
la lumiĂšre reçue, soit A IvÏR2/r2et câest cette intensitĂ© réémise par la planĂšte qui est perçue depuis la Terre Ă la
distance â. Cette expression de la magnitude dâune planĂšte suppose que la totalitĂ© de sa face Ă©clairĂ©e par le Soleil
est vue depuis la Terre. Si la planÚte présente un effet de phase important (par exemple les planÚtes intérieures Vénus
et Mercure, ou la Lune), sa magnitude doit ĂȘtre mise sous la forme : m=C+ 5 log(râ) + f(Ï)dans laquelle la
fonction f(Ï)dĂ©pend de cette phase. Les planĂštes extĂ©rieures (Mars et au delĂ ) prĂ©sentent gĂ©nĂ©ralement aussi un effet
de phase mais bien moindre que celui des planÚtes intérieures.
Lorsquâon observe visuellement un astre Ă lâoculaire dâune lunette ou dâun tĂ©lescope, on peut considĂ©rer que cet
instrument est un âentonnoir Ă photonsâ qui ampliïŹe le ïŹux lumineux dans le rapport des surfaces de lâobjectif et de
la pupille de lâĆil. Plus prĂ©cisĂ©ment, si Det dsont les diamĂštres de lâobjectif et de la pupille de lâĆil, le ïŹux visuel
global Ï1reçu par lâĆil derriĂšre lâinstrument reprĂ©sente le ïŹux visuel global Ï0qui serait reçu par lâĆil nu ampliïŹĂ©
dâun facteur T(D/d)2oĂč Test le facteur de transmission de lâinstrument (T < 1). Si un astre est vu Ă lâĆil nu avec
la magnitude moeil , le mĂȘme astre sera vu Ă travers lâinstrument avec la magnitude
minst =moeil â5 log D
dâ2,5 log T
Si lâastre est effectivement visible Ă lâĆil nu, sa magnitude moeil est infĂ©rieure Ă 5, et sa magnitude minst est encore
plus petite, signiïŹant que lâastre est plus lumineux lorsquâil est vu Ă travers lâinstrument. Si lâastre nâest pas visible Ă
lâĆil nu, il pourra le devenir Ă travers lâinstrument si minst devient infĂ©rieur ou Ă©gal Ă 5. Lâinstrument permet donc de
voir des astres jusquâĂ la magnitude 5 + 5 log D
d+ 2,5 log T. Par exemple, avec T= 0,8et d= 6 mm, un télescope
de 200 mm dâouverture permet dâatteindre la magnitude 12,4 .
1.2.2 Photométrie astronomique photographique et photoélectrique
Alors que lâĆil voit son environnement de maniĂšre quasi-instantanĂ©e (les images sur la rĂ©tine sont interprĂ©tĂ©es
par le cerveau au rythme dâenviron 10 par seconde), une plaque photographique, bien que moins sensible que lâĆil,
a lâavantage de permettre lâaccumulation des photons en un point de celle-ci lors de âposesâ plus ou moins longues,
avec toutefois un seuil de sensibilitĂ© et jusquâĂ un certain niveau de saturation. Lorsquâon forme sur la plaque lâimage