observées chez des individus non obèses et non diabétiques. De même, la production de cytokines par les
lymphocytes MAIT est fortement diminuée après cette chirurgie.
Ces résultats mettent en lumière une forte association entre les lymphocytes MAIT et les
dysfonctionnements métaboliques. Ils suggèrent la participation de ces cellules dans le développement du
diabète de type 2 et de l’obésité. Les chercheurs supposent qu’elles pourraient être activées par une
modification de la flore intestinale (microbiote) des patients, et augmenter ainsi l’inflammation. La
prochaine étape sera de vérifier le lien entre ces cellules MAIT et le microbiote. Par exemple, les patients
qui n’ont plus de cellules MAIT circulantes ont-ils un microbiote différent de ceux chez qui on détecte
encore ces cellules dans le sang ? Pour répondre à ce type de questions, les scientifiques ont prévu de
séquencer le microbiote de patients obèses, avant et après chirurgie.
Ce projet réunissant les équipes d’Agnès Lehuen à l’Institut Cochin et de Karine Clément à l’IHU-ICAN
Pitié-Salpêtrière a été soutenu par le Labex Inflamex5, le DHU-AUTHORS, un programme hospitalier de
recherche clinique (APHP, Microbaria) et le projet européen Métacardis. Il se développe dans le cadre
d’un soutien ANR (ObeMAIT).
(1) MAIT : Mucosal-Associated Invariant T cells
(2) La technique du bypass gastrique consiste à court-circuiter une grande partie de l'estomac en le réduisant à une petite poche reliée
au petit intestin, ce qui diminue la quantité d'aliments ingérés et assimilés.
(3) Le diabète de type 2, ou diabète non insulinodépendant, est la forme la plus fréquente de diabète, dans laquelle l’hyperglycémie est
causée par la baisse de sensibilité des cellules à l’insuline (insulino-résistance). Celle-ci se développe notamment sous l’effet de
l’obésité ou de la sédentarité.
(4) En France, la dernière enquête OBEPI (2012) montre que selon les régions, 14 à 20% des Français sont obèses et 5 à 9 % ont un
diabète de type 2. Le nombre de personnes atteintes d’obésité massive a été multiplié par 3 en 12 ans (1 % des Français en 2012 sont
massivement obèses et 30% d’entre eux sont diabétiques).
(5) L’IHU ICAN et le Labex Inflamex sont issus du Programme Investissements d’Avenir.
Bibliographie
Mucosal-associated invariant T cell alterations in obese and type 2 diabetic patients, Isabelle
Magalhaes, Karine Pingris, Christine Poitou, Stéphanie Bessoles, Nicolas Venteclef, Badr Kiaf, Lucie
Beaudoin, Jennifer Da Silva, Omran Allatif, Jamie Rossjohn, Lars Kjer-Nielsen, James McCluskey,
Séverine Ledoux, Laurent Genser, Adriana Torcivia, Claire Soudais, Olivier Lantz, Christian Boitard, Judith
Aron-Wisnewsky, Etienne Larger, Karine Clément et Agnès Lehuen. The Journal of Clinical Investigation,
9 mars 2015.
Contacts
Chercheur CNRS l Agnès Lehuen l T 01 76 53 55 90 / 06 09 45 24 69 l agnes.lehuen@inserm.fr
Médecin Chercheur l Karine Clément l T 01 42 17 79 28 l k.clement@ican-institute.org