RÉSUMÉ
Compensation neuromusculaire lors de la locomotion suite à une dénervation de deux
extenseurs de la cheville chez le chat adulte spinalisé
Par
Dambreville Charline, B.Sc.
Programme de physiologie
Mémoire présenté à la Faculté de médecine et des sciences de la santé en vue de l’obtention
du diplôme de Maitre ès Sciences (M.Sc.) en physiologie, Faculté de médecine et des
sciences de la santé, Université de Sherbrooke, Sherbrooke, Québec, Canada, J1H 5N4
Le muscle squelettique étant d’une grande plasticité, il peut être la cible lors de
thérapies en réhabilitation motrice. Toutefois, les structures neurales impliquées dans cette
plasticité sont encore peu connues.
Afin de déterminer si un mécanisme spinal est suffisant pour induire une plasticité
musculaire, le nerf innervant le gastrocnémien latéral et le soleus a été sectionné
unilatéralement chez 4 chats ayant retrouvé une locomotion au niveau des pattes arrières
suite à une spinalisation complète. Des enregistrements électromyographiques et
cinématiques ont été enregistrés avant et jusque 8 semaines après dénervation chez ces
chats. Des analyses histologiques ont été réalisées pour les deux gastrocnémiens médial et
latéral chez les 4 chats spinalisés et chez 4 chats intacts servant de contrôle.
Chez les chats spinaux, la durée de cycle pour la patte ispilatérale et controlatérale à
la dénervation pouvait être diminuée ou augmentée par rapport aux valeurs de pré-
dénervation. Pour la durée de la phase d’appui, elle était généralement augmentée pour la
patte controlatérale et diminuée pour la patte ipsilatérale. L’amplitude EMG du MG était
augmentée bilatéralement après la dénervation et est restée élevée 8 semaines post
dénervation. Concernant le poids des muscles, chez les chats spinaux, le LG ipsilatéral était
significativement plus petit que le LG controlatéral alors que le MG ipsilatéral était plus
gros que le MG controlatéral. Les analyses histologiques ont montré une plus grande aire
pour les fibres de type IIa pour le MG ipsilatéral pour 3 des 4 chats. La densité de
capillaires sanguins dans le MG ipsilatéral était aussi plus élevée que dans le MG
controlatéral. Pour les chats intacts, aucune différence n’a été observée pour le poids, l’aire
des fibres ou la densité capillaire entre les 2 MG.
Ces résultats montrent que le muscle squelettique peut s’adapter même après une
lésion de la moelle épinière, ce qui souligne l’importance de son utilisation en réhabilitation
motrice.
Mots clés: locomotion, moelle épinière, dénervation, plasticité musculaire, surcharge
chronique.