SEA - Prodinra

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Les nouvelles techniques de dénombrement et de détection
des micro-organismes dans les aliments :
généralités et exemple du développement d’un immunocapteur
Michel Gautier, Souhir Boujday, Romain Briandet, Michèle Salmain,
ClarisseTecher, Florence Val et Claire Marie Pradier
2ndCongrès Maghrébin sur les Toxi-infections Alimentaires
Hammamet 14 et 15 décembre 2011
UMR STLO
Que doit-on rechercher dans les aliments?
Certains pathogènes doivent être absents
Certains groupes bactériens doivent se trouver
en quantité limitée
Certaines bactéries pathogènes doivent se trouver
en quantité limitée
Il faut détecter
Il faut dénombrer
Il faut dénombrer
I Le Dénombrement et la détection: les méthodes de référence
La méthode de référence: la culture sur milieu nutritif
(CEN, AFNOR, ISO…)
Le Dénombrement
1 ml de chaque dilution
dans une boîte de pétri
Ajout du milieu nutritif
anaérobiose
(pas d’oxygène)
L ’échantillon (fromage)
est broyé et dilué
Ex des bactéries propioniques
dans l’emmental
1 colonie=
Présomption et
non identification
1 bactérie
dans le fromage
incubation
( 30°C , 5 jours)
La détection
Enrichissement :
Multiplication du microorganisme
Culture sur milieu sélectif
Identification biochimique ou sérologique
Dénombrement et détection sur milieux gélosés
Limite de dénombrement très basse
Avantages
10 cellules/gr d’aliment solide
1 cellule/ml de liquide
Faible coût (matériel)
Peu de matériel sophistiqué (matériel de base d’un labo de microbiologie)
Croissance des cellules vivantes et non des mortes
Techniques validées depuis très longtemps
Pas d’extraction des bactéries à partir de la matrice alimentaire
Dénombrement et détection sur milieux gélosés
• temps de réponse très long
• technique lourde
Diminue la DLC
Inconvénients
Pertes économiques
Moins d’échantillons analysés
• erreurs dues aux manipulations humaines
• absence de certains milieux sélectifs
• sous estimation du
nombre de micro-organismes
Haut coûts d’invention
micro-organismes « abîmés »
(formes viables non cultivables)
• Pas de détection des virus ni des toxines bactériennes
II Les méthodes alternatives de détection et dénombrement
Principes semblable aux
méthodes de référence
Pétrifilm
Ensemenceur spiral
Microméthode
Milieux chromogènes
Principes différents des
méthodes de référence
Quantification directe des cellules
Quantification indirecte
-de l’ADN
-des antigènes spécifiques
Les méthodes alternatives de détection et dénombrement
la cytométrie de flux
Broyage
de l’aliment
Tampon de solubilisation Marquage
Filtration
des bactéries
Centrifugation
Quantification directe des cellules
Passage en
cytomètre de flux
Comptage
Viability substrate
Enzyme
Free fluorochrome Bacteria
Dénombrement:
-flore totale
-levures
Détection:
-entérobactéries
-salmonelles (viande)
Utilisable sur tous les aliments
La cytométrie à balayage laser
filtrations
Activation
marquage
Comptage des
bactéries
sur le filtre
1 cellule/unité de volume filtré
Utilisable surtout sur aliments filtrables
Peut dénombrer la flore totale
Utilisée pour: eau, air, contrôle des fermentations
Avec des anticorps peut dénombrer des flores plus spécifiques (gardia, cryptosporidium)
Cytométrie de flux ou à balayage
Avantages
Inconvénients
Dénombrement de la flore totale
Investissement de départ élevé
Dénombrement des cellules vivantes
Difficulté de dénombrer spécifiquement une
espèce donnée
Détection rapide de certains
groupes microbiens
Technique très rapide (1h30 à 3h)
Très efficace sur les liquides:
limite de dénombrement
de 1cellule/unité filtrée
Souvent nécessité d’extraire
les bactéries de la matrice alimentaire
Limite de détection 102 à 103:pour les aliments solides:
-dépend des matrices alimentaires
-trop élevée pour de nombreux pathogènes
Pas de détection des virus ni des toxines
Les méthodes alternatives de détection et dénombrement
Quantification indirecte des cellules:
-quantification de l’ADN
la PCR en temps réel
Broyage
Récupération des bactéries
Lyse des bactéries
Extraction de l’ADN
PCR
Lecture des résultats en temps réel
2250
2000
1750
1500
1250
1000
750
500
0
Bax, Bio-Rad, ADNucleis, Pall GeneSystems…
5
10
15
20
25
30
35
40
45
Signal d'amplification PCR
Fluorescence mesurée
Analyse de trois échantillons
12000
11000
10000
9000
8000
7000
6000
5000
4000
+ contaminé
- contaminé
seuil
0
10
20
Ct
30
Ct
2
40
Dénombrement et/ou détection
de toutes les espèces
Nombre de1 cycles PCR
Déduction du nombre de copies
du génome dans l’échantillon
Déduction du nombre de bactéries
dans l’échantillon
350
Unité de fluorescence
La valeur du CT est utilisée et comparée
avec une gamme d’étalonnage
300
250
5 copies
200
50 copies
150
500 copies
100
5000 copies
50000 copies
50
0
-50
0
5
10
15
20
25
30
Nombre de cycle
35
40
45
Peut être automatisée: ex de
PALL- GeneSystems
la PCR en temps réel
Avantages
Dénombrement d’un microorganisme
pour lequel il n’existe pas de milieu sélectif
Technique facile à développer sur
un nouveau microorganisme
Inconvénients
Souvent nécessité d’extraire
les bactéries de la matrice alimentaire
Seuil de détection assez élevé dans les aliments
solides: 102/g d’aliment
Technique très rapide
Seuil de détection assez bas
dans les liquides alimentaires
Technique très spécifique
Détection des bactéries intègres mais mortes
Problèmes posés par les inhibiteurs de la PCR
Difficile de dénombrer la flore totale
Détection des viables non cultivables
Demande du personnel technique spécialisé
Possibilité de dénombrement simultané
de plusieurs µ
Pas de détection des toxines
Les méthodes alternatives de détection et dénombrement
L’immunologie: le test ELISA
Quantification indirecte des cellules:
-capture par des anticorps
Anticorps poly
ou monoclonal
lié à une enzyme
Anticorps polyclonaux
Y Y Y
YY Y Y Y
YY Y Y Y
Substrat enzymatique
YY Y Y Y
Réaction colorimétrique
Y Y
Y Y
Y Y
YY Y Y Y
YY Y Y Y
YY Y Y Y
IFA: avec fluorescence
YY Y Y Y
Détection automatique de microorganismes par immunologie
VIDAS Biomérieux
les techniques immunologiques (ELISA, ELFA)
Avantages
Extraction moindre des bactéries
à partir de la matrice alimentaire
Rapide et facile d’emploi
(pas d’extraction d’ADN)
Inconvénients
Seuil de sensibilité trop élevé
Nécessité d’avoir des anticorps spécifiques:
le développement de nouveaux tests est long
Variabilité entre lots
Pas besoin de matériel sophistiqué
Ne détectent pas toutes les souches
Peut être facilement automatisé
Des données génétiques ne sont pas
nécessaires
Possibilité de détecter les toxines
et les virus ARN
Assez peu de kits commerciaux
Détection des bactéries intègres mais mortes
2 freins à une utilisation optimale de ces techniques
Extraction de tous les microorganismes à partir de la matrice alimentaire
Seuil de sensibilité des méthodes
-Dégradation d’un substrat par une enzyme
-Lecture de la fluorescence etc
Dépend du nombre de microorganismes dans le volume final de l’extraction
Nouveaux Biocapteurs 3D et nouveaux anticorps pour
la détection de toxines et bactéries en milieu alimentaire
Projet « BIOCAPTOX » ANR PCV-O7_187055
Détection de SEA,l’entérotoxine A de S.aureus, dans les aliments
Michel Gautier 1, Souhir Boujday 2, Romain Briandet 5, Michèle Salmain 3,
Clarisse Techer 1,Florence Val 4 et Claire Marie Pradier 2
1 INRA, Agrocampus ouest, Lab. Microbiologie, F-35042 Rennes, France;
2 UPMC, Univ. Paris VI, Lab. Réactivité de Surface, CNRS, UMR 7197F-75005 Paris, France;
3 ENSCP, Chimie ParisTech, Lab. Charles Friedel, CNRS, UMR 7223-75005 Paris, France;
4 INRA, Agrocampus ouest, Lab. Ecologie et sciences phytosanitaires, F-35042 Rennes, France;
5 INRA, Unité de Bioadhésion et Hygiène des Matériaux, Massy, France
Principe du biocapteur
Technique très rapide:
Lecture du signal quasi immédiate
Régénérable
Détection du signal:
Techniques de transduction:
IR (infra rouge)
SPR (résonnance des plasmons
de surface)
QCM (microbalance à quartz)
Possibilité d’une utilisation
en ligne
SEA
SEA
SEA
Capture et quantification
SEA
Bactérie ou
toxine bactérienne
à détecter
SEA
SEA
Anticorps spécifiques
SEA
Immunocapteurs
nanostrucurés
3 étapes dans la construction du capteur 3D
1.
Obtention d’anticorps spécifiques
Construction d’un test ELISA de référence
SEA
SEA
SEA
SEA
SEA
S
S
S
2. Elaboration des
immunocapteurs
nanostructurés
3. Validation:
Détection de la toxine
dans un milieu complexe
1. Obtention d’anticorps spécifiques
Anticorps du commerce
-qualité variable
-couteux
-dépendance d’un fournisseur (étranger)
-sensibilité ?
Production de nouveaux anticorps anti SEA
A partir des peptides?
Sérum
polyclonaux?
À partir de la
Protéine entière?
Anticorps
monoclonaux?
Production de nouveaux anticorps anti SEA
P2
A partir de la protéine entière
A partir des peptides
P1
Si:Immunogène, spécifique,
en position externe,
linéaire, bien exposé
SEA native (Schad, EMBO J., 1995)
Intérêts: plus immunogène
Plus facile à mettre en place
Inconvénient: dangereux pour l’animal
Réactions croisées
Intérêts: moins dangereux pour l’animal
Plus spécifiques
Inconvénient: difficulté de tous les tester
Obtention d’Ac polyclonaux chez la souris (laboratoire).
Obtention d’Ac monoclonaux : 7 clones, Plateforme Ac INRA Nantes
Test des ACorps en ACP ELISA et en DAS ELISA afin de mettre en place un modèle de dosage.
Comparaison de la sensibilité et de la spécificité de différents Acs en DAS ELISA
4,0
Sensibilité
3,5
3,0
2,5
antiSEA souris
mAb commercial
2,0
antipept1 souris
1,5
1,0
0,5
0,0
500
250
125
64
16
8
Evaluation
de32 la Spécificité
Concentration
en SEAAcs
(pg/ml)
des différents
4
0
Sélection de l’anti SEA de souris
polyclonal
3, 5
3, 0
DO (405nm)
DO (405nm)
mAb laboratoire
Spécificité
2, 5
2, 0
1, 5
1, 0
anti SEA sour i s
mAb l abor atoi r e
0, 5
mAb commer ci al
0, 0
anti pept1 sour i s
SE A
SE B
SE C 1
SE D
SE E
Construction d’un test DAS ELISA
Double Antibody Sandwich DAS
Enzyme Linked ImmunoSorbent Assay ELISA
1. Ac capture:
Polyclonal du commerce,
lapin
2. Ac détection:
serum polyclonal
ou IgG purifiées, souris
3. Ac anti-souris,
conjugué phosphatase alcaline,
chèvre(Sigma
Sensibilité du DAS ELISA : 32 pg SEA/ml
(0,5ng/ml dans la biblio)
Aucune réaction croisée avec SEA, SEB, SEC1; SED et SEE:
dosage très spécifique de la SEA.
Détection de la SEA (DAS ELISA),
en matrice complexe
Dans différents laits
Sensibilité de la détection dans différents laits
4
3,5
PB S T 1%B SA
3
U HT 1/ 2 ecr .
2,5
p ast . 1/ 2 ecr.
U HT ent ier
2
U HT ecr eme
1,5
1
La limite de détection de la SEA dans les
laits étudiés varie de 64 à 125 pg/ml.
0,5
0
500
250
12 5
62,5
32
16
8
4
2
concentration en SEA (pg/m L)
1
0
meilleure que celles décrite dans la littérature (autour
de 0.5ng/ml).
Exemple de détection dans un fromage contaminé artificiellement
Fromage artificiellement
contaminé par la SEA
Dosage par DAS ELISA : 0,170 (+- 0,03) ng SEA/g fromage
Dosage par méthode officielle : 0,168 ng SEA/g fromage
2. Elaborer des immunocapteurs nanostructurés
Immunocapteur plan
Anticorps anti SEA
Protéine de fixation: la protéine A (sur
la partie constante des anticorps)
S
S
SAM Self Assembled Monolayer
Composée de Cystamine
Socle recouvert d’or
S
N
N
C
N
H
S
S
Bille d’or: augmentation de la surface et
exaltation du signal
S
S
S
C
N 2
NH
H
C
N
S
H
S
N
C
N
H
H
S
Immunocapteur 3D
H
S
H
S
N
C
H
S
N 2
NH
N
H
N
C
N 2
NH
S
Détection de la toxine SEA
antigène
protéine de blocage (BSA)
anticorps de capture
protéine de fixation
SAM de thiol
électrode Au
quartz AT-cut Ffond = 5 MHz
Mesure des interactions anticorps-antigènes par microbalance à quartz: QCM
Sensible à des variations de masse
On soumet le biocapteur à une onde
de fréquence déterminée
On mesure les variations de fréquences dues
À un changement de la masse
29
Détection de la toxine SEA, étapes successives de l’élaboration
puis du fonctionnement du capteur
10
30
PrA
-10
25
PrA BSA PrA
-30
PrA
PrA BSA PrA
Frequency change (Hz)
BSA
-50
20
SEA
-70
15
PrA
PrA
-90
10
PrA BSA PrA
-110
5
-130
∆ Fréquence
-150
0
0
1000
2000
3000
4000
Time (s)
5000
6000
7000
Dissipation change (10^-6)
PrA
Mesure de la variation de fréquence / concentrations croissantes de toxine SEA
Gamme de travail : 50 - 1000 µg/l
Saturation à partir de 1000 µg/l
LD = 20 ng/ml (25 ng injectés)
Amplification du signal par anticorps de révélation
25
SEA
Après l’étape de lavage, l’Ac
de révélation (mAb anti-SEA
à 15 mg/l) est injecté
-²F / Hz
20
BSA
15
10
PrA
SEA
5
BSA
0
0
500
1000
1500
-1
[SEA] / ng.ml
LD = 7 ng/ml , t < 25 min
2000
PrA
Et… détection de la toxine en milieu alimentaire
(lait écrémé reconstitué à partir de lait en poudre)
9
8
7
SEA in skimmed milk 5%
SEA in PBS-BSA
F ( Hz)
6
5
4
3
2
1
0
97
194
485
485
970
ng/ m l
Détection possible de SEA dans lait
Détection un peu moins sensible dans le lait qu’en milieu modèle
Il reste encore des améliorations mais:
Potentialités intéressantes
Régénérable
Rapidité de la mesure
Seuil de sensibilité bas
Utilisation en ligne pour les liquides
En Conclusion
Le choix de la méthode à utiliser dépend
de la décision à prendre suite à l’analyse
Les facteurs à considérer sont :
-le temps d’obtention des résultats
-la limite de dénombrement ou détection
-la nature de la matrice alimentaire
-le coût de la méthode
-La praticabilité de la méthode
Ne pas oublier
L’analyse microbiologique est un outil de contrôle
Elle ne permet pas d’assurer la qualité sanitaire d’une production
Seules les méthodes comme l’HACCP tendent à maitriser cette
qualité sanitaire
Merci de votre attention
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