Fiche N° 40 Étude du liquide cérébro-spinal en IRM technique

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N° 40
Étude du liquide cérébro-spinal en I
Sous la responsabilité de leurs auteurs
Étude du liquide cérébro-spinal en IRM
M.C. Henry-Feugeas*, G. de Marco**, I. Idy-Peretti***, E. Schouman-Claeys*
(* service de radiologie, hôpital Bichat, Paris ; ** laboratoire de recherche en imagerie médicale, Amiens ;
*** service de biophysique et médecine nucléaire, Paris)
L’IRM permet une étude des déplacements rapides du liquide cérébro-spinal (LCS) de périodicité
essentiellement cardiaque appelés “pulsations du LCS”, complément intéressant de l’évaluation
morphologique par IRM conventionnelle.
IRM de flux
du LCS :
techniques
Fiche à détacher et à archiver
fiche LN8
Aspects
normaux
Applications
Pour
en savoir plus...
Le flux du LCS peut être détecté par des séquences sensibilisées au flux lent (des séquences
d’écho de gradient avec échos stimulés en état d’équilibre, dénommées FISP, PSIF, GRASS ou
encore FAST selon les firmes, ou même des séquences de diffusion). L’analyse des pulsations
nécessite des séquences avec synchronisation cardiaque (cine IRM). Des séquences d’angiographie
par résonance magnétique qui fournissent des mesures de vitesse, à savoir les séquences en
contraste de phase, peuvent être appliquées à l’étude du LCS. Ces séquences permettent une
évaluation visuelle ou quantifiée des vitesses du LCS au cours du cycle cardiaque.
Au cours du cycle cardiaque, le LCS présente des déplacements contemporains de la systole artérielle dits “systoliques”, et généralement de sens descendant, puis “diastoliques”, de sens inverse.
Les vitesses ne dépassent pas habituellement 10 cm par seconde. À l‘étage rachidien, le mouvement du LCS se propage depuis la jonction cranio-cervicale vers le cul-de-sac lombaire, le long
d’un chenal principal localisé essentiellement à la convexité des espaces sous-arachnoïdiens. Les
pulsations du LCS peuvent être absentes lorsque les espaces sont très réduits. Elles sont généralement faibles, peu modulées, dans le cul-de-sac lombaire. À l’étage intracrânien antérieur, la
systole du LCS progresse depuis la citerne prébulbaire vers les citernes prépontique et suprasellaire. Dans la grande citerne, le flux de direction antéro-inférieure en systole est de modulation
parfois moins marquée, d’amplitude plus variable. Sur une coupe perpendiculaire à l’axe de
l’aqueduc, le volume d’échange, ou volume successivement ascendant, puis ascendant au cours du
cycle cardiaque, est en moyenne d’environ 50 µl par cycle cardiaque, le débit moyen d’environ
8 ml par minute ; ces paramètres sont généralement inférieurs à, respectivement, 115 µl par
cycle cardiaque et 18 ml par minute. Au sein même des ventricules peut aussi être détecté un
flux du LCS, de part et d’autre du “jet” de LCS à travers l’aqueduc de Sylvius, ou encore du jet
à travers les foramina interventriculaires.
L’étude du flux de LCS s’intègre dans l’exploration par IRM de différents troubles dynamiques du
LCS. Elle peut aider à résoudre différentes interrogations diagnostiques (tableaux I, II et III), faire
partie du bilan préopératoire (tableau IV) – contribuant à l’évaluation du succès de la chirurgie
et au bilan de référence –, ou encore être un élément important du suivi postopératoire, notam■
ment après ventriculo-cisternostomie (tableau V).
■ Brugières P, Thomas P, Combes C, Gaston A. Comment évaluer la vitesse du liquide cérébrospinal ? J Neuroradiol 2001 ; 28 (2) :
103-14.
■ Fukuhara T, Luciano MG, Kowalski RJ. Clinical features of third ventriculostomy failures classified by fenestration patency. Surg
Neurol 2002 ; 58 (2) : 102-10.
■ Henry-Feugeas MC. Étude du liquide cérébrospinal en IRM. In : Doyon D, Cabanis EA, Iba Zizen MT et al. (eds). Imagerie par
résonance magnétique. Paris : ed. Masson, à paraître.
■ Luetmer PH, Huston J, Friedman JA et al. Measurement of cerebrospinal fluid flow at the cerebral aqueduct by use of phasecontrast magnetic resonance imaging : technique validation and utility in diagnosing idiopathic normal pressure hydrocephalus.
Neurosurgery 2002 ; 50 (3) : 534-43.
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Étude du liquide cérébro-spinal en IRM
Tableau I.
Différencier en IRM hydrocéphalie triventriculaire obstructive
et hydrocéphalie triventriculaire communicante.
Signes morphologiques d’obstruction
Absence de signe d’obstruction
IRM de flux de l’aqueduc (figure 1)
Hydrocéphalie communicante
Hydrocéphalie obstructive
Tableau II.
Aspects morphologiques spécifiques
d’hydrocéphalie (inconstants)
Aspect dynamique spécifique d’hydrocéphalie (inconstant),
à savoir hyperpulsatilité de l’aqueduc (quantifiée)
Bombement de la partie antérieure du V3
Perte du parallélisme des bords de l’aqueduc
Effacement des sillons corticaux de la convexité
Effacement des fissures parahippocampiques
Dilatation ovoïde de sillons de la convexité,
des scissures sylviennes
Tableau III.
Évaluer la perméabilité des espaces sous-arachnoïdiens.
Imagerie morphologique
Séquence T2 haute résolution
Séquence T1 (± gadolinium)
cine IRM de flux
Kyste arachnoïdien
Délimitation inconstante du kyste
Délimitation du kyste (asynchronisme du flux)
et évaluation de son caractère communicant (“jet”)
Arachnoïdite
Signes inconstants
Chiari 1 symptomatique
Petite taille des espaces rétrocérébelleux
Disparition locale des pulsations du LCS
(citernes basales antérieures [figure 2], espaces périmédullaires)
Absence de flux rétrocérébelleux quasi constante
Autre application : vitesses du LCS intracavitaire plus amples dans les syringomyélies évolutives.
Tableau IV.
Bilan IRM préopératoire d’une hydrocéphalie communicante chronique.
IRM morphologique
IRM de flux
Dilatation ventriculaire marquée*
Hyperpulsatilité majeure (quantifiée) de l’aqueduc*
Peu ou pas d’anomalies de signal de la substance blanche*
*en faveur d’une amélioration après dérivation, mais amélioration possible en l’absence de ce signe
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Différencier en IRM hydrocéphalie et élargissement ventriculaire par atrophie.
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Tableau V.
Suspicion clinique d’obstruction d’une ventriculocisternostomie.
Taille des ventricules (troisième ventricule surtout)
Diminution
Pas de modification
cine IRM en contraste de phase
par la ventriculocisternostomie
Figure 1. Flux à travers
l’aqueduc anormalement
faible et précoce dans
une hydrocéphalie triventriculaire par sténose
de l’aqueduc : flux de
modulation comparable
au flux normal dans une
hydrocéphalie triventriculaire communicante.
Orifice perméable
Absence de flux
Envisager dérivation
ventriculopéritonéale
Vérification chirurgicale
débit (microlitres par cycle cardiaque)
témoin
sténose aqueduc
4%
98 %
Hyd. communicante
descendant
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pourcentage de cycle cardiaque
Figure 2. Coupe sagittale médiane visualisée
en contraste T1 (2A), en contraste de phase
(2B) dans une hydrocéphalie par obstruction du foramen de Magendie. En contraste
de phase (2B), flux du LCS dans les citernes
antérieures perméables (flèches noires) ;
visualisation également du flux provenant
des trous de Monro (flèche blanche courte)
et à travers l’aqueduc (flèche blanche longue)
se prolongeant dans le quatrième ventricule.
Pas de flux visualisé à la hauteur du foramen
de Magendie.
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