• Dans les chaînes de montagne anciennes, l’érosion met à jour des roches plutoniques
formées à plus de 20 Km de profondeur. La présence de ces roches en surface implique
un mouvement vertical de la croûte continentale. Afin de comprendre le mécanisme de
ce mouvement vertical, on étudie un exemple régional relativement simple, le cas de la
Scandinavie.
• Sur les côtes de Scandinavie, une ligne de rivage ancienne se trouve 10 mètres au-
dessus de la ligne de rivage actuelle. Cela peut être due à une baisse du niveau de la
mer ou à une élévation verticale de la croûte continentale.
• Or les données globales montrent que le niveau de la mer a connu, non une diminution
de 10 mètres, mais une augmentation de 4 mètres au cours des 7000 dernières années.
Il faut donc admettre que c’est la croûte continentale scandinave qui s’est élevée de 14
mètres ou davantage durant cette période.
• Durant la dernière période glaciaire, le Würm (de -70 000 à -10 000 ans) l’ensemble de la
Scandinavie était recouvert par un vaste glacier continental, un inlandsis. Aujourd’hui, à
l’issue de la déglaciation survenue après le Würm la Scandinavie n’est plus recouverte
par les glaces. Or, la déglaciation a déchargé la croûte continentale d’un poids de glace
considérable. On peut donc penser qu’en allégeant la lithosphère continentale, la
déglaciation a provoqué un mouvement ascendant de la croûte continentale. Nous avons
utilisé un modèle analogique et un modèle numérique pour tester cette hypothèse.
• La stratégie expérimentale est la suivante :
o Dans le modèle considéré, on simule une glaciation en ajoutant sur la croûte
continentale un poids correspondant à une épaisseur de glace déterminée, puis
on simule une déglaciation en retirant ce poids. On note alors la variation de
hauteur (mouvement vertical) de la base de la croûte par rapport à un niveau
repère.
o Si cette variation est positive, alors le modèle confirme notre hypothèse.
o On peut alors faire varier l’épaisseur de glace (le poids ajouté) afin de déterminer
le lien entre l’épaisseur de glace et l’ampleur de la remontée de la croûte (ou
mouvement vertical). Cela permet de déterminer quelle devait être l’épaisseur de
glace minimale pour observer la remontrée de +14 mètres au moins calculée
précédemment.
Modèle'analogique'
Présentation'du'modèle'
• Le modèle que nous avons utilisé est une colonne verticale calibrée pour que 1 cm
représente 2 Km sur l’axe vertical.
• Le liquide (eau salée à 64g/L) représente le manteau. Le rapport de densité entre l’eau
salée et les éléments en plastique est de 0,81, comparable à celui entre le manteau
(densité 3,3) et la croûte continentale (densité 2,7).
• La pile de modules en plastique coloré représente la croûte continentale scandinave. 6
modules forment une pile de 12 cm soit 24 Km.