La Grande et fabuleuse histoire du commerce écriture et mise en scène

Dossier pédagogique réalisé par Rénilde Gérardin, professeur du service éducatif :
Contacts relations publiques : Margot Linard : [email protected]
Jérôme Pique : [email protected]
La Grande et ...74©Elisabeth Carecchio HD
La Grande et fabuleuse
histoire du commerce
écriture et mise en scène
Joël Pommerat
du mardi 15 au jeudi 17 janvier 2013
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une création théâtrale de Joël Pommerat
collaboration artistique Philipe Carbonneaux
création lumière Eric Soyer assisté de Renaud Fouquet
scénographie Eric Soyer
création costumes Isabelle Deffin
créations sonores François Leymarie
recherches sonores Yann Priest
musique Antonin Leymarie
construction décors et accessoires Thomas Ramon-A travers Champs
création vidéo Renaud Rubiano
direction technique Emmanuel Abate
régie lumière Renaud Fouquet
régie son et vidéo Yann Priest
régie plateau Jean-Pierre Constanziello, Lorenzo Graouer
ou
Elodie Prud’homme
répétitrice textes, aide mémoire Léa Franc
documentation Evelyne Pommerat
interviews dans le Béthunois Philippe Carbonneaux et Virginie Labroche-Cornil
avec
Hervé Blanc
Patrick Bebi
Eric Forterre
Ludovic Molière
Jean-Claude Perrin
remerciements à Marie-Cécile Lorenzo-Basson pour l’utilisation d’extraits d’interviews de sa thèse
« la vente à domicile : stratégies discursives en interaction ». Didascalie.net
production : Compagnie Louis Brouillard
coproduction : Comédie de Béthune /Centre Dramatique National Nord Pas-de-Calais, Béthune
2011- Capitale régionale de la Culture, Sainte-Maxime / Le Carré, Théâtre de l’Union /Centre
Dramatique National du Limousin, Saint-Valéry en Caux / Le Rayon Vert, Théâtre d’Arles / Scène
conventionnée pour des écritures d’aujourd’hui, Théâtre d’Evreux /Scène nationale Evreux Louviers,
CNCDC- Centre National de création et de diffusions culturelles de Châteauvallon, Le Parvis - Scène
nationale Tarbes Pyrénées, Le Granit / Scène nationale de Belfort
avec le soutien la Coupe d’Or, scène conventionnée de Rochefort
la Compagnie Louis Brouillard reçoit le soutien du Ministère de la Culture/Drac Ile-de-France et de la
Région Ile-de-France.
Joël Pommerat est artiste associé à L’Odéon-Théâtre de L’Europe jusqu’en juin 2013 et au Théâtre
National de Bruxelles.
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2 histoires. 2 époques. Années 60. Années 2000.
Dans la première, un jeune homme, inexpérimenté dans la vente rejoint un groupe de 4 vendeurs
d’âge mûr. Dans la seconde, quatre hommes d’âges murs, débutants dans le domaine de la vente,
reçoivent conseils et encouragement d’un jeune chef.
Je vais essayer de définir ce qui m’a intéressé dans ce projet.
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Ceux qui n’ont pas envie qu’on leur explique les motivations d’un auteur (je les comprends) ne
doivent pas lire la suite.
Cette pièce était pour moi une façon de parler et de mettre en scène les valeurs, les idéologies, qui
orientent et sous tendent les agissements humains aujourd’hui. Et la confusion de plus en plus
importante qui règne en ce domaine. Une façon de montrer comment cette activité du commerce,
vendre, acheter, activité au cœur même de nos sociétés, influence notre manière de nous penser
nous-mêmes, notre façon de concevoir ce qu’est un être humain, et nos relations.
Je voulais montrer comment la logique du commerce peut générer du trouble et de la confusion dans
nos esprits et particulièrement en ce concerne nos grands principes moraux.
Ce qui est passionnant et vertigineux dans le métier de vendeur c’est que le meilleur des savoir- faire,
la meilleure des techniques, pour celui qui l’exerce, c’est l’authenticité. Dans ce métier la meilleure
façon de mentir c’est d’être sincère.
Ainsi le bon vendeur doit faire avec ce qu’il y a de meilleur en lui : avec sa vérité, avec ce qu’il « est ».
On pourrait même dire que sa meilleure « technique » c’est de parvenir à être « lui-même »
(contradictoire et même absurde : personne ne sait exactement ce qu’« être soi-même » veut dire).
Mais si le vendeur doit plus ou moins abuser l’autre, il doit sans doute avant tout se tromper lui-
même, pour « construire » cette fameuse authenticité qui est son meilleur atout.
Pour être un vendeur vraiment efficace il faut forcément y croire.
Dans ce métier fondé sur la relation aux autres, s’il y a une technique c’est celle de réussir à être
sincère ou « vrai » avec les autres, tout en étant plus ou moins « faux ».
Réussir à « fabriquer » de l’authentique.
Ce paradoxe que connaît l’acteur, devient chez le vendeur une malédiction, car à la différence de
l’acteur qui peut repérer aisément les limites entre « scène » et « vie réelle », le vendeur peut se
perdre comme dans un labyrinthe. Les frontières peuvent s’effacer peu à peu, en lui et à l’extérieur.
Un jour le vendeur oubliera de retirer son masque après la représentation. Son masque devient peau.
Sa pensée aura épousé les nécessités et la logique de son activité de séduction et de conviction.
Impossible de distinguer en lui même et à l’extérieur les limites de l’artifice et du vrai.
Sa relation à autrui se sera désagrégée en même temps que toute possibilité de confiance dans les
autres.
Confiance : un mot qui aura perdu tout sens, et toute valeur.
En montrant ces personnages de vendeurs professionnels, tout en bas de la hiérarchie du système,
tels des soldats un peu égarés mais néanmoins convaincus et fidèles, je voulais surtout parler de
nous tous, citoyens ordinaires, immergés dans ce monde de faux semblants et de vraies valeurs
détournées et instrumentalisées plus ou moins consciemment.
Certainement abusés nous aussi par la « grande et fabuleuse » confusion de l’histoire. Gagnants et
perdants unis pour le meilleur et pour le pire.
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Joël Pommerat : Depuis l’arrivée de Thierry Roisin, ma compagnie est régulièrement invitée à
Béthune. Et puis, il y a deux ans, la Comédie de Béthune est venue au secours de la production de
Cercles /
Fictions
, en apportant, en dernier recours, une part consistante qui a permis de la finaliser.
Pour Thierry et Olivier Atlan, c’était un acte important et ils m’ont demandé d’imaginer un projet qui
pourrait accompagner ce partenariat de production et l’accueil de
Cercles / Fictions
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L’idée était d’inscrire ce projet dans le territoire et dans l’année où Béthune était capitalegionale de
la culture. Après réflexion, j’ai proposé un spectacle autour de la question du commerce, question en
soi assez vaste et peu précise, et de faire une recherche quasi documentaire sur les vendeurs et la
vente à domicile, en faisant appel à des témoignages pour nourrir l’écriture et la réflexion sur ce
thème.
Philippe Carbonneaux, qui travaille avec moi depuis longtemps, a mené des entretiens et a compilé
les témoignages. J’ai proposé que ma pièce mette en scène cinq vendeurs à domicile en
déplacement, comme des artistes en tournée, qui se retrouvent dans leur chambre d’hôtel, le soir,
pour échanger sur l’expérience de la journée.
Pourquoi ce thème ?
Joël Pommerat : C’est un sujet qui m’inspire, une question récurrente qui m’intéresse depuis
quelque temps. Il y avait déjà une scène sur ce thème dans
Cercles / Fictions
et j’avais envie
d’approfondir, de prolonger la recherche.
Bien sûr, il y a une une dimension humaine très concrète, et j’envisage cette pièce comme un
documentaire, selon une approche réaliste.
Mais au-delà du réalisme et d’une étude sur un métier, ce qui m’intéresse, c’est une question plus
vaste : qu’est-ce que le commerce, qu’en est-il de la relation commerciale qui nous unit tous les uns
les autres dans nos sociétés occidentales? Qu’est-ce que tout cela a transformé et instauré dans le
lien et la relation sociale, humaine, dans un couple, dans une famille, un groupe d’amis ? Quand on
se vend des choses les uns aux autres, quand on pense que l’autre ne fait rien de manière gratuite,
qu’il est toujours dans la stratégie, quand, soi-même, on est dans ce rapport-là, cela influe
nécessairement sur les rapports entre les hommes.
Au-delà d’une espèce de critique un peu facile du libéralisme, j’ai envie de comprendre la portée du
commerce. Forcément, celui-ci fait évoluer le rapport de confiance entre les individus.
Propos recueillis par Catherine Robert
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