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Soins Libéraux
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Acné
Les traitements topiques
C’est en fonction de l’inflammation de l’épiderme qu’un
traitement est choisi. Un certain nombre d’acnés peuvent
bénéficier d’un traitement topique à condition d’en avoir
bien pesé les indications et d’en respecter scrupuleusement les modalités.
C
oncernant surtout l’adolescent, l’acné est à prendre
au sérieux car la maladie
retentit fortement sur le mental des
jeunes.
La puberté
Lors de la puberté, la production
d’androgènes entraîne un excès de
sébum au niveau des glandes
sébacées. Le sébum en excès
s’écoule à la surface de la peau qui
devient alors plus grasse. Mais le
canal peut s’encombrer et le pore
se boucher : c’est l’apparition du
point noir ou comédon ou d’un
microkyste blanc.
L’acné est une maladie affectant le
follicule pileux, à la racine des poils.
A sa base se trouvent les glandes
sébacées responsables de la production de sébum, matière grasse
empêchant le dessèchement de la
peau. A la puberté, ce mécanisme
s’enraye. Une sécrétion excessive
de sébum dans le follicule, puis
l’obstruction du follicule et enfin le
développement bactérien à l’intérieur du follicule sont les trois
étapes conduisant à l’apparition des
boutons disgracieux.
Les antibiotiques
L’acné pour qu’elle puisse bénéficier d’un traitement antibiotique
local doit se composer de lésions
inflammatoires à type de papules
ou de pustules, à condition que ces
lésions soient limitées dans leur
nombre et l’espace. Si leur extension est trop importante, un traitement local est insuffisant et on doit
alors poser l’indication du traitement par voie générale. Pour les
acnés minimes à modérées donc,
les antibiotiques topiques disponibles sur le marché sont essentiellement la clindamycine et l’érythromycine. Ils peuvent être utilisés à
condition d’en respecter les modalités d’application.
Tout d’abord, si l’indication d’un traitement local est portée, il ne faut
jamais lui associer de traitement
antibiotique per os. En effet, l’association est, dans ce cas, inutile au
mieux, voire à risque de favoriser
les résistances puisque les deux
traitements ont des spectres d’action superposables. En revanche,
parallèlement à un traitement per
os, on peut associer localement
l’application de rétinoïde topique
ou de peroxyde de benzoyle.
Le traitement local à base d’antibiotiques topiques doit ensuite, être
limité dans le temps. Sa durée d’application ne doit ainsi jamais excéder un mois. Une application qui se
doit d’être aussi large que possible :
il ne faut pas se contenter de traiter
les zones inflammatoires mais également largement leur pourtour. En
effet, la peau voisine qui semble
normale est en fait peuplée de
nombreux microcomédons qui ne
demandent qu’à se développer en
l’absence de traitement. Ce dernier
est meilleur le soir sans qu’il ne soit
besoin d’appliquer des couches
épaisses pour qu’il soit efficace. En
revanche, le matin, il faut hydrater
correctement une peau qui a été
desséchée toute la nuit. Une autre
technique couramment utilisée est
aussi d’alterner l’application de
topiques antibiotiques et de peroxyde de benzoyle ou de réti-
noïdes. Cette alternance peut être
ainsi établie un jour sur deux ; elle
permet de diminuer le nombre
d’apparitions des résistances.
L’association a même l’intérêt de
présenter une certaine synergie
puisque les rétinoïdes agissent efficacement sur les comédons, sont
anti-inflammatoires et donc préparent au mieux le terrain aux antibiotiques. Une dernière mesure est à
respecter également : si à l’issue du
mois – durée maximale – les résultats sont insuffisants, il ne faut pas
reconduire les applications d’antibiotiques. On peut alors poursuivre
avec les rétinoïdes et le peroxyde
ou, si l’état est plus sérieux, avec un
traitement antibiotique per os. C’est
le cas si on note une extension
importante des lésions et si, d’une
atteinte circonscrite au visage, on
passe à une généralisation au dos
ou à l’ensemble du corps.
Jacques Bidart
Les désagréments signalés
des topiques antibiotiques
Si le patient signale des rougeurs
ou sensations de brûlure au
niveau des zones d’application
du produit, cela est peut-être dû
à la mauvaise utilisation du produit. Souvent, le patient applique
le médicament le matin, au lieu
du soir, ou sinon, il l’applique
trop vigoureusement, sans douceur et en frottant. Ce qui augmente l’irritation de la peau. Il
est possible également que les
quantités utilisées soient trop
importantes : il ne faut pas
suivre la technique de la couche
épaisse, sinon les désagréments
seront proportionnels aux doses
employées. La personne atteinte
peut aussi oublier de s’hydrater
la peau localement, par voie
générale ou le faire insuffisamment. Si les mesures sont respectées, aucun désagrément
majeur ne doit se produire.
Focus
...
Attention au soleil
Le soleil est un faux
ami des peaux
acnéiques. Avec lui,
on s’expose à une
aggravation du
phénomène. En effet,
les lésions ont l’air de
sécher mais
repartent ensuite de
plus belle. C’est en
fonction de
l’inflammation de
l’épiderme qu’un
traitement sera
choisi.
Il ne faut jamais
interrompre son
traitement antiacnéique pendant
l’été. Forcer sur
l’écran total et
continuer son
traitement sont les
règles de base à ne
jamais oublier… et
éviter le soleil.
Professions Santé Infirmier Infirmière N° 64 • juin-juillet 2005
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