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Vol. 25 No. 4 2014
Formation continue Congrès de la SSP/fPmh
Alexander von Gontard travaille dans une
unité interdisciplinaire du département de
psychiatrie des enfants et des adolescents de
la clinique universitaire de Saarland, à Hom-
burg.
Il passe en revue les différents problèmes
alimentaires rencontrés en pédiatrie, en se
concentrant sur la population des jeunes en-
fants («toddlers» comme les nomment les
anglo-saxons, ou enfants d’âge préscolaire),
et nous offre un aperçu précieux sur un sujet
d’importance essentielle dans la pratique pé-
diatrique. Un thème qui dépasse les limites
des compétences de chacun et qui fait ainsi
appel à une prise en charge multidisciplinaire
qui rassemble pédiatres, chirurgiens pédiatres
et pédopsychiatres afin d’obtenir une ap-
proche constructive.
Les troubles dalimentation ou du comporte-
ment alimentaire ont des origines diverses
selon l’âge. Chez les enfants, les troubles
manifestes restent rares, représentant 1 à 2 %
au total. La plupart des problèmes et symp-
tômes rencontrés sont communs et se re-
trouvent en majeure partie chez les enfants
présentant un trouble du développement.
Le conférencier détaille une étude de Pedia-
trics (2007) concernant des patients âgés de
2 ans et demi, afin d’illustrer les différents
troubles rencontrés. Il s’agit de variété res-
treinte, de préférence de texture, de lenteur
de la prise d’aliments ou encore de désintérêt
pour la nourriture.
Les attitudes des parents face aux difficultés
alimentaires de leurs enfants étaient diverses:
alors que certains offraient de nouveaux ali-
ments, d’autres autorisaient la TV ou une vi-
déo, ou encore le jeu pendant le repas. Les
punitions variaient entre privation de dessert,
retrait de la nourriture ou contrainte à termi-
ner l’assiette, allant même jusqu’à la fessée.
La classication du DSM-V comprend 3 caté-
gories pour les troubles alimentaires chez les
enfants, soit le pica, la rumination, et les
troubles restrictifs ou dévitement.
En revanche, six différents sous-types de
diagnostics spécifiques se retrouvent dans la
nouvelle classification du DC 0–3 R (Diagnos-
tic classification of mental health and deve-
lopment disorders in infancy and early child-
hood revised):
Les troubles alimentaires en lien avec un
déséquilibre de gulation de la prise ali-
mentaire, les enfants n’arrivant dans ce cas
pas à maintenir un état attentif calme lors
des repas.
Lorsqu’il y a un manque d’interaction ci-
proque entre lenfant et le fournisseur de
soins (caregiver).
• Anorexie infantile: lorsque l’enfant perd
intérêt dans la nourriture et ne semble pas
ressentir la faim.
• Troubles par aversion sensorielle, impli-
quant une couleur, un aspect ou une tex-
ture particulière d’aliments, par exemple.
Lors de maladie associée causant une si-
tuation de stress.
Secondaires à des antécédents personnels,
lorsqu’il y a eu des atteintes au niveau du
tractus gastro-intestinal de l’enfant, comme
le trouble alimentaire post-traumatique,
le refus fait suite à un trauma abdominal
(comme les vomissements, le reflux, l’in-
sertion d’un tube gastrique, etc.).
Une naissance prématurée, un reflux gastro-
oesophagien concomittant, une malformation
structurelle du pharynx, une maladietabo-
lique ou neurologique ou encore une intolé-
rance alimentaire constituent autant de fac-
teurs de risque cruciaux à identifier dans ces
situations, tout comme les facteurs de risque
parentaux, afin d’aider au diagnostic précis
pour une prise en charge optimale. Il sagit de
repérer une anxiété, une dépression (ou autre
trouble psychologique) ou bien un trouble
alimentaire chez les parents eux-même. Un
conflit parental peut bien sûr être incriminé.
Lévaluation de l’enfant comprend notamment
l’état psychique de l’enfant, des graphiques,
parfois l’aide de vidéos, et un examen neuro-
logique et pédiatrique standard.
Quant à la thérapie des troubles en question,
elle se fait par divers moyens, souvent com-
binés: à travers l’information des parents et
de lenfant par des nutritionnistes, par des
psycho-éducatrices, une psychothérapie des
méthodes dalimentation progressive par le
personnel soignant, une prise alimentaire
programmée selon des horaires, et encore par
une thérapie d’interaction entre les parents
et l’enfant.
Les «food rules» sont importantes à respecter
en premier lieu dans toute situation. Elles
veillent à assurer des repas réguliers, sans
grignotage entre deux, le respect d’une durée
de 30 minutes maximum par repas, lexclu-
sion des jeux à ces moments, ou encore de
ne jamais offrir de nourriture en tant que -
compense.
Voici autant d’éléments diagnostiques et
thérapeutiques qu’A. Gontard nous a transmis
le 12 juin dernier, à travers une conférence
fort intéressante portant sur un sujet relevant
du quotidien dans la pratique pédiatrique.
Conférence: Alexander von Gontard, Homburg
Troubles alimentaires chez le jeune enfant
Résumé: Sophie Joyeux, Sion
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