A Cancers différenciés de la thyroïde chez l’enfant B S

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La Lettre d’Oto-rhino-laryngologie et de chirurgie cervico-faciale - no253 - mai 2000
ABSTRACTS
Sur 94 patients de moins de 20 ans venus consulter pour
un nodule thyroïdien, un goitre ou des adénopathies cervi-
cales suspectes, 18 avaient un cancer différencié de la thyroïde
(papillaire dans 17 cas, folliculaire dans 1 cas). Le diagnostic a
été fait sur la ponction cytologique (n = 1), sur l’examen histo-
logique d’un ganglion (n = 12) et, dans tous les cas, sur la pièce
d’exérèse. Le cancer était multifocal dans quatre cas. Quinze
patients avaient des métastases ganglionnaires et deux patients
des métastases pulmonaires lors du diagnostic.
Les auteurs préconisent une thyroïdectomie totale avec curage
récurrentiel systématique et curage jugulocarotidien uni- ou bila-
téral selon la présentation clinique. Le risque récurrentiel est en
effet élevé en cas de reprise chirurgicale. La thyroïdectomie totale
permet d’utiliser le dosage de la thyroglobuline et la scintigra-
phie à l’iode radioactif pour la surveillance, l’iode radioactif étant
aussi employé comme traitement de métastases ultérieures.
Le suivi moyen a été de 12,5 ans, avec des extrêmes de 1 et
26 ans. Tous les patients allaient bien lors de leur dernière consul-
tation. Il n’y a eu aucune récidive locale, et seulement trois méta-
stases ganglionnaires, qui ont été traitées chirurgicalement. Sur
les treize filles, neuf ont eu des enfants, et ces enfants n’avaient
pas de malformation.
Cancers différenciés de la thyroïde chez l’enfant
Differentiated thyroid cancer in children and adolescents : the importance of adequate surgery and review of literature.
Hallwirth U. et coll. Eur J Pediatr Surg 1999 ; 9 : 359-63.
Le torticolis congénital est a priori présent dès la nais-
sance, mais il n’est parfois repéré que quelques semaines
plus tard. Le premier problème va être alors d’éliminer un tor-
ticolis acquis, dont certaines étiologies traumatiques infec-
tieuses et tumorales sont graves et nécessitent un traitement
urgent. Le torticolis congénital peut être dû à une malformation
du rachis cervical. En général, devant un contexte polymalfor-
matif, le diagnostic est évoqué sur la limitation des mouvements
du cou sans rétraction musculaire associée, et sera confirmé par
des radiographies. Le torticolis postural est dû aux contraintes
que l’enfant a subies in utero. Il est souvent associé à d’autres
malpositions orthopédiques telles qu’une instabilité de la
hanche ou un bassin asymétrique, Son pronostic est spontané-
ment excellent. Les ORL sont surtout sollicités pour des torti-
colis musculaires congénitaux, caractérisés par une tuméfac-
tion ovalaire du sterno-cléido-mastoïdien. Cette tuméfaction est
souvent prise au début pour une adénopathie. C’est l’examen
clinique, éventuellement complété par une échographie, qui
redressera le diagnostic et permettra de rassurer les parents. La
plupart de ces olives musculaires disparaissent spontanément.
Si tel n’est pas le cas, une kinésithérapie peut être proposée vers
l’âge de 2 à 3 mois. La ténotomie ne s’adresse qu’aux formes
qui évoluent vers la rétraction fixée. Elle n’est guère proposée
avant 18-24 mois.
Torticolis congénital, conduite à tenir
Babinet A. et coll. J Pediatr Puer 2000 ; 13 : 5-11.
Sur 50 patients qui avaient à la fois un cancer pulmonaire
et un carcinome épidermoïde des voies aérodigestives
supérieures (VADS), 46 ont eu une exérèse du cancer pulmo-
naire. Parmi ces 46 cas, le cancer pulmonaire était synchrone
du cancer des VADS dans cinq cas. Le cancer pulmonaire a été
diagnostiqué chez ces cinq patients sur la radiographie du tho-
rax standard : c’est dire l’importance de cet examen dans le
bilan préopératoire ! Le cancer pulmonaire est apparu plus de
six mois après le traitement du cancer des VADS dans 41 cas ;
le délai moyen était de quatre ans et demi. Tous ces patients
étaient considérés comme guéris de leur cancer des VADS.
Parmi eux, six avaient des signes cliniques (hémoptysie, dys-
pnée, douleurs thoraciques). Les autres étaient asymptoma-
tiques, et le diagnostic a été porté sur la radiographie du tho-
rax. Le diagnostic de cancer pulmonaire a été établi en
préopératoire chez 18 patients, sur des biopsies bronchiques ou
des ponctions transpariétales. La morbidité et la mortalité des
cancers pulmonaires chez ces patients ayant des antécédents de
cancer des VADS étaient très élevées. La survie actuarielle glo-
bale à cinq ans était de 25 %.
Carcinome épidermoïde des voies aérodigestives supérieures
et cancer pulmonaire. À propos de 50 cas
de Mones E. et coll. Ann Otolaryngol Chir Cervicofac 1999 ; 116 : 341-50.
M. François
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La Lettre d’Oto-rhino-laryngologie et de chirurgie cervico-faciale - no253 - mai 2000
Quand une étiologie est retrouvée chez un patient se
plaignant d’anosmie, il s’agit le plus souvent d’une rhi-
nite aiguë. La relation entre la rhinite et l’anosmie est établie
très facilement par le patient, alors que son mécanisme phy-
siopathologique est loin d’être évident pour les médecins :
atteinte virale ou bactérienne ? Virus particulier ou virus cou-
rant ? De toute façon, il s’agit d’un diagnostic par défaut, qui
ne peut être retenu qu’après avoir éliminé une autre cause, en
particulier une pathologie ethmoïdale infectieuse ou tumo-
rale. Le caractère complet ou incomplet du trouble olfactif
n’est pas prédictif de son évolution : dans la série présentée
par les auteurs, sur 104 patients anosmiques, 6 % ont retrouvé
l’odorat et 45 % ont bénéficié d’une amélioration, alors que,
parmi les 14 patients hyposmiques, il y a eu six améliora-
tions, mais aucune guérison. Certains patients ont reçu un
traitement : corticoïdes, zinc ou vitamine B. Il est toutefois
difficile de savoir, à partir de cette étude rétrospective
ouverte, quelle est l’efficacité de ces traitements. Il y a une
relation entre les troubles du goût et ceux de l’odorat : parmi
les 104 patients anosmiques, 82 étaient agueusiques, et parmi
les 14 patients hyposmiques, 11 étaient hypogueusiques.
Enfin, il ne faut pas négliger l’impact psychologique de ces
troubles de l’odorat. Beaucoup de ces patients étaient dépri-
més, tout au moins dans les premiers mois d’évolution.
Anosmie secondaire à une rhinite aiguë : sémiologie et évolution à propos
d’une série de 118 patients
Faulcon P. et coll. Ann Otolaryngol Chir Cervicofac 1999 ; 116 : 351-7.
Les carcinomes épidermoïdes N0 de la cavité buccale,
du pharynx et de la partie sus-glottique du larynx ont
30 % de métastases ganglionnaires occultes. C’est pourquoi
l’attitude actuelle est de faire systématiquement un évidement
ganglionnaire et une radiothérapie sur les aires ganglionnaires.
Les auteurs ont étudié dans ce cadre la faisabilité et l’intérêt
du repérage des adénopathies sentinelles par radio-isotopes.
L’étude a été conduite chez 8 patients N0 opérés pour un can-
cer de la cavité buccale ou de la sus-glotte. Le jour de l’inter-
vention, les patients ont eu, sous anesthésie générale, une
injection péritumorale d’un colloïde marqué au technétium 99.
Une demi-heure plus tard, les zones fixant le radio-isotope ont
été repérées. Puis les patients ont subi une exérèse de la tumeur
et un évidement ganglionnaire. Sur ces évidements ganglion-
naires, les adénopathies sentinelles ont été repérées et analy-
sées séparément du reste. Deux ou trois adénopathies senti-
nelles ont été repérées chez chaque patient. Un seul patient
avait des micrométastases sur deux de ses trois adénopathies
sentinelles. Le reste de l’évidement était exempt de lésion.
Aucun autre patient n’avait de micrométastases. Ces résultats
demandent à être confirmés sur de plus amples séries. S’ils
sont effectivement confirmés, il serait possible d’envisager un
dépistage radio-isotopique des adénopathies sentinelles chez
les patients N0 et de ne faire d’évidement ganglionnaire que
si l’examen extemporané de ces adénopathies révèle des foyers
de micrométastases.
Repérage par radio-isotope des adénopathies sentinelles
Sentinel lymph node radiolocalization in head and neck squamous cell carcinoma.
Alex J.C. et coll. Laryngoscope 2000 ; 110 : 198-203.
Les kystes de la vallécule néonatals peuvent être révélés
par des symptômes aussi divers qu’un stridor, des
difficultés d’alimentation ou des apnées. L’important est d’y
penser, car le diagnostic se fait aisément à l’échographie (qui
permet en outre de faire le diagnostic différentiel avec une
thyroïde ectopique) ou à la fibroscopie.
Les auteurs rapportent 14 kystes de la vallécule, vus en
l’espace de 4,5 ans, chez des enfants de moins de deux mois.
Pratiquement tous les enfants avaient un stridor, une dyspnée
et des difficultés d’alimentation. Neuf enfants avaient une
mauvaise prise de poids et six avaient fait des fausses routes ;
deux ont eu des apnées. Un enfant s’est amélioré
spontanément, mais sans disparition du kyste.
Dans un cas, le contenu du kyste a été aspiré et il n’y a pas eu
de récidive de la tuméfaction dans l’année suivante. Les
12 autres kystes ont été marsupialisés.
Une cause inhabituelle de stridor néonatal : le kyste de la vallécule
Vallecular cyst : an uncommon cause of stridor in newborn infants. Hsieh W.S. et coll. Eur J Pediatr 2000 ; 159 : 79-81.
M. François
ABSTRACTS
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La Lettre d’Oto-rhino-laryngologie et de chirurgie cervico-faciale - no253 - mai 2000
Les vergetures cordales se présentent comme un sillon à la
partie interne de la face supérieure de la corde vocale. Elles
sont le plus souvent bilatérales. Elles correspondent à une atro-
phie localisée de la muqueuse, parfois associée à une atrophie du
ligament cordal sous-jacent. Elles se manifestent par une dys-
phonie, marquée essentiellement par une fatigue vocale, une voix
grave et éraillée.
Les auteurs présentent une série de 45 patients qu’ils ont traités
pour vergetures unilatérales (12 cas) ou bilatérales des cordes
vocales. Il y avait une nette prédominance féminine. Vingt-neuf
patients avaient des lésions glottiques associées, telles que kystes
épidermiques, pont muqueux, nodule, polype, œdème de l’espace
de Reinke. Les patients ont été traités en ambulatoire, sous anes-
thésie générale en laryngoscopie en suspension. La muqueuse de
la corde vocale a été incisée puis disséquée du plan du muscle
cordal au laser CO2en mode superpulse avec un micromanipu-
lateur Acuspot. L’atrophie du ligament vocal a été corrigée par
des injections de collagène bovin ou autologue. Ce dernier était
préparé à partir d’un fragment de peau du patient. La muqueuse
était ensuite redrapée sur le ligament et maintenue en place par
quelques gouttes de colle de fibrine. Les patients ont eu six jours
d’antibiothérapie et huit jours de repos vocal suivis d’une réédu-
cation orthophonique à raison de deux séances par semaine pen-
dant quatre à cinq mois. Les contrôles ont montré une augmen-
tation du fondamental laryngé et une petite amélioration du temps
maximal de phonation. La voix restait un peu éraillée. Dans
l’ensemble, les patients étaient satisfaits, en particulier d’avoir
un meilleur confort vocal, avec une moindre fatigabilité.
Traitement au laser CO2et par injection de collagène des vergetures cordales
Microsurgery of sulcus vergeture with carbon dioxide laser and injectable collagen.
Remacle M. et coll. Ann Otol Rhinol Laryngol 2000 ; 109 : 141-8.
Les auteurs présentent le cas d’un jeune garçon de 7 ans
venu consulter pour des douleurs cervicales évoluant
depuis deux jours, associées depuis 24 heures à des douleurs
pharyngées et à une tuméfaction cervicale. À l’admission, il
était très fébrile et présentait une tuméfaction cervicale anté-
rieure préthyroïdienne non érythémateuse, avec une limitation
des mouvements du cou. Il avait aussi une gêne respiratoire
intermittente avec un stridor. L’échographie cervicale a mis
en évidence un épaississement des tissus entre la trachée et la
peau, sans signe de collection, avec un discret œdème glot-
tique. Malgré la bi-antibiothérapie intraveineuse instituée,
l’infection s’est étendue, la tuméfaction atteignant le menton
en haut et le manubrium en bas, la peau sus-jacente devenant
rouge et l’enfant restant fébrile. L’examen tomodensitomé-
trique a éliminé un abcès et n’a pas retrouvé de pathologie sous-
jacente favorisante (ni kyste, ni pathologie thyroïdienne). Les
hémocultures sont restées stériles. Le premier point intéressant
de ce cas clinique est que l’état de l’enfant n’a commencé à
s’améliorer qu’après adjonction au traitement de métronida-
zole. Sur une série de 117 cellulites cervicales, Ungkanont et
coll. avaient montré la fréquence des flores mixtes comportant
bien souvent des anaérobies. Le deuxième point intéressant est
la lenteur de la guérison. L’enfant a reçu au total 12 jours
d’antibiothérapie intraveineuse puis 10 jours d’antibiothérapie
per os. La tuméfaction cervicale a mis six semaines à se
résorber complètement.
Cellulite cervicale
Deep cervical fasciitis in a child. Holthouse D.J. et coll. Pediatr Surg Int 2000 ; 16 : 149-50.
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M. François
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