ABSTRACTS
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La Lettre d’Oto-rhino-laryngologie et de chirurgie cervico-faciale - no253 - mai 2000
Quand une étiologie est retrouvée chez un patient se
plaignant d’anosmie, il s’agit le plus souvent d’une rhi-
nite aiguë. La relation entre la rhinite et l’anosmie est établie
très facilement par le patient, alors que son mécanisme phy-
siopathologique est loin d’être évident pour les médecins :
atteinte virale ou bactérienne ? Virus particulier ou virus cou-
rant ? De toute façon, il s’agit d’un diagnostic par défaut, qui
ne peut être retenu qu’après avoir éliminé une autre cause, en
particulier une pathologie ethmoïdale infectieuse ou tumo-
rale. Le caractère complet ou incomplet du trouble olfactif
n’est pas prédictif de son évolution : dans la série présentée
par les auteurs, sur 104 patients anosmiques, 6 % ont retrouvé
l’odorat et 45 % ont bénéficié d’une amélioration, alors que,
parmi les 14 patients hyposmiques, il y a eu six améliora-
tions, mais aucune guérison. Certains patients ont reçu un
traitement : corticoïdes, zinc ou vitamine B. Il est toutefois
difficile de savoir, à partir de cette étude rétrospective
ouverte, quelle est l’efficacité de ces traitements. Il y a une
relation entre les troubles du goût et ceux de l’odorat : parmi
les 104 patients anosmiques, 82 étaient agueusiques, et parmi
les 14 patients hyposmiques, 11 étaient hypogueusiques.
Enfin, il ne faut pas négliger l’impact psychologique de ces
troubles de l’odorat. Beaucoup de ces patients étaient dépri-
més, tout au moins dans les premiers mois d’évolution.
Anosmie secondaire à une rhinite aiguë : sémiologie et évolution à propos
d’une série de 118 patients
Faulcon P. et coll. • Ann Otolaryngol Chir Cervicofac 1999 ; 116 : 351-7.
Les carcinomes épidermoïdes N0 de la cavité buccale,
du pharynx et de la partie sus-glottique du larynx ont
30 % de métastases ganglionnaires occultes. C’est pourquoi
l’attitude actuelle est de faire systématiquement un évidement
ganglionnaire et une radiothérapie sur les aires ganglionnaires.
Les auteurs ont étudié dans ce cadre la faisabilité et l’intérêt
du repérage des adénopathies sentinelles par radio-isotopes.
L’étude a été conduite chez 8 patients N0 opérés pour un can-
cer de la cavité buccale ou de la sus-glotte. Le jour de l’inter-
vention, les patients ont eu, sous anesthésie générale, une
injection péritumorale d’un colloïde marqué au technétium 99.
Une demi-heure plus tard, les zones fixant le radio-isotope ont
été repérées. Puis les patients ont subi une exérèse de la tumeur
et un évidement ganglionnaire. Sur ces évidements ganglion-
naires, les adénopathies sentinelles ont été repérées et analy-
sées séparément du reste. Deux ou trois adénopathies senti-
nelles ont été repérées chez chaque patient. Un seul patient
avait des micrométastases sur deux de ses trois adénopathies
sentinelles. Le reste de l’évidement était exempt de lésion.
Aucun autre patient n’avait de micrométastases. Ces résultats
demandent à être confirmés sur de plus amples séries. S’ils
sont effectivement confirmés, il serait possible d’envisager un
dépistage radio-isotopique des adénopathies sentinelles chez
les patients N0 et de ne faire d’évidement ganglionnaire que
si l’examen extemporané de ces adénopathies révèle des foyers
de micrométastases.
Repérage par radio-isotope des adénopathies sentinelles
Sentinel lymph node radiolocalization in head and neck squamous cell carcinoma.
Alex J.C. et coll. • Laryngoscope 2000 ; 110 : 198-203.
Les kystes de la vallécule néonatals peuvent être révélés
par des symptômes aussi divers qu’un stridor, des
difficultés d’alimentation ou des apnées. L’important est d’y
penser, car le diagnostic se fait aisément à l’échographie (qui
permet en outre de faire le diagnostic différentiel avec une
thyroïde ectopique) ou à la fibroscopie.
Les auteurs rapportent 14 kystes de la vallécule, vus en
l’espace de 4,5 ans, chez des enfants de moins de deux mois.
Pratiquement tous les enfants avaient un stridor, une dyspnée
et des difficultés d’alimentation. Neuf enfants avaient une
mauvaise prise de poids et six avaient fait des fausses routes ;
deux ont eu des apnées. Un enfant s’est amélioré
spontanément, mais sans disparition du kyste.
Dans un cas, le contenu du kyste a été aspiré et il n’y a pas eu
de récidive de la tuméfaction dans l’année suivante. Les
12 autres kystes ont été marsupialisés.
Une cause inhabituelle de stridor néonatal : le kyste de la vallécule
Vallecular cyst : an uncommon cause of stridor in newborn infants. Hsieh W.S. et coll. •Eur J Pediatr 2000 ; 159 : 79-81.
M. François