La branche cervico-faciale du nerf facial

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UNIVERSITE DE NANTES
FACULTE DE MEDECINE
MASTER I SCIENCES BIOLOGIQUES ET MEDICALES
UNITE D’ENSEIGNEMENT OPTIONNEL
MEMOIRE REALISE dans le cadre du CERTIFICAT d’ANATOMIE,
D’IMAGERIE et de MORPHOGENESE
2010-2011
UNIVERSITE DE NANTES
La branche cervico-faciale du nerf facial
Par
Gournay Marjorie
LABORATOIRE D’ANATOMIE DE LA FACULTE DE MEDECINE DE NANTES
Président du jury :
Pr. R. ROBERT
Vice-Président :
Pr. J.M. ROGEZ
Enseignants :
•
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Laboratoire :
Pr. O. ARMSTRONG
Pr. O. BARON
Pr. G. BERRUT
Pr. C. BEAUVILLAIN
Pr. D. CROCHET
Dr. H. DESAL
Pr. B. DUPAS
Dr E. FRAMPAS
Dr A. HAMEL
Dr O. HAMEL
Pr. Y. HELOURY
Pr A. KERSAINT-GILLY
Pr. J. LE BORGNE
Dr M.D. LECLAIR
Pr. P.A. LEHUR
Pr. O. RODAT
S. LAGIER et Y. BLIN - Collaboration Technique
1
UNIVERSITE DE NANTES
FACULTE DE MEDECINE
MASTER I SCIENCES BIOLOGIQUES ET MEDICALES
UNITE D’ENSEIGNEMENT OPTIONNEL
MEMOIRE REALISE dans le cadre du CERTIFICAT d’ANATOMIE,
D’IMAGERIE et de MORPHOGENESE
2010-2011
UNIVERSITE DE NANTES
La branche cervico-faciale du nerf facial
Par
Gournay Marjorie
LABORATOIRE D’ANATOMIE DE LA FACULTE DE MEDECINE DE NANTES
Président du jury :
Pr. R. ROBERT
Vice-Président :
Pr. J.M. ROGEZ
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Dr. H. DESAL
Pr. B. DUPAS
Dr E. FRAMPAS
Dr A. HAMEL
Dr O. HAMEL
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Dr M.D. LECLAIR
Pr. P.A. LEHUR
Pr. O. RODAT
S. LAGIER et Y. BLIN - Collaboration Technique
2
Remerciements
Au professeur Robert pour m’avoir acceptée et guidée dans ce Master, pour ses
conseils et son temps.
Aux techniciens Stéphane LAGIER et Yvan BLIN pour leurs explications, leurs
conseils avisés, et leur jovialité.
Aux autres étudiants pour leur soutient et leur présence au laboratoire.
3
Table des matières
Introduction……………………………………………………………...5
I.
Embryologie……………………………………………………6
A) Portion intra-médullaire..........................................................6
B) Portion extra-médullaire………………………………………..…6
C) Développement post natal……………………………………...11
II.
Rappels anatomiques………………………………………11
A) Fonctions du nerf facial………………………………………....11
B) Trajet intra crânial.....................................................…...13
C) Trajet extra crânial...............................................................13
III.
Matériel et méthodes.......................................................16
IV.
Résultats...........................................................................16
V.
Application clinique.........................................................31
VI.
Discussion........................................................................38
VII. Bibliographie....................................................................39
4
Introduction
Les émotions participent grandement à notre vie sociale. Il est possible de les
exprimer grâce aux muscles de notre visage, eux-mêmes contrôlés par le nerf facial.
Les parties de la face humaine les plus mobiles et les plus expressives sont
l'extrémité interne du sourcil, et l'angle de la bouche.
Il est rapporté que la courbure des lèvres sert à exprimer le mépris, la haine, la
jalousie, le sourire, le rire… et combinée avec d’autres muscles des lèvres, elle a une
part plus importante que n'importe quel autre muscle dans l'infinie variété de
mouvement de la bouche.
Or, les muscles de cette partie inférieure du visage sont innervés en grande partie
par la branche cervico-faciale du nerf facial.
Nous nous attacherons après de brefs rappels embryologiques et anatomiques, à
décrire le trajet, les branches, les rapports du nerf facial, et ainsi qu’à montrer le rôle
de la branche cervico-faciale dans l’innervation des muscles inférieurs du visage.
Enfin, on s’appliquera à expliquer différentes techniques utilisées en cas de paralysie
faciale pour redonner les capacités d’expression du visage, et notamment le sourire.
5
I.
Embryologie
La présentation normale et les anomalies du nerf facial peuvent être
expliquées par son développement embryonnaire. Les principales modalités
du trajet du nerf, de ses branches et de ses rapports sont établies au cours
des trois premiers mois de la vie in utéro. Pendant cette période, les muscles
de la mimique se différencient également, deviennent fonctionnels, et se
contractent activement. Le nerf ne sera complètement développé qu’aux
environs de la quatrième année après la naissance.
A) Portion intra-médullaire
Le tissu qui donnera la septième paire de nerfs est identifiable à la fin de la
troisième de gestation, alors que l’embryon ne fait que 3 mm de long.
Cette collection de cellule donnant aussi naissance à la huitième paire de
nerfs, elle est désignée sous le terme de primordium ou crête facioacoustique.
Les portions faciales et acoustiques du primordium se séparent en deux nerfs
distincts vers la fin de la cinquième semaine de gestation (Figure 1). A cet
instant, le noyau moteur du nerf facial peut être visible.
Les noyaux moteurs de la sixième et septième paire de nerfs crâniens se
trouvent en étroite relation à proximité de la subdivision pontique du
métencéphale.
Au fur et à mesure que le métencéphale s’allonge et se développe, le noyau
du sixième nerf monte par rapport au noyau du nerf facial déplaçant les fibres
du nerf qui quittent le noyau du facial.
Le déplacement des fibres intra-médullaires du nerf facial forme le genou
interne du nerf facial.
B) Portion extra-médullaire
1) Racines
Les racines du nerf facial deviennent distinguables aux environs de la
septième semaine de gestation, quand le ganglion géniculé est bien défini
(figure 2). Les racines sensitives émergent du ganglion et sortent du tronc
cérébral entre la racine motrice du nerf facial et la huitième paire de nerf
crânien (figure 3). La racine motrice passe principalement en arrière du
ganglion géniculé.
6
Figure 1 : Séparation du nerf facial et du nerf
cochléo-vestibulaire dans la sixième semaine
du développement embryonnaire (37 jours).
Figure 2 : Aspect du nerf
facial au début de la septième
semaine de développement
(44 jours).
Figure 3 : Aspect du nerf facial
à la fin de la septième semaine
de développement (48 jours).
7
2) Portion intra-temporale
Trajet : La portion intra-temporale du nerf facial part verticalement du
cerveau jusqu’au second arc pharyngé. Le genou externe se forme
durant la sixième semaine lorsque le nerf émerge à la partie caudale du
ganglion géniculé.
Après un court trajet horizontal, il devient vertical pour pénétrer dans le
second arc.
Les rapports définitifs du segment intra-temporal du nerf sont
principalement établis aux environs de la 8ème semaine de gestation,
quand le cartilage otique se forme autour du labyrinthe membraneux.
Deux semaines plus tard, le nerf peut être aperçu dans une profonde
scissure dans le cartilage capsulaire. La capsule ne commence pas à
s’ossifier avant la fin du 4ème mois de gestation, et l’os ne commence
pas à entourer le nerf facial avant la fin du 5ème mois.
Branches : La première branche de la portion intra-temporale du nerf
facial à se développer est le nerf de la corde du tympan, suivi de près
par le nerf grand pétreux.
La corde du tympan peut être reconnue au cours du 5ème mois de
gestation, allant à la partie ventrale de la première poche pharyngée
(tube auditif), pour finir près des fibres terminales de la branche
mandibulaire du nerf trijumeau.
A la fin de la 7ème semaine, la corde du tympan et le nerf lingual sont
reliés.
Bien que le muscle de l’étrier soit innervé depuis le début de sa
formation médialement au nerf facial, ce n’est qu’après que le muscle
aura grandi en taille (huitième semaine de gestation), que l’on pourra
identifier un nerf discret (nerf de l’étrier) allant au muscle.
Un petit nerf, la branche auriculaire du nerf vague (ou nerf d’Arnold),
communique par un filament avec le nerf glossopharyngien et le nerf
facial. Il innerve la région du canal auditif externe.
De tous les nerfs crâniens, le nerf facial est celui qui possède le plus
grand nombre de communications avec les autres nerfs.
3) Portion extra-temporale
Branches : Les fibres terminales du nerf facial disparaissent initialement
dans la densité des cellules mésenchymateuses dans le second arc
pharyngé. En général, les branches les plus proximales ont tendance à
se former avant les branches les plus distales. Par exemple, la branche
auriculaire postérieure est la première à pouvoir être identifiée, suivie
par la branche du muscle digastrique. Ces deux branches sont visibles
vers la 6ème semaine de vie fœtale. Les branches les plus
périphériques se divisent aux alentours de la fin de la 7ème semaine de
développement (figure 3).
Les divisions temporo-faciales et cervico-faciales apparaissent au
début de la 8ème semaine de gestation, parcourant les régions
temporale, zygomatique, buccale, mandibulaire et cervicale.
I
8
intercommunications : les communications entre les branches
principales du nerf facial sont initiées pas la séparation du nerf en
faisceaux plus larges. Les séparations deviennent par la suite plus
nombreuses au fur et à mesure que la face s’élargit. Elles apparaissent
initialement au début de la huitième semaine de gestation, et sont bien
établies à la fin de cette semaine (figure 4).
Communications avec les autres nerfs : les branches cutanées du
second et troisième ganglion cervical (appartenant au plexus cervical
des nerfs spinaux) sont les premiers nerfs à établir une communication
avec les fibres extra-temporales du nerf facial. Celles-ci se font aux
alentours de la 7ème semaine de développement, sous la forme de
connections entre le nerf grand auriculaire et la branche cervicale
transverse du plexus cervical (issus de C2 et C3), avec le nerf
auriculaire postérieur et les branches cervicales du nerf facial.
Des communications se font également entre les branches auriculotemporale, infra-orbitaire, buccales et mentales du nerf trijumeau.
A la fin de la 12ème semaine, toutes les communications du nerf facial
sont présentes excepté quatre (figure 5). Ces quatre exceptions sont
les branches du nerf trijumeau qui se connectent à la périphérie de
l’orbite, et qui sont établies à quatre mois et demi de gestation.
Rapports avec les muscles de la face : il existe un rapport étroit entre le
muscle et le nerf au cours de leur formation. Lorsqu’une masse d’un
muscle facial apparaît, une branche musculaire du nerf facial apparaît
également et innerve cette masse.
A la 12ème semaine, tous les muscles peuvent être visibles à leur place
définitive.
Ceux qui se trouvent au niveau cervical, mandibulaire et occipital se
différencient plus tôt que ceux qui sont au niveau frontal et au milieu de
la face.
Relation avec les canaux parotidiens : Le bourgeon parotidien croit
dorsalement pour devenir latéral au muscle masséter au début de la
huitième semaine. Pendant cette période, un petit faisceau du nerf
facial court à travers la région buccale superficiellement par rapport au
bourgeon. Le nombre de faisceaux passant en dehors du bourgeon va
augmenter dans les jours qui suivent. Vers la fin de la huitième
semaine, le bourgeon de divise en canaux et viennent coloniser la
future région parotidienne en dessous des branches buccale, cervicale,
et mandibulaire du nerf facial.
Les canaux de quatrième ordre se forment à dix semaines de gestation
quand les branches temporo-faciales sont superficielles à la parotide
primitive, alors que la branche cervico-faciale est plus profonde.
9
Figure 4 : Arrangements et rapports de la portion extra-temporale du nerf facial au cours de
la 8ème semaine de vie embryonnaire. Les branches temporo-faciale et cervico-faciale du
nerf sont présentes. L’ébauche de la parotide se développe dorsalement, plus profondément
que la branche temporo-faciale. Des séparations apparaissent simultanément et constituent
les prémices des interconnections. La branche cervico-faciale se connectent avec les
branches du second nerf cervical spinal.
Figure 5 : configuration du nerf facial à la 12ème semaine du développement (fin du premier
trimestre). Toutes les branches périphériques sont présentes et la plupart des connections
avec les branches du trijumeau, du glossopharyngien, du vague et cervicales cutanées sont
établies.
10
C) Développement post natal
A la naissance, le processus mastoïde est absent, et le cercle tympanique
est étroit. Ainsi, un nouveau né a son nerf facial juste sous la peau après sa
sortie de l’os temporal, le rendant ainsi plus vulnérable.
Le nerf atteint une position plus profonde et protectrice entre 2 et 4 ans, alors
que le cercle tympanique s’est élargit et que le processus mastoïde s’est
formé.
De la naissance à 2 ans, le nerf est aussi vulnérable car il se trouve sous la
peau. En effet, un nouveau né ne possède qu’une fine couche de graisse
sous cutanée.
De plus, la branche marginale de la mandibule est si fine, qu’elle nécessite
un grossissement pour l’identifier.
Alors que le processus mastoïde se développe, les rapports de la corde du
tympan changent. A la naissance, la corde du tympan sort de l’os temporal
par le foramen stylo-mastoïdien, puis devient enfermée dans son propre
canal osseux suite à la formation du processus mastoïde.
La myélinisation des fibres motrices du nerf facial se fait entre la naissance
et 4 ans, avec une diminution du temps de conduction, et une augmentation
progressive du taux de fibres myélinisées par rapport aux fibres non
myélinisées. Après 40 ans, le nombre de fibres myélinisées par nerf diminue
significativement. Ces différences peuvent expliquer que la régénération
nerveuse se fait plus facilement chez un jeune enfant que chez les plus
âgés, après une atteinte ou une greffe du nerf facial.
II.
Rappels anatomiques
A) Fonctions du nerf facial (Fig. 6)
* Fonction motrice: il innerve tous les muscles de la face et contrôle
ainsi la mimique.
* Fonction sensitive: il assure l'innervation sensitive du méat
acoustique externe (zone de Ramsay Hunt), du tympan et de la conque.
* Fonction sensorielle: grâce au nerf intermédiaire, il assure la
sensibilité gustative des deux tiers antérieurs de l'hémi-langue via la corde du
tympan.
* Fonction végétative: il possède une action sécrétrice par
l’innervation des glandes lacrymales, sous mandibulaires et sublinguales.
11
Figure 7 : Illustration des fonctions sensitives, sensorielles, motrices et végétatives du nerf
facial.
B) Trajet intra crânial
Dans la fosse crânienne postérieure, le nerf facial chemine dans la
citerne ponto cérebelleuse. Il se dirige obliquement en avant, en haut et
latéralement, vers le méat acoustique interne.
Il passe ensuite dans le méat acoustique interne accompagné du nerf
cochléo-vestibulaire, pour arriver dans le canal facial où il se présente en trois
partie: labyrinthique, tympanique, et mastoïdienne.
Dans le segment mastoïdien, il est en rapport avec deux zones particulières :
-
La crête digastrique : l’incisure mastoïdienne ou rainure du
digastrique oblique en avant et médialement aboutit au trou stylomastoïdien. Dans cette incisure, s’insère le ventre postérieur du
digastrique et c’est l’impression intra-mastoïdienne de cette incisure qui
détermine la crête digastrique.
-
Le trou stylo-mastoïdien : c’est l’orifice distal du canal de Fallope qui
s’élargit, et où la gaine du nerf s’épaissit le plus souvent. Il faut noter la
grande densité vasculaire qui rend dangereux l’abord direct du trou stylomastoïdien.
12
C) Trajet extra crânial (Fig. 7)
1) Pré-parotidien
Il sort par le foramen stylo-mastoïdien en descendant vers l'avant,
croise la face externe du processus styloïde, passe entre les muscles
digastrique et stylo hyoïdien pour pénétrer dans la parotide. Il donne à ce
niveau:
–
Le nerf auriculaire postérieur, qui monte en avant pour innerver les
muscles auriculaire postérieur, supérieur (dont l’action est insignifiante), ainsi
que le muscle occipital.
–
Le rameau digastrique, destiné au ventre postérieur du muscle
digastrique.
–
Le rameau stylo hyoïdien, qui innerve le muscle stylo hyoïdien.
–
Des rameaux communicants avec les nerfs IX (glossopharyngien) et X
(vague)
2) Parotidien
Dans la parotide, il croise la face externe de la veine jugulaire externe
et se divise en deux branches, temporo-faciale et cervico-faciale, qui
partagent la parotide en deux parties, superficielle et profonde.
En réalité, la division du nerf facial est très variable, il peut exister une
anse, voire deux anses anastomotiques réalisant un véritable feutrage,
plus ou moins traversé par des vaisseaux, des lobules glandulaires, et
les canaux excréteurs des amas glandulaires.
Parmi ces variations, nous pouvons retenir celle de Lacomme :
- Le type 1, le plus commun (70%) possède une unique connexion
entre la division temporo-faciale et cervico-faciale, avec une
connexion en boucle entre les branches zygomatiques et buccales.
Le tronc commun est divisé en une branche temporo-faciale plus
large que la branche cervico-faciale.
- Le type 2, en éventail (environ 18%)
- Le type 3, scarlariforme.
3) Extra parotidien
Branche frontale: La branche frontale principale coure le long de la
crête supra-orbitale. Environ trois plus petites branches pénètrent au
niveau du tiers inférieur du muscle frontal. Elle innerve de plus le
muscle corrugateur du sourcil.
Branche zygomatique: La plupart des branches supérieures atteignent
la partie supéro-latérale du muscle orbiculaire, alors que la plupart des
branches inférieures l'innervent au niveau du tiers latéral inférieur. Les
branches principales du zygomatique passent sous le muscle grand
zygomatique et innervent le releveur de l'aile du nez et de la lèvre
13
supérieure, ainsi que le petit zygomatique.
Branches buccales: Elles ont pour origine soit la branche temporofrontale, soit la branche cervico faciale. La plupart des branches
buccales ont des connections avec les branches zygomatiques
inférieures, ou avec le rameau marginal de la mandibule, et passent au
sein de la graisse péribuccale. Elles innervent les muscles orbiculaire
des lèvres, risorius,
Rameau marginal de la mandibule : Le rameau marginal de la
mandibule passe en dessous de l’angle de la mandibule sous le
platysma, d’abord en superficialité par rapport à la partie supérieure du
digastrique, tourne ensuite et traverse le corps de la mandibule pour
innerver les muscles de la lèvre inférieure (mentonnier, abaisseur de la
lèvre inférieure, abaisseur de l'angle de la bouche). Elle peut selon les
cas, passer en avant ou en arrière des vaisseaux faciaux.
Les anastomoses avec les autres branches du nerf facial sont rares, ce
qui explique qu’une lésion du rameau marginal de la mandibule
entraîne souvent une paralysie des muscles contrôlant la lèvre
inférieure.
Branche cervicale: qui innerve le muscle peaucier du cou, le platysma.
Nerf auriculaire
postérieur
Branches frontales
Branche zygomatique
Branche Temporofrotale
Branche cervicofaciale
Branches buccales
Branches buccales
Rameau marginal
de la mandibule
Branche cervicale
Figure 7 : Trajet extra-crânien et distribution des branches du nerf facial
14
III.
Matériel et méthodes
* Matériel :
Bistouri manches n°3 et 4, lames n°15 et 23.
Pinces à disséquer et à clamper.
Ciseaux.
* Pièces anatomiques : Les dissections ont été pratiquées sur deux sujets.
Sujet 1 : de sexe masculin, 91 ans, formolé. Dans un premier temps,
dissection du nerf facial gauche, mais qui, en raison du trop grand nombre de
branches coupées a été arrêtée. Puis secondairement dissection du nerf facial
droit.
Sujet 2 : de sexe féminin, 102 ans, frais puis ensuite formolé. Dissection du
nerf facial gauche.
* Méthodes :
Une incision est pratiquée en avant de l’oreille, le long de la mandibule,
jusqu’au menton. La peau est soigneusement enlevée à l’aide d’un bistouri
dirigé obliquement, la lame opposée à la graisse sous cutanée, qui est ainsi
mise en évidence (photo 1).
La graisse sous cutanée est enlevée à l’aide de ciseaux, laissant apparaître
les structures sous jacentes. On observe alors la glande parotide, les muscles
de la face, et des vaisseaux.
La parotide est ôtée de manière minutieuse. En effet, les lobules parotidiens
sont très adhérents aux branches du nerf facial.
L’oreille est ensuite réséquée, afin de mettre en évidence le méat acoustique
externe et la sortie du nerf par le foramen stylo-mastoïdien.
On a pratiqué la dissection de manière rétrograde, c'est-à-dire à partir d’une
branche terminale du nerf, la manière antérograde étant plus à risque
d’entraîner une lésion du nerf.
Chez le premier sujet, le nerf facial a été mis en évidence à partir d’une
branche zygomatique innervant le muscle orbitaire, alors que chez le
deuxième sujet, il a été mis en évidence à partir d’une branche buccale.
15
IV.
Résultats
A) Sortie du foramen stylo-mastoïdien
On observe le nerf facial émergeant du foramen stylo-mastoïdien, en dessous
du méat acoustique externe, à la face médiale du digastrique. Il émet une
branche pour le ventre postérieur du muscle digastrique.
A sa partie postérieure se trouve l’artère carotide externe, qui se divise en
artère temporale superficielle et artère maxillaire interne, et normalement la
veine jugulaire externe qui a été ici reséquée (photo 2).
Il pénètre ensuite dans la parotide où il se divise en deux branches.
Une anastomose entre le nerf auriculo-temporal issu du nerf mandibulaire du
trijumeau (V3) et la branche temporo-faciale du nerf faciale est mise en
évidence (photo 3).
B) Partie intra-parotidienne
Le nerf facial pénètre dans la glande parotide après avoir traversé le rideau
stylien. Il est oblique en bas et en avant, mais surtout en dehors, le rendant
très superficiel (photo 4).
Il se divise à peu de distance de la veine jugulaire externe en deux branches :
- Une branche supérieure temporo-faciale horizontale puis oblique en haut
et en avant
- Une branche inférieure cervico-faciale oblique en bas et en avant.
La division du nerf se fait ici de manière classique (type 1) selon les variations
de Lacomme.
C) Partie extra-parotidienne
Le nerf facial émerge de la parotide, avec les branches principales temporofaciales et cervico-faciales séparées en différentes branches pour innerver les
muscles peauciers. Dans ce trajet, les rameaux du facial sont à découvert
pour autant qu’ils ne soient pas recouverts par le muscle peaucier du cou.
La branche temporo-frontale s’est divisée en branches frontale et zygomatique
(photo 5). Elles innervent les muscles de la partie supérieure de la face.
-
La branche frontale suit obliquement et en avant le bord latéral de la face.
Une de ses branches pénètre dans le muscle orbiculaire de l’œil.
-
La branche zygomatique chemine horizontalement et parallèlement à la
crête zygomatique, passe sous le muscle grand zygomatique pour lequel il
émet une branche, jusqu’au muscles qu’il innerve.
La branche cervico-faciale s’est séparée en branches buccales, marginale de
la mandibule, et cervicale, qui innervent le milieu et la partie inférieure de la
16
face (photos 4 et 6).
-
La branche buccale, très fine, pré-croise le canal de Sténon, longe
horizontalement la face externe du masséter, avant de s’engager à la face
profonde des différents muscles peauciers qu’elle innerve (cette partie sera
détaillée dans le prochain chapitre). Elle s’anastomose avec la branche
zygomatique.
-
La branche marginale de la mandibule, très variable, sort du bord inférieur
de la parotide, et dans un cas longe la branche de la mandibule au dessus
et à distance du rebord de la mandibule, alors que dans l’autre cas elle
chemine le long du bord inférieur de la mandibule (photo 7). Elle présente
une anastomose avec la branche buccale.
La branche cervicale descend obliquement vers le bas, jusqu’à atteindre le
platysma, qu’elle innerve.
-
D) Branches terminales et innervations de la branche cervicofaciale
La branche buccale :
Elle pénètre superficiellement dans le muscle risorius (photo 5).
Elle rejoint la branche zygomatique, et s’introduit dans le muscle grand
zygomatique (photo 8). D’autres branches passent sous le grand
zygomatique, et innervent le petit zygomatique, le releveur superficiel de la
narine et de la lèvre supérieure (photos 8 et 9), ainsi que le releveur profond
de la lèvre supérieure (photo 10).
Il y a également une anastomose avec le nerf infra-orbitaire issu de la branche
maxillaire du nerf trijumeau (V2), que l’on voit émerger entre le releveur nasolabial et le muscle petit zygomatique (photo 10).
La branche buccale donne également un rameau qui innerve le muscle
abaisseur de l’angle de la bouche par deux petites branches, rejoins par un
rameau très grêle de la branche zygomatique, et anastomosé avec le rameau
marginal de la mandibule. Il s’anastomose également avec le nerf buccal issu
du nerf mandibulaire (photo 11).
Le rameau marginal de la mandibule :
Après avoir longé le bord inférieur du masséter, le rameau marginal de la
mandibule se divise en trois rameaux dont deux innervent le muscle
buccinateur (photos 11 et 12), et le dernier semble innerver la partie moyenne
de l’orbiculaire de la bouche.
Il est également anastomosé au nerf buccal du V3 au niveau de la division des
deux branches (photo 12).
17
Crânial
Avant
Graisse
sous
cutanée
Photo 1 : Première couche graisseuse sous cutanée après résection de la peau.
18
Arrière
Crânial
Méat
acoustique
externe
Veine
occipitale
Branche
cervicofaciale
Artère
temporale
superficielle
Branche
digastrique
Branche
temporofrontale
Artère
maxilaire
interne
M. digastrique
Artère carotide
externe
M.
masséter
Photo 2 : Sortie du nerf facial par l’orifice stylo-mastoïdien et ses rapports.
19
Crânial
Avant
Méat
acoustique
externe
Artère
temporale
superficiell
e
Nerf
auriculotemporal
Branche
temporofrontale
Branche
cervico-faciale
Styloïde
M. masséter
M.
digastrique
Artère
carotide
externe
Photo 3 : identique à la précédente, à ceci-près qu’on observe l’anastomose (O) entre le
nerf auriculo-temporal issu du nerf trijumeau et la branche temporo-frontale du nerf facial.
20
Crânial
Avant
Branche
temporo-frontale
Branche
cervico-faciale
M. digastrique
Rameau marginal de
la mandibule
Branche
cervicale
M. sternocléidomastoïdien
Méat acoustique
externe
Artère temporale
superficielle
Canal de
Sténon
Branches
buccales
M. masséter
Artère carotide
externe
Veine jugulaire
externe
Photo 4 : Trajet intra-parotidien du nerf facial, sa division en branches temporo-frontale et
cervico-faciale et ses rapports.
21
Crânial
Avant
Branche frontale
M. grand zygomatique
Parotide
Branche zygomatique
Branche buccale
Artère faciale
M. risorius
Rameau marginal
de la mandibule
M. platysma
Photo 5 : Trajet extra-parotidien du nerf facial, avec mise en évidence des branches
frontales, zygomatiques, buccales et du rameau marginal de la mandibule.
22
Crânial
Avant
Branche frontale
M. grand
zygomatique
Branche
zygomatique
M. masséter
Branche
buccale
Parotide
Veine faciale
Artère faciale
Glande
submandibulaire
Rameau
marginal de la
mandibule
Branche
cervicale
Photo 6 : Détail des trajets des branches buccales, cervicale, et du rameau marginal de la
mandibule issues de la branche cervico-faciale du nerf facial.
23
Crânial
Avant
Branche
zygomatique
Branche temporofrontale
Artère
temporale
superficielle
Branche frontale
M. petit zygomatique
Canal de Sténon
Artère carotide
externe
Branches buccales
Branche
cervico-faciale
Artère faciale
M. digastrique
Veine faciale
Rameau marginal de la
mandibule
M. platysma
Branche cervicale
Photo 7 : photo récapitulative du trajet, des branches et des rapports du nerf facial extracrânien.
24
Crânial
Avant
M. releveur naso-labial
superficiel
M. grand zygomatique
Branches buccales
Branche fontale
Branche
zygomatique
Canal de Sténon
Parotide
Photo 8 : Innervation du muscle grand zygomatique et du releveur superficiel de la narine et
de la lèvre supérieure (naso-labial) par la branche buccale rejoignant la branche
zygomatique du nerf facial.
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Crânial
Avant
M. orbiculaire
Branche fontale
M. releveur nasolabial superficiel
Branche
zygomatique
Canal de Sténon
M. petit
zygomatique
Branche
buccale
Parotide
Photo 9 : Innervation des muscles petit zygomatique et releveur naso-labial superficiel par la
branche buccale rejoignant la branche zygomatique du nerf facial.
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Crânial
M. orbiculaire
Nerf infra-orbitaire
Avant
Branche zygomatique
M. releveur
superficiel nasolabial
M. releveur profond
de la lèvre supérieure
M. petit zygomatique
Photo 10 : Innervation du muscle releveur profond de la lèvre supérieure, du muscle
releveur superficiel de la lèvre supérieure et de la narine (naso-labial), et mise en évidence
de l’anastomose entre le nerf infra-orbitaire issu du nerf trijumeau et le nerf facial (O).
27
Crânial
M. petit
zygomatique
M. grand
zygomatique
Branche
buccale
Avant
Branche
zygomatique
Canal de
Sténon
Nerf buccal
Parotide
M. buccinateur
M. abaisseur de
l’angle de la
bouche
Rameau marginal
de la mandibule
Branche
cervicale
Photo 11 : Innervation du muscle abaisseur de l’angle de la bouche par les branches
buccales du nerf facial, et du muscle buccinateur par le rameau marginal de la mandibule.
Mise en évidence de l’anastomose (O) entre le nerf buccal issu du nerf trijumeau et une
branche buccale du nerf facial.
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Crânial
Avant
M. petit zygomatique
Branche
zygomatique
Canal de
Sténon
M. orbiculaire
de la bouche
Branche buccale
M. buccinateur
Nerf buccal
M. abaisseur de
l’angle de la
bouche
Rameau
marginal de la
mandibule
Photo 12 : Innervation de la partie inférieure du muscle orbiculaire de la bouche et du
muscle buccinateur par le rameau marginal de la mandibule (RMM). Mise en évidence de
l’anastomose (O) entre le RMM et le nerf buccal issu du nerf trijumeau.
29
V.
Applications cliniques
Le nerf facial peut être lésé de multiples façons (traumatique, chirurgicale,
congénitale...), entrainant une paralysie faciale.
La paralysie faciale porte sérieusement atteinte à la mastication, à la production de la
parole et à la protection des yeux, mais surtout elle prive de l'une des expressions
essentielles : la mimique et le sourire. C'est pourquoi il est considéré comme un très
important handicap fonctionnel et esthétique.
De nombreuses méthodes ont été décrites pour y remédier : les greffes faciofaciales, hypoglosso-faciales, l'association des deux (technique baby sitter), la
myoplastie d’allongement du temporal, anastomose entre le nerf massétérique et le
nerf facial…
Après une brève description des greffes facio-faciale et hypoglosso-faciales, on
étudiera l’option d’une myoplastie d’allongement du temporal.
A) Greffe facio-faciale
A. Un repère est tracé pour trouver le nerf grand
auriculaire qui sera utilisé comme greffon.
Une ligne est tracée entre deux marques à
l’angle de la mandibule. Cette ligne est
coupée en deux à angle droit par le nerf
grand auriculaire, qui passe par le bord
postérieur
du
muscle
sterno-cléidomastoïdien, à mi-chemin entre la mastoïde et
la clavicule, et chemine obliquement vers la
glande parotide. Proche du nerf grand
auriculaire, le onzième nerf crânien émerge
du bord postérieur du sterno-cléidomastoïdien, il faut donc prendre garde à ne pas le léser.
B. Un nerf grand auriculaire de 10-14 cm de
longueur peut être disséqué et utilisé comme
greffon.
C. Des incisions sont faite au niveau du pli
entre la joue et les lèvres de chaque côté.
30
D. Un plexus innervant le milieu de la
face est repéré juste en profondeur des
muscles peauciers.Un marqueur en
plastique est enroulé autour des
branches terminales, et un autre est
utilisé pour tirer l’artère faciale qui
chemine près de celles-ci.
E. Une légère tension est exercée sur les
rameaux du côté paralysé et la portion
proximale du tronc du nerf est écartée de
son insertion sous la surface des muscles
peauciers.
F. Le plexus du nerf facial du côté sain
est sectionné près de son insertion dans le
muscle.
G. Le nerf grand auriculaire est suturé au nerf
facial du côté sain, et passe du côté paralysé
par un tunnel sous cutané fait dans la lèvre
supérieure ; il est ensuite suturé aux rameaux
paralysés.
H. La greffe est complétée par l’apport
d’axones provenant du milieu de la face saine
vers le milieu de la face paralysée.
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I. Vue d’ensemble.
Cette technique présente un intérêt limité en raison de résultats faibles et
plutôt décevants.
B) Greffe hypoglosso-faciale
A. On pratique une incision similaire à la parotidectomie.
B. La parotide est disséquée à distance du tronc du nerf facial qui sort du
foramen stylo-mastoïdien. Le nerf hypoglosse, qui chemine entre la veine
jugulaire et la carotide juste sous le muscle digastrique, est ensuite isolé.
C. L’hypoglosse descendant est divisé.
D. Le nerf hypoglosse est tendu puis sectionné
près de son insertion dans les muscles de la langue.
E. Le nerf hypoglosse est tourné vers le haut pour
le rapprocher du nerf facial.
F. La transposition du nerf hypoglosse vers le
bord médial du muscle digastrique fournit de la
longueur supplémentaire, permettant à l’anastomose
d’être effectuée sans tension.
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G. Le nerf facial est sectionné à proximité de sa sortie
du foramen stylo-mastoïdien.
H. Les deux extrémités de nerf sont suturées.
Cependant, cette méthode entraîne une
amyotrophie et une déviation de la langue du côté
opéré.
C) Myoplastie d’allongement du temporal
Réanimation de la lèvre supérieure par transfert du tendon du muscle temporal
directement du coroné sur la lèvre supérieure. Il s'agit d‘une chirurgie palliative.
Indication type : paralysie faciale complète, sans aucun signe de récupération
clinique ou électrique (EMG) depuis plus d’un an. Les indications peuvent être
étendues aux paralysies incomplètes si la contraction représente moins de 50% par
rapport au coté sain malgré une rééducation correctement suivie.
Examen et dessin préopératoire: Ils sont réalisés la veille de l'intervention sur un
patient en position assise et comportent :
- un examen au repos
- une étude de la contraction volontaire
- une étude de la mimique émotionnelle.
L'étude précise du sourire du côté sain permet de déterminer les insertions
respectives des muscles zygomatiques, releveurs superficiels et profonds de la lèvre
supérieure et aide également a déterminer le type
de sourire selon la classification de Rubin en trois
groupes de sourires.
Une fois le type de sourire noté, les repères sont
reportés en miroir du côte paralysé pour situer avec
précision les points d'insertion du tendon transféré
au niveau de trois points clés (fig, l).
Le sillon naso-génien et sa forme exacte concave
ou rectiligne sont précisés. Le sillon naso-génien du
coté paralysé est repéré par remontée passive de la
lèvre supérieure en haut et en arrière, en position
assise puis contrôlé en position allongée. I ll ne faut
pas hypercorriger la position du sillon naso-génien.
Fig 1 : Dessin des futures
insertions naso-géniennes
En fin d’intervention, la lèvre doit être symétrique au repos (fig 2).
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La technique chirurgicale : elle consiste en une incision coronale en forme de W, qui
permet l’exposition de l’aponévrose temporale et du muscle temporal ainsi que
l’arche zygomatique du côté paralysé. L’arche
zygomatique est sectionnée à l’aide d’une
scie, et déplacée vers le bas, toujours
attachée au muscle masséter.
Le processus coronoïde est ostéotomisé de la
mandibule. Le muscle temporal entier est
disséqué de la fosse temporale, alors que le
temporal profond et les vaisseaux, qui sont
souvent clairement visibles au bord inférieur
profond du muscle, sont préservés.
Une incision est pratiquée au niveau du pli
naso-génien, et le tissu sous-cutané de la
joue est tunnelisé par des ciseaux via la
graisse de Bichat, et ensuite au-dessus du
masséter et sous le relief malaire, pour
permettre au processus coronoïde libre d’être
saisi et tiré avec le tendon du temporal
attaché dans la commissure labiale.
Fig 2 : principe de la
transposition du lambeau
Le tendon est disséqué à l’écart de l’os. Le tendon coronoïde du muscle temporal est
musculaire est étalé et suturé aux points d’insertion précédemment marqués par des
sutures non résorbables. Le corps du muscle temporal est glissé, étiré et suturé à la
bande aponévrotique restante dans la portion antérieure de la crête temporale.
La traction du muscle avant sa fixation crée une correction partielle du côté paralysé.
Fermeture : Par la voie d’abord coronale, le corps du muscle temporal est ensuite
remis en tension et fixé à la bande d’aponévrose temporale laissée en place sur la
crête temporale sans sur-correction.
L'allongement du muscle se fait aux dépens du tiers postérieur. Les deux tiers
antérieurs sont réinsérés et il n'existe pas de creux temporal résiduel. Le passage
sous le zygoma et dans la boule de Bichat assure son glissement dans lu syssarcose
manducatrice et évite toute déformation jugale.
L’arche zygomatique est plaquée avec des vis, suivies de sutures et d’un pansement
de l’incision coronale du scalp.
La voie coronale est fermée classiquement avec des agrafes en un ou deux plans,
sur deux drains aspiratifs. Le premier se situe au niveau du Scalp. Le second passe
sous le zygoma et est positionné le long du muscle temporal transféré.
La résection en arrière du sillon naso-génien est exceptionnelle. En effet, la remise
en place du sillon en trois dimensions absorbera l’apparent excès cutané.
Le sourire est obtenu par sollicitation de la mandibule, qui correspond à la fonction
initiale du muscle temporal.
34
VI.
Discussion
La description précise du nerf facial et en particulier de sa branche cervicofaciale est délicate en raison du grand nombre de variation de ses branches,
et de leurs anastomoses. Il est donc important lors d’une chirurgie de
connaître ces variations, afin de ne pas le léser.
De plus, la branche cervico-faciale du nerf facial, responsable de l’innervation
de toute la partie inférieure du visage, jusqu’au cou, nous permet d’exprimer
une multitude d’émotions nécessaires au bien-être émotionnel et social d’un
individu. Une atteinte est par conséquent assez handicapante.
Si toutefois le nerf est atteint, entraînant une paralysie faciale, les opérations
précédemment décrites sont susceptibles de redonner une certaine
fonctionnalité au bas du visage. Cependant, le succès de ces opérations peut
dépendre du type de paralysie faciale, de la durée d’atteinte du nerf, ainsi que
de l’âge du patient.
Selon Charles Bell, il est ainsi curieux d’observer comment les muscles, en
produisant des expressions distinctes, fournissent une nouvelle occasion de
distinguer les tribus animales, et, tel un signe d’une intelligence supérieure,
devient la preuve d’une plus grande attribution de l’homme, et la
démonstration de son image particulière et de l’excellence de sa nature.
35
VII.
Références bibliographiques
1) Indian J Plast Surg. 2010 Jan–Jun; 43(1): 60–64.Marginal mandibular branch
of the facial nerve: An anatomical study
2) Plastic & Reconstructive Surgery. 125(3):879-889, March 2010. Essays on the
facial nerve: Part I. Microanatomy
3) Surgical and Radiologic Anatomy Volume 19, Number 2, 69-72: The
mandibular marginal ramus of the facial nerve: an anatomic and clinical study
4) Plast Reconstr Surg. 2006 Sep 15;118(4):885-99 : Smile reconstruction in
adults with free muscle transfer innervated by the masseter motor nerve:
effectiveness and cerebral adaptation.
5) Isr Med Assoc J. 2007 Feb;9(2):123-4. Lengthening temporalis myoplasty for
facial palsy reanimation.
6) P.KAMINA (1996): nerfs crâniens et organes des sens (tome 2), p56-65
7) J.SOUDANT (1990): chirurgie du nerf facial
8) Alan R. CROSSMAN, D. NAEVY (2004): Neuroanatomie
9) Atlas Anatomique Prométhée (2009) p.78-81
10) Mark May: The facial nerve p.3-13, p.711-713
11) Techniques en chirurgie maxillo-faciale et plastique de la face (2010) p.224228
12) Bell C. Essays on the anatomy of expressions in painting, 1806
36
Résumé
La branche cervico-faciale du nerf facial.
Marjorie GOURNAY, Roger ROBERT, Olivier HAMEL, Antoine HAMEL, Stéphane
PLOTEAU, Stéphane LAGIER, Yvan BLIN, Jean-Michel ROGEZ.
Laboratoire d’Anatomie – Faculté de Médecine de Nantes
BUT
La branche cervico-faciale du nerf facial possède un rôle non négligeable dans
l’expression du visage. En effet, elle innerve une grande partie des muscles
peauciers de la partie inférieure du visage, responsables d’expressions telles que le
sourire, le dégoût, la haine, le rire... Autant d’expressions nécessaires au bien-être
social et émotionnel d’un individu. Le but de cette étude est d’étudier le trajet, les
rapports, et les différentes branches issues de la branche cervico-faciale du nerf
facial, afin de comprendre les implications des éventuelles atteintes de ce nerf.
MATERIEL ET METHODES
Deux dissections sur deux sujets différents ont été réalisées. Les deux dissections
ont été réalisées par un abord rétrograde, à partir d’une branche terminale du nerf
facial. Une parotidectomie a été réalisée sur un des sujet afin d’avoir accès à l’origine
du nerf facial.
RESULTATS
Les dissections ont permis de mettre en évidence les différentes branches du nerf
facial et de sa branche cervico-faciale. Des variations ont été observées entre les
deux sujets, notamment au niveau du rameau marginal de la mandibule. On a
constaté de nombreuses anastomoses entre les branches du nerf facial, et avec des
branches issues du nerf trijumeau. Une grande partie des muscles étant innervés par
la branche cervico-faciale ont pu être étudiés.
CONCLUSION
La description précise du nerf facial et en particulier de sa branche cervico-faciale est
délicate en raison du grand nombre de variation de ses branches, et de leurs
anastomoses. Il est donc important lors d’une chirurgie de connaître ces variations,
afin de ne pas le léser.
Il est possible d’imaginer que les lésions de la branche cervico-faciale ont des
complications variables en fonction des individus, et de leurs variations.
Mots clés : branche cervico-faciale, nerf facial, paralysie faciale
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