La Vie sans fards », récit entraînant d`une existence

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[Avignon Off] « La Vie sans fards », récit entraînant d'une
existence par Eva Doumbia
Pour « parler » de Maryse Condé, auteure guadeloupéenne à la vie mouvementée, lancée à la
découverte de ses origines, la metteuse en scène Eva Doumbia imagine un récit qui,
occasionnellement, s'invite dans la salle. Ses atouts : la talentueuse Astrid Bayiha, une destinée
fascinante à narrer, et l'art de donner au geste une importance étonnante.
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Lorsqu'on entre dans la salle de la Chapelle du Verbe Incarné, les interprètes nous saluent. Ils
sont quatre sur le plateau. Pleinement éclairés. Peu de temps après, ils nous inviteront à
écouter leur récit. Rythmé par trois musiciens, placés sur le côté. A certains moments, les
acteurs quitteront la scène et passeront côté public. Ou l'inverse.
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Le but d'Eva Doumbia semble être d'immerger le public dans une vie. Qu'il reçoive des
impressions musicales, physiques... Quelle chance : cette existence est celle de Maryse Condé,
auteure mise à l'honneur cette année à la Chapelle du Verbe Incarné. Antillaise ayant étudié en
France, elle vivra longtemps en Afrique, passant d’une Guinée au régime dur, au Ghana bien
plus libéré, prenant des coups, ayant beaucoup d'enfants et finissant par se découvrir une
vocation d'écrivain. Son histoire passionne car on en vient à la suivre dans ses
interrogations. A se questionner à notre tour sur l’Afrique, les Antilles, ce qui les sépare, ce
qui pourrait les rassembler.
L'équipe réunie nous aide, bien entendu. Le destin de Maryse est conté par la talentueuse
Astrid Bayiha, qui passe en un éclair du récit frontal à la scène de théâtre pure. Autour d'elle,
Becky Beh Mpala chante, prodiguant des atmosphères précieuses. Et deux autres
comédiennes sont là : Edith Mériau et Carline Colagène. Qui composent, autour de Maryse, des
images, à l’aide d’objets qu’elles déplacent ou avec leurs corps. Au début, leur présence
étonne. Elles paraissent peu actives. Et vite, on se rend compte que leur rôle est de faire
acquérir au geste de la force. Leurs actions n'en sont que plus marquantes, et plus belles. On
se sent entouré par un espace de jeu, qui emporte.
On regrette que le spectacle ne soit pas plus long. Une heure cinq, c'est assez pour le récit.
Mais pas pour que les procédés se déploient entièrement. On aimerait demeurer plus
longtemps dans cet univers où la vie valse autour de Maryse. Continuer à regarder ces
gestes, en apparences anodins... Un spectacle, en tout cas, qui questionne. Et ça fait du bien.
Les dates en Avignon sont presque comptées : courez-y, avant que cette vie ne s’envole.
Retrouvez le dossier Festival d'Avignon 2014 de la rédaction
Visuel : © Compagnie La Part du pauvre
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