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Le Courrier de l’algologie (1), no1, octobre/novembre/décembre 2002
Vie professionnelle
Vie professionnelle
La mise en place de protocoles
de prise en charge de la douleur
Les protocoles doivent être considérés comme des outils in-
dispensables à une prise en charge efficace et rationnelle de
la douleur, notamment de la douleur aiguë, et plus particu-
lièrement de la douleur provoquée par les soins de toute na-
ture. Ils permettent aux infirmiers d’intervenir efficacement
sans délai et de personnaliser la prescription pour chaque ma-
lade grâce à l’utilisation de procédures reconnues et validées.
Ils visent également à améliorer l’organisation des soins au
sein des établissements et des unités soignantes. Les proto-
coles sont, par définition, des prescriptions anticipées ou
encore de véritables “conduites à tenir”. Ils doivent obliga-
toirement être construits sur une réflexion d’équipe associant
les médecins et les soignants paramédicaux. Par ailleurs, la
notion de protocole a récemment été précisée par le décret
relatif aux actes professionnels et à l’exercice de la pro-
fession d’infirmier (décret 2002-194 du 11 février 2002).
Les moyens structurels
Plusieurs mesures sont prévues sans réelle date butoir. Il
s’agit, notamment, de la création d’un Centre national de
ressource de la douleur et d’un renforcement des structures
de prise en charge de la douleur chronique rebelle. Le centre
national doit notamment comprendre une médiathèque et
un site Internet accessibles aux professionnels de santé. Ils
doit fournir une aide sous forme de procédures d’audit et
de protocoles, mais également faire connaître et valoriser
toute initiative et action sur les thèmes du confort du ma-
lade et de l’amélioration de la prise en charge de la douleur.
Sur le plan des structures, chaque département et chaque
région devront, d’ici 2006, disposer au moins d’une consul-
tation et d’un centre de prise en charge de la douleur chro-
nique. Des postes de praticiens hospitaliers devront en
outre venir compléter les équipes existantes afin de réduire
les délais d’attente pour une première consultation.
Les moyens humains
Le rôle de l’infirmier est considérablement renforcé et les
établissements de santé doivent désigner des personnes res-
sources dans le domaine de la douleur. Ces professionnels
ont pour mission “... de participer à l’élaboration, la mise
en place et le suivi du programme de lutte contre la douleur,
en particulier dans le domaine de la douleur provoquée par
les soins, les actes invasifs, les gestes diagnostiques et la chi-
rurgie”. Un profil de poste est d’ailleurs prévu en ce sens et
du temps infirmier devra être dégagé par les administrations
d’établissement. Par ailleurs, une réflexion sur des moda-
lités d’organisation régionale est en cours.
Le rôle des agences régionales d’hospitalisation
Elles devront veiller à ce que chaque établissement se
dote, dans les quatre années à venir, d’un programme
spécifique d’actions visant à améliorer la prise en charge
de la douleur des personnes qu’il accueille, en tenant
compte des priorités nationales retenues. Pour 2002, des
crédits spécifiques ont été réservés dans la dotation des
agences régionales pour le développement de la prise en
charge de la douleur et des soins palliatifs à hauteur de
22,87 millions d’euros. ■
Profil de poste de l’infirmier référent douleur
L
a circulaire qui définit le nouveau Programme na-
tional de lutte contre la douleur (2002-2005) dans les
établissements de santé insiste sur la valorisation et
le renforcement du rôle de l’infirmier dans la prise en
charge de la douleur. Ce plan contient en annexe un véri-
table profil de poste de l’infirmier (IDE) référent au sein
d’une clinique ou d’un hôpital.
●La mission première de ce référent IDE est de partici-
per à l’amélioration de la qualité de la prise en charge de
la douleur, plus particulièrement de la douleur provoquée
par les soins (d’hygiène, de confort, des pansements), les
actes invasifs, les gestes diagnostiques et la chirurgie.
●Son rôle est celui de personne ressource pour l’établis-
sement, les soignants et les malades. Il s’agit donc d’une
fonction transversale.
Il s’agit en outre d’une fonction transversale d’animation
du programme d’établissement de lutte contre la douleur,
de conseil, de formation et de supervision des équipes de
soins ainsi que d’une activité clinique auprès des patients
lors de soins et/ou de situations pathologiques complexes.
●Son activité est fondée sur son expérience spécifique en
termes de soins infirmiers et dans le domaine de la prise
en charge de la douleur (prévention, évaluation, traite-
ment...). La conduite d’un projet d’amélioration de la qua-
lité des soins est une activité non moins essentielle.
●L’IDE référent est rattaché hiérarchiquement au direc-
teur du service de soins infirmiers. Il fonctionne en étroite
collaboration avec le médecin référent, avec le CLUD et
avec la structure de prise en charge de la douleur chronique
rebelle, si elle existe. Les activités de l’IDE référent l’amè-
nent naturellement à un partenariat avec les équipes mo-
biles de soins palliatifs, la structure de prise en charge de
la douleur, la cellule qualité...
●Les compétences requises sont une expérience profes-
sionnelle préalable de quatre années, à laquelle s’ajoute
une qualification dans le domaine de la prise en charge de
la douleur (DU, DIU, etc.). ■
E.V.