PREAMBULE 
 
En 1999, dans une revue sur les vésicules synaptiques, T. Südhof expliquait son approche de la 
neurobiologie  de  la  synapse  en  ces  termes :  « We  discuss  nerve  terminal  function  from  the 
perspective of synaptic vesicles (…) The overall goal is a systematic analysis of an eukaryotic 
organelle to completion (…) The working hypothesis is that synaptic vesicles are composed of a 
limited number of proteins that perform distinct, identifiable functions. » (Fernandez-Chacon et 
Sudhof,  1999).  Des  progrès  considérables  sur  la compréhension  de  la transmission synaptique 
ont découlé de l’ensemble des travaux décrits dans cette revue. 
Après avoir disséqué d’un point de vue moléculaire la synapse et avoir cloné et muté la plupart 
des protéines impliquées dans la transmission synaptique, le défi du 21ème siècle sera d’avoir une 
vision  dynamique  de  la  synapse.  Il  faut  désormais  relier  les  molécules  synaptiques  avec  la 
physiologie de la synapse. 
Lorsque  j’ai  démarré  ce  travail  de  thèse,  la  caractérisation  moléculaire  des  transporteurs 
vésiculaires du glutamate  venait  d’être  réalisée.  L’existence  de trois  sous-types  a  tout  de  suite 
suscité  de  nombreuses  questions,  dont  celles  sur  sont  les  différences  fonctionnelles  entre 
VGLUT1, -2 et-3 qui n’étaient pas des moindres. Jusqu’à présent, aucune différence notable n’a 
été  trouvée  dans  les  proprietés  de  transport  de  glutamate,  ni  dans  les  caractéristiques 
bioénergétiques  ou  pharmacologiques.  Par  contre,  il  existe  d’importantes  différences  de 
localisation  entre  les  transporteurs :  VGLUT1  et  VGLUT2  ont  une  répartition  largement 
complémentaire dans le cerveau et sont exprimés dans tous les neurones connus pour utiliser le 
glutamate comme neuromédiateur. La découverte de VGLUT3 a donc été une surprise puisque 
ce  dernier  sous-type  n’est  pas  exprimé  dans  des  neurones  considérés  jusqu’alors  comme 
glutamatergiques. 
Le travail  entrepris  au cours  de ces  quatres  années a  donc eu  pour  objectif de  comprendre les 
régulations  de  la  transmission  synaptique  apportées  par  les  transporteurs  vésiculaires  du 
glutamate  et  aurait  pu  s’intituler :  « à  la  recherche  d’une  diversité  fonctionnelle  entre  les 
neurones glutamatergiques ».  
Plusieurs axes d’étude ont été entrepris : 
-  l’étude  de  VGLUT3,  sous-type  atypique  car  il  n’est  pas  exprimé  dans  neurones  considérés 
comme glutamatergiques : étude de sa localisation détaillée et étude de son expression au cours 
du développement. Les travaux présentés dans les parties I et II sont des études anatomiques des 
VGLUTs dans le cerveau de rat. 
- la recherche de partenaires protéiques pour VGLUT1. La partie III concerne donc la biologie 
cellulaire des VGLUTs et établit un lien avec le recyclage des vésicules synaptiques.