Gynéco venue d’ailleurs La présentation du siège : étude rétrospective à propos de 137 cas Breech presentation: a study about 137 cases K.H. Boudhraa*, M.A. Jellouli*, A. Trabelsi*, A. Triki*, R. Ouerhani*, N. Ben Aissia*, M.F. Gara* L ’accouchement en position du siège est une présentation longitudinale, eutocique au seuil de la dystocie : d’une part, la progression du mobile fœtal se fait à “rebrousse-poil”, favorisant le relèvement des bras et la déflexion de la tête, et, d’autre part, la partie la plus volumineuse passe en dernier pouvant être retenue à deux niveaux : l’excavation et le détroit supérieur. L’estimation de sa fréquence est de l’ordre de 3 à 4 % des grossesses monofœtales. L’accouchement du siège est réputé à risque en raison des taux élevés de morbidité et de mortalité périnatales qui s’y attachent, conséquences des traumatismes obstétricaux liés aux manœuvres obstétricales ; cela explique la controverse autour de ce sujet dans la littérature. L’objectif est d’étudier les facteurs étiologiques de la présentation du siège, de discuter les paramètres déterminants de la décision obstétricale durant la grossesse et pendant le travail et d’étudier les facteurs du pronostic maternofœtal. Matériels et méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective qui a colligé 137 parturientes admises en salle de travail pour accouchement avec une grossesse en présentation du siège, monofœtale, évolutive, à partir de 28 semaines d’aménorrhée (SA), sur une période de deux ans (du 1er janvier 2005 au 31 décembre 2006). Les patientes ayant un antécédent de mort fœtale in utero, de grossesses gémellaires ou multiples et de souffrance fœtale chronique ont été exclues de notre étude. Résultats Fréquence Nous avons recensé 137 accouchements en présentation du siège sur les 5 481 accouchements réalisés au cours de la période de notre étude (2,49 %), répartis en 49 cas de siège complet (35,77 %) et 88 cas de siège décomplété (64,23 %). Les accouchements répartis selon le terme étaient : 1 entre 28 et 30 SA (0,72 %), 3 entre 30 et 33 SA (2,18 %), 10 entre 34 et 36 SA (7,29 %), 111 entre 37 et 41 SA (81 %) et 41 sur un terme > 41 SA (8,75 %). Facteurs étiologiques ◆◆ Facteurs maternels L’âge moyen de nos parturientes est de 28 ans et 3 mois. La tranche d’âge la plus représentée est celle allant de 26 à 35 ans (62,75 %) avec des extrêmes allant de 17 ans (1 cas) à 44 ans (1 cas). La parité moyenne est de 1,94 répartie en 41,6 % de primipares, 35 % de deuxième grossesse, 14,59 % de troisième grossesse et 8,75 % de quatrième grossesse et plus. Nous avons par ailleurs retrouvé un âge relativement avancé chez nos primipares : 46,43 % sont âgées de 26 à 30 ans, 26,78 % ont des âges compris entre 31 et 35 ans et 8,96 % ont plus de 35 ans. Cela est expliqué par le fait que l’âge du mariage a reculé après 26 ans. La majorité de nos parturientes (58,4 %) ont une taille comprise entre 1 m 50 et 1 m 60. Seules 5,8 % ont une taille ≤ 1 m 50 et 2,18 % ont une taille ≥ 1 m 70. Les antécédents gynéco-obstétricaux étaient répartis essentiellement en utérus cicatriciels (16,05 % des Service de gynécologie obstétrique, CHU Mongi-Slim, La Marsa, Tunisie. La Lettre du Gynécologue • n° 346 - novembre 2009 | 33 Gynéco venue d’ailleurs Références bibliographiques 1. Bacha I. Accouchement de siège : étude rétrospective à propos de 250 cas à la maternité de l’hôpital militaire de Tunis. Thèse de médecine de Tunis 2004;50. 2 . B u a m b o - B a m a n g a S F, Makoumbou P, Oyere-Mok P et al. Accouchement en présentation du siège au CHU de Brazzaville. Med Afr Noire 2006;53:287-92. 3. Chaibi A. Présentation du siège à propos de 112 cas. Pronostic maternofœtal. Thèse de médecine de Tunis 2002;134. 4. Goffinet F, Carayol M. Étude nationale sur le siège. Unité Inserm U149, Pans. http://www. reseau-naissance.comlmedias/ rsn_siege03.pdf 5. Hadj Amor S. 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La scanopelvimétrie est pratiquée de façon systématique chez la primipare, sauf s’il y a indication formelle d’une césarienne prophylactique ou si l’accouchement est imminent. Sur les 57 patientes primipares de notre étude, 16 (28 %) seulement ont bénéficié d’une scanopelvimétrie. d’anomalie du rythme cardiaque fœtal (RCF), hors période du travail, à type de tracé aréactif ont été notés. ◆◆ Facteurs ovulaires Nous n’avons recensé dans notre étude qu’un seul cas de placenta praevia. Concernant les anomalies du cordon, on a noté 2 cas de cordon court < 50 cm à terme et 3 cas de double circulaire du cordon compliqués de souffrance fœtale aiguë. Les anomalies du liquide amniotique ont été retrouvées à un taux global de 4,37 %, réparties en 5 cas d’oligoamnios et 1 cas d’hydramnios. ◆◆ Version par manœuvre externe En raison des nombreuses complications possibles auxquelles expose la VME (bradycardie fœtale, hémorragie maternofœtale, décollement placentaire, etc.), cette manœuvre n’a été tentée qu’une seule fois chez une patiente pour une présentation du siège instable avec réussite finale. ◆◆ Facteurs fœtaux Dans notre série, le poids fœtal varie entre 1 050 et 4 750 g pour un poids moyen de 2 991 g. Un faible poids de naissance a été recensé dans 5 cas (3,65 %) et une macrosomie a été retrouvée dans 11 cas (8,02 %). En outre, les naissances avant terme (entre 29 et 36 SA) sont au nombre de 13 (10,2 %). La déflexion primitive a été retrouvée par ailleurs dans 7 cas. Finalement, 1 seul cas de malformation fœtale a été constaté (trisomie 21). Déroulement de la grossesse Parmi nos patientes, 86,87 % ont bien fait suivre leur grossesse (≥ 4 consultations prénatales) et 73,72 % du total de nos présentations du siège ont été découverts lors du troisième trimestre de la grossesse. Outre l’examen clinique, élément en général fiable, l’échographie demeure un examen clé pour le diagnostic de la présentation du siège et pour la découverte d’une quelconque anomalie associée. En effet, 132 femmes (96,77 %) de notre série ont eu au moins une échographie obstétricale : 77 d’entre elles ont bénéficié d’une échographie morphologique et 65 (47,44 %) ont bénéficié d’une échographie prépartum permettant de découvrir ainsi les 5 cas d’oligoamnios, l’unique cas de placenta praevia et les 7 cas de déflexion primitive de la tête. La radiographie du contenu utérin, aujourd’hui largement remplacée par l’échographie pré-partum, a été réalisée chez seulement 33 patientes (24,08 %). De plus, 4 cas 34 | La Lettre du Gynécologue • n° 346 - novembre 2009 Voie d’accouchement Devant une présentation du siège, trois attitudes sont possibles : soit tenter une version par manœuvre externe (VME) pour transformer la présentation en céphalique, soit accepter la voie basse, soit décider d’une césarienne. ◆◆ Césarienne La césarienne a été indiquée en première intention chez 68,61 % des patientes dont 78,94 % étaient des primipares. Ces césariennes l’ont été principalement pour des indications maternelles (79 des 94 césariennes en première intention) représentées essentiellement par un bassin pathologique (36,17 % des césariennes) et un utérus cicatriciel (23,40 %). L’indication fœtale était la cause de la césarienne en première intention dans 37,23 % des cas répartis en 20,21 % de macrosomies fœtales, 8,51 % de déflexions primitives de la tête, 7,45 % de dépassements de terme et 1,06 % de prématurité sévère. Pour les 24 cas de césariennes secondaires, 14 l’ont été pour une rupture prématurée des membranes (RPM) > 12 heures (58,33), 6 pour une stagnation de la dilatation (25 %), 2 pour une souffrance fœtale aiguë (8,33), 1 pour une procidence du cordon (4,16 %) et 1 pour un défaut d’engagement (4,16 %). ◆◆ Voie basse La voie basse a été autorisée chez 43 patientes, soit un taux de 31,36 %, mais seulement 19 patientes ont réellement accouché par voie basse, soit 44,18 % des cas et 13,86 % de l’ensemble des accouchements. La cause principale de l’échec de la voie basse était la RPM de plus de 12 heures. Par ailleurs, la durée moyenne de la phase active dans notre étude est inférieure à 4 heures dans 78,9 % des cas, quelle que soit la parité. La durée de la phase d’expulsion ne doit pas dépasser normalement 30 minutes lors de l’accouchement du siège : 63,15 % des partu- Gynéco venue d’ailleurs rientes de notre étude ont eu une phase d’expulsion < 15 min quelle que soit la parité. Les manœuvres obstétricales d’accouchement (Bracht et Lovset) ont été utilisées à 3 reprises seulement (15,78 %) pour dystocie par relèvement des bras. L’épisiotomie, considérée de principe dans le siège, a été pratiquée dans tous les cas sauf à une seule reprise (patiente cinquième grossesse). La délivrance a été effectuée normalement chez 18 patientes et artificiellement chez une seule pour une délivrance incomplète. Cinq révisions utérines ont été effectuées pour une hémorragie de la délivrance permettant de conclure à l’absence d’anomalies utérines dans 4 cas et la découverte d’un utérus bicorne dans le cas restant. Pronostic maternofœtal ◆◆ Pronostic maternel Aucun cas de mortalité maternelle n’a été noté. Les 49 cas de siège complet ont été césarisés. Quant aux 88 autres cas de siège décomplété, 77,15 % d’entre eux ont été césarisés. Parmi les femmes ayant un siège complet, 6,12 % ont eu des complications du post-partum contre 5,68 % pour celles ayant un siège décomplété pour un total de 8 complications réparties en 2 cas d’endométrite, 1 cas d’hémorragie peropératoire et 5 cas d’infection urinaire postopératoire. Ainsi, le mode du siège n’influence pas le pronostic maternel avec p = 0,78 (non significatif). Sur les 8 complications suscitées, on a enregistré 3 cas d’infection urinaire lors de l’accouchement par voie basse. Le reste des complications était le propre des césariennes. Lorsque la présentation du siège a été découverte avant l’entrée en travail (groupe 1), 88,11 % des patientes ont été finalement césarisées contre 83,33 % de césariennes si la présentation a été découverte en cours du travail (groupe 2) avec p > 0,05. Cela nous permet de conclure que le moment de la découverte du siège n’a pas d’influence sur le mode d’accouchement. Les complications étaient aussi réparties équitablement (4 pour chaque groupe) ; ce qui donne un pronostic similaire dans les deux groupes avec p = 0,28 (non significatif). ◆◆ Pronostic fœtal La mortalité et la morbidité fœtales augmentent avec le faible poids de naissance (< 2 500 g). Ce dernier est statistiquement comparable dans les deux modes du siège avec p > 0,05. Donc, le mode du siège n’a pas d’influence sur le poids fœtal. Cinq des 14 cas de prématurité ont été répartis dans le groupe du siège complet (soit 10,20 % de ce mode) et 9, dans le groupe du siège décomplété (soit 10,22 %). La fréquence de la prématurité est statistiquement comparable dans les deux groupes avec p > 0,05. Dans notre étude, nous avons noté par ailleurs 20 cas de nouveau-nés avec un score d’Apgar < 7 à 1 min dont 15 ont gardé ce score après 5 minutes. Sur ces 15 cas, nous avons noté 5 cas dans le groupe du siège complet (10,20 %) et 10 cas dans le groupe du siège décomplété (11,36 %). La fréquence des nouveau-nés ayant un score d’Apgar < 7 est similaire dans les deux groupes avec p > 0,05. Ainsi, le mode du siège n’a pas d’influence sur l’asphyxie néonatale. Le mode d’accouchement (voie basse ou césarienne) est un élément décisionnel dans le pronostic néonatal. En effet, 15,78 % des bébés nés par voie basse ont un poids de naissance inférieur à 2 500 g contre 2,54 % nés par césarienne et ayant le même poids (p < 0,05). En outre, 36,84 % des enfants nés par voie basse sont des prématurés contre 5,93 % des enfants nés par césarienne (p < 0,05). Par ailleurs, sur les 15 cas d’Apgar < 7 à 5 min, 12 sont nés par césarienne (10,16 %) et 3 par voie basse (15,79 %) (p > 0,74). Cela nous permet de conclure que les nouveau-nés par voie basse ont un risque plus important de faible poids de naissance et de prématurité, mais la voie d’accouchement n’a pas d’influence sur le risque d’asphyxie néonatale. Concernant la mortalité fœtale, 4 cas ont été notés (2,92 %) dont 1 mort-né pour prématurité sévère à 28 SA, 2 décès néonatals pour prématurité de 30 SA et 1 décès à J15 de vie pour détresse respiratoire néonatale avec atrésie du grêle opérée, lâchage anastomotique et infection maternofœtale à streptocoque B. Ces 4 décès représentent 2,27 % des accouchements du siège décomplété et 4,08 % des sièges complets (p = 0,94). Un seul décès a été enregistré au cours d’une césarienne, les trois autres l’ont été lors d’un accouchement par voie basse. Cela nous permet de conclure que seule la voie d’accouchement conditionne le pronostic vital fœtal. Discussion La fréquence globale de la présentation du siège est de 2,49 %. Dans la littérature, ce taux varie entre 1,28 % et 4,8 % (1-9). Le siège décomplété (mode des fesses) est le plus fréquent avec un taux de 64,23 %, ce qui est comparable à celui retrouvé dans la littérature (2, 3, 8, 10). L’âge moyen de nos parturientes est de 28,8 ans. 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Une taille inférieure à 1 m 50 favorise les anomalies du bassin et 12,4 % de nos parturientes ont un bassin pathologique, ce qui concorde avec les taux retrouvés dans la littérature (13, 14, 15). Pour les antécédents obstétricaux, 8,76 % de nos parturientes ont eu au moins un accouchement par le siège. Les taux retrouvés dans la littérature varient entre 5,47 % et 10 % (1, 3, 10, 16). Nous avons retrouvé aussi l’utérus cicatriciel dans 16,05 % et les avortements spontanés dans 13,13 %, taux statistiquement comparables à ceux retrouvés dans la littérature. Bien que les malformations utérines ainsi que le placenta praevia soient des facteurs empêchant la culbute fœtale, leurs fréquences restent faibles, respectivement 1,45 % et 0,73 %. Dans la littérature, les taux des malformations utérines varient entre 4 % et 10,4 % (1, 3, 14, 16). Les anomalies du liquide amniotique sont retrouvées dans 4,37 % des cas, valeur comparable avec celles retrouvées dans la littérature tunisienne : 4,3 % à 5,4 % (3, 10). Le faible poids de naissance favorise la présentation du siège par le biais de la mobilité excessive de la présentation dans la cavité utérine, 3,65 % des nouveau-nés ont un poids de naissance < 2 500 g. Les malformations fœtales sont des facteurs étiologiques directs de la présentation du siège en affectant l’activité du fœtus, elles sont très rares dans notre étude : 1 cas de trisomie 21. La prématurité est retrouvée dans 10,2 % des cas. Notre taux est statistiquement plus faible que ceux retrouvés dans la littérature, variant entre 18 % et 33,5 % avec p < 0,05 (2, 3, 5, 6, 10, 17). Concernant le suivi de la grossesse, 73,72 % des présentations du siège sont découvertes avant l’accouchement, ce qui est comparable aux taux retrouvés dans la littérature (18, 19). 96,77 % de nos parturientes ont pratiqué au moins une échographie obstétricale. Notre taux est plus élevé que celui retrouvé dans la littérature tunisienne (5, 10). Cela est dû à l’amélioration de la qualité de la prise 36 | La Lettre du Gynécologue • n° 346 - novembre 2009 en charge et du niveau socioculturel des femmes. La radiographie du contenu utérin est pratiquée dans 24,08 % des cas. Ce taux est statistiquement plus faible que ceux retrouvés par la majorité des auteurs (5, 10), car la radio du contenu utérin est de moins en moins pratiquée depuis l’échographie. Le taux des césariennes prophylactiques est de 68,61 %. Dans la littérature, ce taux varie entre 36,4 % et 80 % (1, 3, 8, 20-24).La fréquence des césariennes chez la primipare est de 78,79 %. Notre taux est plus élevé que ceux retrouvés dans la littérature, qui varient entre 30,7 % et 61,9 % (1, 5, 8). Les principales indications de la césarienne sont : ➤➤ Les indications maternelles dominées par : – Le bassin pathologique retrouvé dans 36,17 % et l’utérus cicatriciel dans 23,4 % des indications de la césarienne prophylactique. Ces taux sont conformes à ceux retrouvés dans la littérature (5, 8). – Les pathologies gravidiques mal équilibrées, la toxémie gravidique compliquée de signes de prééclampsie et le diabète gestationnel mal équilibré occupent aussi une place importante avec 20,21 %. ➤➤ Les indications fœtales sont dominées par : – La macrosomie fœtale : un poids de naissance supérieur à 3 800 g est retrouvé dans 20,21 %, et la déflexion primitive de la tête dans 8,51 % des indications de la césarienne prophylactique. Ces taux sont comparables à ceux de la littérature (1, 8). Le dépassement du terme retrouvé dans 7,45 % des cas. Les indications ovulaires sont dominées par la rupture prématurée des membranes d’une durée supérieure à 12 heures retrouvée dans 58,33 % des indications de césarienne secondaire. L’épreuve dynamique a été tentée chez 31 861 de nos parturientes dont 55,81 % ont accouché par césarienne. Dans la littérature, ce taux varie entre 6,5 % et 87,7 % (1, 4, 22, 25, 26). Pour l’accouchement par voie basse, la durée de la phase active est de 1 à 3 heures dans 78,9 % des cas, quelle que soit la parité. Ce taux est comparable à celui de la population générale : 85,7 % avec p > 0,05 (5). La durée de la phase expulsive est inférieure à 15 min dans 63,15 % des cas, quelle que soit la parité. Les manœuvres obstétricales sont pratiquées dans 15,78 %. Ce taux est plus faible que celui retrouvé dans la littérature variant entre 35,6 % et 97,73 % (1, 8, 12). La manœuvre utilisée est celle de Bracht et Lovset. L’épisiotomie est pratiquée dans 94,73 % des cas. Concernant le pronostic maternel : ➤➤ La mortalité maternelle est nulle quel que soit le mode du siège, la voie d’accouchement et le moment de la découverte du siège ; ce qui est Gynéco venue d’ailleurs similaire aux résultats de la littérature tunisienne (1, 10). En revanche, selon certains auteurs (27), le taux de la mortalité maternelle en cas d’accouchement par césarienne correspond à 7 % du taux global de la mortalité maternelle. ➤➤ La morbidité maternelle dépend de la voie d’accouchement : – Le pronostic est meilleur en cas d’accouchement par les voies naturelles. Effectivement, nous n’avons relevé que 3 cas d’infection urinaire dans le postpartum des femmes accouchées par voie basse. En revanche, dans la littérature, ce pronostic est moins bon, dominé par des lésions cervicales et périnéales, des endométrites et des hémorragies de la délivrance (1, 3, 10, 14, 28). – En cas d’accouchement par césarienne : les complications du post-partum immédiat sont dominées par l’endométrite (1,69 %), les infections urinaires (1,69 %) et l’hémorragie peropératoire (0,85 %). Ainsi, le pronostic maternel est plus mauvais en cas d’accouchement par césarienne. Cela concorde avec l’avis de la majorité des auteurs (11, 17). Concernant le pronostic fœtal, la morbidité néonatale est indépendante du mode du siège dans notre étude. En revanche, certains auteurs confirment que l’asphyxie néonatale est plus fréquente en cas de siège complet (29, 30). Le mode d’accouchement est un élément décisif dans le pronostic néonatal : 15,78 % des nouveau-nés par voie basse ont un poids de naissance inférieur à 2 500 g, contre 2,54 % des nouveau-nés par césarienne. Cela est conforme à l’avis de la majorité des auteurs (25, 31). Le taux de la prématurité est plus élevé en cas d’accouchement par voie basse avec 36,84 % contre 5,93 % en cas d’accouchement par césarienne (p < 0,05). Nous n’avons pas noté de différence statistiquement significative des taux d’asphyxie néonatale entre les nouveau-nés par voie basse et ceux nés par césarienne (p > 0,05). En revanche, la majorité des auteurs prouvent que ce taux est plus élevé en cas d’accouchement par voie basse (2, 8, 22, 32-34). Le pronostic fœtal ne dépend pas du moment de la découverte du siège (p > 0,05). Cela est conforme aux résultats retrouvés dans la littérature (18, 19, 35). Nous n’avons pas noté de traumatismes obstétricaux quel que soit le mode d’accouchement. En revanche dans la littérature, la morbidité traumatique est plus élevée en cas d’accouchement par voie basse : 5,1 % contre 0,8 % en cas de césarienne (8, 36). Les malformations fœtales sont retrouvées dans 0,85 % des cas, ce taux est plus faible que celui retrouvé dans la littérature (2,83) [29]. Le taux de mortalité fœtale est de 2,92 %, qui est comparable aux taux retrouvés dans la littérature variant entre 0 et 10,8 % (1, 2, 37). La mortalité néonatale ne dépend ni du mode du siège ni du moment de la découverte du siège (p > 0,05), ce qui est conforme à l’avis de la majorité des auteurs (18, 38, 39). Par ailleurs, le mode d’accouchement influence la mortalité néonatale. La voie basse augmente ce risque comparé à la césarienne, ce qui est comparable aux résultats des auteurs (32, 40). En effet, nous avons relevé que 75 % des décès néonatals sont dus à l’accouchement par voie basse. Conclusion Nous concluons que le choix du mode d’accouchement en cas de présentation du siège est très délicat. Nous avons tendance à être plutôt interventionnistes puisque la voie basse favorise le faible poids de naissance, la prématurité ainsi que la mortalité néonatale. Mais cette attitude n’est pas sans conséquence puisque la césarienne s’accompagne d’un pronostic maternel défavorable comparée à la voie basse. Avant de décider du mode d’accouchement, il faut évaluer les éléments déterminants du pronostic maternel (l’âge, la parité, l’état du bassin, les antécédents obstétricaux) et les éléments déterminants du pronostic fœtal (le poids, le terme, les malformations et la position de la tête). Cela doit être fait avant l’entrée en travail, car si la césarienne est nécessaire, il vaut mieux la faire à froid qu’en urgence. ■ La Lettre du Gynécologue • n° 346 - novembre 2009 | 37