Master 2 professionnel LMMB Année 2012-2013
1 Introduction
Les lasers à impulsions, contrairement aux lasers continus, concentrent l’énergie du rayonne-
ment pendant un temps très court ce qui leur permet notamment d’augmenter considérablement
la puissance instantanée (ou crête) du faisceau.
Le Q-switching est une méthode pour produire des impulsions à partir d’un laser continu.
Elle consiste à réduire le facteur de qualité Q, donc d’augmenter les pertes de la cavité optique
à l’aide d’un atténuateur. Les pertes réduisent l’émission stimulée et l’inversion de population
croît jusqu’à un niveau de saturation. Si l’atténuateur est variable à une échelle de <µs (switch),
la réduction des pertes conduit à une émission stimulée qui peut prendre en compte toute
l’énergie de l’inversion de population saturée. Le laser émet alors une impulsion très intense
dont la largeur est typiquement de quelques nanosecondes.
Le blocage de modes est une autre méthode qui permet d’obtenir des impulsions - mais
typiques de quelques dizaines de femtosecondes (fs), c’est cette méthode qui sera étudié dans
ce TP.
Les lasers impulsionnels ont de très nombreuses applications. Grâce aux grandes puissances
crêtes (MW....TW) ils sont utilisables pour traiter des matériaux, accélérer des particules ou
créer des plasmas. Ils jouent aussi un rôle très important dans la recherche en chimie ou en
biologie:Les échelles de temps typiques de relaxation d’excitations électroniques dans des mo-
lécules sont de >ps, la dynamique des électrons d’un atome se joue sur des échelles de fs.
Des impulsions fs peuvent donc déclencher des processus atomiques et moléculaires et être une
référence temporelle dans l’analyse de leur comportement.
Lors de sa propagation dans la matière, une haute puissance crête d’une impulsion fs peut
aussi mener à toute une zoologie d’effets non linéaires (génération d’harmoniques, mélange
d’ondes, diffusions inélastiques Raman et Brillouin etc.). Ceci correspond à un décalage des
fréquences présentes ou à la génération de nouvelles fréquences.
Il est en plus possible de confiner des impulsions fs dans une fibre à cristal photonique (ou fibre
micro-structurée). Les effets non-linéaires lors de la forte interaction impulsion-fibre peuvent
générer un spectre optique cohérent qui couvre plus d’une octave. Un tel spectre est appelé
supercontinuum et a de vastes applications en spectroscopie et métrologie.
2 Objectifs
Le but de ce TP est d’étudier le fonctionnement d’un laser femtoseconde à blocage de
modes. Dans un premier temps nous étudierons son fonctionnement en régime continu puis
nous détaillerons les différents éléments nécessaires à son passage en régime impulsionnel avant
de caractériser ces impulsions. Enfin, nous terminerons en visualisant des effets non linéaires
à partir des hautes puissances crêtes en mettant en jeu une fibre à cristal photonique, un
supercontinuum est généré.
TP Laser femtoseconde Partie expérimentale 3