supp 11

publicité
Linyphiidae : Erigoninae
Guide d’identification des Araignées (Araneae) du Québec
Semljicola obtusus (EMERTON, 1915)
Sisicottus montanus (EMERTON, 1882)
1240
1237
1241
1236
 1,5 mm
 1,5 mm
1236. Palpe du mâle, vue ventrale
1237. Palpe du mâle, tibia, vue dorsale
1238. Épigyne, vue ventrale
 1,7 mm
1239
 1,7 mm
1239. Palpe du mâle, vue ventrale
1240. Palpe du mâle, tibia, vue dorsale
1241. Épigyne, vue postérieure
1242. Épigyne, vue ventrale
1238
Sisicottus quoylei MILLER, 1999
1242
Sisis rotundus (EMERTON, 1925)
1244
1248
1245
1247
1243
 1,7 mm
 1,7 mm
1243. Palpe du mâle, vue ventrale
1244. Palpe du mâle, tibia, vue dorsale
1245. Épigyne, vue postérieure
1246. Épigyne, vue ventrale
1246
 2,0 mm
 2,0 mm
1247. Palpe du mâle, vue ventrale
1248. Palpe du mâle, tibia, vue dorsale
1249. Épigyne, vue ventrale
1249
119
Guide d’identification des Araignées (Araneae) du Québec
Pisauridae
187
P
isauridae
Les Pisauridae se distinguent par leur taille, qui surpasse
celle de la plupart des autres araignées du Québec. Les soins
prodigués par les femelles des Pisauridae sont également
remarquables : à partir de la ponte des oeufs jusqu’à la dispersion des petites araignées, elles sont complètement dévouées
à leur progéniture.
La femelle transporte son sac d’oeufs dans tous ses déplacements, ce qui n’est pas une mince tâche puisque le sac est
parfois tellement gros qu’elle doit marcher sur le bout des
tarses pour arriver à le soulever. Contrairement aux Lycosidae,
qui transportent leurs sacs d’oeufs à l’aide de leurs filières, les
Pisauridae le maintiennent entre leurs chélicères. Juste avant
l’éclosion, la femelle tisse dans la végétation un réseau entremêlant soie et feuillage, pour créer un endroit propice dans
le but d’y déposer son sac (fig. 2086). Les Pisauridae tirent de
ce comportement le nom vernaculaire anglais de nursery-web
weavers. Une fois cette toile-pouponnière construite et les
petites araignées à l’intérieur, la femelle la défendra contre les
intrus (Comstock 1940).
Les mâles des Pisauridae sont plus petits, ce qui rend parfois leur association avec les femelles difficile. L’examen des
pièces génitales est nécessaire pour une identification fiable.
Les motifs abdominaux des adultes sont variables, mais utiles
pour distinguer les espèces.
Les espèces du genre Dolomedes sont particulièrement
grandes. Les femelles de D. tenebrosus peuvent atteindre jusqu’à 26 mm du céphalothorax à l’extrémité de l’abdomen, ce
qui en fait la plus grande espèce de la province (fig. 2085).
Dolomedes scriptus peut également atteindre une impressionnante taille de 24 mm. Les Dolomedes sont associés aux plans
d’eau, rivières, mares et lacs, et sont parfois abondants près
des quais. Malgré le fait qu’ils soient inoffensifs, ils peuvent
infliger une douleureuse morsure s’ils sont manipulés sans
précautions.
Les Dolomedes sont particulièrement bien adaptés à la
vie sur les rivages. Ils peuvent se déplacer sur l’eau et même
poursuivre des proies sous la surface (Dondale et Redner
1990). On a observé des individus submergés pendant plus
de 30 minutes (Gertsch 1949). La submersion est un moyen
de défense très efficace pour échapper aux prédateurs, mais
des guêpes prédatrices du genre Pepsis ont également été
observées poursuivant ces araignées sous l’eau (Dondale et
Redner 1990).
Typiquement, les Dolomedes demeurent immobiles, bien
accrochés à un substrat, la tête vers le bas et les pattes antérieures à la surface de l’eau, créant une légère vibration comme le
ferait un insecte s’agitant sur l’eau. Ce stratagème a pour but
d’attirer des petits poissons qui viennent ainsi à portée des
chélicères (Gertsch 1949). Les Dolomedes tirent leur nom
vernaculaire de fishing spider de ce comportement. Bien qu’il
subsiste un doute quant à la fréquence de captures de petits
Figure 2085 — Dolomedes tenebrosus (femelle illustrée, taille
réelle) est la plus grande araignée du Québec. Les Pisauridae
ressemblent superficiellement aux Lycosidae mais, outre leur
plus grande taille, ils se distinguent par l’arrangement et la
disposition des yeux. Les tibias des palpes des mâles ont une
apophyse rétro-latérale et les femelles transportent leur sac
d’oeufs entre leurs chélicères.
poissons, de nombreuses mentions dans la littérature en font
état [voir les références citées dans Hutchinson et al. (1993)].
Mais on rapporte que les Dolomedes se nourrissent surtout
d’insectes aquatiques et de têtards. Dolomedes tenebrosus est
connu pour se déplacer sur de grandes distances et il est fréquent de trouver des individus dans des endroits secs, loin des
plans d’eau. Dolomedes triton est l’espèce la plus commune
sur notre territoire et Carico (1973) décrit la variabilité de la
forme de l’apophyse du palpe du mâle.
Grâce au travail de compilation de Hutchinson et al.
(1993) sur les habitats occupés par les Dolomedes, il est possible de discerner une intéressante complémentarité écologique entre les espèces. Dolomedes tenebrosus se trouve sur les
rivages des marécages, des étangs et des lacs; D. scriptus est
associé aux rivières à courant modéré ou rapide; D. triton, à
l’eau stagnante et aux cours d’eau à débit lent; et D. striatus
serait une espèce associée aux tourbières.
Contrairemant aux Dolomedes, les Pisaurina ne sont
pas restreintes aux habitats riverains. Pisaurina mira fréquente les milieux ouverts et le bord des routes, où on peut
apercevoir ses toiles-pouponnières dans la végétation (fig.
2086). Les mâles en quête de femelles sont parfois récoltés
en grand nombre dans les pièges-fosses placés à la lisière des
forêts. Kaston (1948) rapporte la tendance qu’aurait P. mira
à construire sa toile dans l’herbe à puce (Rhus radicans L.).
Pisaurina mira est commune au sud de la province, mais la
présence d’une seconde espèce, P. brevipes, est également possible dans cette région.
Téléchargement