L’ exposition solaire a des effets
bénéfiques pour le corps hu-
main. Le soleil a un rôle de syn-
thèse de la vitamine D, un effet ca-
lorique et anti-inflammatoire, une
action antidépressive et améliore
même certaines dermatoses. Mais
le soleil peut être néfaste. Le coup
de soleil apparaît au-delà d’une
certaine dose d’UVB. Les réactions
de photosensibilisation sont liés à
l’interaction d’une substance réac-
tive présente dans la peau excitée
par des radiations lumineuses. Les
accidents qui en résultent sont une
réaction photochimique appelée
phototoxicité ou une réaction pho-
toimmunologique ou photoaller-
gie atteignant des sujets préala-
blement sensibilisés. Les agents
photosensibilisants, par voie ex-
terne, sont des végétaux, des cos-
métiques, des médicaments to-
piques. Les médicaments photo
sensibilisants, par voie interne,
sont des médicaments respon-
sables de réactions phototoxiques
ou photo-allergiques. Par exemple,
la prise de psoralènes dans un but
esthétique est responsable de brû-
lures sévères, nécessitant parfois
une hospitalisation, après une ex-
position aux UV naturels ou artifi-
ciels. Les lucites sont des allergies
solaires où l’agent photosensibili-
sant n’est pas connu. Ces photo-
dermatoses peuvent être extrême-
ment invalidantes. Les crèmes
solaires sont à utiliser avec pru-
dence. En effet, il n’y a pas de
preuves sur l’éventuelle prévention
des kératoses actiniques et des can-
cers spinocellulaires par l’utilisa-
tion de crèmes solaires. Il n’est pas
non plus prouvé que l’utilisation
de crèmes solaires peut prévenir
les cancers basocellulaires et les
mélanomes. Il y a, par contre, des
indications selon lesquelles l’utili-
sation de crèmes solaires peut aug-
menter le risque de mélanome en
favorisant une longue exposition
au soleil. «Parmi le corps scienti-
fique se dégage aujourd’hui une una-
nimité pour recommander en priorité
de ne pas s’exposer entre 12 heures et
16 heures (heure française d’été), de
privilégier la protection par des vête-
ments et de n’utiliser les crèmes so-
laires qu’en tant que protection de
complément. Les crèmes solaires doi-
vent servir à réduire l’agression du so-
leil, pas à prolonger les expositions »,
insiste J.-G.F. Doré, directeur de re-
cherche à l’Inserm (U453, Lyon).
A.-L. P.
9
Informer et informer encore
Alors que les Français se disent bien informés des
risques d’une longue exposition au soleil, ils ne modi-
fient pas leurs habitudes. Ces trois dernières décennies
s’accompagnent d’une augmentation alarmante des
cancers de la peau.
Exposition solaire
Histologie
La peau est une association com-
plexe de plusieurs structures tissu-
laires très hétérogènes (épithé-
liales, conjonctives, musculaires,
vasculaires, nerveuses).
Épiderme : couche superficielle
de la peau, elle-même indivi-
dualisée en quatre couches, de
la profondeur à la superficie : la
couche basale, le corps muqueux
de Malpighi, la couche granuleuse,
la couche cornée.
Derme : constitué d’un réseau
de fibres de collagène enchevê-
trées, fibres synthétisées par les fi-
broblastes. Au sein du derme se
trouvent les capillaires et les struc-
tures nerveuses. Un grand nombre
de réactions immunologiques ou
inflammatoires ont lieu au sein du
derme.
Hypoderme sous-jacent : consti-
tué de cellules organisées en lo-
bules entre lesquels cheminent
des cloisons fibroconjonctives,
comportant des structures vascu-
laires et nerveuses.
Rôle de la peau
•Protection : une barrière conti-
nue protège les tissus profonds.
L’acidité défend contre les mi-
crobes et les champignons.
• Thermorégulation : une série
de réflexes met en jeu la sudation
et les réactions vasomotrices.
Métabolisme général : partici-
pation à l’élimination aqueuse par les
mécanismes de la transpiration et de
la perspiration invisible. La peau est
le lieu d’excrétion du sébum.
Immunité : au sein de l’épiderme,
du derme et de l’hypoderme sont
réalisées des fonctions immunolo-
giques faisant intervenir les cellules
de Langerhans, les lymphocytes B et
les lymphocytes T.
Synthèse des vitamines D :
sous l’effet des rayons du soleil,
une synthèse de la vitamine D se
fait au niveau de la peau.
Nocivité des UV
Les UV sont invisibles et ne provoquent pas de sensation de chaleur. Le rayon-
nement UV peut être très intense malgré une faible température ou une faible
luminosité. L’index UV exprime l’intensité du niveau d’ultraviolets et le risque qu’il
représente pour la santé. C’est à partir de l’index UV, et, bien sûr, du type de peau,
que se fait le choix d’une protection appropriée. Les cancers cutanés et les cata-
ractes sont aujourd’hui les principaux problèmes de santé publique liés au rayon-
nement ultraviolet solaire et artificiel. D’après les données OMS, il y aura, en
France, plus de 100 000 nouveaux cas de cancers de la peau dont près de
10 000 mélanomes et plus de 300 000 interventions de la cataracte dès l’an 2000.
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