B21- Le réseau électrique de la Drôme B22

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B2. RACCORDEMENT ELECTRIQUE
La production de tout parc éolien est délivrée, au fil du vent, sur le réseau électrique haute tension existant.
RTE (Réseau de Transport d’Electricité) est le gestionnaire du réseau de haute tension supérieure ou égale à
50 kV (dénommé réseau HTB) ; le réseau de distribution (tension inférieure ou égale à 50 kV, réseau HTA) est
quant à lui géré par A.R.D. (Agence Régionale de Distribution) du groupe E.D.F..
B21- Le réseau électrique de la Drôme
Le réseau de transport d’électricité de la Drôme (cf.
illustration ci-contre) est constitué à l’ouest par une
ossature de lignes à très haute tension longeant la
vallée du Rhône, sur laquelle s’appuient vers l’est trois
transversales 63 kV, l’une rejoignant l’Isère vers StThomas-en-Royans, l’autre alimentant Die, et la
troisième Nyons via Vaison-la-Romaine.
Carte du réseau haute tension de la Drôme
(source : RTE)
B22- Les capacités d’accueil, principes
La capacité d'accueil d'un poste est la puissance maximale d'une installation de production qui pourrait être
raccordée à ce poste sans créer de contraintes de transit inadmissibles sur les lignes et transformateurs du
réseau de transport.
Cette capacité est fonction de la capacité de transit des ouvrages (variable selon les saisons) et des
consommations et productions déjà existantes, elles-mêmes variables tout au long de l'année. Elle est
considérée nulle lorsque, à un moment de l’année, le réseau de transport risque de ne pas pouvoir écouler la
production projetée.
Une capacité d’accueil peut être modifiée par la mise en service d’une nouvelle production, par l’arrivée ou
l’arrêt d’un client fortement consommateur ou par une évolution de la capacité du réseau (ligne ou
transformateur). Une capacité d’accueil est donc une donnée volatile nécessitant des mises à jour appropriées.
Des capacités d’accueil ne se somment pas. Si la capacité d'accueil de deux postes proches est de 50 MW
chacun par exemple, il n'est pas possible de raccorder simultanément 50 MW dans chacun de ces postes. La
capacité d'accueil globale sur ces deux postes n'est pas de 100 MW, mais elle est certainement au moins de
50 MW ; elle est d'autant plus forte que ces postes ont une interaction faible.
Schéma éolien de la Drôme – Volume I : Méthode et résultats.
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Les capacités d’accueil affichées sur le site Internet de RTE ne prennent en compte que les productions en
service à la date de l’étude.
Lorsque la capacité de réseau affichée est inférieure au volume de production éolienne envisagé :
o
le producteur peut accepter des baisses de production pendant les périodes de contrainte sur le
réseau de transport ;
o
des adaptations ou des renforcements de réseau peuvent dégager de la capacité d’accueil ;
o
en tout état de cause, une étude du gestionnaire de réseau, au cas par cas, des possibilités
d’évacuation de la production est nécessaire.
Les règles du jeu entre les acteurs du domaine sont encore en cours d’évolution. Le traitement des demandes
de raccordement des producteurs par les gestionnaires de réseau pourrait être ainsi modifié, comme les
conditions de rentabilité des projets.
B23- Les capacités d’accueil dans la Drôme
D’une façon générale, hormis le poste de Châteauneuf-du-Rhône, les postes 225/63 kV situés le long de la
vallée du Rhône disposent de la capacité d’accueil pour accueillir de la production éolienne (7). Par exemple, le
poste de Beaumont présente une capacité d’accueil de 200 MW en 225 kV, et de 75 MW en 63 kV.
Ceci dit, cette capacité d’accueil est évolutive ; en particulier, à moyen terme, deux évènements devraient
modifier la situation électrique de la vallée du Rhône, sans qu’il soit possible de préciser aujourd’hui si cela
sera positif ou négatif par rapport au développement de l’éolien :
o
la première concerne de nouvelles productions électriques programmée à Fos-sur-mer (centrale à Gaz
Naturel pour quelques milliers de MW) ;
o
la seconde concerne la réduction massive de la consommation de l’usine d’enrichissement de l’uranium
d’Eurodif à Tricastin (Drôme et Vaucluse).
Les postes 63 kV qui ne bénéficient pas d’une liaison directe avec le réseau 225 kV ont une capacité d’accueil
limitée par les lignes 63kV qui les alimentent. Deux cas peuvent alors se produire :
o
Soit les lignes ont été conçues, il y a plusieurs décennies, pour écouler la production hydraulique
locale : elles ont alors été dimensionnées pour cette production, et présentent une faible capacité
d’accueil, voire nulle en période de fonte nivale (et de production hydroélectrique maximale) ;
o
Soit les lignes ont été conçues dans un souci d’alimentation de la consommation locale. Leur capacité
d’accueil est généralement plus importante, comme à Die et Nyons.
Ainsi la capacité d’accueil des postes-source localisées à l’est, dans le département et hors du département (en
Isère, Hautes-Alpes, Alpes-de-Haute-Provence ou Vaucluse), est fixée par la production des centrales
hydrauliques, et non par la consommation locale. De ce fait, la capacité d’accueil est très contraignante, avec
plusieurs centaines d’heures par an où l’évacuation de la production éolienne n’est pas possible.
7 : On trouvera plus d’informations dans le document le « schéma de développement du réseau public de
transport d’électricité, région Rhône-Alpes » disponible sur le site internet de la DRIRE Rhône-Alpes
(www.rhone-alpes-drire.gouv.fr),
Schéma éolien de la Drôme – Volume I : Méthode et résultats.
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Une analyse de la couverture du territoire drômois,
prenant
en
compte
les
postes
sources
des
départements voisins, (cf. illustration ci-contre)
montre que seulement trois zones ne bénéficient pas
de la présence d’un poste ayant une capacité
d’accueil de 50 MW dans un rayon de 25km :
x
la frontière est du département, vers StMartin-en-Vercors (au nord de La-Chapelleen-Vercors) ;
x
la frontière sud-est du département entre
Diois et Baronnies ;
x l’extrême sud-est du département et des
Baronnies.
Carte de la couverture haute tension de la Drôme
(source : RTE)
B24- Les principes de raccordement
Selon le niveau de tension, la puissance maximale de raccordement ne sera pas la même. Les seuils sont fixés
par l’arrêté du 4 juillet 2003 relatif aux prescriptions techniques de conception pour le raccordement au
Réseau Public de Transport (RPT) d’une installation de production d’énergie électrique.
En 20 kV, la puissance maximale sera de 12 MW (on retrouve là les principes qui ont guidé le développement de
l’éolien en France jusqu’à aujourd’hui avec l’obligation d’achat de l’électricité éolienne pour les parcs de moins
de 12 MW).
En 63 kV, le seuil maximal de référence est de 50 MW.
Compte-tenu des coûts de raccordement (exclusivement en souterrain, qui plus est les tracés en souterrain
suivant les routes et chemins sont habituellement nettement plus longs que les tracés en ligne droite des
lignes aériennes) et de la part maximale que peut prendre le poste raccordement électrique (10 à 15% du coût
d’un projet éolien), les éloignements maximaux à considérer sont d’environ :
o
10 km pour un raccordement en 20 kV ;
o
25 km pour un raccordement en 63 kV.
La carte des potentialités de raccordement (carte n° 2) en page suivante a été établie à partir de
cette approche :
o
zone favorable sur le plan du raccordement électrique lorsque située à moins de 10 km d’une
ligne électrique haute tension ou d’un poste-source 63 kV ;
o
zone moyennement favorable lorsque située à moins de 25 km d’un poste-source 63 kV ;
o
zone peu favorable lorsque située à plus de 25 km d’un poste-source 63 kV.
Schéma éolien de la Drôme – Volume I : Méthode et résultats.
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Quelques précisions sont à apporter :
1)
un projet de 50 MW peut être constitué de 4 parcs d’une douzaine de MW par exemple ; il est alors
nécessaire de considérer le barycentre de ces projets ; dans ce cas, il peut y avoir mutualisation des
coûts de raccordement entre ces quatre projets ;
2)
les seuils indiqués restent approximatifs : d’un côté des niches favorables peuvent exister ; d’un autre
côté des configurations topographiques par exemple peuvent complexifier le raccordement ;
3)
si le projet éolien fait plus de 50 MW, le raccordement doit se faire en 225 kV ; l’expérience montre
qu’il faut alors être très proche des lignes, en particulier car le raccordement en très haute tension
est particulièrement coûteux ;
4)
Le raccordement peut se faire directement sur le poste-source (63 ou 225 kV), mais il peut
également se faire directement sur une ligne à haute tension par la création d’un poste spécifique à
l’éolien ; c’est le cas pour le parc éolien de Montjoyer avec la création d’un poste-source privé.
B25- Les conditions de raccordement
Dans le cas par exemple d’un raccordement en HTA (20 kV et moins) sur un poste-source rural, le
renforcement des lignes qui y mènent peut être exigé. Cette demande se rapporte à la « puissance de courtcircuit » (PCC) ; celle-ci est une indication de la sensibilité d’un réseau à une perturbation (plus elle sera
élevée, plus le réseau sera insensible). Dans ce cas, le développeur éolien aura à financer le raccordement
entre son parc éolien et le poste-source, mais également le renforcement de lignes adjacentes.
Mais, en la matière, la doctrine du gestionnaire
du réseau de distribution évolue, a priori, vers
toujours plus de souplesse et de tolérance en
faveur de l’éolien. De façon générale, RTE ou
EDF/ARD a l’obligation de proposer une solution
de raccordement, le raccordement étant à la
charge du producteur.
Lorsque
les
production
projets
envisagés
de
raccordement
dépassent
la
de
capacité
d’accueil du réseau de transport, et sont à un
stade suffisamment avancé, RTE réalise des
études de rentabilité des investissements à
mettre en œuvre pour dégager la capacité
nécessaire.
Le coût du renforcement est à étudier au cas
par cas. Il peut s’agir simplement de changer un
pylône sur une ligne électrique, mais il peut s’agir
aussi de renforcer la ligne dans son ensemble.
La rentabilité est liée au volume d’énergie qui ne
peut pas être évacuée sur le réseau. Les seuils
de rentabilité sont validés par la Commission de
Régulation de l’Energie (CRE) et le Ministère de
l’Industrie.
Carte n° 2 : Potentialités de raccordement électrique
Schéma éolien de la Drôme – Volume I : Méthode et résultats.
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La ligne électrique à créer peut avoir un statut administratif public ou privé. L’analyse des avantages et
inconvénients des deux solutions montre un faible intérêt pour la ligne privée : autorisations foncières plus
délicates, responsabilités en cas d’accident de personnes, nécessité d’en assurer la maintenance, durée de vie
du parc éolien moindre que celui de la ligne, ... Un avantage technique apparaît malgré tout à une ligne privée :
la possibilité d’employer des tensions supérieures aux 20 kV habituels et donc d’évacuer des puissances
unitaires plus importantes dans une même liaison (30 à 35 MW dans une liaison 30 kV).
RTE est demandeur d’une vision globale et non « marche par marche ». Une telle vision globale
participe également au développement maîtrisé de l’éolien.
Sur le plan technique, l’examen et le traitement de dossiers successifs dans le temps ont pour
conséquence des solutions au cas par cas qui peuvent se faire au détriment d’une solution
globale moins coûteuse et plus performante. Ainsi, le premier projet éolien sur un territoire
donné pourra se voir proposer une solution de raccordement sur un poste-source et le deuxième
sur un autre poste-source. Mais le troisième pourra se voir refuser, car tous les postes-sources
seront saturés, alors que la solution globale de création d’un poste-source dédié à l’éolien aurait
pu permettre d’évacuer la production de ces trois projets, voire plus.
RTE constate qu’il existe beaucoup de projets dans le nord du département de la Drôme où des
problèmes d’évacuation de la production éolienne se posent, alors qu’au sud du département il
n’y a pas (plus) de projet bien que les lignes et postes existants pourraient permettre d’évacuer
de la production d’énergie éolienne.
B3. SERVITUDES TECHNIQUES
L’inventaire des servitudes techniques et d’utilité publique a porté avant tout sur les servitudes et
contraintes : liées aux activités aéronautiques militaires et civiles et liées aux télécommunications (servitudes
radioélectriques).
Sont pris en compte :
1)
les servitudes de protection des aérodromes. En effet, les servitudes de dégagement ont été
reportées cartographiquement à partir des différents plans de dégagement fournis. Dans le cas où
aucun plan n’est disponible, une zone de protection de rayon de 5 km est alors appliquée. 8 aérodromes
ont été pris en compte dont deux localisés dans le département du Vaucluse.
2)
les servitudes radio électriques contre les obstacles. A partir des informations fournies par l’ANFR,
l’ensemble des émetteurs a été cartographié. Ceux-ci sont en effet soumis à des servitudes de
protection contre les obstacles (8) pouvant s’étendre dans un rayon de plusieurs km. En revanche, les
servitudes des faisceaux hertziens reliant ces émetteurs n’ont pas été cartographiés faute d’une part
de la disponibilité de cette information et d’autre part de leurs conséquences susceptibles d’affecter
l’implantation précise d’éoliennes mais rarement la faisabilité elle-même d’un parc éolien.
3)
l’Autorité de Sûreté Nucléaire précise que, dans l’état actuel, aucun projet de radar (avec ses
servitudes liées) n’est envisagé sur les sites nucléaires (dans le cadre de la lutte anti-terroriste).
Rappelons que la Drôme accueille une centrale nucléaire (Tricastin) et en jouxte une autre (CruasMeysse en Ardèche).
8 : Elles sont dénommées PT2, tandis que les servitudes contre les perturbations électromagnétiques sont
appelées PT1.
Schéma éolien de la Drôme – Volume I : Méthode et résultats.
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4)
L’existence du radar Météo-France de Bollène a été pris en compte à travers deux rayons de
contraintes : une « zone de protection » de 10 km de rayon classée en contrainte forte et une « zone
de coordination » de 30 km de rayon.
5)
Suite aux remarques des groupes de travail, des approfondissements ont porté sur les contraintes
liées au déplacement des Canadairs dans le cadre de la lutte contre les incendies de forêts. Ainsi,
trois plans d’eau ont été répertoriés induisant une zone d’exclusion de 3 km de rayon.
6)
les servitudes militaires : les champs de tir, les terrains de manœuvres et les stations
radioélectriques ont été pris en compte.
Carte n° 3 : Synthèse des servitudes
techniques
Les servitudes techniques concernent la protection du fonctionnement d’installations ou
équipements en général publics. Mais des contraintes techniques spécifiques aux éoliennes
peuvent également limiter voire interdire leur implantation en des sites donnés. Ces contraintes
ne peuvent être traitées à l’échelle d’un schéma ; elles sont à prendre en compte à l’échelle du
projet.
Par exemple, l’accessibilité par la route d’éléments lourds (comme les tours) ou encombrants
(comme les pales) peut être une contrainte forte dans les zones reculées.
De même, avec l’altitude, des problèmes de givre ou d’enneigement peuvent complexifier la
maintenance et la productivité des éoliennes.
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