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Le Courrier de l’algologie (3), n
o
1, janvier/février/mars 2004
Revue de presse
Revue de presse
cation ni séquelle n’est constatée au cours de
cette observation. L’étude montre donc une effi-
cacité et une sécurité relatives de la gamma-
thérapie et un potentiel réel dans le contrôle des
douleurs sévères rebelles.
A.C. Faucher, F. Lakdja
Hayashi M, Taira T, Chernov M et al. Role of pituitary
radiosurgery for the management of intractable
pain and potential future applications. Stereotact Funct Neu-
rosurg 2003 ; 81 (1-4) : 75-83.
Étude des taux plasmatiques
d’endorphines au cours de la gestion
de la douleur cancéreuse
Les β-endorphines sont des opioïdes endogènes
dérivés de la pro-opiomélanocortine (POMC),
polypeptide d’origine hypophysaire dont on pré-
sume qu’il a une corrélation quantitative in-
verse avec le niveau douloureux. Cet essai
prospectif compare les taux plasmatiques de β-
endorphines avant et après soulagement de la
douleur. Sont inclus des patients souffrant de
douleurs sévères, secondaires à des pathologies
abdominales cancéreuses de haute malignité
(néoplasies gastriques, hépatiques et pancréa-
tiques). L’analgésie était obtenue selon une des
quatre modalités thérapeutiques suivantes :
morphine orale à libération continue, morphine
locorégionale (bolus par voie péridurale thora-
cique), alcoolisation du plexus cœliaque, bupi-
vacaïne en perfusion pleurale. Les échantillons
sanguins étaient prélevés avant le soulagement
douloureux (mesuré par échelle visuelle ana-
logique) au maximum de ce soulagement.
Un soulagement satisfaisant était obtenu avec
chacune des quatre modalités thérapeutiques,
avec une importante décroissance des scores
douloureux qui passaient de 7,3 + 1,27 (SD)
à 1,2 + 1,18 (SD) (p < 0,0001), à laquelle
s’associait de façon significative une aug-
mentation des taux de β-endorphines. Le sou-
lagement significatif correspond à un taux
plasmatique moyen de 18,9 ± 5,4 pg/ml
(13,2-67,9).
Bien que la physiopathologie du phénomène
mis en évidence reste mal connue, il existe une
réelle corrélation entre la hausse des taux plas-
matiques de β-endorphines et l’amélioration de
l’intensité de la douleur. Le soulagement de la
douleur serait donc modulé par le taux de ces
endorphines, et réciproquement.
A.C. Faucher, F. Lakdja
El-Sheikh N, Boswell MV. Plasma beta-endorphin le-
vels before and after relief of cancer pain. Pain
Physician 2003 ; 7 (1) : 67-70.
Douleur testiculaire
après chirurgie herniaire
La douleur due à une atteinte nerveuse après
cure de hernie inguinale peut être la conséquence
d’un névrome ou de l’englobement du nerf dans
une ligature, une agrafe ou une prothèse.
La douleur testiculaire est caractéristique de
l’atteinte du rameau génital du nerf génito-
crural. Elle peut être invalidante par son carac-
tère permanent et sa résistance aux traitements
médicaux. Chez la femme, la douleur est loca-
lisée au niveau de la grande lèvre, sans intéres-
ser le vagin.
Avant d’entreprendre une exploration chirurgi-
cale, il convient d’éliminer une pathologie tes-
ticulaire, épididymaire ou gynécologique au
cours d’une consultation spécialisée. En outre,
l’exploration chirurgicale ne doit être entre-
prise qu’après échec de six mois au moins de
traitement médical.
Afin de bien préciser le trajet du nerf, les au-
teurs ont procédé à la dissection de dix ca-
davres congelés. La dissection a montré que les
variations anatomiques sont fréquentes. Sur
20 dissections, le rameau génital était en si-
tuation inférieure et latérale par rapport au cor-
don spermatique dans 17 cas et en situation
plutôt postérieure dans 3 cas. La branche termi-
nale principale innerve le scrotum, et quelques
petits rameaux vont à la partie haute de la face
interne de la cuisse. Le nerf ilio-inguinal che-
mine le long du cordon sur le crémaster, et des
anastomoses entre les deux nerfs sont pos-
sibles. En cas de douleur attribuée au rameau
génital (douleur testiculaire), l’intervention a
pour but de sectionner le nerf en position plus
centrale par rapport au siège de la lésion, c’est-
à-dire le plus près possible de son trajet dans
l’espace sous-péritonéal.
L’intervention comporte un abord itératif du
canal inguinal. La dissection est faite à l’aide
d’instruments fins et d’une loupe binoculaire.
Le nerf est repéré au bord inférieur du cor-
don. Il est suivi, côté distal, jusqu’à la lésion
et, côté central, jusqu’à l’orifice inguinal pro-
fond, puis au-delà dans l’espace sous-périto-
néal, où il est sectionné. La partie distale est
réséquée.
Les auteurs rapportent 4 cas traités avec suc-
cès, la douleur ayant disparu le soir même de
l’intervention.
E. Pélissier
Ducic I, Dellon AL. Testicular pain after inguinal
hernia repair : an approach to resection of the ge-
nital branch of genitofemoral nerve. J Am Coll Surg 2004 ;
198 : 181-4.
Analgésie morphinique :
y a-t-il des différences
de réponse en fonction
du sexe ? Agonistes
µµ
versus agonistes
κκ
L’essai, randomisé et en double
aveugle, inclut des individus
de sexe opposé (45 femmes,
49 hommes), recrutés dans un
département d’urgences et souf-
frant de douleurs aiguës, modé-
rées à sévères, secondairement
à des blessures diverses. Les
patients sont traités par des ago-
nistes des récepteurs m (sulfate
de morphine, 46 patients) ou k
(butorphanol, 48 patients), puis
le soulagement de la douleur est
évalué par échelle visuelle analo-
gique (EVA) à 30 et 60 minutes.
À 60 minutes, les femmes
obtiennent de meilleurs scores
EVA avec le butorphanol qu’avec
la morphine (p = 0,046) et, inver-
sement, les hommes semblent
mieux répondre à la morphine
que les femmes (p = 0,06).
A.C. Faucher, F. Lakdja
Miller PL, Ernst AA. Sex diffe-
rencies in analgesia : a ran-
domized trial of mu versus kappa opioid
agonists. South Med J 2004 ; 97 (1) : 35-41.