Qu’est-ce que le traitement endovasculaire
et qu’est-ce qui explique cet engouement récent?
Entre octobre 2014 et février 2015, plusieurs études cliniques internationales ont
démontré l’efficacité d’une nouvelle thérapie pour le traitement des AVC aigus sévères :
le traitement endovasculaire de l’AVC. Ce traitement consiste à retirer directement le
caillot qui bloque l'artère cérébrale, en utilisant une procédure peu invasive sous rayons
X. Un dispositif qui ressemble à un ressort est introduit dans la région de l'aine et est
dirigé vers l'artère cérébrale jusqu’au caillot. Ce dispositif saisit le caillot et permet de le
retirer. Jumelée au traitement intraveineux, cette nouvelle procédure, lorsque débutée
dans les six heures suivant le début des symptômes, augmente jusqu’à 50 % les
chances de ne garder peu ou aucune séquelle de l’AVC.
Les équipes de neurologie et de
neuroradiologie de l’Hôpital Notre-Dame
du CHUM ont participé à l’une de ces
études révolutionnaires. Grâce à un
plateau technique de pointe et à des
équipes surspécialisées déjà formées,
l’Hôpital Notre-Dame est en mesure de
proposer, à toute heure du jour et de la
nuit, ce traitement d’urgence à
quiconque souffre d’AVC ischémique
présentant un caillot accessible. Les
neurologues sont toujours disponibles
pour accueillir et évaluer le patient chez
qui on suspecte un AVC ischémique. S’il existe un caillot obstruant un gros vaisseau
sanguin, les neuroradiologues spécialisés sont en mesure d’intervenir en urgence pour
extraire le caillot. Le CHUM est le centre le plus actif en traitement endovasculaire
au Québec et parmi les plus performants au Canada.
Que reste-t-il à faire?
Au Canada, pour des raisons géodémographiques, seulement une partie de la
population peut être conduite rapidement à un centre médical où cette thérapie est
disponible. Le Québec compte plus de huit millions d’habitants et seulement quatre
hôpitaux offrent actuellement cette thérapie innovante et efficace. Pour réduire le délai
d’accès à ce traitement et augmenter le nombre de personnes pouvant en bénéficier, il
faut cependant sensibiliser le public à reconnaître rapidement les symptômes de l'AVC
(paralysie ou faiblesse du visage ou du bras d’un côté, trouble de langage), et à appeler
le 911 en cas d'AVC. Malheureusement, trop de patients attendent avant de venir à
l'hôpital, notamment parce que l'AVC ne fait pas mal. Il faut aussi réorganiser les
services médicaux d'urgence et les réseaux hospitaliers pour permettre à tout patient
d’être traité au bon hôpital au bon moment.
L’Hôpital Notre-Dame du CHUM fait partie des quelques hôpitaux disposant du matériel
et du personnel formé pour cette technique et pouvant offrir ce traitement novateur. Il
travaille déjà en coordination avec les hôpitaux de son réseau et compte offrir ce
traitement de pointe au plus grand nombre de patients victimes d'AVC sur le vaste
territoire qu’il dessert. C’est ainsi qu’on pourra réduire les séquelles individuelles et
sociétales potentiellement désastreuses de cette maladie fréquente et foudroyante.