dimères à la surface des cellules cancéreuses induisant un signal
de prolifération et de survie intracellulaire puissant.
Dans l’étude de phase II présentée par K.L. Blackwell et al. (abs-
tract 3006 actualisé), les patientes étaient atteintes de cancer du
sein métastatique HER2++ confirmé par FISH ou HER2+++ et
traitées préalablement par trastuzumab (médiane de durée de trai-
t e m e n t =4 6 semaines, variant de 6 à 144 semaines). Les patientes
étaient lourdement prétraitées : première ligne 100 %, deuxième
ligne 59 %, troisième ligne 22 %.
Le GW 572016 (lapatinib) était administré par voie orale à la dose
de 1 500 mg/j (initialement 1 250 mg, puis amendement après
1 3 patientes pour 1 5 0 0 mg). L’étude prévoit l’inclusion de
80 patientes ; l’évaluation intermédiaire prévue à 40 patientes a
été présentée.
Le traitement est très bien toléré (effets indésirables majeurs :
rash, fatigue, diarrhée, nausée, anorexie, vomissement). Il y a eu
2réponses partielles et 17 stabilisations à 8 semaines, soit un
bénéfice clinique de 46,3 %. Le taux de survie sans récidive à
8 semaines est de 46,3 %, et de 24,4 % à 16 semaines.
ET POUR FINIR… L’ACTUALITÉ INCONTOURNABLE
DES TUMEURS CÉRÉBRALES !
Comme en 2003, les tumeurs du système nerveux raflent une
place en session plénière grâce à une étude simple, pertinente et
bien menée.
Il s’agit de l’étude du groupe Brain de l’EORTC dans les glio-
blastomes (GBM), présentée par R. Stupp et al. (abstract 2 actua-
lisé).
Le traitement standard des GBM, après biopsie ou résection, est
la radiothérapie (RT). Le témozolomide (TMZ) est un nouvel
agent méthylant ayant démontré son activité dans les gliomes
malins en rechute. Le TMZ a un effet synergique en association
avec la radiothérapie dans les études in vitro et dans une précé-
dente étude de phase II.
Les patients étaient randomisés entre une RT standard (60 Gy en
3 0 fractions de 2 Gy) et la même RT en association au TMZ
concomitant (TMZ 75 m g / m
2
/j, pendant 42 jours), suivie de
6 cycles de TMZ adjuvant (150-200 m g / m
2
/j pendant 5 jours, tous
les 28 jours). Au total, 573 patients ont été traités. Les principales
toxicités du traitement sont : fatigue, rash, nausées-vomissements,
troubles de la vue ; la toxicité hématologique est minime. Le suivi
médian est de 2 ans. Quatre cent trente-six patients sont décédés.
Il y a une augmentation significative de la survie sans rechute :
5mois dans le bras RT versus 6,9 mois dans le bras RT-TMZ
(p < 0,0001).
Il y a une augmentation significative de la survie globale :
1 2 , 1 mois dans le bras RT versus 14,6 mois dans le bras RT-TMZ
(p < 0,0001).
Il s’agit donc là de la première étude démontrant un avantage en
survie conféré par la chimiothérapie dans les GBM.
Cette étude établit un nouveau standard de traitement.
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La Lettre du Cancérologue - Volume XIII - n
o
3 - mai-juin 2004
N
O U V E L L E S A P P R O C H E S
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O U V E L L E S D E L
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I N D U S T R I E P H A R M A C E U T I Q U E
C o m m u n i q u é s d e s c o n f é r e n c e s d e p r e s s e , s y m p o s i u m s , m a n i f e s t a t i o n s o r g a n i s é s p a r l ’ i n d u s t r i e p h a r m a c e u t i q u e
Pfizer Oncologie lors du 40
e
Congrès
de l’ASCO
Le Congrès de l’ASCO 2004 a été l’occasion
de découvrir de nouveaux résultats prometteurs
pour certains produits de la gamme Pfizer
Oncologie, et notamment ceux du SU11248 et
d’Aromasine
®
.
Le SU11248 est un inhibiteur de quatre récep-
teurs à la tyrosine kinase: le VEGFR, le PDGFR,
le KIT et le FLT3, ce qui lui confère un effet anti-
tumoral doublé d’un effet antiangiogénique.
Le SU11248 est administré par voie orale à la
dose de 50 mg par jour. Un cycle de traitement
comporte une prise quotidienne pendant quatre
semaines suivies de deux semaines de repos.
Cette posologie a été recommandée par une
étude de phase I publiée à l’ASCO 2003 (Ray-
mond E, abstract 769).
Une étude de phase II ouverte multicentrique a
rapporté les résultats du SU11248 chez des
patients atteints d’un cancer du rein métasta-
tique prétraités par cytokines (abstract 4500).
Le taux de réponse objective sur 63 patients a
été de 33 %. Une stabilisation pendant plus de
3mois a été observée chez 23 patients (37 %).
de mutations : les malades avec une mutation de
l ’ e x o n 9 du c-KIT ont une réponse plus importante.
Une phase III est en cours dans cette indication.
Par ailleurs, de nouvelles données sur Aroma-
sine
®
ont été présentées à l’ASCO.
Une étude a rapporté l’efficacité de l’exe-
mestane en première ligne de traitement pour le
cancer du sein localement avancé ou métasta-
tique (abstract 515) : avec une SSP de 10,9 m o i s
versus 6,7 mois sous tamoxifène (p = 0,04), un
taux de RO de 44 % versus 29 % et un profil de
tolérance favorable, Aromasine
®
a démontré sa
place en première ligne dans le cancer du sein
localement avancé ou métastatique.
Une autre étude a démontré son faible impact
sur la densité osseuse, lors de son administra-
tion pendant deux ans en situation adjuvante
(abstract 518). Aucune patiente n’a développé
d’ostéoporose de novo, et il y a eu la même pro-
portion d’ostéoporose dans les deux bras chez
les patientes ostéopéniques. L’impact est nul sur
le rachis lombaire et faible sur le fémur. Cette
étude démontre ainsi l’absence d’effet majeur
sur l’os, notamment celle de majoration de
l’incidence des fractures.
APP
La survie sans progression (SSP) est à 8,3 mois
et la survie à un an à 65 %.
Peu d’effets indésirables de grade 3 ont été
observés, et aucun de grade 4.
La durée médiane de traitement a été de 9 mois
et les doses de certains patients ont pu être aug-
mentées. Cette efficacité clinique est remar-
quable par rapport aux séries historiques du
Memorial Sloan Kettering, qui ne dépassent pas
3mois de SSP (JCO 2004;24:454).
Le développement de la molécule se poursuit
par une étude de phase III randomisée en pre-
mière intention versus interféron.
Une étude de phase II a testé le SU11248 dans
les GIST résistants à l’imatinib (par mutations
acquises de c-KIT, et notamment sur l’exon 9
et 11 du récepteur) (abstract 3001).
Avec 8 % de réponses objectives (RO) et 58 %
de stabilisations, le bénéfice clinique est obtenu
dans 65 % des cas.
Le TTP est de 34 semaines et la médiane de sur-
vie n’est pas atteinte. Ces résultats sont remar-
quables chez des patients en dessous de toute res-
source thérapeutique. Une corrélation a été
retrouvée entre la réponse au traitement et le niveau