i
SOMMAIRE
Mots clés : Capacité de charge des écosystèmes, biens et services écologiques, seuils écologiques,
Loi sur le développement durable, gestion adaptative, aménagement du territoire, orientations
d’aménagement.
Les pressions anthropiques ayant augmenté considérablement depuis les années 50 sur les
écosystèmes, plusieurs biens et services écologiques fournis par ces derniers se dégradent. Cela a
pour effet d’affecter le bien-être d’une bonne partie de la population humaine qui dépend de ces
biens et services pour survivre. De plus, au rythme auquel les pressions sont exercées, c’est
également le bien-être des populations futures qui sera affecté en plus de compromettre la santé des
écosystèmes à long terme. Afin d’assurer un développement durable, cet essai a pour objectif
d’établir des recommandations pour permettre aux décideurs de tenir compte de la capacité de
charge des écosystèmes dans le cadre de l’aménagement et du développement du territoire au
Québec afin de favoriser le maintien des biens et services écologiques.
La capacité de charge des écosystèmes peut être définie comme étant le seuil au-delà duquel un bien
ou un service écologique commence à être dégradé et ne peut plus contribuer au bien-être des
populations. Au-delà de ce seuil, la détérioration causée aux écosystèmes empêchera certains
groupes de populations et des générations futures à répondre à leurs besoins.
Cet essai permet de conclure que plusieurs lacunes existent actuellement au niveau de l’intégration
du concept de respect de la capacité de charge des écosystèmes dans la législation québécoise et
dans les orientations d’aménagement. Ces lacunes empêchent de fournir un cadre qui permettrait
d’assurer un aménagement et un développement durable du territoire. Pour y remédier, il est
notamment recommandé d’améliorer les connaissances quant aux interrelations entre les processus
des écosystèmes fournissant les biens et services écologiques ainsi que les impacts des activités
humaines sur le maintien de ces derniers, d’établir une définition claire du concept de respect de la
capacité de charge des écosystèmes, d’être prudent dans la prescription de seuils écologiques
minimaux à respecter dans l’aménagement du territoire étant donné la complexité et la variabilité
des écosystèmes, de favoriser l’utilisation des principes de la gestion adaptative notamment la
notion de suivi des actions afin d’évaluer l’efficacité de celles-ci et d’ajuster les interventions en
fonction des objectifs à atteindre et de s’assurer de faire preuve de davantage de flexibilité dans
l’énoncé de principe à respecter afin de pouvoir réagir aux nouvelles situations et aux variations
régionales.