L’
hôpital Cochin est un des
principaux hôpitaux de
l’AP-HP en matière de can-
cérologie. Il est inscrit, pour ces
pathologies, dans le plan stratégique
2001-2004 avec la Pitié-Salpêtrière,
Saint-Louis et Henri-Mondor et ce
sont plus de 180 malades atteints
de cancers qui sont pris en charge
quotidiennement dans ses murs, soit
7,5 % de l’activité de l’activité ambu-
latoire en cancérologie de l’Assis-
tance publique. Cochin est un hôpi-
tal d’organes et il lui fallait une unité
apte à la prise en charge horizontale
des malades provenant des services
d’aigus.
La recherche
Grâce à sa nouvelle architecture,
l’unité qui a fêté sa première année
d’existence le 29 mars dernier,
développe, sur 441 m2, une capa-
cité de 6 fauteuils et de 5 lits appar-
tenant à des chambres individuelles,
avec cabinets de toilette privatifs.
Une des chambres est spécialement
adaptée aux soins pour handicapés
moteurs, une autre pièce étant
dédiée à la recherche clinique. Car la
recherche clinique est une des acti-
vités phares de cette unité, si l’on en
croit le Pr Golgwasser. En effet, en
un an, elle a mis à l’essai 142 proto-
coles de soins, déposé un brevet et
rédigé 14 articles faisant l’objet de
publications.
L’unité de soins intègre chimio-
thérapies, essais thérapeutiques et
soins palliatifs. Aux bouleverse-
ments de la connaissance, corres-
pond un changement de l’organisa-
tion et des prestations qui
définissent l’architecture de cette
unité. Les pathologies traitées sont
multiples : sarcomes, tumeurs
digestives, gynécologiques, endo-
crines, urologiques, thoraciques et
chroniques…
La nouvelle organisation a vu se
créer de nouveaux métiers, particu-
lièrement dans la sphère paramédi-
cale. Le poste d’infirmière de cancé-
rologie, par exemple, a été créé pour
être le pivot de l’organisation de
cette unité. C’est elle qui sert de lien
avec l’équipe soignante. Elle évalue
la toxicité des produits en fonction
des spécificités personnelles du
patient qu’elle suit au travers de sa
maladie avec l’aide du secrétariat
médical. Une autre activité dévelop-
pée à Cochin est celle de l’infirmière
de recherche clinique en cancérolo-
gie. Celle-ci se charge du suivi per-
sonnalisé des essais thérapeutiques
et les intègre aux protocoles de
recherche. D’autres postes d’infir-
mières ouvrent la voie à des postes
d’infirmière de cancérologie réfé-
rente, de conseil infirmier, d’éduca-
teur thérapeutique en cas de com-
plications (conseil diététiques et
suivi du bien être du malade)…
La pacification des relations
L’infirmière, à la fois oncologue et
psychologue, caractérise aussi les
nouvelles aptitudes recherchées au
sein de l’unité oncologique ambula-
toire. Les médecins aussi doivent
évoluer dans leur pratique pour
satisfaire la double mission de
l’unité et permettre la prise en
charge des soins tout en dévelop-
pant de nouveaux traitements en
fonction des nouvelles connais-
sances acquises intra-muros, par
exemple.
La continuité des soins est assurée
par le projet ATHOS qui permet aux
malades d’être traités chez eux. On
observe, à cet égard, un renverse-
ment de tendance qui consiste en
ce qu’un nombre croissant de
patients sont soignés chez eux plu-
tôt qu’à l’hôpital, comme ce fut
longtemps le cas. Mais ATHOS, c’est
aussi une nouvelle approche, selon
Roland Bugat, de la mission intermi-
nistérielle intéressée au projet et
qu’il définit comme “la pacification
des relations”. Il s’agit, en fait, d’un
“rebasage” de la prise en charge du
malade, trop souvent sollicité par les
membres de l’équipe médicale à
son chevet pour le suivi de son dos-
sier. Il a été calculé qu’un opéré voit,
dans les huit jours suivant son opé-
ration quelque 110 personnes !
Dans ces conditions, il est impératif
de repenser les modalités du suivi
du dossier médical.
Habituellement, le patient reste une
demi-journée à l’hôpital toutes les 2
à 3 semaines au cours de son traite-
ment. Son généraliste est tenu régu-
lièrement au courant. Depuis 2005,
un médecin de l’unité téléphone
systématiquement au patient le
deuxième et le huitième jour, lors
de son premier cycle de traitement,
pour s’assurer que les dosages sont
à la fois bien tolérés et conformes à
la stratégie des soins. Un staff per-
manent est en charge du projet
médical et se doit d’anticiper les
besoins. Il est extrêmement impor-
tant, par exemple, que les traite-
ments inutilement toxiques soient
maîtrisés et que la continuité des
soins se fasse dans le respect des
protocoles, qui peuvent consister,
avec l’autorisation du malade, en
une utilisation des nouvelles molé-
cules encore à l’étude.
Il est fortement question de fonder
une entité d’oncologie commune
avec l’Hôtel-Dieu. Elle serait consa-
crée au dépistage et aux urgences.
Elle allierait également la chirurgie
lourde aux traitements chimico-bio-
logiques sous le contrôle du Pr Axel
Kahn.
François Engel
PPrrooffeessssiioonnss SSaannttéé IInnffiirrmmiieerr IInnffiirrmmiièèrree NN°°6633 mai 2005
PPrraattiiqquuee SSooiinnss13
IInnffooss ......
Une fédération
d’ativités
médicales
L’hôpital Cochin de
Paris est intégré à la
Fédération d’activités
médicales et
biologiques associées,
tout comme
Ambroise-Paré,
l’Hôtel-Dieu et
Necker. En 2005-
2009 l’unité de
Cochin assure la
prise en charge de la
personne vulnérable
en ambulatoire et
développe l’hôpital
hors ses murs avec
un centre de
coordination
de 10 équipes
pluridisciplinaires.
Unité d’oncologie ambulatoire à Cochin
Le rôle pivot des infirmières
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llhhôôppiittaall CCoocchhiinn eesstt oorrggaanniissééee ccoommmmee uunn h
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