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Correspondances en neurologie vasculaire - Vol. IV - n° 1 - janvier-février-mars 2004
neurovasculaire, est garante d’un rapport
bénéfice/risque favorable.
Une prévention efficace :
Dans le domaine de la prise en charge en
phase aiguë, le neurologue occupe une place
centrale au sein d’une véritable filière
pluridisciplinaire structurante (3).
Une démographie en neurologues
déficitaire
Le neurologue, par sa connaissance de la
pathologie neurovasculaire, est de loin le plus
compétent pour assurer le traitement médical
du malade victime d’un AVC. Malheureuse-
ment, il y a encore trop peu de neurologues en
France pour pouvoir répondre aux besoins des
hôpitaux. Il est donc nécessaire de déléguer ou
de partager avec d’autres collègues la prise en
charge des AVC, ce qui est d’ailleurs un des
objectifs du DIU. Nous devons ainsi être
complémentaires avec nos collègues dans le
cadre d’une pluridisciplinarité.
Il est nécessaire que de plus en plus de jeunes
neurologues en fin de cursus aient une solide
formation dans le domaine des AVC. Cette
incitation devrait permettre au secteur libéral
de s’organiser pour assurer la prise en charge
très précoce des AVC au sein de la filière.
Enfin, il est un dernier point qui doit repré-
senter une priorité pour nos collègues res-
ponsables de services universitaires : dans
les CHU et les hôpitaux généraux, il serait
important d’avoir au moins un médecin neu-
rologue spécialisé dans le domaine des AVC
afin de pouvoir répondre aux attentes des
patients et aux objectifs de la circulaire.
Une compétence neurovasculaire : l’intérêt
d’une formation spécifique
Pour être fiable, le neurologue doit acquérir
une formation spécialisée. Pour cela, la Société
française neurovasculaire a mis sur pied, en
1998, un diplôme interuniversitaire : le DIU
de pathologie neurovasculaire.
La prise en charge des AVC ischémiques est
devenue une véritable science, avec des bases
fondamentales, des outils diagnostiques
sophistiqués, une compétence, une prise en
charge immédiate devenue très technique et
reposant sur une unité de soins dédiée ainsi
que sur un nombre important de médecins,
mais aussi d’infirmières formées, et enfin
une molécule efficace, mais potentiellement
dangereuse et en tout cas coûteuse, le rt-PA.
L’existence, depuis 1998, du diplôme inter-
universitaire de pathologie neurovasculaire
permet de former les neurologues et les non
neurologues dans cette spécialité, permet à
un maximum d’hôpitaux de recruter des
médecins compétents pour améliorer la
qualité de la prise en charge, tout en réor-
ganisant la filière intrahospitalière, qui doit
être simple, fluide et coordonnée.
Une recherche en émergence
Enfin, la recherche clinique dans le domaine
cérébrovasculaire doit être un autre objectif
prioritaire pour le neurologue.
Le potentiel de recherche en pathologie
cérébrovasculaire, que ce soit dans le domaine
fondamental, épidémiologique, clinique, para-
clinique ou thérapeutique, est un atout de la
discipline neurovasculaire.
Conclusion
Le traitement des AVC réalise un des progrès
majeurs en médecine grâce à une prise en
charge rationnelle, globale, linéaire et cohé-
rente, dont le modèle abouti est l’unité neuro-
vasculaire. Celle-ci est une authentique unité
de soins intensifs permettant de surveiller de
façon continue des paramètres dont la correc-
tion immédiate améliore la survie, et surtout
la qualité de cette survie.
Au sein de ces filières intrahospitalières et
des réseaux régionaux, le neurologue doit occu-
per une place centrale, place que lui confèrent
ses compétences, afin de coordonner l’ensemble
des compétences médicales qui passent par
l’imagerie et des compétences paramédicales
intervenant de la phase initiale de l’AVC
jusqu’à la phase de retour à domicile, en
passant par les services de rééducation.
Ne manquons pas l’opportunité que représente
la circulaire n˚ ° 517 et relevons le défi orga-
nisationnel que constitue la prise en charge
des AVC !
R
ÉFÉRENCES
1. Circulaire DHOS/DGS/DGAS/
n° 517. Prise en charge des acci-
dents vasculaires cérébraux. 2003.
2. Hankey GJ, Warlow CP.
Treatment and secondary preven-
tion of stroke : evidence, costs and
effects on individuals and popula-
tion. Lancet 1999 ; 354 : 1457-63.
3. Hommel M, Jaillard A,
Garambois K. Unité neurovascu-
laire, filière et réseau de soins.
Quelles perspectives dans les acci-
dents vasculaires cérébraux ? Rev
Neurol 2002 ; 158 : 1153-6.