muscariniques. Les effets inhibiteurs des agonistes muscari-
niques sont augmentés par les IMAO et diminuent avec la
parachlorophénylalanine (PCPA), mais pas avec l'alphamé-
thylparatyrosine ; il a été conclu que la 5-HT induisait l'inhi-
bition muscarinique de la lordose, ce qui n'est pas le cas des
catécholamines. L'hypophysectomie est capable de prévenir
les effets des agonistes des récepteurs muscariniques, suggé-
rant que la facilitation de la lordose peut résulter de la libéra-
tion de substances à partir de la médullo-surrénale. L'injection
périphérique d'antagonistes muscariniques tels que l'atropine
inhibe les conduites de copulation chez le mâle et diminue
le pourcentage d'éjaculation. L'injection périphérique de nico-
tine semble augmenter la lordose alors que son action chez le
mâle est soit facilitatrice soit inhibitrice. L'implantation ou
l'injection de carbachol ou d'atropine dans l'hypothalamus ou
dans la zone limbique augmente la lordose.
EFFETS DES SUBSTANCES AGISSANT
SUR LA TRANSMISSION GABAERGIQUE
L'injection dans la substance noire de picritoxine, qui suppri-
me l'effet de la stimulation des récepteurs GABA, inhibe les
lordoses fréquentes qui apparaissent avec les lésions bilaté-
rales du septum. Les injections intranigrales d'acide hydrazi-
nopropionique, qui inhibe la transamination du GABA ou
un agoniste des récepteurs GABA
A
comme le muscimol chez
les rates sur lesquelles on a pratiqué des lésions, facilitent la
lordose.
Par ailleurs, le GABA semble avoir un effet inhibiteur sur les
conduites d'intromission chez le mâle, indépendamment d'une
activité sédative. Cet effet est probablement exercé par l'inter-
médiaire des récepteurs GABA
A
et GABA
B
(10), le réflexe
érectile étant, lui, modulé par la stimulation des récepteurs
GABA
B
.
EFFETS DES SUBSTANCES OPIOÏDES
L’administration chronique d’opioïdes diminue l’intérêt
sexuel des femmes. Chez les rates, l’administration systé-
mique de morphine réduit à la fois les conduites prospectives
et les conduites réceptives à des doses non sédatives. Cette
action est antagonisée par la naloxone (11). Des résultats
expérimentaux chez la rate montrent que les opioïdes mu et
delta ont des effets opposés sur l'activité sexuelle. Ainsi,
un agoniste peptidique delta (D-Tyr-Ser-Gly-Phe-Leu-Thr)
stimule la lordose, et les effets stimulants de la β-endorphine
à haute concentration (ordre du microgramme en intracéré-
broventriculaire) sont réduits par un antagoniste sélectif delta
(ICI 154129), mais pas par un antagoniste sélectif mu
(naloxone).
Il a été suggéré que les peptides opioïdes endogènes avaient
une action duale sur le comportement sexuel femelle, facili-
tant au début la réceptivité, peut-être du fait de leur action
analgésique aidant l'intromission. Cependant, après éjacula-
tion, le système opioïde dans la moelle épinière exerce un
effet inhibiteur et est responsable de la diminution de la
conduite sexuelle femelle, parallèle de la période de dépres-
sion observée chez le mâle après l'éjaculation.
CONCLUSION
Le nombre important de neurotransmetteurs pouvant modifier
les conduites de reproduction laisse penser que le contrôle
biologique de l'activité sexuelle est complexe.
Il faut cependant noter que le système dopaminergique agit de
façon plutôt opposée chez le mâle et chez la femelle. En effet,
la DA augmente la conduite prospective et l'excitation et
diminue la conduite réceptive chez la femelle. En revanche,
chez le mâle, elle facilite tous les aspects des conduites
sexuelles, avec, semble-t-il, un effet de renforcement qui n'est
pas retrouvé chez la femelle.
Au contraire, les autres systèmes (5-HT, NA, ACh, GABA)
semblent fonctionner de la même manière chez le mâle et
chez la femelle.
La sérotonine étant un inhibiteur comportemental, une dimi-
nution de son taux s’avère facilitatrice chez le mâle et chez la
femelle, ce qui est classique en pharmacologie du comporte-
ment, alors que la dopamine est liée au plaisir, notamment
chez le mâle.
Les opioïdes ont une activité qui dépend de leur affinité pour
les récepteurs mu ou delta.
R
É F É R E N C E S B I B L I O G R A P H I Q U E S
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La Lettre du Pharmacologue - Volume 12 - n° 8 - octobre 1998
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