Act. Méd. Int. - Métabolismes - Hormones - Nutrition, Volume II, n° 6, décembre 1998
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lÕimplication de
lÕisoenzyme de
type 2 dans ce
syndrome. LÕŽtude
de diffŽrentes familles
a retrouvŽ une grande hŽtŽro-
gŽnŽitŽ du phŽnotype de ce pseudo-her-
maphrodisme masculin, avec toutes les prŽ-
sentations intermŽdiaires ˆ la naissance
entre aspects fŽminin et masculin. Cette
variation phŽnotypique est en partie liŽe ˆ
une hŽtŽrogŽnŽitŽ gŽnŽtique ; de nom-
breuses mutations de tous types ont en effet
ŽtŽ rapportŽes tout le long du g•ne. LÕŽtude
gŽnŽtique permet de confirmer le diagnostic
qui est souvent difficile ˆ porter aux plans
phŽnotypique, clinique et biologique.
L. Rhodes (laboratoire MSD, ƒtats-Unis) a
prŽcisŽ les donnŽes sur les deux isoenzymes
dont la distribution tissulaire ainsi que lÕaffi-
nitŽ pour la testostŽrone et les inhibiteurs
sont diffŽrentes. Le type 1 est prŽsent dans
les glandes sŽbacŽes du scalp, la peau du
dos, le foie, les surrŽnales et les reins. Le
type 2 est prŽsent dans les follicules pileux
des cheveux, de la barbe, du torse, le scro-
tum, la prostate mais aussi dans lÕŽpididyme,
les testicules, les vŽsicules sŽminales et le
foie. Deux inhibiteurs sont en cours de dŽve-
loppement : le MK 386, inhibiteur du type 1,
et le finastŽride, inhibiteur du type 2. Les
expŽriences chez une esp•ce de macaque
(mod•le dÕalopŽcie androgŽnŽtique) ont pu
montrer une baisse de 30 % de la DHT cir-
culante, mais aucune action sur la pousse des
cheveux avec le MK 386, une baisse de
70 % de la DHT et une augmentation de la
pousse des cheveux avec le finastŽride.
C. Sultan (Montpellier) a rappelŽ la physio-
pathologie de lÕalopŽcie androgŽnŽtique,
secondaire ˆ une miniaturisation du follicule
pileux. Il existe une hypersensibilitŽ aux
androg•nes par conversion de la testostŽrone
en DHT par la 5αR de type 2. Les mŽca-
nismes des actions opposŽes de stimulation
de la pilositŽ faciale et dÕinhibition de la pilo-
sitŽ du scalp restent mŽconnus. Rappelant le
r™le de la DHT dans lÕhypertrophie bŽnigne
de la prostate, C. Sultan a aussi soulignŽ lÕin-
tŽr•t de lÕutilisation dÕun inhibiteur de la 5αR
de type 2 dans cette pathologie.
Enfin, Ph. Saiag (Paris) a communiquŽ les
rŽsultats des Žtudes de phase III concernant
lÕutilisation du finastŽride 1 mg dans lÕalo-
pŽcie androgŽnŽtique. Trois Žtudes rando-
misŽes en double aveugle, finastŽride
(1 mg par voie orale) versus placebo, ont
inclus 1 879 hommes de 18 ˆ 41 ans prŽ-
sentant une alopŽcie faible ˆ modŽrŽe.
Les rŽsultats au niveau du vertex et au
niveau frontal sont comparables : on note
une augmentation significative du nombre
de follicules sous finastŽride, qui se traduit
au plan cosmŽtique (analyse par photogra-
phies standardisŽes) par un arr•t de la pro-
gression dans 86 % des cas, une amŽliora-
tion dans 50 % des cas ˆ 1 an et dans 66 %
des cas ˆ 2 ans. Les rŽsultats semblent
meilleurs pour les patients jeunes ˆ alopŽ-
cie lŽg•re ˆ modŽrŽe en pŽriode encore
Žvolutive. La tolŽrance a ŽtŽ excellente,
sans diffŽrence significative avec le pla-
cebo (troubles de la libido 1,8 versus 1,3 %
et troubles de lÕŽrection 1,3 versus 0,7 %).
Les analyses biologiques montrent une
baisse de 68 % de la DHT sŽrique et de
64 % de la DHT du scalp. La testostŽrone
augmente de 13 % et lÕestradiol de 14 %.
FSH, LH, PRL restent inchangŽes. Enfin,
les PSA sont lŽg•rement abaissŽs. Le trai-
tement est, bien sžr, contre-indiquŽ chez
les femmes en pŽriode dÕactivitŽ gŽnitale,
et les essais chez les femmes mŽnopausŽes
prŽsentant une alopŽcie nÕont pas montrŽ
dÕefficacitŽ. Les laboratoires Merck ne
souhaitent pas dŽvelopper les Žtudes sur la
finastŽride en topique, essentiellement en
raison de la contamination possible de la
conjointe et des consŽquences potentielles
sur le fÏtus masculin. Ces travaux confir-
ment le r™le central de la DHT dans lÕalo-
pŽcie androgŽnŽtique et lÕintŽr•t des inhi-
biteurs de la 5αR de type 2.
Luc Foubert,
service d’endocrinologie,
hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Paris.
XVI
e
congr•s de la SFE
(SociŽtŽ fran•aise dÕendocrinologie)
Grenoble, 7-10 octobre 1998
ans le cadre du symposium sur les
5 alpha-rŽductases (5αR), S. Lum-
broso (Montpellier) a rappelŽ que le dŽfi-
cit complet en 5αR Žtait une cause peu frŽ-
quente de pseudo-hermaphrodisme mascu-
lin. Le phŽnotype a ŽtŽ rapportŽ en premier
dans une grande famille ˆ tr•s forte
consanguinitŽ avec une transmission auto-
somique rŽcessive. Il existe une ambigu•tŽ
sexuelle nŽonatale sŽv•re, le plus souvent
ˆ lÕorigine dÕune dŽclaration de sexe fŽmi-
nin, suivie dÕune virilisation pubertaire
sans dŽveloppement mammaire et dÕune
identification sexuelle masculine condui-
sant habituellement ˆ un changement de
sexe. LÕŽtude des organes gŽnitaux
internes ne retrouve pas de dŽrivŽs mŸllŽ-
riens et les Žpididymes, dŽfŽrents et vŽsi-
cules sŽminales sont normaux. La pilositŽ
de la face et du torse est rŽduite, alors que
la pilositŽ axillaire et pubienne est norma-
le et quÕil nÕy a pas dÕalopŽcie. Les carac-
tŽristiques biologiques incluent une DHT
basse, un rapport de base testostŽ-
rone/DHT ŽlevŽ, surtout apr•s stimulation
par lÕHCG ; lÕactivitŽ 5αR dans les fibro-
blastes de la peau pubienne est basse. Ces
donnŽes ont permis de mettre en Žvidence
la DHT-dŽpendance du pŽnis, du scrotum
et de la prostate alors quÕŽpididymes, dŽfŽ-
rents et vŽsicules sŽminales sont testostŽ-
rone-dŽpendants.
Il existe deux isoenzymes de la 5αR. Les
Žtudes gŽnŽtiques ont permis de montrer
D
hos des congrès...Échos des congrès...Échos des congrès...Échos des congrès...Échos des congrès...
Les 5 alpha-réductases
Act. Méd. Int. - Métabolismes - Hormones - Nutrition, Volume II, n° 6, décembre 1998
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B. Charbonnel (Nantes) a posŽ, dans un
premier temps, lÕensemble des questions
soulevŽes par la prise dÕun traitement hor-
monal substitutif (THS), en soulignant bien
que les questions controversŽes restent
encore plus nombreuses que celles dont les
rŽponses sont validŽes.
Sur le plan de la protection coronarienne,
en se rŽfŽrant ˆ la mŽta-analyse de
Stampfer qui regroupe des Žtudes dÕobser-
vation, il ressort que la prise dÕun THS
sÕaccompagne dÕune diminution du risque
relatif de pr•s de 50 %, tout en soulignant
que cette mŽta-analyse comporte de nom-
breux biais (biais de compliance des
patientes sous THS, par exemple). P.Y.
Scarabin (Paris) a aussi rappelŽ ses don-
nŽes provenant dÕune mŽta-analyse publiŽe
en 1993 et qui indiquait que la morbiditŽ
Žtait rŽduite de 30 % et la mortalitŽ de 25 %
chez les utilisatrices de THS. Actuellement,
il nÕexiste quÕune seule Žtude de prŽvention
secondaire, notamment chez les femmes
avec antŽcŽdents coronariens : lÕŽtude
HERS (Heart and Estrogen-progestin
Replacement Study), rŽcemment publiŽe.
P.Y. Scarabin, tout comme B. Charbonnel, a
soulignŽ que cette Žtude de mŽthodologie
rigoureuse, portant sur 2 763 femmes, Žva-
luant lÕassociation 0,625 mg dÕestrog•nes
sulfoconjuguŽs + 2,5 mg dÕacŽtate de
mŽdroxyprogestŽrone, retrouvait, apr•s un
an dÕutilisation, une augmentation du risque
coronarien chez les patientes traitŽes, tandis
quÕapr•s quatre ans le risque relatif Žtait
diminuŽ, ˆ la limite de la significativitŽ. De
cette Žtude il ne ressort donc pas quÕil existe
un effet protecteur du THS dans cette popu-
lation de femmes.
Enfin, concernant les Žtudes de prŽvention
primaire, il faudra attendre 2005 pour en
conna”tre les premiers rŽsultats.
P.Y. Scarabin a prŽsentŽ aussi des rŽsultats
concernant le risque dÕaccident vasculaire
cŽrŽbral (AVC), en distinguant bien lÕAVC
ischŽmique de lÕAVC hŽmorragique.
Ainsi, dans les rŽsultats dÕune mŽta-ana-
lyse en cours de publication, il ressort que
le risque relatif dÕAVC ischŽmique serait
significativement augmentŽ (+ 12 %), tan-
dis que celui de lÕAVC hŽmorragique
serait franchement diminuŽ (de lÕordre de
35 %). La dissociation entre les rŽsultats
sur lÕŽventuelle protection ischŽmique
coronarienne et lÕeffet potentiellement
dŽlŽt•re sur lÕischŽmie cŽrŽbrale reste peu
comprise.
Enfin, il a ŽtŽ rappelŽ que le risque de
thrombose veineuse est augmentŽ de 2 ˆ
3 fois sous THS. En ce qui concerne le r™le
du THS sur le risque vasculaire, il ressort
en conclusion que celui-ci nÕa pas dÕeffet
protecteur pour la prŽvention de lÕinfarc-
tus chez des femmes aux antŽcŽdents
coronariens et quÕil augmente le risque
veineux. De m•me, il a ŽtŽ rappelŽ lÕab-
sence dÕinformations concernant dÕautres
sous-groupes de femmes (diab•te, HTA)
et sur la comparaison entre voies dÕadmi-
nistration. Enfin, la durŽe optimale du
THS et la dose dÕestrog•nes ˆ utiliser res-
tent encore ˆ dŽfinir.
Les donnŽes expŽrimentales concernant
lÕeffet protecteur des estrog•nes sur la
paroi vasculaire sont nŽanmoins nom-
breuses. Ils peuvent ˆ la fois augmenter la
production du monoxyde dÕazote (NO) ˆ
lÕaction vaso-rela-
xante, antiagrŽgante et
anti-inflammatoire.
De plus, les estro-
g•nes exercent une
action antioxydante,
notamment sur les
LDL, et participent
ainsi ˆ la protection
athŽromateuse. Ë ces
arguments expŽrimen-
taux, soulignŽs par F.
Bayard (Toulouse),
sÕajoutent le r™le sans
doute primordial des
cellules de type
macrophage, qui inter-
viendraient dans le
mŽtabolisme du cholestŽrol total, et la
production de cytokines.
Sur le plan osseux, C. Roux (Paris) a rap-
pelŽ que la dŽminŽralisation osseuse Žtait
un processus physiologique dans les deux
sexes, plus marquŽ chez la femme apr•s la
mŽnopause, avec dans les premi•res annŽes
une atteinte prŽfŽrentielle de lÕos trabŽcu-
laire. Cette perte de la masse osseuse est
liŽe ˆ un dŽsŽquilibre du remodelage
osseux, rŽsultant de lÕaction constructrice
des ostŽoblastes et rŽsorptive des ostŽo-
clastes ; C. Roux a prŽsentŽ tout un
ensemble dÕarguments expŽrimentaux pou-
vant expliquer pourquoi les estrog•nes
exerceraient un r™le protecteur vis-ˆ-vis de
la rŽsorption osseuse (figure 1). NŽan-
moins, au-delˆ des effets expŽrimentaux
des estrog•nes sur lÕos, il est rappelŽ que la
masse osseuse dŽpend ˆ la fois de lÕacqui-
sition et de la perte osseuse, impliquant ˆ la
fois des facteurs gŽnŽtiques et les mŽca-
nismes de rŽsorption. Ainsi, un exc•s de
rŽsorption osseuse augmente potentielle-
ment le risque fracturaire qui devrait •tre,
sur le plan clinique, lÕŽlŽment dŽterminant
dans lÕanalyse de lÕeffet de tel ou tel traite-
ment. Actuellement, en ce qui concerne la
rŽsorption osseuse, soit les estrog•nes, soit
les bisphosphonates, soit le raloxif•ne sont
ŽvaluŽs dans diffŽrentes populations.
Les enjeux de la ménopause
Estrogènes
+
+
+
+
+
IGF-1
Ostéoblaste
Monocyte
IL-1
TNF-α
GM-CSF TNF-αTGF-β
Résorption
Figure 1.
os des congrès...Échos des congrès...Échos des congrès...Échos des congrès...Échos des congrès...
Act. Méd. Int. - Métabolismes - Hormones - Nutrition, Volume II, n° 6, décembre 1998
50
Le raloxif•ne a ŽtŽ prŽsentŽ par le groupe
Lilly comme un mŽdicament ayant fait ses
preuves quant ˆ son r™le protecteur vis-ˆ-
vis de la dŽminŽralisation osseuse, ˆ la
dose effective de 60 mg par jour. Cette
molŽcule, qui appartient ˆ la famille des
SERM (modulateur sŽlectif des rŽcepteurs
des estrog•nes), semblerait •tre promet-
teuse ˆ certains Žgards, d•s lors que les
donnŽes prŽsentŽes ˆ ce jour, outre sur la
protection osseuse, ne retrouvent pas, apr•s
un ou deux ans de suivi, dÕaugmentation du
risque de cancer de lÕendom•tre, contraire-
ment ˆ des antiestrog•nes. De m•me, les
donnŽes prŽliminaires provenant dÕŽtudes
multicentriques semblent retrouver une
diminution du risque de cancer du sein
dans la population traitŽe. LÕutilisation de
cette molŽcule, proposŽe comme alterna-
tive thŽrapeutique pour le traitement de la
mŽnopause chez les patientes pour les-
quelles le THS est contre-indiquŽ, pose
nŽanmoins deux probl•mes importants. En
premier lieu, lÕexistence de bouffŽes de
chaleur ne le fait pas indiquer chez la
patiente en dŽbut de mŽnopause. DÕautre
part, lÕaugmentation du risque thrombo-
embolique, superposable ˆ celui engendrŽ
par le THS, soul•ve lˆ encore le probl•me
du choix dÕune thŽrapeutique qui nÕest
jamais dŽnuŽe de risques. Sans doute lÕexa-
men attentif de chaque cas individuel, en
pesant les bŽnŽfices et les risques ˆ
attendre de tel ou tel traitement, demeure-t-
il la ligne conductrice en pratique mŽdica-
le, puisquÕil faudra encore attendre des
annŽes avant dÕavoir des rŽsultats
concluants dÕŽtudes prospectives.
En conclusion, B. Charbonnel a rappelŽ
que la prise en charge de la mŽnopause pas-
sait, entre 50 et 60 ans, par le traitement des
bouffŽes de chaleur, mais que lÕinstauration
dÕun traitement par THS ne devait pas avoir
pour seul but une protection cardiovascu-
laire ou de la maladie dÕAlzheimer, les don-
nŽes concernant cet aspect restant encore
insuffisantes. Sans doute le probl•me de la
protection osseuse se pose-t-il plus tard.
Quant au r™le des progestatifs, il semble
•tre nettement protecteur sur lÕendom•tre,
probablement neutre sur le sein et lÕos et
peut-•tre dŽlŽt•re vis-ˆ-vis de lÕeffet bŽnŽ-
fique des estrog•nes sur la qualitŽ de vie.
LÕeffet des progestatifs sur le risque vascu-
laire reste ˆ prŽciser.
P. Houiller (Paris) a rappelŽ dÕabord que le
diagnostic dÕhyperparathyro•die Žtait biolo-
gique, mais que la calciurie pouvait •tre nor-
male dans 50 % des cas et que la phosphorŽ-
mie lÕŽtait dans 30 % des cas. Actuellement,
lÕŽvaluation morphologique ne sÕimpose pas
avant une Žventuelle intervention chirurgica-
le. La scintigraphie des parathyro•des nÕest
pas concluante tandis que lÕŽchographie est
tr•s opŽrateur-dŽpendante et sans doute plus
intŽressante en cas de surveillance post-chi-
rurgicale. P. Houiller a rappelŽ que les indi-
cations de la surveillance dÕun adŽnome
parathyro•dien faisant actuellement lÕobjet
dÕun consensus sont :
Ð lÕhypercalcŽmie symptomatique (lithiase
urinaire, ulc•re gastro-duodŽnal, ostŽite
fibrokystique) ;
Ð une calcŽmie > 0,25 mmole au-dessus
des normes du laboratoire ;
Ð une hypercalcŽmie mena•ante ;
Ð une diminution de la clairance de la crŽa-
tinine de plus de 30 % pour lÕ‰ge, le poids
et la taille ;
Ð une calciurie > 10 mmoles par jour ;
Ð une diminution de la minŽralisation
osseuse de plus de 30 % en Z-score ;
Ð un ‰ge < 50 ans.
En ce qui concerne la surveillance, lÕora-
teur a rappelŽ quÕelle se faisait, la premi•re
annŽe, une fois tous les six mois avec cal-
cŽmie, calciurie et crŽatinine puis, ensuite,
annuellement. La mesure de la densitŽ
osseuse doit •tre effectuŽe tous les 18 mois.
Enfin, il a prŽcisŽ que tout diurŽtique est
contre-indiquŽ en cas dÕhypercalcŽmie,
quel que soit le type, quÕil fallait combattre
la carence en vitamine D et favoriser la
prescription de THS dans ce contexte.
Ph. Touraine,
service d’endocrinologie et médecine de la
reproduction, hôpital Necker, Paris.
LÕantŽhypophyse est composŽe de cinq
lignŽes cellulaires. Les facteurs de trans-
cription responsables de la diffŽrenciation
des cellules du stomadeum en cellules
hypophysaires spŽcifiques commencent ˆ
•tre connus. Ptx1 rŽgule la transcription du
g•ne de POMC. Il est exprimŽ dans le sto-
madeum. Puis suivent les facteurs Ptx2,
Ppx2, Lin3/LHX3, Prop-1, NeuroD1, SF-1,
Pit-1, Egr1 exprimŽs dans le stomadeum, la
poche de Rathke ou lÕantŽhypophyse.
J. Drouin a dŽmontrŽ, en donnant de nom-
breux exemples, la complexitŽ des rela-
tions entre ces diffŽrents facteurs.
Notamment, Ptx1 et SF-1 agissent en
synergie sur le promoteur de la sous-unitŽ
βde la LH mais pas sur les promoteurs de
sous-unitŽ βde la FSH ou de la sous-unitŽ
α. Ptx1 interagit avec NeuroD1 dans les
cellules corticotropes et avec Pit-1 dans les
cellules somatotropes et lactotropes. Ptx1
est donc un facteur majeur dans la rŽgula-
tion de lÕexpression de nombreux g•nes au
cours de lÕembryogen•se de lÕhypophyse.
Les facteurs de transcription participant ˆ
lÕorganogen•se de la thyro•de ont ŽtŽ ŽtudiŽs
par le groupe de R. di Lauro. La sŽquence de
lÕapparition des facteurs TTF-1, TTF-2 et
Pax8 est maintenant connue. Les promo-
teurs activŽs par ces facteurs sont Žgalement
connus. Ces facteurs interagissent entre eux.
TTF-2 est exprimŽ uniquement dans la thy-
ro•de et il rŽprime lÕaction de TTF-1 sur le
promoteur de la thyroglobuline.
Conduite à tenir devant une
hypercalcémie par hyperparathy-
roïdie primaire Facteurs transcriptionnels
et spécificité endocrine
os des congrès...Échos des congrès...Échos des congrès...Échos des congrès...Échos des congrès...
os des congrès...Échos des congrès...Échos des congrès...Échos des congrès...Échos des congrès...Échos
M. Polak*
Les mŽcanismes
molŽculaires de
cette pathologie
sont de mieux en
mieux compris et de
nouvelles possibilitŽs thŽra-
peutiques existent.
Les mutations des g•nes du canal potas-
sique (rŽcepteur aux sulfonylurŽes) rŽgulŽ
par lÕATP, des cellules ˆ insuline (les pro-
duits de SUR1 et Kir 6.2, dont lÕassocia-
tion crŽe la conductance potassique) sont la
cause majeure de lÕhyperinsulinisme per-
sistant du nouveau-nŽ. Les mutations du
canal potassique, qui entra”nent une perte
de la conductance potassique, provoquent
la dŽpolarisation de la membrane plas-
mique et lÕactivation des canaux calciques
avec entrŽe de calcium dans la cellule, ˆ
lÕorigine dÕune exocytose de lÕinsuline.
Un travail finlandais a permis de rassem-
bler lÕensemble des cas rŽpertoriŽs dans ce
pays pendant les quinze derni•res annŽes.
Vingt-quatre cas ont pu •tre ŽtudiŽs. Cela
reprŽsente une incidence nationale de 1 sur
42 000, mais une incidence ŽlevŽe de 1 sur
3 200 dans la zone centrale de la Finlande.
Une analyse de liaison gŽnŽtique a rŽvŽlŽ
que, dans quinze des vingt-quatre cas, il
existait une liaison avec la rŽgion des g•nes
du complexe SUR/Kir 6.2. Le sŽquen•age
du g•ne SUR rŽvŽlait une mutation ponc-
tuelle dans lÕexon 4 de SUR1, changeant
une valine en acide aspartique en position
187 (V187D). Six patients Žtaient homozy-
gotes pour cette mutation, neuf Žtaient hŽtŽ-
rozygotes. Tous avaient le m•me phŽnotype
clinique, avec une forme sŽv•re dÕhyper-
insulinisme ayant nŽcessitŽ une pancrŽatec-
tomie. LÕanalyse histologique du pancrŽas
montrait dans tous ces cas une forme dif-
fuse dÕhyperinsulinisme (par opposition ˆ
la forme focale dÕhyperinsulinisme expli-
quŽe par dÕautres anomalies molŽculaires).
Ë lÕopposŽ, parmi les neuf patients qui
nÕavaient pas cette mutation, six dÕentre eux
ont pu •tre traitŽs exclusivement mŽdicale-
ment. Chez ces derniers, la nature de lÕano-
malie molŽculaire nÕŽtait pas connue.
Il est Žvident que ces travaux fondamen-
taux paraissent ŽloignŽs de la clinique,
mais ils sont indispensables ˆ la comprŽ-
hension de plusieurs dŽficits hypophysaires
congŽnitaux. Des anomalies gŽnŽtiques
sont ainsi dŽcrites pour Pit-1, Prop-1, Ptx2,
TTF-2 et Pax8.
La description des coactivateurs et des
codŽpresseurs des rŽcepteurs nuclŽaires est
certainement lÕavancŽe majeure de ces der-
ni•res annŽes dans ce domaine. R. Losson
(Strasbourg) a prŽsentŽ une revue com-
pl•te de ces cofacteurs. Deux grands
groupes sont dŽcrits. Le premier comprend
les cofacteurs interagissant avec le rŽcep-
teur en absence de lÕhormone (corŽpres-
seur). Cette interaction est dŽstabilisŽe par
la liaison de lÕhormone. Le second groupe
comprend les cofacteurs interagissant en
prŽsence du ligand (coactivateurs).
Certains cofacteurs appartiennent aux deux
groupes suivant le rŽcepteur avec lequel ils
interagissent. Ils poss•dent parfois des acti-
vitŽs enzymatiques intrins•ques telles que
les activitŽs histone acŽtyl-transfŽrase et
protŽine-kinase. LÕactivitŽ hystone acŽtyl-
transfŽrase permettrait une action directe
sur la chromatine.
Les applications cliniques de ces
recherches sont maintenant possibles. Des
anticorps monoclonaux dirigŽs contre ces
cofacteurs sont disponibles. Les g•nes
humains sont clonŽs.
Au cours de ces journŽes, il a ŽtŽ ŽvoquŽ
que des anomalies gŽnŽtiques de ces cofac-
teurs pourraient participer ˆ lÕexpression
phŽnotypique du syndrome dÕinsensibilitŽ
aux androg•nes. Le r™le de ces cofacteurs
dans les tumeurs hormonodŽpendantes va
Žgalement •tre ŽtudiŽ.
N. de Roux,
laboratoire d’hormonologie
et de biologie moléculaire, hôpital de Bicêtre,
Le Kremlin-Bicêtre.
chos des congrès...Échos des congrès...Échos des congrès...Échos des congrès...Échos des congrès...
Les récepteurs nucléaires
ESPE (European Society for
Paediatric Endocrinology)
Florence, septembre
1998
hyperinsulinisme persistant du nou-
veau-nŽ et du nourrisson (ancienne-
ment appelŽ nŽsidioblastose) entra”ne des
hypoglycŽmies soit ˆ dŽbut nŽonatal, soit
ˆ dŽbut plus tardif dans les premiers mois
de vie.
Ces hypoglycŽmies peuvent avoir pour
consŽquences des anomalies majeures du
dŽveloppement psychomoteur de ces enfants.
Leur correction prŽcoce est donc cruciale.
* Service d’endocrinologie et de diabétologie
pédiatriques, hôpital Robert-Debré, Paris.
L’
Act. Méd. Int. - Métabolismes - Hormones - Nutrition, Volume II, n° 6, décembre 1998
51
Act. Méd. Int. - Métabolismes - Hormones - Nutrition, Volume II, n° 6, décembre 1998
52
Une Žtude structure-fonction in vitro a per-
mis de montrer que la mutation V187D abo-
lissait la conductance potassique du canal.
Cette Žtude gŽnŽtique montre que la majo-
ritŽ des cas dÕhyperinsulinisme persistant du
nourrisson est expliquŽe par la m•me ano-
malie molŽculaire du canal potassique. Cela
sugg•re un Òeffet fondateurÓ de cette ano-
malie dans une population relativement
homog•ne gŽnŽtiquement. LÕanalyse de
cette mutation chez les nouveau-nŽs et nour-
rissons ayant un hyperinsulinisme a un intŽ-
r•t tant diagnostique que pronostique : sa
prŽsence signe une forme sŽv•re nŽcessitant
une pancrŽatectomie.
Du fait de la meilleure comprŽhension du
mŽcanisme de la sŽcrŽtion accrue dÕinsuline
dans lÕhyperinsulinisme persistant du nou-
veau-nŽ, des inhibiteurs calciques ont ŽtŽ
essayŽs. La nifŽdipine semble pouvoir
apporter un bŽnŽfice thŽrapeutique dans cer-
taines circonstances. Ainsi, certains lÕont
utilisŽe avec succ•s en monothŽrapie apr•s
lÕŽchec du diazoxide, dÕautres comme traite-
ment associŽ ˆ la somatostatine (qui, admi-
nistrŽe en injections sous-cutanŽes, inhibe la
sŽcrŽtion dÕinsuline). Enfin, la nifŽdipine
peut •tre utile en cas de rŽcidive de lÕhyper-
insulinisme apr•s pancrŽatectomie.
ne session a ŽtŽ consacrŽe au traite-
ment par hormone de croissance des
filles ayant un syndrome de Turner. Les
questions du bŽnŽfice en termes de gain
statural puis des modalitŽs du traitement
ont ŽtŽ abordŽes.
Deux Žtudes, avec un groupe tŽmoin non
traitŽ par hormone de croissance, confirment
les donnŽes dŽjˆ existantes de la littŽrature.
Dans lÕŽtude canadienne, la taille finale du
groupe traitŽ (41 filles) est de 146,1 cm
± 6,5 (moyenne ± 1, dŽviation standard)
contre 141,4 cm ± 4,7 dans le groupe
tŽmoin (29 filles). La pubertŽ Žtait induite
dans les deux groupes ˆ lÕ‰ge de 13 ans par
Žthinyl-estradiol.
Dans lÕŽtude israŽlienne, 25 filles ont ŽtŽ trai-
tŽes et 24 ont constituŽ le groupe tŽmoin. Le
gain moyen liŽ au traitement par hormone de
croissance est ici de 5,4 cm pour la taille finale.
Dans ces deux Žtudes Žtaient administrŽes des
doses dÕhormone de croissance de lÕordre de
0,3 mg/kg/sem (ˆ peu pr•s 1 UI/kg/sem) en
six injections par semaine.
Les modalitŽs du traitement restent ˆ prŽci-
ser. Dans une Žtude amŽricaine o•
83 patientes ont ŽtŽ traitŽes pendant une
moyenne de cinq ans, le gain statural est
dÕenviron 5,9 cm (taille finale des
83 sujets : 148,9 cm ± 6,7, ˆ comparer ˆ
la taille moyenne des femmes ayant un syn-
drome de Turner aux ƒtats-Unis, qui est de
143 cm). Dans un mod•le de rŽgression, les
variables explicatives de la taille finale
Žtaient : lÕ‰ge au moment du dŽbut du traite-
ment, la dose dÕhormone de croissance (ici,
deux doses ont ŽtŽ testŽes : 0,27 mg/kg/sem
[0,1 UI/kg/sem] et 0,36 mg/kg/sem [1,2 UI/
kg/sem]), la vitesse de croissance lors de la
premi•re annŽe de traitement.
Dans une Žtude hollandaise, qui ne porte pas
encore sur les tailles finales, la dose dÕhor-
mone de croissance joue un r™le dans le gain
statural et la prŽdiction de la taille finale.
Apr•s sept ans de traitement, la plupart des
filles turnŽriennes Žvoluent dans la zone de
croissance des filles hollandaises nÕayant
pas de syndrome de Turner. LÕaccroissement
de la taille est dŽpendant de la dose. Les
vingt et une filles ayant re•u 0,045 mg/kg/j la
premi•re annŽe, 0,067 mg/kg/j la deuxi•me
annŽe puis 0,09 mg/kg/j la troisi•me annŽe
ont grandi davantage que les vingt-deux
filles ayant re•u 0,045 mg/kg/j la premi•re
annŽe et 0,067 mg/kg/j ensuite, qui ont elles-
m•mes ŽvoluŽ plus favorablement que les
vingt-deux filles ayant re•u la dose fixe de
0,045 mg/kg/j.
LÕintŽr•t du traitement par hormone de crois-
sance des filles turnŽriennes se confirme en
termes de gain statural. Les modalitŽs du
traitement semblent se dessiner mais restent
ˆ prŽciser : traitement dŽbutant t™t dans lÕen-
fance, avec des doses de une fois et demi ˆ
deux fois plus importantes quÕen cas de dŽfi-
cit somatotrope (doses phamacologiques). Il
reste tr•s important dÕŽvaluer les bŽnŽfices
psycho-sociaux et en termes de minŽralisa-
tion osseuse et de prise pondŽrale de ce trai-
tement par hormone de croissance.
D’après :
Huopio H., Thomas P.M., Ammala C., Cote
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Rongen-Westerlaken C., Drop S.L.S. Dose depen-
dent growth response of long term growth hormone
treatment in girls with Turner syndrome.
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