le cancer au centre des objectifs poursuivis par la politique
nationale de santé. Ainsi, la LNC, l’ARC, la CANAM, l’UNCAM,
l’Inserm, le CNRS mais aussi les grandes fédérations hospi-
talières (FHP, FHF, FNCLCC, FEHAP) participent activement
au Groupement d’intérêt public (le GIP), forme juridique
spécifique dont l’INCa s’est doté.
Un institut, certes, de dimension nationale, mais quid des
hommes qui le composent et le font vivre ? Outre le conseil
d’administration, l’INCa regroupe 150 permanents au sein
de services financiers, sociaux, juridiques ou de communi-
cation et de nombreux départements tels que biologie
du cancer, recherche clinique, biostatistiques en sciences
humaines, relations institutionnelles, prévention, dépistage
et information des publics ou encore amélioration de
la qualité des soins et relations internationales. Il faut
aussi souligner l’existence d’un Comité des
malades, de leurs proches et des usagers
(CMPU) et d’un Comité de déontologie
(J.L. Binet, E. Couty et M.Tubiana), ainsi
que d’un conseil scientifique interna-
tional présidé par D. Maraninchi et
composé d’experts français et inter-
nationaux dans toutes les disci-
plines fondamentales et cliniques
en oncologie.
Des missions multiples
La diversité et l’importance des
missions confiées à l’INCa
dépassent de très loin
l’horizon 2007, qui doit
marquer, théoriquement, la fin du Plan cancer, dont l’INCa
est en quelque sorte le premier dépositaire. Depuis son lan-
cement il y a deux ans et demi, des progrès incontestables
en matière de prévention (offensive tous azimuts contre le
tabac), de dépistage (sein, cancer colorectal et utérus) et
d’accession à des soins de qualité pour tous ont déjà été
réalisés. Mais les résultats obtenus ne peuvent pas encore
être attribués à l’INCa, même s’il a dorénavant la charge de
poursuivre toutes ces opérations. S’y ajoute une fonction
d’élaboration et de diffusion des critères de qualité en can-
cérologie afin que les établissements de santé, hôpitaux et
réseaux puissent, à travers une autorisation de traitement
du cancer (courant 2006), fournir à chaque malade des
traitements adaptés, individualisés et conformes aux don-
nées scientifiques actuelles. La recherche constitue, bien
entendu, unepartie indissociable de ses attributions,
sachant que l’INCa ne se pose pas en concurrent des grands
organismes (Inserm, CNRS), mais plutôt en coordinateur et
en soutien, y compris financier, de programmes et de
travaux interdisciplinaires.
L’international, enfin, n’échappe pas aux prérogatives de
l’INCa, d’autant plus que des compétences étrangères –
y compris états-uniennes, comme quoi la médecine
d’outre-Atlantique peut aussi se reconnaître dans celle
de l’Hexagone – figurent dans son Conseil scientifique.
Un réseau européen de collaboration portant sur la
recherche, la prévention, l’enseignement et la
formation va être développé. De même,
l’INCa va s’efforcer d’exporter dans
d’autres pays son expérience
de structure originale cen-
tralisatrice afin de faire
naître d’autres instituts
nationaux de fonction-
nement analogue.
Si l’on ajoute enfin la
volonté affichée par l’INCa
de favoriser les rapports
tripartites entre lui-même,
l’Université et l’entreprise pri-
vée afin d’optimiser la recherche
–entre autres pour l’émergence
de nouveaux traitements –, on
peut mesurer l’ampleur des
tâches qui l’attendent.
Sans se laisser aller à
un optimisme béat, on
peut donc raisonna-
blement considérer que nous sommes, avec la “feuille de
route” présentée et l’ambition clairement exprimée par
l’INCa, bien au-delà des louables déclarations d’intention.
De cette feuille de route, D. Khayat disait d’ailleurs, en
guise de conclusion, dans son éditorial de présentation de
l’INCa : “C’est une plate-forme de dialogue : elle est à
l’image de la méthode participative que nous proposons à
nos partenaires, à tous ceux avec qui nous œuvrons, et aux
malades qui sont au cœur de notre action. Pour eux, pour
tous nos concitoyens, l’Institut national du cancer doit très
vite incarner le droit à l’espoir. Avec le Conseil d’adminis-
tration, le Conseil scientifique international, le Comité des
usagers et des malades, le Comité de déontologie et l’en-
semble des équipes de l’Institut national du cancer, je m’y
engage”.
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