La Lettre du Cardiologue - n° 314 - juin 1999
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sibilité sans affecter la spécificité. Une contrainte méridionale
basse diminue la sensibilité mais n’a pas d’effet sur la spécifi-
cité (1088-63).
M.K. Kancherla a montré que l’utilisation de l’imagerie de
deuxième harmonique lors d’une échographie de stress amélio-
rait la reproductibilité de l’interprétation, en particulier chez les
échographistes débutants. Dans ce travail portant sur 29 patients,
l’échographie était effectuée à doses croissantes de dobutamine.
Ce travail montre une meilleure visualisation de l’endocarde en
utilisant la deuxième harmonique ; la meilleure détection des
contours endocardiques est une aide précieuse lors de la forma-
tion des échographistes (1147-35).
E. Smibert a évalué l’échocardiographie d’effort pour la détec-
tion de la toxicité aux anthracyclines, dans une série de 110
patients, présentant diverses néoplasies et ayant bénéficié d’un
traitement par adriamycine dans 62 cas, par daunorubicine dans
23 cas et par l’association des deux molécules dans 25 cas. La
dose était supérieure à 300 mg/m2chez plus de la moitié des
patients. L’absence d’épaississement systolique ventriculaire
gauche lors de l’effort est un bon marqueur d’une exposition aux
anthracyclines, mais ne reflète pas la dose maximale d’anthra-
cyclines administrée, pour les doses supérieures à 100 mg/m2.
Une anomalie de la fraction de raccourcissement à l’effort est
corrélée avec la dose supérieure à 200 mg/m2. Le suivi à long
terme permettra de préciser l’intérêt de la réalisation systéma-
tique de l’échocardiographie d’effort dans cette population de
malades (1178-109).
B. Singh a réévalué la valeur pronostique de l’échographie de
stress chez les patients ayant une dysfonction ventriculaire
gauche. Le protocole de dobutamine est inhabituel car les auteurs
utilisent des paliers de 3 minutes et vont jusqu’à des doses maxi-
males de 50 mcg/kg/mn, et jusqu’à une dose de 2 mg pour l’atro-
pine. Parmi les 260 patients qui avaient une dysfonction ventri-
culaire gauche, 113 ont été suivis pendant une durée supérieure
à un an ; leur âge moyen est 56 ans et la fraction d’éjection est
de 23 % ; 49 des 113 patients ont présenté un événement car-
diovasculaire, décès, revascularisation ou réhospitalisation pour
angor instable. La régression de Cox montre qu’après ajuste-
ment sur l’âge, le nombre de segments ischémiques constitue
un facteur prédictif indépendant de la survenue d’événement
(1178-105).
En revanche, M. Previtali a proposé d’évaluer un indice com-
posite chez les patients ayant bénéficié d’une échographie sous
dobutamine aux doses habituelles (4 à 40 mcg/kg/mn pour la
dobutamine et 1 mg d’atropine), au sein d’une série ayant inclus
267 patients, dont 36 % avaient des lésions pluritronculaires.
Différents modèles ont été évalués dans ce groupe de patients
qui a présenté 14 événements sévères et un taux d’événement
total égal à 172, soit 64 %, si l’on inclut les récidives d’angine
de poitrine (n = 110) et les revascularisations par pontage ou
angioplastie (n = 48). Dans cette population ayant une faible inci-
dence d’événement sévère, aucun paramètre clinique, angiogra-
phique ou échographique ne prédit de façon indépendante le
risque de survenue d’un décès cardiaque ou d’un infarctus du
myocarde (1178-104).
R. Sicari a montré que l’induction d’un spasme lors d’une écho-
graphie est plus fréquente chez les patients qui ont une lésion
coronaire complexe. Une échographie sous ergonovine était effec-
tuée chez 47 patients, selon un protocole d’augmentation pro-
gressive de la dose 0,05 µg, 0,1 µg à 5 minutes, 0,2 µg à 10 minutes
pour une dose cumulée atteignant 0,35 µg. Chez les patients ayant
un test négatif, la lésion est simple dans 61 % des cas. Lorsque
la lésion est complexe, le test est négatif dans seulement 29 %
des cas (1207-82).
A. Walling a évalué l’intérêt de l’échographie d’effort chez des
patients coronariens avant et après introduction d’un traitement
par amlodipine (5-10 mg) ou aténolol (50-100 mg) avec une
période placebo et de cross-over. Le temps d’apparition d’isché-
mie, les indices de score segmentaire avant et après administra-
tion ont été évalués. L’évaluation échographique a été effectuée
lors de la randomisation après administration d’amlodipine ou
d’aténolol, et après la période de cross-over. Le temps d’appari-
tion de l’ischémie est significativement augmenté avec les deux
molécules. L’amlodipine et l’aténolol ont des effets anti-isché-
miques comparables mais ne modifient pas l’indice de score seg-
mentaire maximal lors de l’effort (1235-35).
E. Zakynthinos a étudié 56 patients ayant un bloc de branche
gauche (BBG) en utilisant l’échographie sous dobutamine. Il a
différencié trois groupes : un groupe A de 18 patients n’ayant pas
d’antécédent d’infarctus du myocarde et une coronarographie
sans sténose coronaire significative, un groupe B de 15 patients
ayant une coronaropathie mais sans infarctus, et un groupe C de
23 patients ayant une coronaropathie prouvée et un antécédent
d’infarctus du myocarde. Deux critères diagnostiques ont été com-
parés : anomalie de la cinétique segmentaire sur le septum et/ou
la paroi antérieure, anomalie de la contraction segmentaire sur la
seule paroi antérieure. Dans ce travail, la sensibilité de l’écho-
graphie sous dobutamine dans le territoire de l’interventriculaire
antérieure est de 86 %. La concordance interobservateur atteint
93 % pour la paroi antérieure et 66 % pour le septum interven-
triculaire antérieur. L’analyse du seul septum interventriculaire
lors de la perfusion de dobutamine surestime l’incidence de l’is-
chémie chez les patients porteurs d’un bloc de branche gauche
complet. Seule l’analyse de la paroi libre du ventricule gauche
doit être prise en compte dans le diagnostic d’une cardiopathie
ischémique par échographie de stress chez les patients porteurs
d’un BBG (1056-36).
M. Dolan a proposé l’approche complémentaire d’une échogra-
phie sous dobutamine, couplée à l’injection d’Optison®à la dose
de 0,2 à 1 ml, au repos, lors de faibles doses et lors du pic de
dobutamine. Tous les patients ont bénéficié d’une angiographie
coronaire. En considérant l’échographie sous dobutamine sans
contraste, la sensibilité est de 60 % et la spécificité de 65 %. En
utilisant l’échographie sous dobutamine avec contraste, la sensi-
bilité atteint 85 % et la spécificité 89 %. La proportion de seg-
ments analysés sans contraste est de 40 % et atteint 80 % après
injection d’Optison®.
B. Beleslin a confirmé l’intérêt de l’approche combinée, écho-
graphie sous dobutamine (figure 2) et sous dipyridamole pour la
détection de la maladie coronaire (dipyridamole + effort ou dipy-
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