R E V U E D E P R E S S E Dirigée par le Pr P. Amarenco Vitamine C oxydée à la phase aiguë des infarctus cérébraux ? Démence et substance blanche en voie de disparition (vanishing white-matter) ■ ■ Nous savons bien que la vitamine C permet de diminuer l’effet des radicaux libres au niveau des tissus. Pour le cerveau, elle apparaît peu efficace, car elle ne traverse pas ou traverse très peu la barrière hémato-encéphalique. Huang et al. ont testé, sur un modèle animal d’accident ischémique cérébral, une forme oxydée de vitamine C, l’acide déhydroascorbique (DHA). Des doses croissantes de DHA ont été administrées à des rats sur un modèle d’ischémie transitoire ou complète. La réduction du volume infarci était majorée après la reperfusion dans le modèle d’ischémie transitoire lorsque le DHA était administré avant l’occlusion. Une réduction de 6 à 9 fois de la taille de l’infarctus était observée lorsque le DHA était administré 3 heures après l’occlusion artérielle en l’absence de reperfusion. Une réduction de 50 % de la mortalité des animaux étudiés est observée avec le DHA. La vitamine C (acide ascorbique) seule n’avait aucune efficacité sur les mêmes paramètres. Une augmentation plus importante du débit sanguin cérébral était observée avec le DHA en présence d’une reperfusion dans le modèle d’ischémie transitoire. Les auteurs de l’étude démontrent de façon parallèle que le DHA traverse effectivement la barrière hématoencéphalique et est retrouvé à forte concentration dans le tissu cérébral. Commentaires. Il s’agit de la première étude démontrant l’efficacité d’une forme oxydée de vitamine C dans un modèle d’ischémie aiguë chez l’animal. Ce composé ne présentant pas les inconvénients des autres neuroprotecteurs pourrait être particulièrement bien toléré chez l’homme. Les résultats sont très convaincants chez l’animal. La vitamine C oxydée préserverait les effets du NO en se combinant très fortement à la super-oxyde dismutase ayant un effet vasoconstricteur. Un essai randomisé avec cette molécule à la phase aiguë des infarctus cérébraux devient nécessaire ! Hugues Chabriat, hôpital Lariboisière, Paris. ✔ Huang et al. Dehydroascorbic acid, a bloodbrain barrier transportable form of vitamin C, mediates potent cerebroprotection in experimental stroke. PNAS 2001 ; 25 (98) : 11720-4. Prass et al., de Berlin, rapportent le cas d’un patient ayant une altération cognitive à partir de l’âge de 40 ans évoluant progressivement. Il s’agit d’un tableau associant des troubles de la mémoire, un ralentissement et une perte d’intérêt. Quelques contractions musculaires involontaires au niveau des membres supérieurs sont observées. Les auteurs observent par ailleurs, chez ce patient, quelques troubles de la convergence et un déficit du XII droit sans atrophie associée. Le bilan biologique très complet est négatif. L’IRM révèle une leucoencéphalopathie diffuse épargnant la substance blanche cérebelleuse. Une biopsie cérébrale est réalisée, montrant une perte myélinique majeure, l’absence de toute anomalie vasculaire et un nombre anormalement élevé d’oligodendrocytes. Ces données sont identiques à celles retrouvées dans la forme autosomique récessive de leucoencéphalopathie associée à une substance blanche en voie de disparition rapportée jusqu’à ce jour chez l’enfant ou l’adolescent dont le gène est localisé sur le chromosome 3q27. Commentaires. La liste des causes possibles de leucoencéphalopathies associées à une démence chez l’adulte relativement jeune s’allonge. Ce cas illustre les difficultés pour répertorier des démences associées aux lésions de la substance blanche observées chez l’adulte d’âge moyen. Prass et al. classent leur observation dans une catégorie définie actuellement sur le plan histologique et qui n’est observée que chez l’enfant. Différentes mutations des sous-unités du facteur initiateur de translation EIF2B5 et EIF2B2 sur les chromosomes 3 et 14 ont été identifiées, après cette publication, comme les causes des formes récessives observées chez l’enfant. Leur implication chez l’adulte pourrait maintenant être testée. HC ✔ Prass et al. Adult-onset leukoencephalopathy with vanishing white-matter presenting with dementia. Ann Neurol 2001 ; 5 (50) : 664-8. ✔ Leegwater et al. Subunits of the translation initiation factor EIF2B are mutant in leucoencephalopathy with vanishing white-matter. Nat Genet 2001 ; in press. La Lettre du Neurologue - n° 10 - vol. V - décembre 2001 La méthylprednisolone i.v. efficace sur l’accumulation du handicap dans la SEP rémittente ■ L’effet de la méthylprednisolone (MP) i.v. dans la SEP rémittente (SEP-R) est bien connu sur les poussées mais il n’a pas été évalué sur l’accumulation du handicap. Les auteurs ont évalué, dans une étude de phase II en simple aveugle, l’effet de la MP i.v. en bolus répétés chez des patients atteints de SEP-R sur les paramètres IRM corrélés au handicap et sur l’accumulation du handicap mesuré par l’EDSS. Les patients étaient randomisés en deux groupes : MP i.v. 1 g/jour × 5 jours/ 4 mois pendant 3 ans, puis tous les 6 mois pendant 2 ans, et MP i.v. lors des poussées. À 5 ans, l’effet bénéfique était significatif sur l’atrophie cérébrale (p = 0,003) et les “trous noirs” en T1 (p < 0,0001) (et non sur la charge lésionnelle en T2). L’effet était également significatif sur l’accumulation du handicap avec une réduction (32,2 %) de la probabilité d’aggravation de l’EDSS (p < 0,0001) et un meilleur EDSS (1,2 versus 3,4 ; p < 0,0001). Il n’y avait pas d’effet sur la fréquence des poussées. Le traitement était bien toléré. Commentaires. Ce travail souligne la dissociation entre l’activité de la maladie en termes de poussées et l’accumulation du handicap même à la phase précoce de la maladie. L’effet bénéfique du traitement pourrait être lié à la fois à son activité antiinflammatoire et à un effet contre la perte axonale. L’efficacité de la MP i.v. sur le handicap, seule ou en association avec les immunomodulateurs, ouvre de nouvelles perspectives. La tolérance, notamment osseuse, devrait être évaluée plus précisément. Une étude de phase III est nécessaire pour confirmer ces résultats. Dalia Dimitri ✔ Zivadinov R, Rudisck RA, De Masi R et al. Effects of IV methylprednisolone on brain atrophy in relapsing-remitting MS. Neurology 2001 ; 57 (7) : 239-47. Après la chorée, après le PANDAS, l’encéphalite aiguë disséminée poststreptococcique ■ Les auteurs décrivent 10 cas d’encéphalomyélite aiguë disséminée survenus 4 à 18 jours (moyenne = 11,5) après une infection pharyngée chez des enfants 431 R E V U E D E P R E S S E Dirigée par le Pr P. Amarenco (moyenne d’âge : 6,8 ans). La sémiologie comprenait des troubles extrapyramidaux dans 5 cas, des troubles psychocomportementaux dans 7 cas, des troubles de conscience sérieux dans 3 cas. Le traitement comportait des bolus de méthylprednisolone pendant 72 heures dans 9 cas. L’évolution fut excellente dans 8 cas. L’IRM montrait des lésions lenticulostriées dans 8 cas, thalamiques dans 6 cas, touchant la substance noire dans 5 cas, la substance blanche sus-tentorielle dans 7 cas, le tronc cérébral dans 4 cas et le cervelet dans 2 cas. Tous les patients avaient la preuve sérologique, une infection streptococcique récente et des anticorps sériques antiganglions de la base (ABGA). Les contrôles dans deux populations témoins montraient une positivité des ABGA dans 3 cas sur 40 ADEM non poststreptococciques et dans 3 cas sur 40 infections à streptocoque sans atteinte neurologique. La spécificité antigénique des ABGA était dirigée contre les grandes cellules du striatum. Commentaires. Les complications spécifiquement neurologiques de l’infection par un streptocoque du groupe A β-hémolytique comportent la chorée de Sydenham, connue de longue date, et le PANDAS (association de troubles psychiques et de tics compliquant une infection streptococcique), plus récemment décrit. Des ABGA ont été décrits dans ces deux pathologies dans près de la moitié des cas. La description de ces cas d’ADEM poststreptococciques comportant des troubles extrapyramidaux et comportementaux, la présence d’anticorps antiganglions de la base, et une atteinte IRM des noyaux gris centraux enrichissent l’éventail des complications des infections streptococciques. La recherche d’une infection récente par streptocoque A β-hémolytique doit être systématique lorsqu’une ADEM est soupçonnée, notamment si l’IRM montre des anomalies de signal lenticulostriées. T. de Broucker, hôpital Delafontaine, Saint-Denis. ✔ Dale RC, Church AJ, Cardoso F. Poststreptococcal acute disseminated encephalomyelitis with basal ganglia involvement and autoreactive antibasal ganglia antibodies. Ann Neurol 2001 ; 50 : 588-95. AINS et maladie d’Alzheimer ■ Certaines études ont suggéré le rôle protecteur des AINS contre la maladie d’Alzheimer (MA), mais d’autres 432 n’ont pas confirmé cet effet. Les auteurs de cette étude ont donc étudié l’association entre l’utilisation d’AINS et le risque de survenue de la MA et d’une démence vasculaire. Entre 1991 et 1999, ils ont suivi de manière prospective une cohorte de population comprenant 6 989 sujets âgés de 55 ans ou plus, initialement indemnes de démence. L’utilisation d’AINS, déterminée à partir des données des officines de pharmacie, a été classée en quatre catégories : absence d’utilisation, usage à court terme (inférieure à 1 mois d’utilisation cumulée), usage à moyen terme (entre 1 et 24 mois d’utilisation cumulée) et usage à long terme (supérieure à 24 mois d’utilisation cumulée). Pendant le suivi (6,8 ans en moyenne), 394 sujets ont développé une démence, dont une MA chez 293 sujets, une démence vasculaire chez 56 sujets et un autre type de démence chez 45 d’entre eux. Le risque relatif de la MA décroît lorsque l’utilisation d’AINS augmente. Il est de 0,95 (IC [0,95] : 0,70 à 1,29) pour les utilisateurs à court terme, de 0,83 (IC [0,95] : 0,62 à 1,11) pour les utilisateurs à moyen terme et de 0,20 (IC [0,95] : 0,05 à 0,83) chez les utilisateurs au long cours. Cet effet protecteur n’était pas modifié par l’âge des patients ou l’utilisation d’estrogènes chez la femme. Enfin, les AINS ne réduisaient pas le risque de démence vasculaire. Commentaires. Ces résultats semblent confirmer le rôle protecteur des AINS contre la MA. Cet effet peut s’expliquer si l’on considère que la formation des plaques séniles induit une réaction microgliale et la production de cytokines proinflammatoires. Cette réponse inflammatoire pourrait être neurotoxique et contribuer à entretenir le processus dégénératif de la MA. L’effet protecteur semble intervenir pour des durées de prescription prolongées ; or, l’utilisation au long cours de ces traitements chez des sujets âgés présente des risques non négligeables non évalués dans cette étude. Il n’est donc pas certain que la diminution du risque de MA liée aux AINS corresponde à un bénéfice réel pour les patients (d’autant plus que l’interprétation de ces résultats est limitée par de nombreux biais potentiels). David Grabli ✔ In’t Veld BA et al. Non steroidal anti-inflammatory drugs and the risk of Alzheimer’s disease. N Eng J Med 2001 ; 345 : 1515-21. Stimulation et Parkinson ■ L’objectif de cette étude multicentrique est d’évaluer l’efficacité de la stimulation bilatérale du noyau sous-thalamique (NST) et de la partie interne du pallidum (GPi) dans la maladie de Parkinson. Sur 143 patients recrutés dans 18 centres, 134 ont bénéficié d’une implantation bilatérale (96 patients pour le NST et 38 pour le GPi). L’efficacité immédiate de la stimulation a été évaluée trois mois après l’implantation en comparant, pour 91 patients dans le groupe NST et 35 patients dans le groupe GPi, le sousscore moteur de l’échelle UPDRS en double aveugle et en cross-over dans les conditions stimulation on et stimulation off après 12 heures d’arrêt de la stimulation et des traitements antiparkinsoniens (pour chaque patient, la séquence on puis off ou off puis on était randomisée). Le score stimulation on était amélioré de 43 % pour le groupe NST et de 32 % pour le groupe GPi (p < 0,001) par rapport au score stimulation off. Par ailleurs, une évaluation ouverte comparant les sous-scores moteurs de l’UPDRS avant l’intervention (sans le traitement, puis avec) et un, trois et six mois après l’implantation (dans les quatre conditions possibles : stimulation off sans et avec traitement, stimulation on sans et avec traitement) a été réalisée. Elle montre, pour les trois évaluations postopératoires, une amélioration du score moteur chez les patients stimulés sans traitement par rapport à l’état préopératoire (51 %, p < 0,001 dans le groupe NST et 33 %, p < 0,001 dans le groupe GPi). Cette amélioration persiste lorsque les patients sont évalués avec leur traitement antiparkinsonien (25,8 %, p < 0,001 pour le groupe NST et 26,8 %, p = 0,003 pour le groupe GPi). Enfin, la comparaison des autoévaluations pré- et postopératoire a montré une réduction significative des périodes de blocage et de dyskinésies chez les patients stimulés. La dose totale d’antiparkinsoniens était réduite chez les patients stimulés dans le groupe NST (764 mg en postopératoire et 1 218 mg en préopératoire), ce qui n’était pas le cas dans le groupe GPi. La principale complication de la procédure chirurgicale était la survenue d’hémorragies intracrâniennes (7 cas). Commentaires. Cette étude (la plus importante à ce jour) confirme les résultats obtenus sur de plus petits groupes de patients. La stimulation bilatérale du NST ou du GPi permet de diminuer la sévérité des symptômes cardinaux de la maladie, de réduire la fréquence et la durée des dyski- La Lettre du Neurologue - n° 10 - vol. V - décembre 2001 nésies, et donc d’améliorer la qualité de vie des patients parkinsoniens. De plus, la persistance d’un bénéfice de la stimulation alors que les patients sont sous traitement dopaminergique suggère la possibilité d’un effet synergique entre la stimulation et les agents pharmacologiques qui n’apparaissait pas à travers les études précédentes. L’objectif de cette étude n’était pas la comparaison de l’efficacité de la stimulation du NST par rapport à celle du GPi ; cependant, à travers ses résultats, une tendance se dessine vers une efficacité accrue de la stimulation du NST (qui reste à confirmer par une étude randomisée). Enfin, si la procédure chirurgicale présente un risque faible, cette étude n’évalue pas les conséquences (potentiellement délétères) à long terme de la stimulation, notamment au niveau cognitif. DG ✔ The deep-brain stimulation for Parkinson’s disease study group. Deep-brain stimulation of the subthalamic nucleus or the pars interna of the globus pallidus in Parkinson’s disease. N Eng J Med 2001 ; 345 : 956-63. WARSS ■ L’une des principales modalités évolutives des patients ayant présenté un accident ischémique cérébral est la récidive. Malgré une large utilisation des antiagrégants plaquettaires, l’incidence de récidives des AVC est estimée à 8 %. L’objectif de cette étude est de comparer l’efficacité des anticoagulants par voie orale et celle des antiagrégants plaquettaires chez les patients ayant présenté un accident vasculaire cérébral ischémique (en excluant les AVC secondaires à une cardiopathie emboligène). Il s’agit d’une étude multicentrique, prospective, en double aveugle, comprenant un groupe de patients traités par antiagrégants plaquettaires (aspirine : 325 mg/jour) et un groupe de patients traités par antivitamines K (INR : 1,4-2,8). L’évaluation a été le taux de récidives dans les deux ans. Ainsi, 17,8 % (193/1 103) des patients sous AVK ont présenté un AVC ou sont décédés versus 16 % (176/1 103) des patients traités par aspirine (p = 0,25, NS). Les taux d’événements hémorragiques étaient similaires dans les deux groupes (2,22 % par patient-année [groupe AVK] versus 1,49 % par patient-année [groupe aspirine], p = 0,10). Commentaires. Les conclusions de cette étude permettent d’établir que l’aspirine est aussi efficace dans la prévention secondaire des AVC ischémiques que les AVK. Cependant, en raison de son faible coût, du caractère simple de sa surveillance, l’aspirine doit être préférée en prévention secondaire aux AVK. Pierre Labauge, CHU de Nîmes. ✔ Mohr et al. A comparison of warfarin and aspirin for the prevention of recurrent ischemic stroke. N Engl J Med 2001 ; 345 : 1444-51. Hypoperfusion cérébrale chez l’insuffisant cardiaque : vers une réversibilité des troubles cognitifs ■ La réversibilité des troubles cognitifs observée chez les patients insuffisants cardiaques a été rapportée après transplantation cardiaque. L’objectif des auteurs a été d’étudier le débit sanguin cérébral (DSC) au cours de l’insuffisance cardiaque avant et après transplantation cardiaque. Dans cette étude, le DSC a été mesuré (en SPECT associé à un enregistrement des vitesses de l’artère cérébrale moyenne [acm] en doppler transcrânien) chez 12 patients insuffisants cardiaques (NYHA classes III et IV) et 12 patients contrôles. En cas de transplantation cardiaque, les mesures étaient répétées à un mois puis, à six mois, après l’intervention. Chez les patients insuffisants cardiaques, une réduction de près de 30 % du DSC a été observée par rapport au groupe contrôle. Parmi les 5 patients transplantés, les mesures à un et six mois après l’intervention ont montré une augmentation du DSC (de 35 ± 3 ml/mn par 100 g à 50 ± 3 ml/mn par 100 g, p < 0,05) ainsi que des vitesses dans l’acm (p = NS). Par ailleurs, la pression artérielle moyenne (PAM) était significativement inférieure chez les patients insuffisants cardiaques (76 ± 5 mmHg) par rapport aux patients contrôles (95 ± 3 mmHg). Après transplantation, les valeurs de PAM ont été équivalentes dans les deux groupes. Commentaires. Le mécanisme de l’altération des fonctions cognitives au cours de l’insuffisance cardiaque reste à déterminer. Toutefois, l’augmentation du DSC et l’amélioration des fonctions cognitives après transplantation cardiaque sont La Lettre du Neurologue - n° 10 - vol. V - décembre 2001 en faveur d’une hypoperfusion cérébrale, qui devrait justifier une prise en charge thérapeutique à part entière. Mikael Mazighi, service de neurologie, hôpital Bichat, Paris. ✔ Gruhn N et al. Cerebral blood flow in patients with chronic heart failure before and after heart transplantation. Stroke 2001 ; 32 : 2530-3. Une expansion de plus ! ■ La dystrophie myotonique de type 2 (DM2), ou PROMM (PROximal Myotonic Myopathy), est une pathologie à transmission dominante (localisée en 3q21) présentant des similitudes cliniques avec la maladie de Steinert (DM1, gène DMPK en 19q13), mais avec une atteinte musculaire proximale prédominante. DM1 est associée à une expansion instable d’une répétition de trinucléotides (CTG)n dans la région 3’ non codante du gène DMPK. Chez 51 patients (6 familles) atteints de DM2 et non porteurs de l’anomalie génétique de DM1, une expansion instable de la répétition d’un quadrinucléotide (CCTG)n a été retrouvée (75 à 11 000 répétitions). Elle est localisée dans l’intron 1 du gène ZNF9 codant pour une RNA-binding-protein (RNA-BP), abondante dans le muscle cardiaque et le muscle squelettique. L’expansion est transcrite en ARNm (expansion CCUG retrouvée dans le cytoplasme) mais non traduite en protéine : elle gênerait spatialement la maturation des ARNm de ZNF9. DM1 et DM2 sont donc similaires du point de vue clinique et moléculaire, avec des phénomènes d’instabilité de la mutation dans les cellules somatiques et d’anticipation clinique. Commentaires. DM2 est la quatrième maladie dominante avec expansion de répétition dans une région non traduite d’un gène. À côté de la maladie de Steinert, ce résultat permettra d’identifier par un marqueur moléculaire les sujets atteints de dystrophie myotonique proximale. S. Veyrieres, service de neuropédiatrie, hôpital Raymond-Poincaré, Garches. ✔ Liquori CL et al. Myotonic dystrophy type 2 caused by a CCTG expansion in intron I of ZNF9. Science 2001 ; 293 : 864-7 (Comment in : Science 2001 ; 293 : 816-7). 433