PROPHYLAXIE Préparation de la saison de monte Tests et vaccins préalables

Caroline LEBOUCQ APForm*
Source la dépêche vétérinaire
PROPHYLAXIE
Préparation de la saison de monte
Tests et vaccins préalables
L’ASV doit savoir conseiller les propriétaires de chevaux sur les vaccinations et les
dépistages de maladies avant la saison de monte. Il doit les inciter à se renseigner sur les
exigences du stud book qui les concerne et celles de l’étalonnier le cas échéant. La saison
de monte va bientôt commencer et avec elle le cortège d’examens et de mises à jour des
vaccins. Les demandes de vaccinations et de dépistages de certaines maladies variant en
fonction des stud books (chacun ayant ses propres règles), il est indispensable de se
renseigner en fonction de celui auquel le poulain pourra être inscrit, en sachant que
l’étalonnier peut alourdir la règlementation pour protéger son étalon. Ces informations seront
données aux propriétaires des juments avec le contrat de saillie.
Les vaccinations : grippe équine et rhinopneumonie La vaccination contre la grippe étant
obligatoire pour tout rassemblement d’équidés, elle est évidemment demandée pour le
rassemblement entre les juments et les étalons. Le protocole est le même que pour les
autres rassemblements (sportifs, courses) : deux injections de primovaccination espacées
de 21 à 92 jours puis un premier rappel 5 mois après. Les rappels se feront ensuite tous les
ans. La rhinopneumonie est une maladie causée par un herpès virus équin, qui peut (entre
autres) causer des avortements chez les juments gestantes. La primovaccination se fait
également en deux injections espacées d’un mois suivies de rappels tous les 6 mois (avec
des variantes de protocoles pour les poulinières en fonction des fabricants).
Il est préférable, comme pour toute vaccination, d’anticiper en vaccinant le plus tôt possible
avant la monte.
Dépistage de la métrite contagieuse équine
L’agent responsable de la métrite contagieuse est une bactérie, Taylorella equigenitalis,
transmise essentiellement lors des saillies (de l’étalon vers la jument ou inversement quand
la saillie est naturelle ; une transmission est également possible de l’étalon vers la jument
lors d’insémination artificielle via la semence).
Elle peut également être transmise de la mère à son poulain lors du poulinage. Le dépistage
se fait par écouvillonnage des muqueuses génitales sur des sites bien spécifiques : la fosse
urétrale des étalons, la fosse clitoridienne pour les juments (un écouvillonnage peut
également être demandé en profondeur au niveau du col de l’utérus et du vagin profond).
Deux méthodes d’analyse sont actuellement utilisées en France : l’immunofluorescence
(plus rapide) et la mise en culture bactérienne (plus longue et nécessite un acheminement
rapide et réfrigéré au laboratoire en moins de 24 heures dans un milieu spécifique Amies
charbon mais le résultat est plus fiable). La méthode par PCR est en cours d’agrément en
France. Dans tous les cas, il peut être utile au préalable de contacter le laboratoire de
référence.
Dépistage de l’artérite virale équine
Cette maladie est provoquée par un virus transmis par voies aérienne et vénérienne (dans
ce dernier cas uniquement de l’étalon vers les juments). Une souche virulente est apparue
en France en 2007.
L’artérite virale a donc été intégrée dans les protocoles de dépistage. Ce dépistage se fait
par sérologie et par recherche du virus dans le sperme pour les étalons séropositifs (après
guérison clinique, certains étalons restent excréteurs du virus dans leur semence) : par
technique d’isolement viral ou par PCR. Si la jument est séropositive pour l’artérite virale, on
effectuera au moins une autre sérologie avec un intervalle de minimum 15 jours pour
s’assurer que sa séroconversion n’est pas récente et que la jument ne présente pas un
risque de contamination (les anticorps peuvent rester présents toute la vie de l’animal mais
leur taux décroît lentement).
Dépistage de l’anémie infectieuse équine
L’agent causal de l’anémie infectieuse des équidés est un virus de la famille des
Retroviridae transmis via un vecteur (insecte hématophage comme le taon) ou lors
d’utilisation de matériel médical (aiguilles...) ou chirurgical contaminé.
Après infection, les équidés restent porteurs du virus à vie, qu’ils présentent ou non des
symptômes, devenant alors des réservoirs de virus. Le dépistage se fait par sérologie (test
de Coggins). Cette maladie fait l’objet d’une réglementation stricte : tout cas positif doit être
signalé aux services vétérinaires du département (DDPP), ces animaux seront abattus. Les
chevaux ayant été en contact ou dans les mêmes établissements que le positif sont testés
sur plusieurs mois jusqu’à l’obtention de 100 % de négatifs (les positifs sont abattus au fur et
à mesure de leur découverte).
Les haras accueillant les juments pour les saillies ne pouvant se permettre d’être « mis en
interdit » (interdiction de déplacements), le test de Coggins peut être demandé par
l’étalonnier.
Dépistage de la dourine
La dourine est une maladie due à un parasite : Trypanosoma equiperdum.
Ce protozoaire est transmis exclusivement par voie sexuelle. Le parasite n’étant pas présent
de façon constante dans les voies génitales, seule la sérologie permet de dépister la
maladie. Plusieurs foyers ayant été déclarés en Italie en 2011, cette sérologie peut
également être demandée même si la France n’est pas un pays touché par la maladie. En
conclusion, l’ASV doit conseiller au propriétaire des juments de se renseigner auprès du
haras ou de l’étalonnier pour connaître ses obligations. ■ * APForm : AnimalPro
Formation.
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