Communiqué
Des pansements anti-infectieux pour soigner les grands brûlés
Une nouvelle génération de bandages biologiques a été mise au point par un consortium de
chercheurs en Suisse afin de réduire le taux de mortalité chez les grands brûlés. Composés
notamment de cellules progénitrices et de molécules complexes de la famille des dendrimères,
ces pansements permettent d’accélérer la cicatrisation, tout en prévenant les infections de
bactéries multi résistantes. La technologie employée est issue d’une plateforme comprenant le
Centre romand des brûlés du CHUV, le Centre pour grands brûlés de l'UZH, ainsi que des
chercheurs de l’EPFL, l’UNIL, l’UNIGE, les HUG et l’UNIBE. Les résultats ont été publiés
le 25 février 2016 dans la revue Scientific Reports.
Privés de peau à certains endroits de leur corps et immunodéprimés, les grands brûlés sont
extrêmement vulnérables face aux bactéries. Aujourd’hui, grâce à une approche thérapeutique
moderne, les décès résultent moins souvent du choc induit par la brûlure, que des infections
pouvant survenir jusqu’à plusieurs mois suivant l’hospitalisation. Les pansements utilisés
pour soigner les brûlures constituent par ailleurs de véritables nids pour les pathogènes.
Afin de combattre ces bactéries qui résistent toujours plus aux antibiotiques, un consortium de
chercheurs piloté par le CHUV et l’EPFL a mis au point un pansement biologique capable
d’accélérer la cicatrisation des blessures et, surtout, d’empêcher les bactéries de proliférer.
Les scientifiques se sont attaqués à la redoutable bactérie Pseudomonas aeruginosa, la
principale responsable des infections et des décès chez les grands brûlés.
Une barrière à la prolifération
Les chercheurs ont employé un bandage dégradable constitué de collagène animal et de
cellules dites «progénitrices», qui produisent des facteurs de croissance et se multiplient très
rapidement. Mis au point par le CHUV en 2005, ces pansements permettaient d’accélérer la
cicatrisation des blessures, mais ne protégeaient pas des microbes. Ils y ont intégré un type de
molécules complexes appartenant à un groupe appelé dendrimères et capables de détruire des
souches multi résistantes de Pseudomonas aeruginosa.
Lorsque le pansement est placé dans un milieu infecté de bactéries, certains dendrimères
migrent et vont détruire les microbes qui l’entourent directement, tandis que d’autres restent à
l’intérieur. «Les bactéries trouvent un environnement favorable à leur prolifération dans les