d o s s i e r Sommaire Scanner et IRM TOMODENSITOMÉTRIE INTERVENTIONNELLE IRM INTERVENTIONNELLE Radiologie interventionnelle Échographie (Pelvis féminin et pathologie cardiovasculaire exclus) Ce dossier a été soumis à un comité de lecture composé de médecins généralistes, de spécialistes universitaires et libéraux. GÉNÉRALITES ORGANES SUPERFICIELS PATHOLOGIE OSTÉO-ARTICULAIRE THORAX ABDOMEN DRAINAGE PERCUTANÉ DES ABCÈS HÉPATIQUES REIN : LA NÉPHROSTOMIE PERCUTANÉE (NPC) ! Scanner et IRM PROSTATE CONCLUSION Angioplastie transluminale (Artérites des membres inférieurs) ARTÉRIOGRAPHIE DIAGNOSTIQUE TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE COMPLICATIONS DES TECHNIQUES ENDOVASCULAIRES RÉSULTATS DE L’ANGIOPLASTIE SURVEILLANCE À LONG TERME APRÈS ANGIOPLASTIE CONCLUSION D. Buthiau*, J.P. Spano**, S. Taillibert**, D. Nizri**, D. Coeffic**, D. Khayat** TOMODENSITOMÉTRIE INTERVENTIONNELLE Biopsies percutanées guidées par tomodensitométrie (8) Les biopsies percutanées des lésions circonscrites guidées par l’imagerie représentent une acquisition fondamentale qui ajoute la spécificité diagnostique à la sensibilité de détection élevée qui est le propre de l’imagerie en coupe. Par sa précision anatomique la tomodensitométrie se prête tout particulièrement au guidage des biopsies percutanées. Les appareils actuels offrent les conditions requises pour une technique sûre et rapide. L’ouverture large et évasée du châssis détermine le point de ponc- tion cutané et le contrôle millimétrique des déplacements de la table d’examen fait retrouver le plan de coupe souhaité. La revue rapide des images et l’acquisition volumique réduisent le temps de la procédure. L’écran de télévision disponible à l’intérieur de la salle d’examen permet à l’opérateur de rester tout le temps à proximité de son patient (8). Le radiologue doit disposer d’une liberté décisionnelle vis-à-vis des autres médecins pour indiquer un prélèvement percutané en connaissance de l’ensemble du dossier médical et de l’effectuer le plus souvent possible au cours de l’examen diagnostique même. Cette démarche réduit le temps d’attente du diagnostic définitif et les coûts de santé. Indications Toute image d’allure tumorale, mais non pathognomonique, peut faire l’objet d’une confirmation de sa nature par prélèvement percutané. Les indications générales peuvent être schéma- * Centre d’imagerie RMX, Paris. ** SOMPS, Paris. Correspondances en médecine - n° 2 - octobre 2000 37 d o s s i e r Figure 1. Tumeur hilaire pulmonaire droite de 3 cm. Prélèvement fibroscopique transbronchique négatif. Prélèvement percutané (flèche) sous contrôle scanographique par un abord axillaire droit : épithélioma bronchique indifférencié ou anaplasique. Figure 2. Adénopathie de la chaîne iliaque droite, responsable d’une empreinte vésicale. Biopsie percutanée sous contrôle scanographique par un abord transglutéal (flèche). Métastase ganglionnaire de cancer du col de l’utérus réséqué. 38 tisées de la façon suivante, sans tenir compte d’indications particulières spécifiques aux différents organes : • image d’allure tumorale maligne primitive (figure 1) : la confirmation du diagnostic est primordiale si une radiothérapie ou une chimiothérapie sont envisagées préalablement à la résection chirurgicale ou, en cas de tumeur dépassée, quand le traitement sera palliatif uniquement. La confirmation du diagnostic de malignité peut éclairer aussi certains patients jusque là résistants à une intervention chirurgicale exploratrice ; • métastase(s) pulmonaire(s), hépatique(s), ganglionnaire(s), osseuse(s), ou autres localisations (figure 2). Trois éventualités se présentent : – la tumeur primitive est connue, mais la ou les métastases sont de localisation inhabituelle pour ce type de cancer ; – le patient présente plusieurs tumeurs primitives concomitantes ou un cancer et un lymphome ou une hémopathie maligne ; – le patient est en rémission clinique ; • image d’allure tumorale qui persiste après régression initiale de la lésion sous l’effet d’une chimiothérapie ou d’une radiothérapie. La lésion est-elle stérilisée ou contient-elle encore des cellules tumorales ? Un exemple type est représenté par les métastases pulmonaires des tumeurs germinales ; • diagnostic différentiel entre tumeur bénigne et métastase pour un organe qui est fréquemment le siège de tumeurs bénignes solides. Les glandes surrénales sont fréquemment colonisées par des métastases de cancer bronchique, et sont aussi le siège d’adénomes non fonctionnels chez 7 % de la population ; • image de tumeur bénigne atypique : les métastases nécrotiques pseudokystiques, les cystadénocarcinomes biliaires ou pancréatiques, ou les hypernéphromes pseudokystiques sont des exemples de tumeurs pouvant évoquer un kyste bénin. Un autre exemple est représenté par le diagnostic différentiel entre hépatocarcinome et nodule dysplasique ou de régénération ; • prélèvement pour dosage des récepteurs hormonaux, de cytométrie ADN ou pour des tests de sensibilité thérapeutique in vitro ; • repérage préopératoire au harpon de nodules pulmonaires avant résection, sous contrôle pleuroscopique (20). Contre-indications Elles sont d’ordre général pour les biopsies percutanées abdomino-pelviennes, pour autant que le diamètre de l’aiguille reste inframillimétrique. Les ponctions transdigestives sont autorisées lors d’un accès antérieur de lésions profondes, mais le risque infectieux augmente lors de la traversée de segments digestifs distaux. Quand une tumeur hépatique hypervascularisée est biopsiée, du tissu sain doit rester interposé entre la capsule et la lésion pour éviter des complications hémorragiques. La plupart des contre-indications relatives concernent les biopsies pulmonaires : poumon unique, infarctus myocardique récent, emphysème pulmonaire diffus ou bulles emphysémateuses s’interposant sur le trajet de l’aiguille, hypertension artérielle pulmonaire, insuffisance cardiaque, ventilation artificielle, etc. Avant toute ponction, un kyste hydatique ou des structures vasculaires normales ou pathologiques doivent être reconnus. Toute anomalie de coagulation, spontanée ou entretenue par médication, doit être corrigée avant la ponction. La collaboration du patient doit être optimale : la dyspnée, le hoquet, la douleur et l’angoisse peuvent représenter des facteurs limitatifs à la réalisation du prélèvement percutané. L’information concise sur l’objectif et le déroulement de la procédure est la meilleure garante pour s’assurer la coopération du patient. Technique La réalisation d’un examen tomodensitométrique avant et après injection de produit de contraste est indispensable avant toute ponction percutanée d’un processus circonscrit. L’opacification sert à : – reconnaître une structure vasculaire normale, anévrismale, pseudo-anévrismale ou une fistule artérioveineuse ; – établir le diagnostic d’angiome typique sur la base d’un comportement dynamique caractéristique de la captation du produit de contraste, rendant superflu le prélèvement percutané ; – reconnaître des cloisons et des épaississements pariétaux dans une tumeur d’allure kystique, en sachant que l’échographie est supérieure à la tomodensitométrie ; – apprécier le degré de vascularisation de la lésion qui détermine le choix de l’aiguille de ponction ; Correspondances en médecine - n° 2 - octobre 2000 Vous pouvez consulter les images du dossier sur notre site : http://www.edimark.fr – identifier les zones de nécrose tumorale centrale qui sont à éviter par l’aiguille ; – reconnaître l’environnement immédiat anatomique de la cible et des structures vasculaires, nerveuses ou viscérales à éviter. Les prélèvements percutanés guidés par tomodensitométrie sont préférentiellement effectués dans un plan axial transverse suivant une approche perpendiculaire ou parallèle au plan de la table d’examen. Cette façon de faire rend superflue l’utilisation de dispositifs goniométriques ou de tout autre système de mesure d’angulation et permet d’effectuer tous les prélèvements viscéraux à main levée. Le point de ponction cutané est déterminé de telle façon que le trajet interne soit le plus court possible et traverse le moins de compartiments anatomiques ou d’organes différents avant d’atteindre sa cible. Devant une tumeur dont le haut degré de malignité est suspecté, le trajet de ponction est planifié de telle façon qu’il pourra être inclus dans une éventuelle résection en bloc ultérieure. Le système de repérage au laser matérialise sur la peau du patient le point de coupe qui contiendra le trajet de ponction. Le point de ponction cutané est matérialisé par une aiguille qui est placée perpendiculairement au plan de coupe, lui-même tracé au feutre sur la peau. L’intersection de l’aiguille et du plan de coupe détermine le point d’entrée cutané. Les plans cutanés et sous-cutanés sont anesthésiés. La progression intraparenchymateuse de l’aiguille souple est quasi indolore. Seuls le diaphragme, les neurinomes ou certaines tumeurs s’accompagnant d’une réaction inflammatoire importante sont douloureux à la ponction. La ponction des nerfs sciatiques réveille des douleurs identifiées par leur irradiation. L’extrémité de l’aiguille est reconnue par une hypodensité distale. Le choix de l’aiguille de ponction est déterminé ensemble par le radiologue et le cytologiste ou l’anatomopathologiste, de même que la technique d’étalement du matériel sur lames et les procédés de fixation des fragments histologiques. Le changement fréquent du type d’aiguille utilisé est inutile, car le rendement des différentes aiguilles fines disponibles est équivalent (10). Les aiguilles les plus simples donnent d’excellents résultats (5). En revanche, le radiologue aura à sa disposition plusieurs Correspondances en médecine - n° 2 - octobre 2000 types d’aiguilles différents pour les biopsies viscérales, les lésions à forte cohérence cellulaire comme les sarcomes, ou à forte stromaréaction, et pour les biopsies osseuses. Quand un pistolet automatique est utilisé, l’avance de la longueur de l’aiguille doit être inférieure au diamètre de la lésion. Ces dispositifs ont l’avantage de donner des prélèvements de qualité constante (2). En pratique, on note les tendances suivantes : l’utilisation d’aiguilles dont le diamètre varie autour de 18 G et dont la configuration de l’extrémité permet le recueil simultané de matériel histologique et cytologique, la multiplication des passages de l’aiguille, qui sont de l’ordre de 3 à 4, et la pratique des prélèvements en ambulatoire après une surveillance du patient de 1 à 4 heures. À côté des passages multiples à main levée, les techniques en tandem ou coaxiale sont utilisées : – la technique en tandem consiste à insérer plusieurs aiguilles identiques et de même longueur au voisinage immédiat et suivant un trajet parallèle à la première aiguille, dont la bonne position à l’intérieur de la lésion a été vérifiée préalablement en tomodensitométrie. Cette technique est particulièrement utile pour réaliser rapidement des prélèvements multiples dans une lésion de petite taille difficile à repérer, comme dans le pancréas par exemple (16) ; – la technique coaxiale consiste à insérer une aiguille de diamètre plus réduit à travers une première aiguille déjà en place, ce qui facilite des prélèvements répétés à l’intérieur de la cible sans répéter le repérage (17). Cette technique est utile pour les biopsies pulmonaires, l’aiguille coaxiale externe étant amenée jusqu’au contact de la plèvre seulement. Il suffit alors d’introduire l’aiguille de petit calibre dans la lésion pulmonaire, dans la bonne direction qui est matérialisée par l’aiguille coaxiale externe. Résultats Les biopsies hépatiques, pulmonaires, surrénaliennes et osseuses sont le plus fréquemment réalisées en oncologie et ont une précision diagnostique de 90 à 95 % pour la mise en évidence d’une tumeur maligne. Le rendement est de 85 % pour les lésions pancréatiques (18). La valeur prédictive positive d’un prélèvement percutané est de l’ordre de 98 %, les faux diagnostics positifs étant rares. Le rendement des pré- 39 d o s s i e r lèvements percutanés est fortement influencé par la taille de la lésion. Les biopsies à l’aiguille fine d’hépatocarcinomes d’un diamètre compris entre 1 et 2 cm sont faussement négatives dans 50 % des cas. La confirmation d’une récidive lymphomateuse est relativement aisée, mais il est difficile d’affirmer le diagnostic et de typer un lymphome malin hodgkinien ou non hodgkinien sur la base d’un prélèvement percutané (8, 17). Les lymphomes à très forte stromaréaction, ainsi que les déterminations hodgkiniennes pauci-cellulaires, nécessitent des résections tissulaires larges pour le typage précis. a. b. Complications Les complications cliniquement significatives résultant des biopsies percutanées à l’aiguille fine sont rares. Deux revues de près de 65 000 patients ont documenté un taux global de complications de 0,1 à 0,5 %, un taux de complications majeures de 0,05 % et un taux de mortalité de 0,008 % (13, 22). Les complications les plus redoutées sont la pancréatite aiguë hémorragique, l’hémorragie intrapéritonéale, la péritonite biliaire et le sepsis. L’observation d’une technique rigoureuse est primordiale dans la prévention des complications. Le dépôt de métastases dans le trajet de ponction ou à la peau résulte d’un nombre de ponctions élevé (supérieur à dix) et de l’utilisation d’un dispositif de ponction de gros calibre (16 ou 14 G). Neurolyse percutanée du plexus solaire et des nerfs splanchniques (8) Figure 3 a. Cancer du pancréas responsable de douleurs solaires rebelles aux médications antalgiques. L’examen scanographique après injection intraveineuse en bolus de produit de contraste situe le niveau d’émergence du tronc cœliaque (flèche). b. Diffusion préaortique de 40 ml d’éthanol absolu injecté au contact de la racine d’émergence du tronc cœliaque (l’éthanol se traduit par les densités négatives). À noter : l’approche percutanée transviscérale antérieure (flèche) et la diffusion de l’éthanol de part et d’autre de l’émergence du tronc cœliaque. 40 Grâce à sa résolution élevée, la tomodensitométrie est mise à profit pour guider l’injection de substances neurolytiques dans les structures qui véhiculent les fibres sensitives thoraco-abdominales. La neurolyse du plexus solaire et des nerfs splanchniques, le blocage du ganglion stellaire et l’infiltration de la chaîne sympathique thoracique et lombaire ainsi que du plexus sacré sont préférentiellement réalisés sous contrôle tomodensitométrique. Nous nous limitons à la description de la neurolyse du plexus solaire percutanée sous contrôle tomodensitométrique (9, 12). Indications Les ganglions semi-lunaires reçoivent des fibres sensitives des organes de l’abdomen supérieur (pancréas, foie, voies biliaires, rate, estomac). Leur neurolyse ou celle des nerfs splanchniques est indiquée dans le traitement des douleurs émanant de tumeurs siégeant dans ces organes ou qui infiltrent directement les structures nerveuses. Le cancer corporéal du pancréas est le meilleur modèle descriptif. L’envahissement tumoral direct de l’espace rétropéritonéal médian préaortique ou la réaction desmoplastique autour des structures nerveuses sont responsables des douleurs dites “solaires” que le patient situe profondément dans l’abdomen avec leur irradiation postérieure classique. Technique Elle est fondée sur les constatations radio-anatomiques (6). Les ganglions du plexus solaire sont situés de part et d’autre de la ligne médiane, entre l’émergence du tronc cœliaque et de l’artère mésentérique supérieure, et restent en contact constant avec ces artères. Les nerfs splanchniques forment un tronc commun qui résulte de la convergence de filets nerveux à la hauteur de D11. Ils sont situés dans l’espace graisseux, de chaque côté de l’aorte, derrière les piliers du diaphragme. Pour la neurolyse percutanée du plexus solaire, le patient, à jeun, est placé en décubitus dorsal. Le niveau D12 est repéré par radiographie digitalisée de l’abdomen. L’émergence aortique du tronc cœliaque et de l’artère mésentérique supérieure est reconnue après injection intraveineuse de produit de contraste. Une aiguille de 22 G est introduite par voie transabdominale antérieure, au niveau du plan de coupe qui contient la racine du tronc cœliaque. L’extrémité de l’aiguille est avancée au contact de la face antérieure de l’aorte abdominale (figure 3). La traversée du parenchyme pancréatique sain est évitée. La traversée des parois gastriques doit être réalisée avec une ponction franche, car l’aiguille de type Chiba est déviée facilement par les parois de l’estomac. Un à 3 ml de produit de contraste dilué sont injectés à travers l’aiguille. La stase du contraste autour de l’extrémité de l’aiguille est attestée par des coupes de contrôle. Si la procédure est réalisée en période non algique ou si le patient reste sous médication antalgique au moment de la procédure, 1 à 3 ml d’éthanol absolu sont injectés à travers l’aiguille. Cette injection provoque les douleurs habituelles et Correspondances en médecine - n° 2 - octobre 2000 Figure 4. Implantation de sources d’iode radioactif par voie percutanée postérieure, le patient étant placé en procubitus, dans un foyer de récidive locale de cancer du rectum après résection chirurgicale. Étude du bassin montrant la distribution des sources radioactives de topographie pelvienne postérieures sur la ligne médiane. a. b. Figure 5. a. Chimio-embolisation d’hépatocarcinome du lobe gauche du foie : tumeur hypervasculaire développée à partir de l’artère hépatique gauche dans le segment 3. b. Dévascularisation et nécrose subtotale de la tumeur lors d’un examen artérioscanographique réalisé par injection du produit de contraste dans l’artère hépatique, après la cinquième cure, un an après le début du traitement. confirme la bonne position de l’extrémité de l’aiguille. Ensuite, 10 ml de xylocaïne à 1 % sont injectés à travers l’aiguille. Les douleurs doivent être calmées instantanément. Vingt-cinq ml d’éthanol sont alors injectés à travers l’aiguille. L’injection est répétée en plaçant l’aiguille de l’autre côté du tronc cœliaque si la diffusion controlatérale de l’éthanol n’a pas été satisfaisante. Avant toute injection d’éthanol, une aspiration prolongée à la seringue est nécessaire pour s’assurer que l’extrémité de l’aiguille ne se trouve pas dans la lumière d’un vaisseau. Les coupes de contrôle démontrent la diffusion locale de l’éthanol par des densités négatives en avant de l’aorte de part et d’autre de la ligne médiane. La voie d’accès percutanée postérolatérale est beaucoup moins confortable pour le patient qui est placé en procubitus. La neurolyse des nerfs splanchniques, en revanche, doit être pratiquée par un abord postérieur, latérorachidien au niveau D11. Quinze à 20 ml d’éthanol sont injectés pour chaque côté. Résultats La neurolyse du plexus solaire entraîne un effet antalgique subjectif et une diminution de la prise médicamenteuse dans 87 % des cas (9). Les causes d’échec de la procédure sont liées au positionnement incorrect de l’aiguille trop à distance des ganglions solaires, une diffusion trop latérale et rétropéritonéale ou antérieure de l’éthanol, une quantité d’éthanol injecté insuffisante, la régénération des fibres nerveuses démyélinisées, la progression de la tumeur sous-jacente et l’emprunt d’autres voies sensitives. Complications Les complications sont habituellement mineures et ne nécessitent pas de traitement particulier. La résorption veineuse rapide de l’éthanol peut se traduire par une alcoolémie et des expressions cliniques variables. La libération du frein vasomoteur de la circulation splanchnique peut provoquer une hypotension systémique passagère par afflux de sang dans le territoire mésentérique et oblige à garder les patients plusieurs heures en observation après la procédure. Nous avons observé chez quelques patients une diarrhée motrice persistant pendant 2 à 3 mois. La diffusion trop antérieure de l’éthanol peut irriter le péritoine pariétal postérieur et réveiller une Correspondances en médecine - n° 2 - octobre 2000 péritonite chimique, modérée et transitoire se traduisant par un iléus. Les autres complications liées à la technique percutanée sont évitées par l’application d’une technique soigneuse sous contrôle tomodensitométrique. Il est exceptionnel d’observer une pancréatite, un pneumothorax, un hémothorax ou une perforation digestive. Autres procédures interventionnelles (8) " La tomodensitométrie est utilisée occasionnellement comme moyen de guidage pour l’implantation percutanée de sources radioactives dans le traitement de récidive tumorale locale ou de lésion résiduelle de cancer mammaire ou bronchique au niveau de la paroi thoracique par exemple et pour en apprécier les résultats, y compris au niveau du foie (14). La tomodensitométrie peut également servir à diriger l’implantation transpérinéale d’implants radioactifs pour le traitement local du cancer de la prostate (figure 4). " Le suivi thérapeutique d’autres procédures qui sont réalisées couramment soit par cathétérisme artériel, soit sous contrôle échographique est obtenu par contrôle tomodensitométrique. Il s’agit du traitement percutané d’hépatocarcinome par injection d’éthanol absolu, ou d’application de sondes de cryothérapie, de sondes laser pour ablation thermique, d’ultrasons de haute énergie ou de sondes d’électrocoagulation dans le traitement de tumeurs hépatiques (1, 4, 11, 21, 23). La tomodensitométrie montre le caractère dévascularisé ou nécrosé des tumeurs après traitement local ou, en cas de réactivation tumorale, un rehaussement de la périphérie nodulaire après injection de produit de contraste ou des localisations tumorales satellites au voisinage immédiat de la lésion traitée (figure 5). " La tomodensitométrie est utile pour établir la cartographie de distribution d’une chimiothérapie intra-artérielle (3). Avant toute infusion thérapeutique au niveau du pelvis viscéral par exemple, il est souhaitable de pratiquer un examen artériotomodensitométrique par injection de produit de contraste à travers les cathéters d’infusion mis en place dans les deux axes iliaques internes. Cet examen indique l’axe vasculaire qui est prédominant dans la vascularisation d’une tumeur située sur la ligne médiane et confirme l’injection totale ou partielle de la 41 d o s s i e r a. tumeur par l’infusion des vaisseaux cathétérisés (figure 6). " Enfin, la tomodensitométrie est mise à profit en combinaison avec l’artériographie pour le bilan carcinologique hépatique en pratiquant des examens artériotomodensitométriques ou portoscanographiques pour le bilan d’extension des métastases hépatiques (9, 15). Le balayage spiralé combiné à la possibilité de reconstruction tridimensionnelle et de visualisation volumique de l’organe permet de situer dans leur topographie segmentaire précise l’ensemble des lésions par rapport aux structures de référence vasculaires. Ces représentations tridimensionnelles sont également utiles pour certains traitements de radiologie interventionnelle, comme l’embolisation portale qui est réalisée par un abord percutané et sert à induire l’hypertrophie controlatérale du lobe embolisé (7). IRM INTERVENTIONNELLE Grâce à l’apparition d’IRM ouverte, il est actuellement possible de réaliser des ponctions guidées par IRM (sein, cerveau...). L’IRM peropératoire est aussi possible actuellement pour guider l’acte chirurgical en temps réel. BIBLIOGRAPHIE b. 1. Amin Z, Bown SG, Lees VR. Liver tumor ablation by interstitial laser photocoagulation : review of experimental and clinical studies. Seminars Intervent Radiol 1993 ; 10 : 88-100. 2. Bernardino ME. 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