confirme la bonne position de l’extrémité de
l’aiguille. Ensuite, 10 ml de xylocaïne à 1 % sont
injectés à travers l’aiguille. Les douleurs doi-
vent être calmées instantanément. Vingt-cinq
ml d’éthanol sont alors injectés à travers l’ai-
guille. L’injection est répétée en plaçant l’ai-
guille de l’autre côté du tronc cœliaque si la dif-
fusion controlatérale de l’éthanol n’a pas été
satisfaisante. Avant toute injection d’éthanol,
une aspiration prolongée à la seringue est
nécessaire pour s’assurer que l’extrémité de
l’aiguille ne se trouve pas dans la lumière d’un
vaisseau. Les coupes de contrôle démontrent la
diffusion locale de l’éthanol par des densités
négatives en avant de l’aorte de part et d’autre
de la ligne médiane. La voie d’accès percutanée
postérolatérale est beaucoup moins confor-
table pour le patient qui est placé en procubi-
tus. La neurolyse des nerfs splanchniques, en
revanche, doit être pratiquée par un abord pos-
térieur, latérorachidien au niveau D11. Quinze à
20 ml d’éthanol sont injectés pour chaque côté.
Résultats
La neurolyse du plexus solaire entraîne un effet
antalgique subjectif et une diminution de la
prise médicamenteuse dans 87 % des cas (9).
Les causes d’échec de la procédure sont liées
au positionnement incorrect de l’aiguille trop à
distance des ganglions solaires, une diffusion
trop latérale et rétropéritonéale ou antérieure
de l’éthanol, une quantité d’éthanol injecté
insuffisante, la régénération des fibres ner-
veuses démyélinisées, la progression de la
tumeur sous-jacente et l’emprunt d’autres
voies sensitives.
Complications
Les complications sont habituellement mineures
et ne nécessitent pas de traitement particulier.
La résorption veineuse rapide de l’éthanol peut
se traduire par une alcoolémie et des expres-
sions cliniques variables. La libération du frein
vasomoteur de la circulation splanchnique peut
provoquer une hypotension systémique passa-
gère par afflux de sang dans le territoire mésen-
térique et oblige à garder les patients plusieurs
heures en observation après la procédure. Nous
avons observé chez quelques patients une diar-
rhée motrice persistant pendant 2 à 3 mois. La
diffusion trop antérieure de l’éthanol peut irriter
le péritoine pariétal postérieur et réveiller une
péritonite chimique, modérée et transitoire se
traduisant par un iléus. Les autres complications
liées à la technique percutanée sont évitées par
l’application d’une technique soigneuse sous
contrôle tomodensitométrique. Il est exception-
nel d’observer une pancréatite, un pneumotho-
rax, un hémothorax ou une perforation digestive.
Autres procédures interventionnelles
(8)
"
"La tomodensitométrie est utilisée occasion-
nellement comme moyen de guidage pour l’im-
plantation percutanée de sources radioactives
dans le traitement de récidive tumorale locale
ou de lésion résiduelle de cancer mammaire ou
bronchique au niveau de la paroi thoracique par
exemple et pour en apprécier les résultats, y
compris au niveau du foie (14). La tomodensito-
métrie peut également servir à diriger l’implan-
tation transpérinéale d’implants radioactifs
pour le traitement local du cancer de la prostate
(figure 4).
"
"Le suivi thérapeutique d’autres procédures
qui sont réalisées couramment soit par cathété-
risme artériel, soit sous contrôle échogra-
phique est obtenu par contrôle tomodensito-
métrique. Il s’agit du traitement percutané
d’hépatocarcinome par injection d’éthanol
absolu, ou d’application de sondes de cryothé-
rapie, de sondes laser pour ablation thermique,
d’ultrasons de haute énergie ou de sondes
d’électrocoagulation dans le traitement de
tumeurs hépatiques (1, 4, 11, 21, 23).
La tomodensitométrie montre le caractère
dévascularisé ou nécrosé des tumeurs après
traitement local ou, en cas de réactivation
tumorale, un rehaussement de la périphérie
nodulaire après injection de produit de
contraste ou des localisations tumorales satel-
lites au voisinage immédiat de la lésion traitée
(figure 5).
"
"La tomodensitométrie est utile pour établir la
cartographie de distribution d’une chimiothéra-
pie intra-artérielle (3). Avant toute infusion thé-
rapeutique au niveau du pelvis viscéral par
exemple, il est souhaitable de pratiquer un exa-
men artériotomodensitométrique par injection
de produit de contraste à travers les cathéters
d’infusion mis en place dans les deux axes
iliaques internes. Cet examen indique l’axe vas-
culaire qui est prédominant dans la vascularisa-
tion d’une tumeur située sur la ligne médiane et
confirme l’injection totale ou partielle de la
41
Correspondances en médecine - n° 2 - octobre 2000
Figure 4. Implantation de sources
d’iode radioactif par voie percutanée
postérieure, le patient étant placé en
procubitus, dans un foyer de récidive
locale de cancer du rectum après résec-
tion chirurgicale. Étude du bassin mon-
trant la distribution des sources radio-
actives de topographie pelvienne
postérieures sur la ligne médiane.
Figure 5. a. Chimio-embolisation d’hé-
patocarcinome du lobe gauche du foie :
tumeur hypervasculaire développée
à partir de l’artère hépatique gauche
dans le segment 3.
b. Dévascularisation et nécrose
subtotale de la tumeur lors
d’un examen artérioscanographique
réalisé par injection du produit de
contraste dans l’artère hépatique,
après la cinquième cure, un an après
le début du traitement.
a.
b.